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Broussais annonce que l'idée de liberté n'est qu'une formule ; alors dit-il, la vertu qui ne peut exister sans liberté, n'est ellemême qu'une formule. Indigné de pareils principes, l'auteur répond à M. Broussais par le passage suivant de J.-J. Rousseau : « Il est donc vrai que l'homme est le roi de la nature, au » moins sur la terre qu'il habite, car, non-seulement il dompte > tous les animaux, non-seulement il dispose des élémens par » son industrie, mais lui seul sur la terre en sait disposer, et il >> s'attribue encore par la contemplation les astres mêmes dont » il ne peut approcher. Qu'on me montre un autre animal sur » la terre qui sache faire usage du feu et qui sache admirer le » soleil. Quoi ! je puis observer, connaître les êtres et leurs rap»ports; je puis sentir ce que c'est qu'ordre, beauté, vertu; je » puis contempler l'univers, m'élever à la main qui le gouverne; » je puis contempler le bien, et le faire, et je me comparerais » aux bêtes! Ame abjecte, c'est ta triste philosophie qui te rend » semblable à elles; ou plutôt tu veux en vain t'avilir: ton gé»> nie dépose contre tes principes, ton cœur bienfaisant dément > ta doctrine, et l'abus même de tes facultés prouve leur excel» lence en dépit de toi 1. »

M. le baron Massias entre encore dans beaucoup d'autres détails que la longueur déjà beaucoup trop considérable de cette notice ne nous permet point de faire connaître. Qu'il nous suffise de dire qu'il réfute son antagoniste partout avec avantage, et qu'il fait preuve à la fois d'une logique sévère et d'un savoir profond en philosophie et en physiologie. Nous lui ferons cependant un reproche. Parmi ces argumens, il y en a qui sont loin d'être concluans, et qui peuvent même être retournés contre lui. De plus, il en a omis plusieurs autres qui nous paraissent d'une grande force. Nous nous contenterons d'en indiquer un que nous tirons uniquement de la physiologie, pour ne pas sortir du terrain médical.

Quand on compare entre eux les différens organes de l'économie sous le rapport de leurs fonctions, on remarque que le résultat de ces fonctions est matériel comme les organes qui le produisent. Les larmes, la salive, l'urine, le lait, la graisse

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sont des corps aussi-bien que les glandes lacrymales et salivaires, les reins, les mamelles, le tissu cellulaire qui les sécrètent. Un seul organe dans l'économie fait exception à cette loi; c'est le cerveau, instrument de la pensée et de la volonté qui ne sont point matérielles. Donc la cause première de ces phénomènes uniques de leur espèce est différente du cerveau et de la matière. Cette cause c'est l'âme. Cette preuve est du plus grand poids pour réfuter les médecins matérialistes. Elle exigerait des développemens très-étendus que nous ne pouvons donner en ce moment.

B.-J.

Archéologie.

DES ZODIAQUES ÉGYPTIENS.

DÉCOUVERTE des zodiaques de Dendera et d'Esné. — Objections contre la chronologie biblique. --Arrivée en France du planisphère de Dendera. - Systèmes contradictoires sur ce monument. Sa date et celles des autres zodiaques, établies par M. Champollion. - Objet des représentations zodiacales chez les anciens.

Un des membres les plus distingués du clergé de France, M. Greppo, vient de publier un ouvrage plein de science et d'érudition, dans lequel il établit que les nouvelles découvertes archéologiques et hiéroglyphiques faites en Egypte, loin de contredire le récit de la Bible, s'accordent, au contraire, parfaitement avec elle, et lui donnent un nouveau poids. Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en leur offrant ici l'article de cet ouvrage relatif aux zodiaques égyptiens, monumens qui ont été jusqu'aujourd'hui un objet de triomphe pour les incrédules.

« Depuis qu'on a commencé dans les tems modernes à explorer les restes précieux de l'antiquité, jamais, dit M. Greppo, monument des peuples anciens, sans en excepter les plus admirables chefs-d'œuvre de la Grèce, ne produisit de sensation comparable à celle qu'ont excitée de nos jours les fameux zodiaques sculptés dans les temples de la vieille Egypte. Sans doute, ils étaient loin d'être dépourvus d'intérêt par rapport aux arts; et considérés comme monumens astronomiques, ils paraissaient dignes aussi de l'attention et de l'étude des savans.

