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trouvés dans quelques temples de l'Egypte pourraient être regardés comme relatifs aux destinées des empereurs qui les ont fait élever ou terminer. Mais l'explication de leurs signes arbitraires et le sens qu'on a prétendu leur donner sont aujourd'hui inintelligibles pour nous, et probablement le seront toujours, sans que leur obscurité puisse nous inspirer de bien vifs regrets.

Terminons ce chapitre par la réflexion suivante, que nous empruntons à l'ouvrage déjà cité de M. Letronne : « Les zodia»ques égyptiens, dit-il, déchus ainsi de cette haute antiquité » qu'on leur avait si généreusement départie, et du caractère purement astronomique qu'on leur avait supposé, perdent >> presque toute leur importance: ils ne sont plus qu'un simple » objet de curiosité, qui peut fournir quelques rapprochemens » à l'artiste et à l'antiquaire, mais qui n'offre désormais aucun but de recherches vraiment philosophiques; car, au lieu de recéler comme on se l'était promis, le secret d'une science » perfectionnée bien avant le déluge, ils ne seraient plus que » l'expression de rêveries absurdes, et la preuve encore vivante » d'une des faiblesses qui ont le plus déshonoré l'esprit hu

, main 1. »

L'ouvrage de M. Greppo, dont nous avons extrait cet article, est intitulé:

Essai sur le système hieroglyphique de M. Champollion le jeune, et sur les avantages qu'il offre à la critique sacrée. Vol. in-8°, à Paris ; à la librairie orientale de Dondey-Dupré. 1829.

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Origine de la Régence.-Ses habitans.-Maures.-Turcs. - Cologlis.Juifs.-Leur état civil. — Leur état religieux. Sectes Mahométanes.

- Religieux Turcs. Dégradantes superstitions et pratiques.

De tous les côtés on entend des cris de triomphe célébrant la victoire de notre brave armée ; toutes les feuilles calculent déjà le profit qui pourra revenir à la France de cette conquête : l'une compte les trésors enfouis dans la Cassauba, l'autre a déjà mesuré le sol des campagnes qui entourent Alger, et évalué ce que la vente pourra en rapporter au trésor. Celui-ci y voit l'avantage de pouvoir verser dans le pays le trop plein de notre population, celui-là s'exalte à la seule idée de naturaliser chez nous les chevaux et les chameaux arabes. Pour nous, ne croyant point que la Providence ait conduit ce grand événement, pour faire passer la mer à quelques millions de sequins ou à quelques centaines de chameaux, nous élevons un peu plus haut nos pensées. Ce qui nous frappe dans cette conquête, et ce qui excite nos applaudissemens, c'est l'abolition

1 On sait que c'est le 5 juillet 1830 que l'armée française sous la conduite de M. de Bourmont entra dans la ville d'Alger, après une capitulation signée avec le Dey.

(Note de la deuxième édition.)

de l'esclavage trop long-tems toléré, c'est le triomphe de la civilisation sur la barbarie, c'est surtout la porte nouvelle ouverte au christianisme pour la conquête paisible de ces belles contrées, où jadis il a été si florissant.

A Dieu ne plaise que nous voulions profiter de la victoire pour imposer à ce peuple nos croyances et notre foi. Ces conversions ne sont plus de notre âge, et Dieu merci, elles ne sont plus possibles. Aussi applaudissons-nous, autant que personne, à la clause par laquelle le général en chef a garanti aux Algériens le libre exercice de leur culte; mais cela ne doit pas nous empêcher, au nom de la dignité de la nature humaine, et à cause de l'amour que nous portons au règue de la vérité, de faire des vœux pour que ce peuple infortuné, courbé depuis tant d'années sous le double joug de la superstition la 'plus absurde et de la tyrannie la plus révoltante, sorte de cet état d'avilissement, et prenne rang parmi les nations chrétiennes, les seules civilisées.

Nous ne savons encore quand ni comment ce changement aura lieu; mais, ce qui est certain, c'est qu'il est inévitable, pourvu que le gouvernement, maître en ce moment de la destinée de ces peuples, ne s'oppose point à la libre circulation des idées, ne gêne point l'exposition et la prédication tranquille de la doctrine chrétienne. Prêcher la doctrine chrétienne n'est pas seulement un devoir pour ceux auxquels il a été dit: Allez et enseignez toutes les nations, mais c'est encore un droit pour tous les peuples, droit imprescriptible, qu'on ne peut leur ravir sans se rendre coupable envers l'humanité, envers la vérité. Nous insistons sur ce point, parce que nous savons combien de fois les droits des peuples et de la vérité ont été compromis par les combinaisons machiavéliques de quelques gouvernemens, qui ont trouvé un méprisable intérêt à tenir les peuples, leurs tributaires, dans l'ignorance et l'abrutissement. Ce sont ces intérêts qui ont si long-tems perpétué la traite des nègres, qui laissaient encore, il y a quelques mois, les Indiens sacrifier leurs veuves sur d'affreux bûchers, qui ont empêché de reconnaître de suite l'indépendance de la Grèce, de peur que ce peuple en repos ne cultivât la vigne, ou ne fît le commerce en concurrence et au détriment de quelques mar

