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une liste de cette sorte de mots, où se trouvent aussi les lettres et les syllabes mises les unes pour les autres. Comme il arrive que beaucoup d'abréviations sont construites d'après cette orthographe vicieuse, on aura un moyen de les expliquer, soit par cette table directement, soit par analogie avec les mots qui y sont rassemblés.

Les caractères propres à chaque genre d'écriture, placés en tête des divisions alphabétiques, serviront encore à lever les difficultés qui naîtraient de la forme étrange ou de la similitude de certaines lettres. On trouvera aussi dans ce Dictionnaire les chiffres romano-gallicans et arabes avec leurs différentes formes. Enfin nous n'avons rien omis de ce qui peut faciliter le déchiffrement des anciennes écritures. Nous avons cherché le plus possible à être méthodique dans le plan, et soigneux dans l'exécution matérielle de notre livre. Aussi, craignant qu'on ne rendit pas avec exactitude et correction les pages d'abréviations, nous avons voulu nous charger nous-même de la tâche longue et pénible de les écrire sur pierre. Ainsi on sera

assuré que les lettres et les signes abréviatifs n'ont pas été défigurés, ni transposés : condition essentielle dans un ouvrage de cette nature.

DE LA BRACHYGRAPHIE

DU MOYEN AGE,

OU

DES DIFFÉRENTS MODES D'ABRÉGER L'ÉCRITURE

USITÉS PAR LES GRAVEURS EN LETTRES,

LES SCRIBES ET LES COPISTES

DU Ve AU XVIe SIÈCLE.

Le désir ou plutôt le besoin de réduire l'écriture, soit pour lui faire occuper moins d'espace, soit pour en rendre l'exécution plus rapide, soit encore, comme l'ont pensé quelques-uns, pour dérober au vulgaire la connaissance de certains textes, fit imaginer chez les peuples les plus anciens divers systèmes abréviateurs. Ceux-ci, transmis de siècle en siècle, s'ils ne furent pas toujours régulièrement suivis, en firent naître d'autres, qui n'étaient souvent que d'ingénieuses combinaisons des premiers.

Les nombreuses abréviations qui surchargent les écritures du moyen âge, au point de les rendre souvent indéchiffrables, dérivent elles-mêmes des sigles, des notes de Tiron, des lettres monogrammatiques ou conjointes, des lettres enclavées et de quelques signes particuliers; tous modes abréviateurs romains introduits, avec l'écriture et

la langue latine, dans les Gaules, après la conquête de J. César, et qui tous s'y conservèrent pendant plusieurs siècles.

Les SIGLES, genre d'abréviation où les mots sont représentés par quelques-unes de leurs lettres constituantes, et souvent aussi par leur seule initiale, furent employés non seulement sur les monnaies et les inscriptions qui datent de la domination romaine, mais encore dans les inscriptions lapidaires et métalliques des premiers temps du moyen âge, où les copistes les utilisèrent même dans la transcription des manuscrits (1).

Les NOTES DE TIRON (2), sténographie composée de lettres tronquées et de signes dont l'exécution rapide permettait de suivre la parole, étaient plus spécialement usitées pour recueillir des discours, prendre des notes et obtenir de promptes transcriptions. Plusieurs diplômes de nos rois de la première race ont été écrits en notes tiro

(1) « Au moyen de ces 8 gles ou lettres init ales, disent les

Bénédictins diplomatistes, on écrivait les mots avec la plus grande célérité. Un ancien poete en relève ainsi les avantages:

Hic et erit felix scriptor, cui littera verbum est.

On fit usage de cette écriture abrégée tant dans les affaires publiques que particulières, dans les inscriptions et les manuscrits, dans les lois et les décrets, les discours et les lettres. Les magistrats et les jurisconsultes s'approprièrent un grand nombre de sigles qu'on appelle juridiques Puis ils citent le Virg le d'Asper de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, écrit tout en sigles, dont le premier vers commençait ainsi : Tytire t. pr. s. t. f.

(2) Ainsi appelées du nom d'un aff anchi de C céron, qui avait porté au plus haut degré de perfect on ces notes dont l'invention est attribuée à Ennius.

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