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et enlevèrent ses troupeaux. C'était au milieu de septembre. Le séryn dépouillé se réfugia parmi les Félâns nomades du désert de Ghiolof, et se rendit au douhar de Taraghy, où se trouvait alors, dit-on, Mohhammed-ben-A'amar.

Non content d'avoir éloigné les principaux chefs de la conspiration religieuse qu'il poursuivait, le Damel rechercha soigneusement leurs adhérens, et une contribution extraordinaire de vingt pagnes fut imposée à chacun des villages convaincus ou soupçonnés d'admettre les nouvelles doctrines.

Mais peu de tems après, Nghiâgha-l'ysay était rentré à Ndymb, et Mohhammed-ben-A'amar, revenu à Podor, vivait tranquille, riche, puissant et considéré.

Vers cette époque le hasard amena à Ndymb le forgeron Demba, petit homme d'un noir foncé, maigre, décharné, à grosse tête, grande bouche et nez épaté, bien connu à Saint-Louis, où sa laideur lui avait valu de la part de ses confrères le surnom de golokh ou singe. C'est sur un tel homme que Nghiâgha-l'ysay jeta les yeux pour l'accomplissement des projets ambitieux qu'il couvait depuis long-tems. Avant que le forgeron se fût fait connaître dans le village, Nghiâgha-l'ysay s'empara de lui, le séduisit par la perspective des richesses et des honneurs ; et de son autorité privée il transforma sur-le-champ le misérable Demba golokh en séryn-Demba, docte interprête des volontés d'Allah, nouveau Mahdy apparaissant pour régénérer les islamites corrompus; afin de mieux tromper la foule crédule, aux yeux de tous il baisait respectueusement les pieds de l'imbécile qu'il avait endoctriné, lui demandait ses conseils, ses ordres; et le vulgaire fasciné écoutait avec recueillement les sentences de l'oracle.

Diverses relations déjà publiées ont attribué fort gratuitement à Demballa la prétention de passer pour un second Moïse; ni lui, ni ses partisans n'ont pensé à faire revivre en lui le législateur des Juifs, et le nouvel apôtre n'a pris ni reçu, à propos de sa mission, aucun autre titre que celui de mahdy. Ce n'est pas à dire que la réapparition du prophète hêbreu eût été une nouveauté sans exemple dans les annales musulmanes; car, dès le neuvième siècle de notre ère, sous le khalyfat de Motaouakkel, on avait vu en Orient Mahhmond-ben-Farag jouer le rôle du radieub Mousay-ben-A'mrân; mais il n'est pas douteux, dans l'espèce, que la qualification de nouveau Moïse n'ait été une expression purement métaphorique, trop légèrement admise par des narrateurs irréfléchis. D'autresTM ont été plus loin, et n'ont pas craint de mettre sur le compte du félan Mohhammed les événemens qui ont passé sur la tête du nègre Demba !... De telles méprises sont à peine concevables.

(La suite au numéro 7, tome II, page 71.)

MÉLANGES.

Sur deux médailles anciennes représentant l'arche de Noé avec le nom de ce patriarche. -« On ne peut jeter les yeux sur les médailles d'Apamée, dit un célèbre auteur protestant, sans apercevoir le rapport qui se trouve entre le Noé de Moïse, et le Deucalion du Paganisme.» Le P. Kircher, dans son ouvrage de arcâ Noe, p. 158, en donne une description: il en cite deux.

La première est de Philippe; elle représente d'un côté la tête de cet empereur avec ces mots en grec; l'empereur César, Jules, Philippe, Auguste. Le revers représente une arche dans laquelle on voit Deucalion et Pyrrha sa femme. Sur le toit de cette arche sont deux pigeons, dont l'un lient entre les ongles un rameau d'olivier; et hors de l'arche, il y a deux figures qui représentent probablement Deucalion et Pyrrha, on plutôt Noé et sa femme préservés du déluge. Sur un des côtés du vaisseau sont écrites ces trois lettres, NOE. Kircher prétend qu'elles désignent le nom du patriarche Noé; mais Octave Falconier vent que ce soient les trois premières lettres du mot NOEMAÑA, qui est le nom d'AПAMEON renversé. Autour du revers de la médaille est cette inscripSous Marc-Aurèle, Alexandre II, pontife des Apaméens.

L'autre médaille est de Lucius Septime Sévère Pertinax. Elle représente d'un côté la tête de cet empereur. Le revers, un mot près, est en tout semblable à celui de l'autre.

