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Alexandrie, où il séjourna avec Cléopatre, Octave retourna à Rome. Mais la famine qu'on y éprouvait, parce que S. Pompée tenait la mer fermée; la consternation répandue dans toute l'Italie par le partage de tous les biens-fonds arrachés à leurs propriétaires, pour les donner aux vétérans; et l'avidité insatiable de ceux-ci, rendit sa position extrêmement dangereuse; à tout cela se joignit encore la haine de Fulvie, épouse délaissée de M. Antoine, qui se ligua avec son beau-frère le consul Antonius, et excita, à la fin de l'année, une guerre civile en Italie', qui se termina par la prise et l'incendie de Pérouse affamée, ou L. Antonius s'était renfermé.

La guerre de Pérouse dura depuis la fin de l'an 41 jusqu'au mois d'avril de l'an 40.

45. Cependant peu s'en fallut que cette guerre n'en allumât une autre beaucoup plus considérable, parce que M. Antoine, déja l'ennemi déclaré d'Octave, vint en Italie au secours de son frère, dans l'intention de s'unir avec S. Pompée contre lui. Ce fut néanmoins un bonheur pour le monde, qu'on parvînt non-seulement à rétablir la concorde entre les triumvirs, mais aussi qu'on pût remédier à la famine qui régnait dans Rome, en faisant la paix avec S. Pompée, quoique celle-ci ne dût pas être de longue durée.

La principale condition de la paix entre les triumvirs fut un nouveau partage de provinces, dans lequel on fixa pour limite la ville de Scodra en Illyrie. Antoine obtint toutes les provinces de l'Orient, Octave toutes celles de l'Occident, Lépidus l'Afrique, et on convint de garder l'Italie en commun. Le mariage d'Antoine avec Octavie, car Fulvie était morte, devait cimenter l'union. Dans la paix qui fut conclus

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à Misenum avec Sex. Pompée, il obtint les îles de Sicile, de Sardaigne et de Corse, et on lui promit l'Achaïe.

46. Mais Pompée devait bientôt éprouver qu'une alliance entre lui et les triumvirs ne pouvait finir que par sa perte; la guerre qu'il recommença peu après, et 38. qui ne put être terminée qu'au bout de deux ans, par le génie d'Agrippa, fut d'autant plus importante, que non-seulement elle décida du sort de Pompée, mais que les dissensions qui s'élevèrent entre Octave et Lépide, et la chute de ce dernier, changèrent le triumvirat en duumvirat.

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Après une bataille navale indécise, 38, Pompée ayant équipé de nouvelles flottes, 36, fut attaqué de tous côtés par Lépidus qui revint d'Afrique, et par les vaisseaux qu'Antoine avait envoyés. Défaite définitive de la flotte de Pompée, qui s'enfuit en Asie et y périt. — Lépidus tente de s'emparer de la Sicile, Octave gagne ses troupes, et il est contraint de se démettre du triumvirat.

47. Les guerres étrangères qu'Octave et Antoine entreprirent dans les années suivantes, retardèrent pour quelque temps l'explosion de la haine qui les divisait. jusq. Tandis qu'Octave, pour occuper ses légions séditieuses, remportait des victoires sur les peuples de la Dalmatie et de la Pannonie, Antoine qui était en Égypte, entreprit deux expéditions contre les Parthes, alors trèspuissants, et contre leurs voisins. Mais, en offensant Rome par la manière dont il se conduisit dans ces guerres, il donna lui-même à son rival des armes contre lui. Son divorce formel avec Octavie, rompit entièrement le lien qui avait existé jusque-là entre les deux maîtres du monde.

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Après son premier séjour à Alexandrie, 41, Antoine passa

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en Italie, 40, et ayant conclu la paix avec Octave, il se rendit avec sa nouvelle épouse en Grèce, où il passa près de quatre ans, jusqu'à l'an 37. Quoique son lieutenant Ventidius eût combattu avec succès contre les Parthes qui avaient fait une invasion en Syrie (voyez ci-dessus, pag. 334), Antoine prit néanmoins la résolution de marcher lui-même contre eux, et il l'exécuta, 36; mais, quoique allié avec le roi d'Arménie, Artavasdes (qu'il accusa depuis de trahison), il eût tenté de pénétrer dans le pays des Parthes, à travers la Médie et l'Arménie, par un autre chemin que celui qu'avait pris Crassus, il eut presque le même sort que ce général, et son entreprise échoua complètement. Il s'en vengea sur Artavasdes, qui tomba entre ses mains dans sa seconde expédition, et qu'il dépouilla de ses États. Après son entrée triomphante à Alexandrie, il les donna avec d'autres terres à Cléopatre et à ses enfants. (Voyez ci-dessus, pag. 292.) Ensuite il entreprit, de concert avec le roi de Médie, de renouveler son expédition contre les Parthes, 33; mais, à l'instigation de Cléopâtre, il envoie à Athènes Octavie, qui venait au-devant de lui. De ce moment, Octave et lui, s'accusent réciproquement devant le sénat, et la guerre est déclarée à Rome, toutefois contre Cléopâtre seulement.

48. La Grèce redevint encore le théâtre de la guerre, et quoique les forces d'Antoine fussent plus considérables, ce fut cependant un grand avantage pour Octave d'avoir pour lui l'apparence de la meilleure cause. La bataille navale d'Actium décida en faveur d'Octave, qui lui-même aurait eu peine à le croire, si Antoine n'eût abandonné sa flotte et son armée. Celle-ci se rendit au

vainqueur sans avoir tiré l'épée. La prise de l'Égypte, réduite en province romaine (voyez ci-dessus, pag. 293), par suite de cet évènement, et la mort d'Antoine et de Cléopâtre, mirent fin à la guerre, et rendirent Octave seul maître absolu de la république.

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sept.

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La dernière partie de l'histoire d'Antoine jusqu'à sa mort, ayant été composée pendant la domination de son ennemi, doit être considérée avec la défiance qu'inspire ce genre d'histoires; elle a fourni matière aux compilateurs d'anecdotes.

QUATRIÈME PÉRIODE.

HISTOIRE DE L'EMPIRE ROMAIN

COMME MONARCHIE JUSQU'A SA CHUTE EN OCcident,

DEPUIS L'AN 30 AVANT J. G. Jusqu'à L'AN 376 DE L'ÈRE VULGAIRE.

Notions préliminaires de géographie. — Tableau de la division de l'empire romain en provinces, et des pays indépendants de l'empire qui eurent, la guerre, soit par le commerce, des re

soit par

lations avec Rome.

LES s limites ordinaires de l'empire romain pendant cette période, quoiqu'il les ait quelquefois dépassées pour un temps, furent, en Europe, les deux grands fleuves du Rhin et du Danube; en Asie, l'Euphrate; en Syrie, le désert de sable; en Afrique, également les régions sablonneuses; ainsi il comprenait les plus belles contrées des trois parties du monde autour de la mer Méditerranée.

Contrées en Europe: I. L'Espagne (Hispania). Limites:

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