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ADMISSION. M. Paul Marthory fait un rapport verbal au nom de la commission chargée d'examiner les titres présentés par M. Prosper Philip, à l'appui de sa candidature.

M. Philip se présente avec deux mémoires ou notices qui montrent, sous un multiple aspect, ses aptitudes en même temps que son ardeur au travail.

Le premier de ces écrits est une Notice historique sur la ville de Saint-Paulien pendant la période de 1789 à 1795. Cette intéressante étude retrace, en traits rapides, quelques-uns des vestiges matériels ou moraux attestant l'antique importance de l'ancienne capitale des Vélaunes. Je n'ai garde, dit M. le Rapporteur, de vous donner une analyse de ces pages rapides que nul d'entre vous ne manquera de lire; je préfère constater ici, à la juste satisfaction de la Société, quel heureux mouvement de recherches historiques continue à se produire sous vos auspices, et je vois, dans le travail que M. Philip consacre à la ville où il est né, un de plus de ces bons exemples donnés depuis quelque temps par une foule d'hommes studieux et amis de leur pays.

Le second opuscule, par lequel M. Philip nous prouve surabondamment qu'avant même d'être nominativement des nôtres il était, par l'action intelligente, par le dévoûment et le zèle, l'un des plus méritants parmi les collaborateurs de notre œuvre agricole, est un Rapport sur des travaux de desséchement d'un marais et de défrichement d'un terrain boisé, exécutés dans la commune de Saint-Paulien.

Ici encore le rapporteur estime que la meilleure manière d'apprécier la double entreprise si heureusement menée à bonne fin par M. Philip, c'est de lire la note si courte mais si substantielle écrite par lui.

L'une de ces deux opérations a été exécutée sur une propriété particulière de l'auteur, et en fournissant du travail à la population ouvrière, dans un moment de cruel chômage, en préparant, d'autre part, un sol inculte et sans valeur à donner des produits considérables, M. Philip a trouvé, et donné en utile exemple, une des combinaisons les mieux entendues de l'intérêt privé s'inspirant d'une généreuse vue d'humanité.

Le travail de desséchement et l'amodiation d'un terrain communal accomplis par M. Philip, comme maire, a bien une autre valeur encore, et témoigne d'une initiative qu'on serait heureux de voir imiter par les administrations qui se meuvent dans les sphères les plus élevées. Il suffit sans doute de constater que, par le desséchement du marais communal appelé le Grand-lac, le jeune et habile administrateur a pu réaliser, dans la commune qui lui doit désormais une impérissable gratitude, trois bienfaits distincts, féconds eux-mêmes en inappréciables conséquences.

Tandis, en effet, que le plus grand service était ainsi rendu à la salubrité publique, des ressources sérieuses; inespérées, arrivaient d'ailleurs merveilleusement à point pour aider à la réalisation des plus utiles mesures; et en même temps le grand intérêt de la consommation générale trouvait également son compte dans un accroissement de production que nul ne serait tenté de dédaigner en songeant que des œuvres pareilles pourraient

et devraient s'accomplir dans le plus grand nombre de nos communes rurales.

Les ressources créées ainsi par la mise en valeur d'un pacage relativement improductif, s'élèvent aujourd'hui à la somme de 4,400 francs.

Elles ont permis de solliciter avec fruit de nombreux secours du Gouvernement, et c'est grâce à elles que la commune de Saint-Paulien se trouve désormais dotée d'un ensemble d'institutions qui ferait honneur à de bien plus grandes cités. Parmi les créations qui recommandent à la gratitude de toute une population le nom de M. Philip et le souvenir d'une administration féconde, il est bon de signaler tout au moins les plus importantes.

Ici il n'y a qu'à citer le résumé de M. Philip lui-même : 4° L'école communale, dont la direction est confiée à quatre frères de l'établissement de Paradis, est gratuite. Les portes en sont ouvertes à l'enfant du riche et du pauvre, on ne compte pas moins de 150 à 200 élèves pendant l'hiver ;

20 Une salle d'asile, fondée sur une grande échelle, qui peut rivaliser avec tous les établissements de ce genre créés dans le département, abrite aussi gratuitement tous les enfants du premier âge des deux sexes;

5o L'hospice, reconstruit à neuf et sur des bases. meilleures, permettra désormais de secourir un plus grand nombre de malheureux;

40 La principale place de Saint-Paulien, qui était plus élevée que le sol de l'église et la rendait conséquemment très-humide, a été soumise à un nivellement régulier;

50 Une conduite d'eau a été établie, et une fontaine orne la principale place de la cité;

60 Un service contre les incendies a été fondé par l'organisation d'une compagnie de sapeurs-pompiers et l'achat d'une pompe.

Ce rapide exposé suffit tout au moins à prouver que M. Philip est également habile à exécuter d'excellentes choses et à les exposer d'une façon saisissante et pleine de clarté. En accueillant dans son sein ce nouveau membre, la Société témoignera, autant qu'il est en elle, de toutes ses sympathies pour un maire qui, bien jeune encore, a déjà mérité d'être cité comme modèle et qui deviendra pour elle un collaborateur des plus appréciés.

La commission, à l'unanimité, propose l'admission de M. Prosper Philip.

A la suite de ce rapport, le scrutin est ouvert. Le dépouillement du vote donne l'unanimité en faveur de M. Philip, que M. le Président proclame membre résidant de la Société.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.

Le Secrétaire,

OSCAR BONNET.

DES

SÉANCES DE L'ANNÉE 1858

SÉANCE MENSUELLE

DU JEUDI 14 JANVIER.

SOMMAIRE.

-

Lecture du procès-verbal. — Communication des ouvrages reçus. Dépouillement de la correspondance. - Nécrologie: Mort de M. le baron de Bastard; de M. de Sigaud de Lestang père. Musée: Vœu de la Société pour qu'il soit prochainement procédé à la construction du Musée-Crozatier; observations à ce sujet par MM. Félix Robert, Vibert, etc.- Ecoles industrielles : Rapport annuel de M. Bertrand de Doue sur la situation des écoles. Election de M, Béliben comme secrétaire de la Société. Rapport sur la candidature de M. Henri Doniol, par M. Béliben; nomination de M. Doniol à titre de membre résidant.

A trois heures, la séance est ouverte sous la présidence de M. Ch. C. de Lafayette.

En l'absence de M. Bonnet, M. Balme est prié de

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