Nous voyons par ces deux monumens, que la ville d'Apamée, où ont été frappées ces médailles, devait être l'Apamée de Phrygie, qui avait été surnommée Kibwros, mot grec qui signifie une arche; (une ancienne tradition, dit Bochard, portait que l'arche de Noé s'était arrêtée près de cette ville après le déluge.) On voit par là que la superstition avait confondu ce que la tradition avait conservé sur ce sujet, avec ce que la fable racontait touchant le déluge de Deucalion. Il est probable que le nom d'arche fut donné à cette ville à cause de cette tradition.

» Cette médaille, dit la Biographie universelle, ou plutôt ces médailles, car il y en a plusieurs, sont frappées en l'honneur de Septime Sévère et de Philippe l'Arabe, dans la ville d'Apamée de Phrygie, ville qui se glorifiait de son ancien nom de Kibwrog, Arche, Caisse. Elles présentent pour type l'arche de Noé, avec le nom de ce patriarche, gravé dans la légende, et les accessoires du corbeau, de la colombe et du rameau d'olivier. Quelques antiquaires anglais, dont les mémoires se trouvent dans le vo

lume iv de l'Archéologie, ont tâché, par des interprétations forcées, de mettre en doute, ou de faire entièrement disparaître les rapports de ce type avec l'histoire mosaïque du déluge; mais le savant Eckhel a mis hors de question l'explication que Bryant avait donnée; et il a observé que les traditions judaïques, à l'époque où ces médailles ont été gravécs, étaient assez répandues parmi les païens, pour que ceux-ci ne se refusassent pas à puiser dans ces sources sacrées les idées et les faits qu'ils croyaient propres à éclaircir les ténèbres de leurs anciennes origines. »

Médaille représentant Jésus-Christ et la Sainte-Vierge. Le Bulletin des Sciences universelles rapporte le fait suivant, qui confirme la fidélité de la rédaction apostolique.

« Un habitant de la ville de Kiew faisait creuser, au mois de septembre 1823, un puits sur le bord de Dnieper. Pendant ce travail, on trouva les débris d'un vase d'argile, et à côté une médaille d'or de la grandeur d'une demi-impériale. La frappe en est ronde, mais les bords de la pièce sont coupés et présentent des angles. On voit sur un côté Jésus-Christ sa tête est entourée d'une auréole dans laquelle se trouve un triangle qui contient son nom grec QN 2 Un pallium couvre ses épaules. Dans la main gauche il tient l'Evangile, et il élève la droite sortant du manteau, comme s'il donnait la bénédiction. Sur la légende on lit les mots IUSCHRI REX REGNANTIUM. Sur le revers on voit deux femmes debout. Celle de la gauche est la Sainte Vierge, au-dessus de laquelle se trouvent les lettres M (p) et TH (9:-5) qui signifient mère de Dieu. Celle de droite reçoit une bannière de la première.» (Note de M. Klaproth.)

« Cette découverte, dit l'auteur du Manuel de Philosophie morale, de qui nous empruntons cet article, peut servir à justifier non-seulement l'authenticité des monumens évangéliques, mais encore l'exactitude avec laquelle les apôtres ont écrit la vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il n'est pas permis de douter que les disciples du Sauveur-ne fussent contemporains de l'époque de son incarnation, mais encore témoins oculaires de tout ce qu'ils ont vu et entendu pendant la vie terrestre du Verbe de Dieu 3. x

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Pentateuque hébreu manuscrit. M. Hurwitz a présenté à l'université de Londres un ancien et très-précieux manuscrit hébraïque du Pentateuque.

Ce passage est de M. Visconti; il est tiré de la Biographie universelle, t. vi, 1812, art. Bryant.

2 Voir discours 1x de Saurin et défense de la médaille d'Apamée, par Jacques Bryant. Londres. 1755, in-4°.

3 Page 214.

Ce manuscrit contient 220 colonnes écrites sur 47 peaux. Il fut acheté il y a environ un an, des héritiers Samuel Chai Ricco, descendant d'une famille juive qui vivait en Italie, il y a plusieurs siècles, et qui douna naissance à plusieurs savans dont les ouvrages sont encore aujourd'hui estimés parmi les Juifs. La forme des caractères de ce manuscrit est évidemment dans le style africain et espagnol, et la matière sur laquelle il est écrit est une peau d'Afrique préparée d'une manière particulière, qui en forme une substance appelée Gevil en hébreu rabbinique, et sur laquelle seule, suivant le Talmud et Maimonides, il était permis dans les tems anciens, de transcrire les lois. Cette circonstance prouve l'ancienneté du manuscrit dont il s'agit; car presque toutes les copies modernes qui en ont été faites, sont écrites sur du Keluf(parchemin). M. Hurwitz estime que ce manuscrit date du XIe ou XIIe siècle, peut-être même d'une époque antérieure. (New-Times. Galign Messeng; 5 févr. 1828.)

