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paraît être un ; on pourrait peut-être alors suppléer le mot natrium, place naturelle de l'autel d'airain, » entre la porte proprement dite du sanctuaire et l'entrée extérieure.

,חרץ

л. Le premier mot de ce groupe me paraît évident; il revient plusieurs fois dans le cours de l'inscription et ne peut désigner qu'une porte monumentale construite par les soins du roi de Byblos, devant l'entrée du temple de BaalathGebal, et destinée sans doute à donner accès dans l'atrium. Quant au second mot, il est fort embarrassant: la racine si voisine de pn et de wan, a le sens initial de «gratter, tailler, » d'où une foule d'acceptions dérivées se rapportant à l'art de la sculpture, de la construction, y compris le sens «<or"> qui est attribué au substantif verbal yn dans plusieurs passages de la Bible; cette dernière signification est celle qui semblerait devoir succéder le plus naturellement à la mention d'un autel d'airain; mais d'un autre côté elle s'accorderait mal avec le reste de l'inscription qui me paraît s'appliquer plutôt à une porte de pierre, à une sorte de pylône ou de propylées précédant l'entrée du temple, qu'à des vantaux recouverts de métal. J'ai donc adopté le sens de sculpté, » en considérant le mot у comme un adjectif ou participe passé.

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Ligne 5. Quoiqu'elle soit d'une lecture très-difficile, je crois être parvenu à déchiffrer cette ligne, sauf le quatrième mot dont je ne puis rien tirer, et qui semble être un terme d'architecture ou un mot liturgique; il désigne sans doute un ornement symbolique qui décorait la pierre x qui servait de couronnement à la porte monumentale; peut-être était-ce le disque ailé qui occupe d'ordinaire cette place dans les temples égyptiens et que les ruines d'Omm-el-Awamid1 nous ont montré affecté au même usage dans un monument phénicien; un même disque en métal ayant été incrusté au sommet de notre sțèle,

1 Voyez en outre les exemples recueillis par M. Renan, Mission de Phénicie, p. 158, 366, pl. XXXII.

celui qui décorait le linteau de la porte, dans notre hypothèse, pouvait avoir été fait par le même procédé, ce qui me conduit ici à adopter pour le mot yn le sens de « or. >>

Ligne 6. 7. Ce mot qui se trouve aussi à la ligne 12

qui sont מערכה, ערך me parait correspondre aux mots hébreux

employés dans la Bible avec le sens de dispositio, strues, ordo, et qui s'appliquent plus, il est vrai, à l'ordonnance d'une armée, d'une cérémonie religieuse, d'un sacrifice, qu'à celle d'une construction bâtie; néanmoins je pense qu'on peut étendre cette acception à une ordonnance de colonnes, de portiques que le contexte associe à l'objet désigné par le mot en question; ce sont sans doute des propylées qui accompagnaient la porte monumentale bâtie par le roi, et l'autel d'airain consacré par lui devant le temple de Baalath-Gebal.

columnas ejus. Le suffixe feminin se rapporte עמודיה = עמדה

au mot féminin 7 qui désigne le monument auquel appartiennent les colonnes.

Le mot qui suit est effacé: il désignait sans doute les architraves et les charpentes posées sur les colonnes, et recouvertes à leur tour par le toit. On peut lire dans les six premiers versets du chapitre vi du III livre des Rois, consacrés à la description du palais de Salomon, une succession analogue : << sur les colonnes sont posées « des architraves >>

ppy, « des poutres » nin?, «des charpentes», et pardessus le tout le toit» pp. Notre texte peut être rapproché de cette énumération; le mot qui manque est peut-être un de ceux qui précèdent. Quant au mot «toit, il est rendu par une expression analogue à celle du texte biblique, nзDDD, féminin régulièrement formé du verbe texit.

ספן

Ce mot est suivi d'une seconde mention du roi qui termine l'énumération de ses œuvres architecturales.

La phrase qui vient ensuite explique la munificence du donateur par sa reconnaissance pour les bienfaits de la déesse.

Elle ne présente pas de difficultés d'interprétation. Je me bornerai aux remarques suivantes.

Ligne 7. ND, expression correspondant à l'hébreu xD, eo quod, quia.

, première personne singulier du parfait de

cavit, clamavit.

, קרא

invo

Ligne 8. Les verbes yo, y sont au féminin par suppression de la quiescente finale .

□, employé dans le sens de , comme dans les inscriptions d'Omm-el-Awamid et de Lapithos.

,ברך

bene

77, deuxième personne féminin du futur de dicere, avec le sens optatif. Ce mot commence une nouvelle phrase où le roi Yehawmelek parle de lui à la troisième personne et énumère les vœux qui sont adressés à la déesse.

nep, arcus: ce mot est d'une lecture fort douteuse. Il serait pris ici au figuré avec le sens de potentia, qu'il a parfois en hébreu.

