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fort Saint-Joseph, et évacuèrent la ville sans avoir eu le temps de l'incendier. Après la mort du général Leclerc, Rochambeau fut chargé du commandement en chef de l'expédition. Enfin, n'ayant pu, avec une armée épuisée et non recrutée, reprendre la supériorité, il abandonna cette ile, 1803, à l'armée de Dessalines. Pris dans la traversée par les Anglais, en février 1804, il devint l'objet de dénonciations graves, pour sa conduite à Saint-Domin gue. On l'a accusé d'avoir renouvelé dans ce pays, contre les nègres, les barbaries dont Carrier, pendant sa mission à Nantes, avait épouvanté la France et l'Eu rope; celte accusation, appuyée par un trop grand nombre de preuves, avait décide le gouvernement directorial à le faire mettre en jugement; mais les choses en restèrent là. En déguisant une partie des cruautés commises par ses ordres, le comte de Rochambeau s'est excusé sur la nécessité de celles qu'il n'a pu désavouer; mais l'opinion publique, malgré les explications personnelles qu'il a données, et les efforts de son vieux et respectable père, n'a jamais été ramenée sur son compte. De retour en France, en 1806, l'activité ne lui fut rendue qu'en 1812, époque à laquelle l'empereur Napoléon lui confia le commandement d'une division faisant partie du 5 corps, commandé par le général comte de Lauriston. Il se trouva à la bataille de Bautzen, y donna des preuves du plus brillant courage et des talens militaires les plus distingués, et, lors de la reprise des hostilités qui suivirent l'armistice de 1813, il continua à servir avec le même zèle et le même éclat. Il a été tué, le 18 octobre 1813, à la bataille de Leipzig.

ROCHEFOUCAULD D'ANVILLE (L.-A., duc DE LA ) né le 11 juillet 1743, fut nommé membre de l'assemblée des notables en 1787, et ensuite élu député de la noblesse de Paris, aux états-généraux de 1789. Ami éclairé et courageux de la liberté, le duc de la Rochefoucauld soutenait l'éclat de son nom par sa philosophie,son désinteressement, et la franchise de ses opinions. Supérieur à tous les préjugés du rang dans lequel il était né, il aimait les sciences et les arts; les cultivait avec succès; et joignait à ces rares qualités une simplicité parfaite et une bienfaisance inépuisable. Il fut un des huit premiers membres de la noblesse qui

se réunirent au tiers état. L'un des reT miers aussi, il éleva la question de la lil erté des noirs. Après la célèbre séance du jeu de paume, il félicita Bailly sur sa glorieuse présidence. Le 30 octobre, il demanda que, pour faire face aux besoins de l'état, l'assemblée décrétát, sans désemparer, que les biens du clergé appartenaient à la nation. Il vota ensuite l'abolition des ordres religieux, et fit adopter et motiver l'ordre du jour sur la proposition de dom Gerle, tendante à déclarer nationale la religion catholique. Non moins ami de l'ordre que de la liberté, I fut d'avis, en septembre 1790, d'approu ver les mesures prises par M. de Bouillé pour déployer la force militaire, contre la garnison insurgée de Nancy. Elu, après la session, membre du département de Paris, il montra, dans les circonstances les plus difficiles, un courage égal aux dangers, et, simple administrateur, il déjoua les desscins des factieux qui voulaient détruire la monarchie, avec la même énergie et la même persévérance qu'il avait combattu, dans l'assemblée constituante, la faction féodale qui avait prétendu rétablir le pouvoir arbitraire. Nommé président du départementde Paris, il signa, en cette qualité, l'arrêté qui provoquait le veto royal contre le décret relatif aux prêtres insermentés, et celui qui suspendait de leurs fonctions Pétion et Manuel, pour avoir autorisé,ou au moins souffert, les attentats commis, le 20 juin, au château de Tuileries. Poursuivi, depuis cette époque, par les sections et les sociétés populaifes de la capitale, et dans l'impossibilité d'arrêter le mouvement ré. volutionnaire qui entraînait tout, il se vit contraint, pour échapper aux poignards des factieux, de donner sa démission. Il voulut se rendre aux eaux de Forges; mais on assure que Santerre, qui en fut informé, expédia l'ordre de l'arrêter; et le plus respectable des hommes, celui qui avait tout sacrifié pour défendre les justes droits du peuple, fut horriblement massacré à Gisors, le 14 septembre 1792, entre les bras de sa femme et de sa mère, âgée de 93 ans. La mort du duc de la Rochefoucauld est un des plus funestes événemens de la révolution.

