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inspecteur des écoles primaires, emploi que M. van Swinderen desservit avec beaucoup de zèle, et dans lequel il rendit des services essentiels. Il n'est pas étonnant que le grand maître de l'université impériale Fontanes, meilleur juge en littérature qu'en politique,l'ait fait nommer, lors de la nouvelle organisation des acade mies hollandaises en 1810, inspecteur de celle de Groningue, place qu'il remplit jus qu'à ce qu'elle fût supprimée, après la restauration de l'indépendance nationale. En 1814, M. van Swinderen fut nommé professeur de philosophie naturelle à l'académie susmentionnée; il entra en fonc tions le 25 janvier de l'année suivante par un discours solennel : de hodierna philosophiæ naturalis amplitudine. On a encore de lui une traduction hollandaise d'un ouvrage allemand de Politz intitulé: des rapports qui existent entre la philosophie et l'histoire de l'homme, 1808.-Sur les lois pénales de la patrie, à l'usage des

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TABARIÉ (Le vicomte), né à Montpellier, entra de bonne heure dans la carrière de l'administration, où il apporta des talens, des vues droites, un grand esprit d'ordre et une parfaite intégrité. Nom mé sous-inspecteur aux revues et chef de la 2a division au ministère de la guerre, des les premières années du gouvernement impérial, il fut fait secrétaire-général de l'administration de la guerre, le 4 septembre 1813. A la restauration, M. Tabarié fut employé en qualité de chef de la 4 division. Après le 20 mars, ses opinions personnelles et sur-tout la liaison, intime qu'il avait formée avec le duc de Feltre, alors ministre de la guerre, le déterminèrent à se rendre à Gand. Au retour des Bourbons, il fut nommé intendant de la maison du roi, membre de la chambre des députés par le département de la Seine, puis secrétaire-géné. ral du ministère de la guerre, le 2 octobre 1815, époque funeste à laquelle le duc de Feltre venait, pour le malheur de l'armée française, de ressaisir le portefeuille de la guerre. Le 8 mai 1816, Tabarié fut nommé conseiller-d'état; et le lendemain, secrétaire d'état au département de la guerre. Il a été, pendant le cours de la

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écoles, 1810. Instructions sur la culture de la betterave, 1811.- Description succincte des institutions d'enseignement en France, 1811; seconde édition, 1812.— Sarles services rendus à l'état parles princes de la maison de Nassau, 1814 ; il en parut une seconde édition dans le courant de la même année. M. van Swinderen est encore auteur de l'Almanach de l'académie de Groningue, qu'il commença à publier en 1812 et qu'il a toujours continué. Parmi plusieurs éleves distingués que M. van Swinderen a formés, nous ne pouvons nous dispenser de citer M. Henri Kubl de Hanau, qui voyage actuellement aux frais du gouvernement dans les colonies hollandaises, afin d'y faire des découvertes dans l'histoire naturelle; on en attend d'heureux résultats. L'académie de Groningue doit encore aux soins de ce professeur un cabinet d'histoire naturelle, qui y fut établi, en 1816, sous sa direction.

session de 1816 à 1817, délégué plusieurs fois par le roi, en qualité de commissaire, pour soutenir, à la chambre des députés, les divers projets de loi presentés par le gouvernement, et n'a cessé de justifier, dans ces travaux, l'estime des hommes de bien de tous les partis. Nous regrettons vivement que M. Tabarié se soit cru quelquefois dans la nécessité de prendre la děfense de quelques-unes des opérations du duc de Feltre. Les déprédations d'un mi nistre qui prodiguait les fonds affectés au service de l'armée et au bien-être des soldats de la patrie, à récompenser la trahison; à solder l'espionnage de l'émigration; et à pensionner tous les genres d'ennemis de la France, n'auraient pas dù trouver d'excuse auprès d'un administrateur qui, constamment étranger à ces déprédations, devait, quelles que fus sent d'ailleurs ses opinions politiques, faire céder toutes les considérations de l'amitié à celles du devoir. Quand, après l'ordonnance du 5 septembre 1816, et lorsque l'humanité, la justice et l'honneur commencèrent à reprendre leurs droits auprès du gouvernement, le décimateur de l'armée française perdit le portefeuille de la guerre, Tabarié fut remplacé dans

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ses fonctions de sous-secrétaire-d'état au mème département. Le 2 octobre suivant, il fut nommé `conseiller-d'état en service ordinaire, comité du conten tieux. Il a été mis, depuis, en service extraordinaire.

