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L'histoire de Commode se trouve dans sa vie privée par Ælius Lampridius. Voy. Scriptores Hist. August. Avec son règne commence l'histoire d'Hérodien.

28. Les désastres arrivés sous Marc-Aurèle et les extravagances de Commode avaient causé du dommage à l'Empire, mais sans l'affaiblir. Il était encore dans toute sa force vers la fin de la période des Antonins. Si de sages réglements, la paix intérieure, des impôts modérés, un certain degré de liberté politique, et une liberté civile illimitée suffisent pour fonder le bonheur social, il a dû se trouver dans l'Empire romain; et combien d'avantages cet Empire ne réunissait-il pas au-delà de tous les autres par sa situation! On en voit la preuve de tous côtés. Une population vigoureuse, de riches provinces, des villes florissantes et magnifiques, un commerce intérieur et extérieur très-actif. Mais le fondement le plus solide du bonheur d'une nation, est surtout dans la grandeur morale, et on la cherche en vain chez les Romains. Autrement la nation se seraitelle si facilement laissé courber par Commode sous le joug du despotisme, pour se laisser opprimer ensuite par les cohortes prétoriennes et par les légions? Mais ce qui montre quelle force cet Empire avait encore, c'est la résistance qu'il opposa pendant deux siècles aux plus redoutables attaques du dehors.

D. H. Hegewisch, Sur les époques de l'Histoire romaine les plus heureuses pour l'humanité; Hambourg, 1800, in-8° ( en allemand).

Le commerce extérieur, si florissant dans cette période, ne pouvait se faire, pour tous les objets importants, qu'avec l'Orient, et particulièrement avec l'Inde, puisque l'Empire romain embrassait tout l'Occident. Il continuait à s'étendre,

non-seulement en Égypte, mais aussi jusqu'à Palmyre et dans la Syrie. On trouve des éclaircissements à ce sujet dans :

W. ROBERTSON, Disquisition concerning the Knowledg which the ancients had of India; Lond. 1791, in-4°. Et pour ce qui concerne l'Égypte, voyez surtout:

W. VINCENT, the Periplus of the Erythrean Sea; Lond. 1802, 2 vol. in-4°. Ouvrage très-instructif.

HEEREN, Commentationes de Græcorum et Romanorum de Indiá notitia et cum Indis commerciis; dans Comment. Soc. Gott. Vol. X, X1.

DEUXIÈME SECTION,

DEPUIS LA MORT DE COMMODE JUSQU'A DIOCLETIEN,
DE J.-C., 193-284.

SOURCES.

OURCES. Les extraits de Dion Cassius par Xiphilin (Liv. LXXIII-LXXX), quoique souvent incomplets, conduisent jusqu'au consulat de Dion lui-même, sous Alexandre-Sévère, l'an 229.-Les huit livres de l'histoire d'Hérodien embrassent toute la période depuis Commode jusqu'à Gordien, depuis l'an 180-283.-Les Scriptores historic Augustæ minores contiennent les vies privées des empereurs depuis Adrien, jusqu'à Dioclétien, par Julius Capitolinus, Flavius Vopiscus, etc.-Les abrégés de l'Histoire romaine d'Eutrope, d'Aurelius Victor, et de Sextus Rufus, sont particulièrement importants pour cette période. Enfin, on peut apprendre combien les médailles fournissent d'abondantes lumières, tant pour cette section, que pour toute l'histoire des empereurs, en consultant les auteurs qui ont écrit sur cette matière, comme J. VAILLANT Numismata Augustorum et Cæsarum, cur. J. F. BALDINO, Rom., 1743, III vol. The medallic History of imperial Rome, by W. COOKE, Lond., 1781, 2 vol., mais principalement les volumes de l'ouvrage de ECKEL, Doctrina Nummorum veterum, qui appartiennent à ce sujet.

