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présenter un titre d'admission plus réel et plus important. Elle vous propose en conséquence d'ajourner sa candidature.

Gravure. M. le Président communique une lettre de M. le docteur Peghoux, par laquelle ce savant confrère sollicite l'intervention de la Société pour obtenir des gravures sur bois de M. Camille Robert. On sait, dit M. le Président, avec quel talent M. Camille Robert a su orner quelques pages du compte-rendu du Congrès scientifique de France. Sa présence au Puy est une très-heureuse circonstance. Tous les jours, il nous arrive d'avoir besoin de son burin consciencieux et savant pour la reproduction des monuments qui, de tous côtés, semblent comme sortir de dessous terre.

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Il serait à désirer que, par des commandes, la Société eût le bon esprit de retenir parmi nous cet artiste si plein de zèle et de talent.

Architecture. M. de Brive demande ce que devient le projet de restauration du Musée. Il serait à désirer que M. Pradier voulût bien s'occuper sérieusement du plan et du devis de la restauration de notre Musée. Il sait pertinemment que l'érection de la statue colossale de Corneille ne peut avoir lieu à l'époque fixée. Aucune raison ne doit donc s'opposer à ce qu'on mette la main à l'œuvre le plus tôt possible. Une économie bien entendue exige qu'on n'attende pas le moment où les travaux du chemin de fer rendront la main-d'œuvre fort chère.

Ce provisoire, en se prolongeant, nous fait le plus grand mal. Les plafonds de la grande salle se détériorent tous les jours; les collections ne sont pas à leur place; il est grand temps qu'on avise.

M. Souteyran partage les mêmes sentiments et assure, en très-bons termes, la Société du bon vouloir de l'administration municipale, à qui ne peut pas être imputée la faute d'une si déplorable situation. La Société, pénétrée des excellentes dispositions de la Mairie pour ses intérêts, charge M. le Président d'agir activement auprès de M. Pradier, pour en obtenir l'ouverture des travaux de restauration du Musée.

PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ. Après la lecture du rapport de M. Plantade, sur la candidature et sur le mémoire présenté par M. Limozin, ayant pour sujet : Reboisement du pays, rapport dont la lecture a été faite par le Secrétaire, en l'absence du rapporteur, M. le SousInspecteur des eaux et forêts a été élu membre résidant, à l'unanimité. Voici ce rapport.

MESSIEURS,

Dans le travail présenté par M. Limozin, comme titre d'admission, en qualité de membre résidant, l'auteur jette d'abord un coup d'œil rapide sur l'état actuel de notre département, et tout en laissant pressentir un avenir plus prospère à certains points de vue, il constate que pour le présent la principale richesse du pays se trouve dans les produits du sous-sol ce qui l'amène à dire que cette

richesse est ici, plus qu'ailleurs peut-être, susceptible d'extension. Puis il ajoute :

«Des personnes plus compétentes vous entretiendront » d'améliorations culturales. Je me propose de vous sou>> mettre quelques observations sur la Haute-Loire, au » point de vue des bois. Je sais quel intérêt vous prenez à » la conservation de cette partie de la richesse publique >> En vous parlant des bois, je suis sûr d'éveiller, au » moins par le choix du sujet, l'attention de votre hono»rable compagnie. »

Vous le voyez, Messieurs, c'est dans la spécialité de ses fonctions que le candidat a pris le sujet de son mémoire. Ce choix, de bon goût, concorde bien avec les termes modestes de son entrée en matière.

L'auteur du mémoire passe rapidement sur l'utilité des bois en général, sur leur rareté progressive et sur leur innocuité en raison des terrains improductifs qu'ordinairement ils occupent. Il traite de l'influence des forêts sur les climats et sur les accidents météorologiques, ainsi que de l'obstacle qu'elles opposent aux inondations.

Après avoir démontré, par l'étude des lieux et la tradition, que le département de la Haute-Loire, loin de présenter, comme aujourd'hui, de vastes étendues de terrain complètement dénudées, était, il y a un siècle, couvert de forêts, il se demande d'où peut provenir ce changement, et il pense que la double cause de ce déboisement général n'est pas moins dans le morcellement de la propriété survenu vers la fin du siècle dernier que dans l'abus du parcours.

Il ne restait plus qu'à indiquer les moyens de remédier à ce fâcheux état de choses, et c'est par là que M. Limozin

termine son mémoire, dont je vais vous lire la conclusion :

« Je vous ai signalé, Messieurs, l'utilité des bois en général, et dans la Haute-Loire en particulier. Je vous ai signalé l'appauvrissement et la diminution du sol forestier dans ce département. J'ai essayé de vous faire connaître les causes de cette décadence et les difficultés locales du reboisement.

« Il me resterait maintenant à indiquer les mesures à prendre, tant pour assurer la conservation des bois encore existants, que pour réparer les ruines déjà faites; mais parmi ces mesures, les unes devraient avoir pour objet la propriété privée; il ne m'appartient pas de m'en occuper. Je ferai seulement remarquer en passant qu'il ne suffit pas, pour faire du reboisement, d'offrir des primes et d'accorder des dégrèvements d'impôts, et que la prohibition de défricher ne garantit pas la longue existence des bois de nos montagnes, s'il est permis aux propriétaires de les livrer aux troupeaux dans toutes conditions.

» Le gouvernement réparateur et éclairé de l'Empereur a sans doute examiné ces questions sous toutes leurs faces si des mesures sont prises dans l'intérêt des bois, on doit croire qu'elles seront efficaces.

» En ce qui touche les biens communaux, l'Administration forestière, sans sortir des limites de la législation actuelle, pourrait poursuivre et obtenir le reboisement des terrains pour lesquels cette transformation est reconnue nécessaire; mais, comme je l'ai fait voir, sa tâche est difficile.

» Il serait d'abord indispensable de mettre un peu d'ordre dans les habitudes du parcours et de vaine pâture.

L'élève des bêtes à laine est sans doute une des principales richesses de ce pays, et l'on ne doit pas songer à supprimer cette branche de l'industrie agricole. Mais s'il faut conserver le mouton, on doit en proscrire l'abus. Le pacage devrait faire, dans chaque commune, l'objet d'une réglémentation. Il faudrait notamment proportionner le nombre de moutons au nombre d'hectares de pâtures, et il ne devrait pas être loisible à chaque propriétaire aisé de nourrir, aux dépens du sol communal, autant de bêtes qu'il peut en acheter. Il faudrait aussi que le lieu du parcours fût fixé, suivant les temps, par le maire; avec un parcours réglé et aménagé, les agriculteurs tireraient un bien meilleur parti de leurs herbages. Quant aux chèvres, elles devraient être l'objet des règlements les plus sévères. Ces animaux devraient être tenus en laisse ou attachés sur le lieu de leur pacage; il devrait même être permis de les tuer dans l'intérieur des bois.

>> Il faut reconnaître, au surplus, que le reboisement et la conservation des terrains communaux sont en voie de progrès. L'Administration forestière a , par sa surveillance et avec votre utile concours, converti en bois des surfaces considérables; elle pourra, avec les mêmes moyens, continuer ces améliorations. Mais si elle a beaucoup fait, il lui reste encore plus à faire. Près de dix mille hectares de friches communales sont encore à soumettre au régime forestier, et parmi les terrains qu'elle surveille, une grande partie est à reboiser. Elle fera tout cela sans doute, mais il lui faudrait, pour aller vite en cette besogne, indépendamment d'un personnel plus nombreux dans ce département, le concours actif des

TOME XXI.

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