Ligne 9.

TT

vivum conservet eum, troisième personne féminin du futur hiphil du verbe in vivere, inusité en hébreu où la forme a prévalu. Certains exemples prouvent pourtant que la forme лn a également existé dans le langage primitif des Hébreux; le plus connu est le nom de la première femme «Ève» qui a le sens de vita. Mon savant confrère, M. Derenbourg, me signale aussi dans le quatrième chapitre de la Genèse, verset 18, le nom d'un même personnage écrit à la fois et D, Mehayiael et Mehawiael, double orthographe qui indique, à une certaine époque, l'usage simultané des deux formes; en phénicien les deux formes ont également existé et paraissent avoir eu, suivant les localités, des destinées diverses à Byblos, à l'époque de notre stèle, la forme dominait; nous l'avons trouvée en composition dans le nom propre Yehawmelek, au commencement de l'inscription; elle est encore plus claire dans cette ligne. si c'est possible.

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A Cypre, deux siècles plus tard, les inscriptions ne nous

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.חיה la forme

On remarquera que le suffixe de la troisième personne masculin qui est attaché à ce verbe ainsi qu'aux substantifs qui suivent est il apparaît pour la première fois dans un texte phénicien et est essentiellement hébraïque; nous le retrouverons dans le dernier mot de la dernière ligne de notre inscription.

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ארך

troisième personne féminin futur du hiphil de 778; l'expression, vitam prorogare, suivie de la préposition by, comme dans notre texte, est très-fréquente dans la Bible. (Voy. surtout Deut. XVII, 20.)

Les cinq lignes qui suivent sont très-mutilées, et il est difficile de relier entre eux les quelques mots isolés que je suis parvenu à déchiffrer. On remarquera que ces mots reproduisent des expressions déjà contenues dans la première partie de l'inscription la ligne 12 notamment paraît renfermer une nouvelle énumération des œuvres du roi; le mot ny semble y jouer le rôle d'un substantif verbal, avec le sens de opus: quant à la ligne 15, elle contient une nouvelle invocation adressée à la déesse, pour recommander soit à sa protection, soit à sa vengeance, un personnage, cum posteritate ejus. S'agit-il encore ici du roi? Je ne le crois pas; la seconde énumération de ses œuvres serait difficile à expliquer si elle ne se reliait pas à une formule d'imprécation contre le profanateur qui voudrait les détruire. Je pense donc que le sens général des cinq dernières lignes est le suivant : « Si quelqu'un détruit «< cette porte sculptée et l'œuvre de ces propylées que j'ai cons<< truits pour la déesse, qu'elle le maudisse et le fasse disparaître « lui et sa postérité! »

En résumé, le texte qui précède, quelque mutilé qu'il soit, offre un certain intérêt à cause des mots nouveaux qu'il renferme et surtout à cause des formes grammaticales qui y sont

plus nombreuses peut-être que dans aucune des inscriptions déjà découvertes jusqu'à présent.

Au point de vue de la paléographie, il confirme les règles générales que nous avons précédemment posées : le caractère de l'écriture est celui que nous avons appelé sidonien; il se distingue pourtant du caractère type de l'inscription d'Eshmunazar par quelques particularités qui le rapprochent un peu de l'araméen primitif; les lettres sont moins allongées, plus perpendiculaires, avec tendance à ouvrir les boucles; la forme du hé est une sorte de compromis entre la forme «sidonienne >> et la forme « araméenne primitive, » de même que le pronom démonstratif est un compromis entre l'araméen et l'hébreu; il est difficile, en présence d'un monument qui a autant souffert, d'entrer dans l'examen approfondi des détails; néanmoins je crois pouvoir dire que la paléographie seule assigne à notre stèle une date comprise entre le vi et le iv° siècle avant notre ère, c'est-à-dire dans la période qui convient au costume perse porté par le roi Yehawmelek.

זן

Au point de vue historique, ce texte nous fournit le nom de trois rois de cette dynastie de petits souverains qui continuaient, sous la suzeraineté du roi de Perse, comme sous la suzeraineté des rois d'Assyrie et d'Égypte, à garder le dépôt des traditions commerciales et religieuses de la vieille cité chananéenne. La numismatique nous a fait connaître les derniers noms de cette série, ceux des Og, des Azbaal, des Aïnel1, dont les monnaies, déjà toutes empreintes d'hellénisme, font pressentir le prochain triomphe des armes grecques : Aïnel sut détrôné Alexandre le Grand; le groupe royal auquel il appartient vivait donc dans les premières années du Iva siècle et les dernières du v° siècle. Le groupe dont la stèle de Byblos nous révèle l'existence est nécessairement antérieur; le faire

par

Duc de Luynes, Numism. des satrapies.

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