C'est à l'époque des Antonins que commence l'ouvrage du célèbre écrivain anglais Gibbon :

The History of the decline and fall of the Roman Empire ; Basil., 1787, 13 vol. in-8° (traduit en français). Cet ouvrage, tant pour l'étendue que pour le mérite, est au premier rang. Il embrasse tout le moyen âge; les six premiers chapitres seulement ont rapport à la période qui nous occupe.

1. L'extinction de la maison des Antonins dans la personne de Commode, produisit dans l'Empire romain des troubles pareils à ceux qu'avait occasionés auparavant la chute de la famille de César par la mort de Néron. A la vérité, le préfet de la ville, Helvius Pertinax, élevé au trône par les meurtriers de Commode, à l'âge jusą, de 67 ans, fut reconnu d'abord par les gardes, et enmars. suite par le sénat mais la réforme des finances :

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janv.

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par laquelle il fut obligé de commencer son règne, le rendit extrêmement odieux aux soldats et aux courtisans ; et, après un règne de trois mois, il fut massacré dans une révolte des troupes, excitée par Létus. Ainsi se manifestait dès-lors l'épouvantable despotisme militaire, qui forme le caractère principal de cette période tout entière, et ne fut plus funeste à personne qu'à ceux qui voulaient en faire l'appui de leur puissance absolue.

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L'insolence des prétoriens s'était accrue d'une manière effrayante sous le règne de Commode; cependant elle n'avait jamais entièrement cessé, pendant toute la période du règne des Antonins; et ce n'était que par des dons considérables qu'on achetait leur soumission et leur bienveillance, surtout à chaque adoption. Le plus grand reproche qu'on puisse faire au siècle des Antonins, est que ces grands princes ne se soient pas affranchis d'une pareille dépendance, quoiqu'ils eussent dans leurs mains tous les moyens qu'il fallait pour cela.

JUL. CAPITOLINI Pertinax Imp. dans Script. H. 4.

2. Lorsque le riche débauché, M. Didius Julianus âgé de 57 ans, eut mis l'enchère sur l'Empire, et l'eut ainsi acheté des gardes, au grand scandale du peuple, les légions qui étaient bien plus que les prétoriens en état de faire des empereurs, durent naturellement se révolter. Mais, comme l'armée d'Illyrie proclama empereur son général Septimius Severus, celle de Syrie, Pescenninus Niger, et celle de Bretagne Albinus, il n'y avait plus qu'une suite de guerres civiles qui pût décider lequel de ces trois concurrents resterait le maître.

28 mars,

jusq.

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juin.

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3. Cependant, Septimius Severus, âgé de 49—66 ans, 193 fut le premier qui s'empara de Rome, et qui fut re- jain, jusq. connu par le sénat. Il renvoya la garde prétorienne qui n avait servi jusqu'alors, et tira de son armée une nou- févr. velle garde quatre fois plus nombreuse. Après avoir déclaré provisoirement Albinus César, il entreprit la guerre contre Pescenninus Niger, alors maître de l'O- 194. rient, qui fut défait dans plusieurs combats près d'Issus, et perdit la vie. Néanmoins, après avoir pris et détruit la puissante ville de Byzance, le perfide Sévère ne tarda pas à déclarer la guerre à Albinus, dont il avait déja cherché à se débarrasser par un assassinat. Après une févr. défaite sanglante près de Lyon, Albinus se tua lui-même. Enfin, cette guerre civile fut suivie d'une autre guerre contre les Parthes, qui avaient suivi le parti de Niger, et se termina par le pillage de leurs principales villes. (Voyez ci-dessus, page 336.) - Sévère eut la plupart des vertus propres à un soldat; mais l'avidité insatiable de son principal ministre, le puissant Plautien, préfet du prétoire, empêcha qu'on ne jouît au moins des avantages propres à un régime militaire, jusqu'à ce qu'enfin cet ambitieux ministre fût mis à mort à la sollicitation 204. de Caracalla. Pour donner de l'occupation aux légions,

198.

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