TAILLEFER (GEORGE), était médeein à Domme et administrateur du district de Sarlat, lorsqu'il fut en 1791, élu député à l'assemblée legislative, où il se fit remarquer par une extrême exaltation. Réélu à la convention, il y apporta les mêmes principes, vota la mort de Louis XVI sans appel et sans sursis, et dénonça Marat, comme auteur d'un projet de dictature. On put juger alors qu'il apportait beaucoup de bonne foi dans ses opinions, et la conduite qu'il tint dans d'autres circonstances, vient à l'appui de cette idée. Après avoir demandé, comme mesure de salut public, que les biens des émigrés fussent partagés entre les défenseurs de la patrie; aprés s'être élevé avec force contre le pillage; Taillefer, que cette conduite venait de placer parmi les republicains amis de l'ordre et des lois, cessa d'être compté dans leurs rangs aux approches des fatales journées des 31 mai, 1er et 2 juin. A cette époque, à jamais déplorable pour la liberté française, il se montra l'un des plus ardens provocateurs de la proscription qui anéantit la représentation nationale. Envoyé, en août suivant, dans les départemens de la Lozère, du Tarn et de l'Ardèche, pour organiser la levée en masse, il dissipa des rassemblemens qui s'y étaient formés, et envoya devant les tribunaux le général Laferrière, qui paraissait les favoriser. Dénoncé à son tour à la convention et aux jacobins, par Montaut, il se plaignit, le 4 ventôse an 2 22 février 1794, de ce que des hommes à nouveaux bonnets rouges faisaient arrêter dans les départemens les plus chauds patriotes. Après le 9 thermidor, il prit la défense des anciens comités de gouverne ment; se prononça pour l'abolition de la peine de mort, comme incompatible avec la liberté; et vota le maintien de ce canevas politique,connu sous le nom de constitution de 1793. Menacé d'arrestation après le 2 germinal (1er avril 1795), Taillefer ne parut plus à la tribune, et resta sans emploi public. Envoyé comme électeur au champ de mai de 1815, la loi du 12 janvier 1816 l'a force de quitter la France.

TALLEYRAND-PERIGORD (ALEXAN DRE ANGELIQUE cardinal DE), grand aumônier de France et archevêque de Paris, est né en cette ville, en 1736. Il était, avant la révolution,archevêque de Rheims et abbé de St-Quentin, en l'Ile. Nommé membre de la première assemblée des notables (1787), il fut, en 1789, député du clergé du bailliage deRheims, aux états généraux, où il se montra l'ennemi de toutes les idées. d'une réformation sage, noblement défendues, alors, par son neveu, l'évêque d'Autun, aujourd'hui prince de Talleyrand. Emigré en 1792, le cardinal de Périgord passa d'abord en Allemagne, puis en Angleterre, et fut partout un des conseils les plus intimes des Bourbons. Pendant l'émigration, et depuis leur retour, cette confiance dans le cardinal de Périgord n'a point été altérée. C'est à elle que la France doit les Jésuites,les Missionnaires, et qu'elle devra bientôt tous les fléaux qui résultent de l'intolérance. Les préjugés de l'orgueil, les fanatismes religieux et politique,et trente années de rebellion ont, auprès du roi, dans le cardinal de Périgord, un représentant de tous les inté– rêts contre lesquels l'opinion de la France est soulevée. Depuis que la grande aumónerie est entre les mains de ce vieillard haineux, cette administration, qui devrait être toute spirituelle, est devenue. un véritable ministère temporel, et ce ne sera pas celui qui aura causé le moins de maux à la France.

TALLEYRAND - PÉRIGORD (CHARLES MAURICE prince DE), neveu du précédent, est né à Paris en 1754. Les grâces de sa figure et celles de son esprit, lui assurèrent, à son entrée dans le monde, tous les genres de succès dont l'amour propre est le plus flatté à vingt ans. Des tine, par des considérations de famille, à embrasser l'état ecclésiastique, il entra fort jeune au séminaire de St.-Sulpice, où son nom lui forma bientôt une nombreuse clientelle, parmi les jeunes gens. qui suivaient la même carrière. Doué d'un goût exquis et d'un tact sûr, il fit un choix entre ceux qui lui paraissaient mériter plus d'intérêt; et lorsque, plus tard, et parvenu aux grades supérieurs de son ordre, il trouva des occasions de leur être utile, il les saisit toujours avec empressement. Après avoir reçu les ordres fort jeune, il fut nommé agent-général, du clergé en 1780, âge seulement de 26

