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et la légende Maximo monetario; au revers, A. RC. I. Civitas Arvernorum.

Cette pièce paraît être un monétaire de ClermontFerrand, ancienne capitale du pays des Arvernes.

La légende et l'effigie se rapportent à Maxime, officier de la monnaie.

Le style de cette pièce fait penser qu'elle a été frappée au VIe siècle.

Au couchant de la grande route de Paris à Lyon, dans la propriété de M. Meunier, on trouve encore des débris de vases et de statuettes. Les fouilles que j'y entrepris, grâces à l'obligeance du propriétaire, n'amenèrent aucune découverte intéressante, elles prouvèrent seulement l'importance et l'étendue de la fabrique de poteries de Toulon.

Dans la vigne de M. Meunier, on trouve une argile plastique qui a pu servir à la fabrication de vases et de statuettes.

On a découvert dans la même propriété une meule antique, servant aux Gallo-Romains pour broyer le grain.

Tous ces faits sont de nature à établir qu'il a existé, sur ce point, un établissement important.

J'ai donné dans la quatrième planche, nos 9 et 10, le dessin de deux statuettes trouvées à St-Just, aux environs de Lyon.

J'ai pensé que ces objets étaient intéressants et qu'ils pourraient servir de point de comparaison avec ceux découverts dans le champ des Laris.

Le taureau no 9, planche IV, demi-grandeur, est à peu près semblable à des fragments de taureau que

j'ai trouvés à Toulon; cependant la statuette de St-Just est d'un meilleur style et d'une exécution plus correcte.

La figurine no 10, planche IV, grandeur naturelle, représente un enfant nu portant un panier rempli de fleurs ce morceau, d'une grande finesse de formes, très-gracieusement exécuté, est en argile blanche pareille à celle des figurines de Toulon.

CHAPITRE II.

RÉFLEXIONS GÉNÉRALES SUR LA CÉRAMIQUE.

Avant de donner l'interprétation descriptive des objets trouvés à Toulon-sur-Allier, il convient de dire quelques mots sur la céramique en général. L'étude de cet art antique jettera un jour précieux sur les objets que je me propose de décrire.

M. Enjubault, conseiller à la cour impériale de Riom, qui sait allier la science du légiste au culte des lettres, a publié, en 1858, sur Bernard Palissy et sur l'art céramique un écrit qui joint les charmes d'un style élégant à la profondeur de la pensée.

D'après cet écrivain, l'art céramique date des plus anciens jours; il occupe les sociétés naissantes et tous les peuples à qui l'histoire assigne un rang. Il marque, dans son développement, le progrès des connaissances humaines.

L'art céramique comprend la confection des briques, tuiles, colonnes, chapiteaux, moulures, arabesques, statues, bas-reliefs, grès artificiels, vases en poterie commune ou fine, faïences et porcelaines : on rencontre partout ses produits, en Asie, en Egypte, en Grèce, dans toutes les parties de l'Italie. L'art de modeler en argile existe, en effet, depuis une antiquité très reculée; Pline-l'Ancien, qu'il faut toujours consulter lorsqu'on veut étudier l'état des arts chez les Romains et les Grecs, pense que l'art de la plastique a existé avant celui de la statuaire.

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Millin (Dictionnaire des Beaux-Arts, verbo Modeler) dit qu'il est en effet naturel de croire que l'on a commencé à modeler avec de l'argile des figures d'hommes et d'animaux, qu'ensuite on a exposé ces figures au feu pour leur donner plus de consistance; on est arrivé plus tard à employer des métaux et des marbres qui exigeaient une plus grande perfection dans l'art, et dont l'usage présentait plus de difficultés à vaincre.

Pline prétend que Dibutade, potier de Sycione, fut le premier inventeur de l'art de la plastique ou de modeler en argile; il ajoute que cependant d'autres attribuent cette découverte à Rhacus et à Théodore, de l'île de Samos, et que Démocrate, exilé de Corinthe, emmena avec lui Euchin et Eugrammus, qui portèrent en Italie l'art de la plastique. Les Grecs ont évidemment initié les Romains à l'art de modeler; de Grèce, cet art s'est répandu en Italie et dans les colonies grecques; les Romains l'ont

vulgarisé dans les Gaules où les colonies fondées par les Grecs avaient déjà dû le faire connaître.

Cependant, les statuettes en argile, quelquefois émaillées, exhumées dans les tombeaux égyptiens, couvertes de caractères hiéroglyphiques, sont d'une haute antiquité et très-probablement bien antérieures à l'art grec.

Une origine très-antique appartient aussi aux briques, tuiles, et autres produits céramiques trouvés dans les ruines des vieilles cités de l'Asie, dont quelques-uns sont couverts de caractères cunéiformes. Tous ces objets, ainsi que les statuettes des Egyptiens, peuvent être considérés comme les plus anciens monuments de l'art plastique. Les Assyriens, les Babyloniens et les Egyptiens couvraient même leurs vases d'émaux, ce qui fait supposer qu'ils connaissaient le verre, l'émail n'étant qu'une espèce de vitrification.

Les Chinois, peuple dont la civilisation remonte si haut dans le temps, prétendent fabriquer la porcelaine depuis plus de trois mille ans, c'est-à-dire depuis une époque antérieure au développement de la civilisation grecque et romaine sans accepter cette allégation comme complètement vraie, on doit convenir que cet art paraît être cultivé en Chine depuis une antiquité très-reculée.

La fabrication de la porcelaine suppose des connaissances céramiques fort anciennes et très-développées. Le Japon fabrique aussi la porcelaine depuis la même époque; il a peut-être dépassé la Chine dans cet art difficile.

La porcelaine est une poterie translucide, blanche et luisante, dont les Chinois et les Japonais ont eu pendant longtemps le secret.

La découverte de la route des Indes-Orientales permit de recevoir les produits de la Chine et du Japon, la porcelaine fut importée en Europe, elle y fut le sujet d'une vive admiration. On s'empressa d'imiter ce chef-d'œuvre de la céramique.

L'Italie fabriquait alors les belles faïences émaillées de Gubbio, de Pesaro, d'Urbin, sur lesquelles d'habiles artistes reproduisaient les œuvres des grands peintres, sous la surveillance même des maîtres.

A cette époque, l'art de la céramique avait fait d'immenses progrès en Europe, il avait pris part à ce mouvement de renaissance qui fécondait tous les arts; mais la matière employée était grossière en comparaison de la porcelaine.

Une poterie nouvelle avait été inventée : c'est la faïence couverte d'un vernis, glace vitreuse auparavant inconnue. Les oxides métalliques sont la base des vernis et des émaux; le plomb, le manganèse, le fer, l'étain sont aussi employés, à l'état d'oxides, à la coloration des émaux.

L'enduit des Romains n'était pas identique à celui des faïences il consistait dans une couche légère d'une substance dont la composition est ignorée; diverses opinions ont été émises sur ce point, ce n'est pas encore le moment de les discuter.

La grâce exquise des arabesques italiennes, le dessin si pur des figures, ne faisaient pas disparaître

TOME XXI.

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