ROCHEFOUCAULD (FRANÇOISALEXANDRE-FRÉDÉRIC duc DE LA ), pair de France, né le 11 janvier 1747,estfils du duc d'Estissac, et fut connu sous le nom de duc

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de Liancourt, jusqu'à l'époque de la mort du duc de la Rochefoucauld d'Anville, son cousin germain (voy. l'art. précédent). A l'époque de la révolution, M. de Liancourt était grand - maitre de la garde-robe du roi. En 1789, il fut député par la noblesse du bailliage de Clermont en Beauvoisis à l'assemblée des états-généraux, et s'y montra l'un des plus fermes défenseurs de la cause populaire. Son nom ne se trouve pas néanmoins sur la liste des nobles qui firent scission avec leur ordre, et qui se réunirent au tiersétat avant que le roi le leur eût ordonné. Ce fut lui qui, dans la nuit du 14 au 15 juillet 1789, eut le courage d'éclairer Louis XVI sur la situation de la France; sur ses propres dangers et ceux de sa famille; et fut appuyé par Monsieur, aujourd'hui Louis XVIII, dans le conseil qu'il donna au roi de se rendre à Paris, seule démarche qui pouvait, en ce moment, calmer l'effervescence qui régnait dans la capitale, et prévenir de plus grands malheurs. Le duc de Liancourt proposa ensuite de frapper une médaille pour consacrer les souvenirs de la nuit du 4 août, où les ordres du clergé, de la noblesse avaient renoncé à leurs priviléges. Peu de temps après, pénétré des principes qui avaient déterminé cette demarche, il renvoya à Louis XVI l'or dre du St-Esprit, comme contraire à l'esprit des nouvelles institutions. Le 6 octobre 1789, le duc de Liancourt, inviolablement attaché à la personne de Louis XVI, et ne calculant aucun des dangers que pouvait entraîner pour luicet acte du plus noble dévouement, accompagna la famille royale à Paris et la suivit à l'hôtel-de-ville, jusqu'au milieu des représentans de la commune. Le 16 janvier 1790, il défendit, de concert avec Malouet, le chef d'escadre Albert de Rioms contre lequel le peuple de Toulon s'était soulevé. Il soutint, le 28 juin, contre MM. de Noailles et de Lameth, que les militaires en activité de service ne de vaient point faire partie des assemblées délibérantes. Nommé président du comité de mendicité, il fit, en 1790 et 1791, un grand nombre de rapports sur les hôpitaux, et les secours à accorder aux indigens. On cite avec raison ses travaux à cet égard comme d'excellens guides dans cette partie de l'administration, où il est si difficile de ne pas s'égarer. Le 21 mai

1791, il appuya les plaintes du vicomte de Noailles contre le ministre des affaires étrangères, Montmorin, qui n'avait pas prévenu l'assemblée de l'entrée des troupes autrichiennes à Porentruy. Lorsque Louis XVI quitta sécrètement Paris dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, le duc de Liancourt prit une couleur de royalisme beaucoup plus décidée. A la fin de la session, il proposa, en remplacement des anciennes académies, un institut à-peuprès tel qu'il a été établi en 1795. Après les événemens du Champ-de-Mars, il devint membre de la société constitutionnelle des Feuillans. A la suite des attentats du 20 juin 1792, la sûreté du roi se trouvant de plus en plus compromise, le duc de Liancourt proposa à ce prince de se retirer en Normandie avec sa famille, en lui indiquant pour premier asile le château de Gaillon qui appartenait à son oncle le cardinal de la Rochefoucauld: et pour retraite la ville de Rouen, où il com. mandait. Sa proposition n'ayant point été agréée, et la révolution du 10 août ayant renversé le trône, M. de Liancourt n'eut que le temps de s'enfuir et de s'embarquer au Havre, d'où il se rendit en Angleterre. Il passa ensuite en Amérique,où il résida jusqu'en 1799. Il s'y occupa à étudier les arts, l'agriculture, le commerce et les institutions américaines, surtout celles qui ont rapport au bien-être de l'espèce humaine, dont il a toujours fait l'objet de ses méditations philosophiques. Il a composé sur cette matière plusieurs ouvrages dont les titres sont indiqués à lá fin de cet article. De retour en France, après le 18 brumaire (9 novembre 1799), il trouva ses propriétés presqu'entièremènt vendues; mais il lui restait des ressources non moins considérables dans celles de la duchesse, son épouse, qui avait simulé un divorce pour les conserver. Il vint habiter la partie de son château qui n'avait pas été détruite, et il y établit une filature et une fabrique de toiles de coton, qui acquit bientôt une grande importance. Il ne reçut jamais d'autres, bienfaits des gouvernemens consulaire et impérial, que l'aigle de la légion d'honneur,se livrant uniquement aux soins de sa manufacture et de son commerce. II occupait tous les pauvres du département de l'Oise dans sa manufacture où il employait aussi les enfans-trouvés, qu'il al· lait chercher dans les hôpitaux. C'est à