ans; et promu à trente-quatre à l'évêché d'Autun. S'il ne fut pas le meilleur des evêques, M. de Talleyrand en fut certai nement le plus spirituel et le plus aimable. Dès-lors les hommes citaient ses bons mots, et les femmes trouvaient charmans ses billets du matin. Brillant des avantages dont nous venons de parler, M. de Talleyrand trouva dans les salons et surtout dans les boudoirs de Versailles et de Paris, d'amples dédommagemens à l'austere gravité de sa profession. Trop éclairé, trop philosophe pour ne pas s'élever au-dessus des préjugés dont sa naissance et son état semblaient devoir le rendre esclave, M. de Talleyrand avait manifesté, dès sa jeunesse, une goût très-décidé pour l'indépendance. Ce fut dans ces dispositions que le trouvèrent les premières divisions qui s'établirent en 1786, 87 et 88, entre la cour et les parlemens. Elu, en avril 1789, député du clergé de son diocèse aux états-généraux, Talleyrand y embrassa la cause nationale, qu'il n'a cessé de défendre pendant tout le cours de la sessionde l'assemblée constituante, avec un talent, une persévérance et un courage, qui ont placé son nom parmi ceux des premiers fondateurs de la liberté française. Le 19 juin 1789, il vota en faveur de la réunion du clergé aux communes qui venaient de se constituer en Assemblée Nationale. Le 7 juillet, il proposa de déclarer nuls les mandats impératifs; de n'admettre aucune protestation à ce sujet; et d'imposer aux bailliages l'obligation de se soumettre aux decrets. Le 8, il fut nommé membre du comité de constitution. Dans la nuit du 4 au 5 août, il provoqua, avec force, la suppression des dimes du clergé, et demanda qu'il fût déclaré qu'elle avait été votée à l'unanimité. L'assemblée ayant dissous son premier comité de constitution, M. de Talleyrand fut elu membre du second comité de ce nom, et présenta, peu dejours après, un rapport et un projet de décret sur l'application des biens du clergé au soulagement du trésor public. Cependant, tandis que la noble conduite de M. de Talleyrand lui conciliait de plus en plus l'opinion nationale, les chanoines de la ville d'Autun crurent de voir réclamer auprès de l'assemblée, co tre les principes de leur évèque. Vers la fin de 1789, Talleyrand fut chargé d'un grand nombre de rapports sur les finances. Le 16 février 1790,il fut porté au fau

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teuil de la présidence. Dans les premiers jours de juin, il proposa deux projets de décrets : l'un, pour établir l'uniformité des poids et mesures; l'autre, relatif à la manière dont serait célébrée la fédération du 14 juillet. Le 17 juin, il fut vivement applaudi par le peuple à l'occasion d'une réunion où l'on célébrait l'anniversaire de l'époque où les communes s'étaient constituées en assemblée nationale. Pendant la cérémonie religieuse de la féderation de 1790, il officia pontificalement sur l'autel de la patrie. Il continua dans le cours de cette année de s'occuper de matières financières. Il prêta, l'un des premiers, le serment d'obeissance à la constitution civile du clergé, et se hâta, par une adresse du 29 décembre 1790, d'en instruire les ecclésiastiques de son diocèse, en les invitant à l'imiter. Assisté des évêques de Lydda et de Babylone, l'évêque d'Autun sacra les premiers évêques constitutionnels ; et cette démarche ayant été formellement improuvée par le pape Pie VI, M. de Talleyrand fut frappé d'un décret d'excommunication. Vers cette epoque il donna sa démission de l'évêché d'Autun. Élu, en mars 1791, membre du directoire du département de Paris, il n'accorda rien à l'exagération des partis, et se prononça avec courage pour le maintien de la parfaite liberté des cultes. Mirabeau mourant l'ayant institué, de concert avec le comte de la Marck, son exécuteur testamentaire, Talleyrand vint hre à l'assemblée nationale l'opinion du grand homme que la France venait de perdre, sur le droit de tester. Il discuta ensuite, avec son talent accoutumé,les projets relatifs à l'éducation publique et à la création d'un institut national; et fit adopter diverses dispositions pour l'encouragement des arts. La session de l'assemblée constituante terminée, Talleyrand ne s'oc cupa plus, dans le directoire du département de Paris, qu'à défendre, contre les attaques qui lui étaient déjà portées de toutes parts, la loi fondamentale qui venait d'être jurée par la nation et le moparque. Chargé par Louis XVI, dans les premiers mois de 1792, d'une mission diplomatique en Angleterre, M. de Talleyrand fut accueilli par le ministère britannique avec une bienveillance réservée. Il s'y concerta avec M. de Chauvelin (*}, '

(*) Le même que celui qui défend au

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