nasse,

et lé désir de me rendre utile, m'ont fait entreprendre, la seule que j'ambitionla seule aussi que j'aie obtenue. C'est encore, à mon sens, l'encouragement le plus puissant et le plus flatteur; et j'ai considéré comme une obligation, qu'il m'imposoit, de publier mes autres Voyages, que les phénomènes politiques dont les commotions changent la face des Empires, m'ont décidé à tirer du portefeuille, duquel ils ne devoient pas sortir.

D'autres Contrées, voisines de l'Egypte, sont peut-être à la veille d'éprouver, comme elle, des crises qui leur feront prendre un nouvel aspect. Le Gouvernement Ottoman, semblable à un co

par le docteur Henry Hunter, dédiée à M. Pitt; et l'autre en un volume in-4°. Cette dernière a particulièrement des droits incontestables à tous les suffrages. Sa fidélité égale son élégance; et traduire ainsi, c'est ajouter à l'original, et s'élever au-dessus de son modèle. L'Auteur, trop modeste sans doute, a gardé l'anonyme. Mais ayant tâché de le découvrir, le résultat de mes recherches m'a appris que cette belle Traduction étoit due à la plume de M. Monke, Major de la Marine britannique, déjà connu par un VOCABULAIRE de termes à l'usage de la Marine françoise et angloise.

losse immense et informe, posé sur une base d'argile, semble prêt à s'écrouler; et la Grèce qu'il écrase de son poids insupportable, ne peut tarder, selon toute apparence, sinon à reprendre son ancienne attitude, du moins à briser ses chaînes et à occuper un rang parmi les autres Nations, au milieu desquelles son ancien et complet esclavage l'empêchoit d'être comptée. Quelles que soient les nouvelles et inévitables destinées d'un Peuple jadis célèbre, l'on aimera à connoître ce qu'il étoit au moment de son affranchissement et de sa régénération, et à se figurer les lieux qui en seront le théâtre, comme ils le furent autrefois d'événemens mémorables.

Ce n'étoit donc pas un travail dépourvu d'intérêt, que celui d'une Description de quelques parties de l'Asie et de l'ancienne Grèce, qui renfermât la connoissance de leur Climat, de leur Sol, de leurs Productions, de leur Histoire naturelle, de leur état actuel de dépé

rissement, de leurs ressources inépuisables d'amélioration, et la peinture des Mœurs, des Coutumes, du Génie des Peuples qui les habitent; qui offrît un rapprochement curieux entre leur situa tion de quelques siècles, et celle de nos jours; qui, enfin, développât, par des moyens de restauration dans leur Agriculture et dans leur Commerce, leurs droits à une situation plus prospère.

Et quand la Paix, trop long-temps exilée de la Terre, se rendant enfin aux vœux des Peuples, descend du Ciel et se prépare à fermer les plaies profondes qui déchirent l'Humanité ; quand par sa céleste influence le crime disparoît avec la misère et les calamités, ses tristes et hideuses compagnes; quand la vertu recouvre son énergie et le talent son activité; quand les sources de la prospérité publique, entièrement desséchées

I

Cette Introduction a été écrite au moment de l'Armistice général, conçlu entre les armées Françoises et Impériales.

vont reprendre leur cours de félicités, et ranimer l'Industrie et le Commerce; quand, enfin, le besoin de réparer un temps perdu pour le bien, et douloureusement consumé dans les agitations et le malheur, de chercher dans des spécu lations utiles, dans un travail actif et honorable l'oubli de tant de maux, et le dédommagement de pertes accumulées; quand ce besoin général va diriger au dehors les combinaisons du Commerce, l'on considérera sans doute comme un Tableau très-propre à favoriser ces vues, l'indication des lieux qui présentent des avantages certains à un genre de Négoce aussi facile que peu dispendieux à établir.

Sous ces rapports, l'Ouvrage que je publie a autant de titres que le. Voyage en Egypte, à l'attention et à l'indulgence. Si, malgré le nombre des Voyageurs qui m'ont précédés dans ce Pays, ma Relation a été distinguée, j'ose attendre le même suecès pour celle-ci, quoiqu'elle arrive à la suite d'Ecrits non moins nom

breux sur le même sujet, et parmi les quels il s'en trouve également quelquesuns de très-recommandables.

Le Voyage de Grèce et de Turquie est, comme celui d'Egypte, le fruit de près de deux années d'Observations, et je le présente avec d'autant plus de confiance, que j'ai apporté les mêmes soins à sa rédaction.

C'est plus particulièrement dans les Iles de la mer Egée que j'ai dirigé mes Recherches, dans cette multitude de groupes de terres et de rochers, jetés sans ordre au milieu de cette mer, comme un monument éternel de sa conquête sur le Continent. Divisées, par les Anciens, en Cyclades et en Sporades, dénominations à présent oubliées, on les connoît aujourd'hui sous la désignation générale d'Iles de l'Archipel. Quoique je ne les aie pas toutes visitées, le séjour assez long que j'ai fait dans quelques-unes, la fréquentation d'hommes qui les habitoient ou les connoissoient parfaitement, les in