lui qu'on doit principalement le bienfait incalculable de l'introduction delavaccine en France; c'est du château de Liancourt qu'elle s'est répandue dans toutes les parties du royaume. Il fut nommé pair de France le 4 juin 1814. Dans les cent jours de 1815, il protesta, en sa qualité de membre de l'assemblée électorale de l'Oise, contre les opérations de cette assemblée; mais, fidèle à ses principes, il accepta néanmoins les fonctions de membre de la chambre des représentans, qui lui furent déférées par le college d'arrondissement de Clermont. Admis de nouveau à la chambre des pairs après le second retour du roi, le duc de la Rochefoucauld, étranger à tout esprit de réaction, s'est prononcé avec force contre les opérations de la majorité de la chambre des députés de 1815. En 1816, il s'est réuni à la majorité qui a voté pour les ministres. En décembre 1817, il combattit le dernier projet de loi sar les journaux. Partisan zélé de toutes les idées philantropiques, il est un des protecteurs de la méthode d'enseignement-mutuel, et il a annoncé à la société d'instruction élémentaire dont il fait partie, qu'il avait fondé à Liancourt une de ces écoles: « Les esprits-forts de la contrée, a-t-il dit à cette occasion, ont été vaincus, et les enfans eux-mêmes sont devenus les avocats de leur institution ». Nous ne con naissons pas, dans toute la carrière politique de M. de Liancourt, une seule circonstance que ce respectable ami de l'humanité puisse rappeler sans orgueil. Il a su constamment unir, dans sa pensée, les droits de la liberté à ceux du trône; aussi ne jouit-il d'aucune faveur auprès de la faction qui n'aspirequ'àexploiter la monar. chie dans l'intérêt de sa cupidité, de son ambition et de ses haines. Le duc de la Rochefoucauld-Liancourta publié : Plan du travail du comité pour l'extinction de la mendicité, présenté à l'assemblée nationale en conformité de son décret du 21 janvier 1790, in-4.- Travail du comité de mendicité, 1790, in-8.- Des prisons de Philadelphie, 1796, in-8.Voyages dans les états-unis d'Amérique, faits en 1795-97, 1799, 8 vol. in-8. Etat des pauvres, ou Histoire des classes travaillantes de la société en Angleterre, depuis la conquête jusqu'à l'époque actuelle, extrait de l'ouvrage puble en Angleterre par Morron Eden,

1800, in-8. Note sur l'impôt territorial de l'Angleterre, 1801, in-8. — Notes sur la législation anglaise des chemins, 1801, in-8. - Il a coopéré au Recueil de Mémoires sur les établissemens d'humanité, traduit de l'anglais.

ROCHEFOUCAULD (Levicomte SOSTHENES), fils du duc de la Rochefoucauld Doudeauville, pair de France, est aide-de-camp de Monsieur, et commande la 5 légion de la garde nationale de Paris. Le besoin de faire parler de lui et des intrigues obscures, le mirent en quelque évidence au premier retour des Bourbons. Il les suivit à Gand, lorsque le retour de Bonaparte força cette famille de quitter une seconde fois la France et d'appeler l'étranger à son secours. Rentré à Parisžà la suite du roi, le vicomte de la Rochefoucauld a été nommé par la faction antinationale, qui, dans le département de la Marne, comme ailleurs, s'était emparéc des choix du peuple. Député à la chambre de 1815, il y a voté constamment avec cette majorité; vraiment terroriste,à qui le temps seul a manqué pour se montrer aussi barbare que ses devanciers de 1793. II s'honora,néanmoins, en proposant,leg décembre,d'établir des cérémonies expiatoires en mémoire de la mort de Louis XVI,ct l'assemblée répondit au vou national en les ordonnant ; mais elle le dépassa en décidant que les cérémonies seraient annuelles; car, dès ce moment, on remet tait les partis en présence, en rallumant, avec des souvenirs mal éteints, toutes les craintes et tous les ressentimens. Le soir même du jour où M. de la Rochefoucauld avait prononcé le discours dont nous venons de parler, une scène assez ridicule eut lieu au pavillon de Marsan. Félicité par Monsieur, sur le rare talent qu'il avait développé le matin, et com-paré par ce prince à l'illustre défenseur de la liberté de la Grèce, M. de la Rochefoucauld répondit « qu'il ne se flattait pas d'avoir autant de talent que Démosthènes, mais qu'il pouvait le disputer à cet orateur en dévouement à son souverain légitime.... » Cet anachronisme un peu fort, excita une gaîté universelle, et fut, pendant plusieurs jours, l'entretien des salons de Paris. Cette mésaventure n'a pas fait perdre courage au vicomte de la Rochefoucauld; car, dans un article signé de lui et inséré dans le Journal des Débats, du 19 novembre