Sur quelques inscriptions chrétiennes. Certaines inscriptions-latines des premiers tems du christianisme ne portent que quelques chiffres et les noms des consuls; par exemple, XL. L. FAB. CIL. M. ANN. LIB. Cos, Boldeti et d'autres antiquaires n'ont vu dans ces chiffres qu'un n°. d'ordre du tombeau que décore l'inscription; mais M. de Visconti, éclairé passage de Prudentius,

Sunt et multa tamen tacitas claudentia tumbas

Marmora quæ solum significant numerum...
Sexaginta illic defossa mole sub unâ

Reliquias memini me didiscisse hominum.

par ce

en conclut avec toute raison que ces chiffres indiquaient le nombre des martyrs qui furent déposés dans la même tombe. Ainsi, l'inscription précitée prouve que 40 chrétiens furent inhumés ensemble l'année du consulat de Fabius Cilus avec M. Annius Libon (sous le règne de Septime Sévère.) Ce résultat trouvera de nombreuses applications dans la palæographie chrétienne, et c'est un vrai service rendu à la science par l'auteur du Mémoire qui est le sujet de cet article.

:

Inscriptions étrusques sur les vases. - Les véritables inscriptions étrusques ou italiques sur les vases sont d'une extrême rareté; toutes se réduisent à 2 classes les peintes, ordinairement rouges ou noires, et les gravées. Les premières, qui se trouvent sur le corps des vases, et quelquefois ailleurs, sont d'une rareté tout-à-fait extraordinaire : le prince de Canino en possède deux échantillons de cette espèce; un 3 est connu depuis long-tems par la publication de M. le professeur Schiassi de Bologne, et

tures

nous savons que le mois passé on en a trouvé quelques autres dans une fouille, à Vulcia, près de Cannino. Il existe quelques autres inscriptions en couleurs, au milieu de petits plats en terre fine, mais sans autre peinque des cercles, dont quelques specimens peuvent se voir dans l'atlas du grand ouvrage de M. Micali, récemment publié; mais M. Micali a oublié de dire que ces épigraphes sont ordinairement faites avec une certaine prétention calligraphique. Car dans ces lettres les pleins et les déliés sont artistement distribués; du reste, elles sont aussi en très-petit nombre.

Quant aux inscriptions gravées, on les trouve quelquefois sur le pied des vases, même les plus beaux, avec peintures et inscriptions grecques; il est plus rare de les rencontrer ailleurs, c'est-à-dire autour du pied ou de l'orifice, ou sur l'anse des vases; mais on les trouve sur le corps ou sur le pied dans les vases noirs de Chiusi, à bas-reliefs, comme on le voit à Paris dans quelques échantillons du cabinet de M. Durand.

Enfin des vases rouges d'Arezzo présentent plus rarement encore la même particularité, mais les lettres y sont le plus souvent en relief et représentent le nom moulé du figulus, c'est-à-dire de l'ouvrier. Cependant je ne crois pas qu'en recueillant toutes ensemble les inscriptions étrusques des vases connus jusqu'ici, on puisse en remplir une planche lithographiée d'une grandeur raisonnable.

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Innombrable quantité de momies humaines découvertes dans la grotte de Samoun en Egypte.-Le village d'El-mahabdeh, situé à une demi-lieue du Nil et à trois lieues au-dessus du Manfalout, est éloigné d'un peu plus d'un quart de lieue de la chaîne arabique : toute la montagne est d'une affreuse stérilité; on emploie plus d'une heure pour en gravir péniblement le flanc. Parvenu sur le plateau, on se dirige vers le nord-est pendant le même espace de tems, et on arrive à un trou irrégulier qu'on rencontre à fleur de terre; c'est là l'ouverture de la grotte. Cette ouverture peut avoir 3 mètres de profondeur verticale.

Arrivé au fond de ce puits, on se trouve dans une caverne naturelle, inextricable dédale de salles et de couloirs fort bas pour la plupart, qui se croisent dans tous les sens et à toutes les hauteurs. Il faut, pour pénétrer plus avant, quitter tous ses vêtemens, faute de quoi on courrait risque de demeurer accroché par quelque pointe de rocher, lorsqu'on glisse péniblement de couloir en couloir, en rampant sur le ventre. On traverse ainsi une suite de salles irrégulières plus ou moins vastes et plus ou moins élevées, séparées par des cloisons de stalactites.

La tradition du pays, d'accord avec la couche épaisse de suie grasse et

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