subsista, mais même se soutint encore pendant un intervalle de mille ans entiers, au milieu de toutes les calamités qui seules auraient suffi pour le détruire, et malgré les déluges de Barbares qui l'ébranlèrent dans le cours du moyen âge. La situation inattaquable de la capitale, dont le sort décide ordinairement de tout dans de pareils gouvernements, et le despotisme qui est souvent le dernier appui des nations dans leur décadence, peuvent seuls expliquer, jusqu'à un certain point, un phénomène auquel il n'existe d'ailleurs rien de semblable dans l'histoire du monde. APPENDIX. Chronologie d'Hérodote avant Cyrus, d'après les recherchés de M. de Volney. Voyez ci-dessus, préface, pag. J. QUOIQUE Hérodote n'ait point suivi, dans son ouvrage, un ordre chronologique régulier, cependant on ne peut douter qu'il n'ait pris pour base une manière systématique et générale de compter le temps. En choisissant et comparant avec soin les données particulières dispersées dans son livre, on pourrait, jusqu'à un certain point, retrouver cette méthode; de sorte que l'histoire de la haute antiquité y gagnerait nécessairement beaucoup, sous le rapport de l'exactitude chronologique. C'est sur un pareil procédé qu'est fondé l'essai suivant, où l'on s'en tient uniquement à Hérodote et aux dates qu'il a entièrement déterminées, en ayant toujours soin de renvoyer aux différents passages de ses ouvrages. Le point fixe d'où l'on part, et qui sert à remonter plus haut dans la série des temps, est l'année 561 avant J. C., à laquelle on peut démontrer, d'après Hérodote lui-même, que se rapporte la chute d'Astyage et de l'empire des Mèdes. On obtient cette détermination au moyen de la date chronologique de la bataille de Marathon, qui eut lieu quatre ans avant la mort de Darius ( Hérod. VII, 1, 4), ce qui s'accorde avec la date généralement adoptée par les Grecs, qui la placent dans la troisième année de la soixante-douzième olympiade, correspondant à l'année 490 avant J. C. En y ajoutant les trente deux années du règne de Darius qui s'étaient écoulées auparavant (Hér. ibid.), les huit mois du règne de Smerdis ( Hér. III, 68), les sept ans cinq mois du règne de Cambyse ( Hér. III, 66), et les vingt-neuf ans de celui de Cyrus (Hér. I, 214), on trouve l'année 560 pour la première du règne de Cyrus. I. Chronologie de l'Empire des Mèdes Fin de l'empire des Mèdes.... Durée de l'empire des Mèdes, cent cinquante six ans (Hér. 1, 130). Par conséquent, commencement de l'empire des Mèdes, après leur séparation d'avec les Assyriens.... Dans cette période, d'abord six années d'anar Avant J.-C. 561. 717 716-710. Dejoces règne cinquante-trois ans (Hér.1, 102). 710-657. chie (1). . . . . . . Astyage règne trente-cinq ans (1, 130)..... 595-561. L'auteur croit qu'on peut expliquer par un doublement, la suite des rois Mèdes suivant Ctésias, entièrement différente de celle d'Hérodote. (Voy. Gotten. Gel. Anz. 1810, p. 4.) 11. Chronologie de l'empire d'Assyrie. La domination des Assyriens sur l'Asie, ou l'empire d'As (1) Elles ne sont point, à la vérité, déterminées par Hérodote ; mais elles sont le reste de la soustraction des cent cinquante années de règne des quatre rois Mèdes. syrie, se termina avec la défection des Mèdes ( Hérod. 1, 95); quoique l'existence politique de cet empire se soit prolongée encore davantage, et n'ait fini que par la conquête de Ninive par Cyaxare, 597 avant J.-C. Défection des Mèdes, suivant le calcul précédent..... La domination des Assyriens avait duré cinq cent vingt ans (Hérod. I, 95 ). Par conséquent, durée de l'empire d'Assyrie, depuis... Avant. J.-C. 717. 1237-717. Comme Hérodote avait formé le dessein d'écrire une histoire particulière de cet empire (I, 184), il nomme seulement par occasion Ninus, son fondateur (1, 178), qui commença à régner l'an 1237; ensuite il parle de Sannacherib (Sanherib), et de son expédition (77, 141), et du dernier roi Sardanapale (11, 150). La mention de Sanherib et de son expédition fournit le moyen de comparer la chronologie d'Hérodote avec celle des Juifs, ou de la Bible. D'après celle-ci, l'expédition de Sanherib tombe dans l'année 714 avant J.-C. (voy. ci-dessus, pag. 27); et ce prince, qui mourut aussitôt après son expédition, eut encore un successeur Assarhaddon ( 2 Reg. 19, 37). Il y a donc ici une contradiction évidente, car, selon Hérodote, c'est trois ans plus tôt, c'est-à-dire dans l'année 717, que la domination assyrienne aurait cessé. M. de Volney cherche à lever cette difficulté par l'introduction d'une ancienne leçon dans le texte de la Bible, d'après laquelle il faudrait donner douze ans de règne au roi de Juda Amon, au lieu de deux ( 2 Reg 21, 19); par conséquent, l'expédition de Sanherib tomberait alors dans l'année 724. De cette manière, après la mort de ce dernier, il reste sept années de règne de son successeur Assarhaddon, qui, pour l'époque, aussi bien que pour le nom, est le Sardanapale des Grecs (le nom grec étant formé de Assar-Haddan-Pal, c'est-à-dire, Assar, le seigneur, fils de Phal); ainsi, on obtient par là une concordance exacte entre i les deux chronologies. Mais même en suivant l'ancienne leçon, ou la leçon ordinaire, il ne reste pourtant entre les deux manières de compter, qu'une différence de dix ans au plus, et c'est tout ce qu'on peut raisonnablement exiger en pareil cas. Quant à ce qui concerne la chronologie assyrienne, d'après Ctésias, M. de Volney démontre suffisamment qu'elle est remplie de contradictions et ne mérite aucune croyance. III. Chronologie de l'Empire de Lydie. L'ordre chronologique de l'empire de Lydie dans Hérodote, repose sur la détermination de deux évènements principaux: la grande éclipse de soleil sous Alyattes, prédite par Thalès (Hér, I, 74), et la conquête de Sardes par Cyrus, époque de la chute de cet empire sous Croesus. Hérodote raconte ces deux évènements, mais sans en fixer la date d'une manière précise. Cependant il résulte de la combinaison attentive de toutes les données, que la grande éclipse de soleil dans l'Asie antérieure, arriva dans l'année 625 (conformément aux tables astronomiques de Pingré); mais la conquête de Sardes, ou la fin de l'empire de Lydie, eut lieu dans l'année 557 avant J. C. ou la quatrième année de Cyrus. Ainsi donc : Fin de l'empire de Lydie... Avant J. C. 557. Il avait subsisté sous trois maisons: sous celle des Atyades (fabuleuse et incertaine); sous celle des Héraclides, cinq cent cinq ans (Hér. I, 7); et sous la dernière, celle des Mermnades, cent soixante-dix ans. Les Héraclides et les Mermnades régnèrent donc en tout six cent soixante-quinze ans ; par conséquent : Commencement de la domination des Héra clides avec Agron, fils de Ninus (Hér. 1,7). Fin de cette maison, ou le meurtre de Candaule par Gygès... Avant J. C. 1232. 727. |