On peut dire cependant, sans crainte d'être taxé d'exagération, qu'ils durent l'importance dont ils furent honorés, bien moins à leur mérite réel qu'aux étranges théories dont ils devinrent la base, et surtout à cette prodigieuse antiquité qu'il plut à quelques savans de leur accorder; antiquité qui, remontant de beaucoup au-delà de toutes les bornes reconnues, ne tendait à rien moins qu'à renverser de fond en comble la chronologie des Saintes-Écritures. Sous ce rapport, ces monumens rentrent nécessairement dans notre objet, puisqu'on a voulu les faire servir à combattre les livres saints, et que la lecture des hiéroglyphes a pu seule déterminer leur âge avec certitude, et les remettre à la place qui leur appartient dans la série des monumens antiques.

I. Il paraît que ces représentations zodiacales ne furent point connues avant la fin du dernier siècle : du moins les voyageurs qui, antérieurement à cette époque, visitèrent Dendera et son temple, n'ont point parlé de ses zodiaques. Mais pendant les campagnes de l'armée Française, en Égypte, un corps de troupes sous les ordres du général Desaix, ayant remonté le Nil pour pénétrer dans la partie supérieure de cette contrée, arriva à Dendera, l'ancienne Tentyris. Bientôt on découvrit au milieu de ses ruines le grand temple consacré à la déesse Hathor (Vénus), chef-d'œuvre de l'architecture égyptienne, dont l'aspect frappa d'admiration jusqu'aux plus grossiers des soldats. Le général reconnut le premier le planisphère ou zodiaque circulaire qui formait en partie le plafond d'une salle située sur la terrasse du temple. Il s'empressa de le signaler à la commission d'artistes et de savans qui faisait partie de l'expédition. M. Denon en fit une copie qu'il a jointe à son voyage: MM. Jollois et Devilliers le dessinèrent depuis, et leur dessin bien supérieur a été reproduit par la gravure dans le magnifique Atlas de la Description de l'Egypte. Dans le même temple de Dendera fut découvert un second zodiaque, placé sous le portique, dont il ornait aussi le plafond. Celui-ci n'est point circulaire comme le premier, mais rectangulaire et sculpté sur deux bandes parallèles. Enfin, les temples d'Esné, qui paraît être l'ancienne Latopolis, fournirent encore à nos savans deux autres zodiaques, également rectangulaires, mais dont

le plus remarquable a malheureusement éprouvé de nombreuses mutilations. Ces trois derniers monumens sont gravés comme le premier, dans le grand ouvrage sur l'Égypte.

II. Bientôt les zodiaques furent publiés et commentés avec plus ou moins de bonne foi et de décence; la science se lança sans réserve dans les systèmes les plus hardis, et l'esprit d'incrédulité, s'emparant de cette découverte, espéra y trouver une nouvelle pâture. On regarda comme prouvé ce qu'il aurait fallu établir d'abord, que les ruines de l'Égypte venaient de rendre à l'astronomie des monumens dépositaires d'observations qui constataient l'état du ciel dans des tems fort reculés; et, partant de ce principe, à l'aide de calculs présentés comme sûrs, mais entièrement hypothétiques, on prétendit démontrer que l'aspect céleste qu'on crut consigné dans ces monumens, remontait à quarante-cinq, à soixante-cinq siècles; que le système zodiacal auquel ils devaient se rattacher datait de quinze mille ans, et reculait de beaucoup les bornes assignées par Moïse à l'existence du monde. Parmi les hommes qui, dans cette question, se constituèrent d'une manière plus ou moins formelle les adversaires de la révélation, se fit principalement remarquer le trop fameux auteur de l'Origine de tous les Cultes.

Mais l'incrédulité systématique était passée de mode; les autels renversés se relevaient de leurs ruines, et l'expérience, achetée bien cher au prix d'une révolution sanglante, ten dait de jour en jour à ramener les esprits vers une religion divine, seule garantie de paix et de bonheur pour les individus et les peuples. Aussi la sensation que produisirent dans le monde les systèmes sur les zodiaques, ne fut-elle guère éprouvée hors du cercle nécessairement fort resserré des hommes livrés spécialement à l'étude; et si l'on vit quelques personnes trop imbues encore des principes d'une funeste école, applaudir au triomphe prétendu de ' l'incrédulité, les hommes sensés comme les hommes pieux gémirent de voir attaquer dans ses fondemens la coyance commune de toutes les sociétés chrétiennes.

Cependant la révélation, ainsi combattue dans ses titres primitifs, ne vit point sa cause abandonnée. Elle trouva des zélés défenseurs, et nous devons placer à leur tête un homme portant un nom imposant dans les arts, le célèbre antiquaire Vis

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