Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

titre d'Auguste était la conséquence naturelle, non-seulement de l'incertitude de la succession (qui ne pouvait pas se régler d'une manière fixe par de simples ordonnances), mais souvent aussi du besoin, puisqu'elle se faisait dans les camps, sous l'empire de circonstances urgentes. De cette manière une suite de généraux distingués parvinrent au trône; car quelle autorité aurait pu avoir un Auguste qui n'aurait pas été général ? Mais toute réforme durable était devenue impossible par la succession rapide de maîtres, parmi lesquels ceux qui avaient le plus de vertus ne pouvaient guère s'occuper des affaires de l'intérieur, parce qu'ils étaient obligés d'employer toutes leurs forces, soit pour protéger les frontières, soit pour lutter contre des usurpateurs, qui, à l'exception de la vaine formalité de la reconnaissance du sénat, avaient au fond des droits égaux aux leurs.

17. Cependant la décadence dut être d'autant plus prompte, dans ces temps horribles, que le luxe, nonseulement dans les habitudes de la vie privée, mais aussi dans les fêtes ou les cérémonies publiques, et surtout dans les divertissements du théâtre et du cirque, par lesquels chaque nouvel empereur et chaque nouveau magistrat s'efforçait d'acheter la faveur du peuple, s'était accru d'une manière extraordinaire. Ainsi

ces

restes mêmes d'un gouvernement libre hâtèrent la corruption générale; car quelles jouissances pouvait-on conserver sous la verge du despotisme, si ce n'est celles d'une grossière sensualité, à la satisfaction desquelles on faisait concourir non-seulement les divertissements du théâtre, comme les mimes et les pantomimes, mais aussi ceux de l'esprit que procurent les poètes et les rhéteurs ?

18. Mais, au milieu de cette décadence générale, il se préparait une réforme d'une autre espèce, par la propagation insensible de la religion chrétienne. Déja, vers la fin de cette période, malgré plusieurs persécutions, elle avait trouvé moyen de s'introduire dans toutes les provinces et dans toutes les conditions, et elle était sur le point de devenir la religion dominante. On en appréciera l'influence avec plus d'exactitude, si on la considère comme tendante à civiliser les peuples grossiers et barbares qui paraissaient alors sur la scène du monde, plutôt que comme un moyen d'amélioration pour les mœurs de l'Empire romain. Sous le rapport politique, elle était d'une extrême importance, par la Hiérarchie dont les bases étaient déja établies par ses sectateurs. Voilà pourquoi elle devint ensuite une religion dominante adoptée par l'État; et quoique l'ancienne religion romaine eût eu auparavant ce caractère, elle convenait cependant bien plus à une république qu'à une monarchie, telle que celle qui existait alors. Toutefois, malgré les troubles inséparables de la chute du paganisme, le trône n'y perdit pas un appui aussi solide que celui qu'il retrouva dans la Hiérarchie.

La dispersion des Juifs et les persécutions qui, depuis le règne de Néron, se renouvelèrent de temps à autre, et ne firent qu'entretenir le fanatisme, contribuèrent surtout à la propagation de la religion chrétienne. Ces persécutions eurent pour cause le système des associations ou confréries des chrétiens, que l'on considérait à Rome comme une secte dangereuse pour l'État, et que, malgré la tolérance qu'on avait pour toutes les religions, on n'y vit jamais avec indifférence. A la fin de cette période, quoique cette religion ne comptât proportionnellement que la moindre partie des habitants de l'Empire

parmi ses adeptes, elle avait cependant des partisans dans toutes les provinces.

Histoire de la Constitution de l'Église chrétienne, par G. J. Plank, 4 parties, 1800 (en allemand). C'est à la présente période que se rapporte la première partie de cet excellent

ouvrage.

TROISIEME SECTION,

depuis dioclétien jusqu'à la destruction de l'empire ROMAIN EN OCCIDENT, DE J.-C., 284–476.

[ocr errors]

SOURCES. C'est au sujet des historiens de cette période qu'il importe toujours de faire cette question : Étaient-ils païens ou chrétiens? Aux premiers appartient Zosime, imitateur de Polybe, qui a décrit la chute de l'Empire romain, comme ce dernier en a écrit l'époque la plus florissante. Les cinq Livres et demi que nous avons de ses histoires vont jusqu'au règne de Gratien, l'an 410. Quoique violent adversaire des chrétiens, il est cependant un des meilleurs historiens de ce temps. AMMIANI MARCELLINI historiarum, L. XIV — XXXI depuis l'an 354-378 (les treize premiers livres sont perdus). Cet écrivain était peut-être chrétien; mais il n'est point flatteur, et, malgré sa prolixité souvent fatigante, il est extrêmement instructif. Parmi les écrivains qui ont traité de l'histoire générale, à côté des abréviateurs déja mentionnés ci-dessus, p. 481, nous devons particulièrement remarquer PAULI OROSII Hist. L. VII, et ZONARE Annales. On peut aussi se servir, quoique avec circonspection, des Panegyrici veteres, depuis Dioclétien jusqu'à Théodose.-Mais les écrivains de l'histoire de l'Église, comme Eusèbe, dans son Hist.eccles. 1. X, et Vita Constantini, M. L. V., ainsi que ses continuateurs Socrate, Théodoret, Sozomène et Evagrius, sont aussi d'une grande

importance pour l'histoire politique d'alors, quoique cependant leur partialité pour les empereurs chrétiens les relègue dans la classe des panégyristes bien plus que dans celle des historiens. On peut encore joindre à ces auteurs une autre source principale, les constitutions des empereurs, à partir de Constantin-le-Grand, qui sont comprises dans le Codex Theodosianus et Justinianeus.

Indépendamment des ouvrages cités plus haut, pág. 452, 481, les écrivains de l'histoire de l'empire de Byzance prennent ici de l'importance. Indiquons encore :

Histoire du Bas-Empire, en commençant à Constantin-leGrand, par M. Le Beau, continuée par M. Ameilhon, Paris, 1824, 20 vol. in-8°. Édition revue, augmentée et enrichie de notes d'après les historiens orientaux, par M. de S'.-Martin, membre de l'Institut de France. Les sept premières parties seulement appartiennent à cette époque.

La traduction allemande de l'Histoire universelle de Guthrie et Gray, 5 parties, 1 vol. Leipsig, 1768, a été rendue très-utile par le travail de Ritter.

Histoire du Bas-Empire depuis Constantin jusqu'à la prise de Constantinople, en 1453, par Corentin Royou; Paris, 1803, 4 vol. in-8°. Abrégé estimable, quoique sans recherches approfondies.

284

sept.

305

mai.

1. Avec C. Valerius Diocletianus, âgé de 39-60 ans, 7 qui fut proclamé Auguste par l'armée à Calcédoine, jusq après la mort de Numérien, commence une nouvelle époque dans l'histoire de l'Empire romain. A la période du despotisme militaire, succède celle des partages de l'Empire. Dioclétien, après avoir battu dans la Mosie supérieure le César Carin qui était resté seul, et après 285 que ce dernier eut été tué, prit pour associé à l'empire,

M. Valerianus Maximus Maximianus Herculius, son

« VorigeDoorgaan »