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DE plusieurs Sociétés Littéraires et Savantes de l'Europe, et
des Sociétés d'Agriculture de Paris et des Observateurs de
l'Homme

AVEC UN Volume grand in-4°. contenant une très-belle Carte coloriée
et des Planches gravées en taille-douce.

Mores multorum vidit et urbes.

HORAT.

TOME PREMIER.

A PARIS,

Chez F. BUISSON, Imprimeur-Libraire, rue Hautefeuille, n°.20

AN IX (1801)

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INTRODUCTION.

L'EUROPE attentive, l'Orient étonné portoient les regards de la curiosité et de l'inquiétude vers l'Egypte, que la France couvroit de ses forces militaires, et des ressources fécondes de son génie, de Combattans comme de Savans et d'Artistes. Un projet hardi, exécuté avec la rapidité de la pensée qui l'avoit conçu; de vastes combinaisons, appuyées de tous les moyens d'une grande puissance; un nouveau plan de colonisation, dont les avantages sont inappréciables; le siége impur de la barbarie et de la plus fanatique ignorance, prêt à devenir le théâtre brillant de la civilisation et des Arts; les possessions ennemies dans l'Inde, mepacécs; une sorte de démembrement d'un Empire mal affermi; le Commerce du Levant à la veille de changer de face et de prendre une nouvelle direction;

Tome 1.

A

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tout contribuoit à faire de l'expédition d'Egypte un sujet d'étonnement pour les uns, et de défiance pour les autres. Cette attention générale, promettoit un bon accueil aux Ouvrages qui, en décrivant l'Egypte, non pas d'après les Livres, mais d'après des Observations faites sur les lieux mêmes, dans des Voyages entrepris uniquement pour les rassembler, fixeroient l'état de cette Contrée, au moment de l'entreprise des Français, et présenteroient le Tableau des connoissances acquises avant leur arrivée. C'est sans doute à des circonstances aussi favorables que mon Voyage dans la Haute et Basse-Egypte a dû son succès, plutôt qu'à la manière dont il est écrit. L'on étoit assuré d'exciter l'intérêt par la peinture d'un Pays devenu l'objet de tous les entretiens, de toutes les pensées; et le Public étoit disposé à juger avec indulgence la touche et le coloris, en faveur du sujet.

Le Voyageur qui se présentoit avec

une Relation de ses Courses et de ses Recherches en Egypte, devoit s'attendre à la bienveillance, pour peu qu'à l'habitude de l'observation, il joignît une assez grande portion du respect que tout Ecrivain doit au bon goût et au Public, pour ne pas choquer l'un et l'autre par l'oubli des convenances, la futilité des détails, l'aridité du style, la sécheresse de la narration, et sur-tout par le ton tranchant et dédaigneux, qui n'en impose qu'à l'ignorance, et qui est lui-même le ridicule apanage de la médiocrité; défauts que l'on ne cherche pas toujours à éviter, et contre lesquels on ne peut trop s'élever.

L'honorable réception de mon Ouvrage sur l'Egypte a surpassé mes espérances. Elle ne s'est pas bornée à ma patrie; les Etrangers ont partagé la même indulgence. C'est, pour mon ame, la récompense la plus douce de longs et anciens travaux, que l'amour des Sciences

'Il a paru à Londres deux Traductions angloises de mon Voyage en Egypte : l'une en trois volumes in-8°. Tome I. A *

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