chands; ce sont encore ces intérêts mercantiles qui ont si long-tems assuré l'impunité à ces forbans qui viennent heureusement d'être rendus à la civilisation, et obligés de se conformer au droit des gens par la victoire de l'armée française.

Nous croyons donc entrer entièrement dans le but des Annales, en traçant un tableau rapide de l'état intellectuel et religieux de ces peuples d'après les divers ouvrages publiés tout récemment à l'occasion de cette expédition 1. Puisse la vue de leur dégradation et de leur malheureux sort émouvoir quelques-uns de ces héros pacifiques, qui vont à la conquête du monde, une croix à la main, et attirer l'attention du gouvernement sur un point si essentiel.

Vers le commencement du 16° siècle, une bande de pirates, nombreuse et intrépide parcourait la Méditerranée avec une flotte composée de douze galères et de plusieurs vaisseaux moins considérables. Le fils d'un corsaire renégat, de Lesbos, et d'une Espagnole d'Andalousie, Aroudj, plus connu sous le nom de Barberousse, en était le chef. Ami de la mer, ennemi de

1 Les principaux ouvrages dans lesquels nous avons puisé nos renseignemens sont :

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Histoire d'Alger et du bombardement de cette ville en 1816, description de ce royaume et des révolutions qui y sont arrivées, de la ville d'Alger et de ses fortifications, de ses forces de terre et de mer mœurs et coutumes des habitans, des maures, des arabes, des juifs, des chrétiens; de ses lois, de son commerce et de ses revenus, etc., etc., avec une carte du royaume et une lithographie de la ville d'Alger, de ses fortifications, de sa rade. Un vol. in-8°, chez Piltan, libraire. 1830.

Alger tableau du royaume de la ville d'Alger et de ses environs; état de son commerce de terre et de mer; description des mœurs et des usages du pays, précédée d'une introduction historique sur les différentes expéditions d'Alger depuis Charles-Quint jusqu'à nos jours; avec une carte, vue, portraits et costumes de ses habitans; par M. Renaudot, ancien officier de la garde du consul de France à Alger. Un vol in-8°, chez Mongie. 1830.

Les Bédouins, ou Arabes du désert; ouvrage publié d'après les notes inédites de don Raphaël, sur les mœurs, usages, lois, coutumes civiles et religieuses de ces peuples: par F. J. Mayeux, orné de 25 figures. 3 Vol. in-18, chez Ferra. 1816.

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tous ceux qui voguaient sur ses eaux, tel est le nom qu'il s'était donné. Fatigué de n'avoir pour royaume que l'élément inconstant des eaux, il profita de l'appel que lui fit Selim Eutemy, roi d'Alger, de venir le défendre contre les Espagnols, pour entrer dans cette ville, faire assassiner le roi Selim, et s'emparer du trône. Ce fut là le véritable fondateur de ces régences d'Afrique organisées pour le brigandage, et dont la trop longue impunité faisait la honte des nations civilisées.

Les principaux habitans de la régence d'Alger se divisent en quatre classes, les Maures, les Turcs, les Cologlis, les Juifs 1. Les Maures sont de deux espèces distinctes: ceux de la ville, s'occupant du commerce de terre et de mer, exerçant les différens métiers; et ceux de la campagne, errant en famille, formant ces camps ambulans appelés adouar, et soumis au commandement d'un chef qu'ils nomment cheik. Ce sont eux qui cultivent les terres, dont ils paient les redevances en blé et en cire. Ils portent aussi le nom de Berebères ou Bédouins. Remplis de frugalité, courageux pour un coup de main, mo

1 M. Renaudot porte la population de la régence à 2,714,000 individus divisés ainsi qu'il suit;/

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Le savant suédois, M. Grabery de Hemso, qui a fait, comme consul, un long séjour sur les côtes d'Afrique, évalue d'une autre manière la population d'Alger. Voici son estimation, avec une division plus détaillée des habitans:

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