1819, il a jugé à propos de rendre la France confidente de ses pensées politiques, dans un style qui ne le cède pas plus en clarté à celui de Bonald, qu'en métaphores à celui de Châteaubriand. Il est inutile d'ajouter que M. de la Rochefoucauld se montre en tout digne de l'école à laquelle il appartient; il suffit de le lire pour s'en convaincre. Si l'on sourit de la morgue prétentieuse d'un jeune pédant qui, sur la foi de ses maîtres, se croit sublime, parce qu'il est inintelligible, l'on s'indigne à l'aspect du mauvais citoyen dont l'ignorance présomptueuse, unie au fanatisme de la religion et de la politique, provoque le retour de ees oppositions antinationales qui, après avoir amené, en 1792, la chute du trone de Louis XVI, menacent, en 1820, celui de Louis XVIII.

ROCHE-JACQUELEIN (HENRI Comte DE LA), né au chateau de la Durbellière, le 30 août 1772, était issu d'une famille noble du Poitou. Il habitait, à l'époque de la révolution, la terre de Saint-Aubin de Beaubigné, près de Châtillon. Arrêté comme royaliste, après le 10 août 1792, il fut conduit dans les prisons de Bressuire, et délivré en 1793 par le garde-dechasse Stofflet, que les paysans avaient mis à leur tête. Dès-lors il se réunit aux Vendéens, qui commençaient à s'organiser; devint membre du conseil militaire; et fut ensuite l'un des commandans en second de l'armée du Haut-Anjou, sous Bonchamp. Jeune, impétueux, plein de courage, il déploya tout-à-coup. des qualités militaires qui fixèrent les yeux sur lui, etlui valurent plus tard le commandement en chef. Il combattit successivement les républicains à Saumur, oùil bles. sa le général en chef Menon d'un coup de pistolet, et à Châtillon, où il défit les généraux Westermann et Rossignol; chargca lui-même à la tête de sa cavalerie, fut blessé, et, renforcé d'un nouveau corps,, se porta sur le second camp que les ré publicains avaient à Brissac,et l'enleva. En octobre, il marcha de nouveau au secours de Lescure; reprit Châtillon; et, vivement repoussé par Westermann, il rejoignit la grande armée sous les murs de Mortagne. Après la perte de la bataille de Cholet, il devint général en chef de l'armée royaliste; fit effectuer fort heureusement le passage de la Loire; s'empara de Conde, de Château-Gonthier, et en

suite de Laval, où il battit de nouveau les républicains; échoua successivement dans l'attaque de Granville et dans celle d'Angers; essuya peu de temps après un revers bien plus fatal encore à sa cause, dans la ville du Mans, et se vit obligé de se retirer en désordre, avec perte d'une quantité prodigieuse des siens, et d'une grande partie de ses bagages et de son artillerie. Après avoir effectué sa retraite avec les débris de l'armée, il se porta sur Ancenis, où il passa la Loire sur un radeau, au moment où Westermann, qui le poursuivait à outrance à la tête d'un corps de troupes infatigables, parut derrière les siens frappés d'épouvante. La Roche-Jacquelein se jeta en toute hate dans le haut Poitou, rassembla une petite armée, livra quelque temps après, à Gesté, un des combats les plus opiniȧtres qui aient ensanglanté le sol de la Vendée, et fut entièrement défait. Quatre jours après, il fut tué par un soldat républicain qu'il poursuivait dans les champs de Trémentine. Son nom, cher à ses soldats qui l'appelaient le héros de la Vendée, fut célébré dans leurs chants guerriers, et ceux qui lui ont survécu ne parlent encore de lui qu'avec une sorte d'enthou siasme. Son frère (Louis), l'un des plus fermes soutiens du parti vendéen, a été tué dans les sables des Mattes, le 4 juin 1815. - Son second frère ( AUGUSTE) fit la campagne de Russie sous les ordres de Napoléon; fut conduit prisonnier à Saratow; rentra en France en 1814, et se rendit dans les départemens de l'ouest après le 20 mars 1815. Là, il s'efforça, mais vainement, de rallumer la guerre civile, et parvint seulement à engager quelques affaires particulières, dans l'une desquelles (le combat des Mattes) il fut blessé à côté de son frère Louis. M. Auguste de La Roche-Jacquelein a été nomme, le 9 septembre 1815, colonel du 1er régiment de la garde royale, en garnison à Versailles. En juillet 1818, il reçut brusquement l'ordre de se rendre, avec son corps, à Fontainebleau. On prétendit, à cette époque, qu'il n'avait pas été étranger à des projets formés par les chefs de l'émigration, et qui, dit-on, avaient pour but de forcer Louis XVIII à abdiquer la couronne en faveur de son frère. Des considérations de famille et de politique de la plus haute importance et dont il est facile de concevoir l'objet,

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