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au Roi, pour le fupplier de vouloir bien nommer la per fonne qu'il a deffein de proppfer à la délibération du Parlement pour être Tuteur de les enfans, & Régent de fes Royaumes; la Chambre eftimant qu'il eft hors d'exemple & contraire à l'ufage du Parlement de conferver l'autorité Royale à quelque perfonne qui ne foit particuliérement mentionnée dans ce bill.

Le 1er. de ce mois, la Chambre des Seigneurs reprit l'examen de l'affaire de la Régence, après quoi elle travailla à différens bills.

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Le 2, la même Chambre dans un comité approuva le Bill concernant la Régence; & il fut ordonné que les Juges fe rendroient le lendemain à la Chambre pour donner leur avis fur les deux queftions fuivantes: 1 Si une Etrangère qui a époufé uu Roi de la Grande Bretagne, eft natur alisée à tous égards par l'effet de la loi ordinaire. 2°. Si étant naturalifée par ce moyen, elle l'eft par l'acte de la douzième année du régne de Guillaume III, intitulé A&te pour la limitation de la Couronne, & pour mieux affermir les droirs & franchifes des Sujets, ou par tout autre Ace, censée inhabile à pofféder quelqu'emploi ou charge publique de cuTatelie, ou quelques conceffions faites des terres, mai fons ou hoiries de la Couronne.

Le 3 de ce mois on lut à la Chambre-Haute l'ordre du jour par lequel chaque Juge étoit invité à donner fon avis fur les deux questions de droit qui avoient été propofees la veille. Enfuite le Lord Chef de Juftice de la Cour de Plaidoyers communs, déclara que le fentiment unanime des Juges prefens étoit, qu'une Etrangére qui a épousé un Roi de la grande Bretagne, eft, en vertu de la Loi de la Couronne( qui fait partie de la loi ordinaire) cenfée native du pays depuis le tems de ce mariage; de façon que ni par Pacte de la 12me, année du Roi Guillaume III, ni par aucun autre acte, elle ne peut être jugée inhabile à poßéder emplois, charge publique de confiance ou de curatelle, ou à jouir de quelque poßeffion de terres, maifon,ou hoiries de la Couronne. Alors, On propofa d'examiner ce bill en Comité, ce qui fut ap prouvé & exécuté. Après quelque tems de délibération le Lord Delomor rapporta que la Chambre avoit re glé toutes les claufes de ce bill, après y avoir fait quelque changement, & ordonna qu'il fut (mis au net. Le 9, les Seigneurs s'occupèrent de la lecture de

différens bills. Ce jour là, la Chambre des Commu nes ratifia les réfolutions du 8. Formée enfuite en Comité fur le bill de la Régence, elle propofa de ftatuer que la Reine fut conftituée feule Régente du Royaume, en cas de décès du Roi, ce qui fut rejetté à la pluralité de 258 voix contre 67; fur quoi, la Chambre réfolut d'ajouter dans le bill de la Régence, après ces mots: la Royale Epouse de S. M., ou les mots fuivans: S.A. R. Augufte Princeffe Douairière de Galles: ce qui fe paffa à l'affirmative: le refte du bill fut appprouvé.

Le 10 & jours fuivans, les deux Chambres s'occu pèrent à la lecture de différens bills.

Le 15, le Roi fe rendit à la Chambre des Pairs avec les cérémonies ordinaires, & y ayant mandé les Communes, S. M. donna fon confentement au bill qui a pour objet de pourvoir à l'administration du Gouvernement dans le cas que la Couronne paffât à quel qu'un des enfans du Roi, qui n'eût pas encore atteint l'âge de 18 ans, & de nommer les perfonnes qui devroient fe charger de la tutelle du Monarque; au bifl concernant la levée de 1500000 liv. fterl. par des annuités ou par une Lotterie ; à celui qui établit de nouveaux réglemens au département des poftes ; au bill qui impole un nouveau droit de fortie fur chaque chaudrea de charbon tranfporté chez l'étranger; à celui qui a pour but de fournir nos Colonies d'Afrique de roile de coton des Indes ; à celui qui règle le cantonnement des troupes en Amérique ; à 8 autres bills publics & 6 particuliers. Après cela le Roi fe retira : les Communes repaffèrent dans leur chambre, & travaillèrent ainfi que les Seigneurs, à l'examen de plufieurs autres bills.

Le même jour, 8 à 10 mille Tifferands accompagnerent le Roi au Parlement, portant un drapeau noir & demandant qu'on les affiftât. Ils donnèrent des marques d'un reffentiment outré contre divers Seigneurs, & éclattèrent en murmures & en menaces.

Le 16, on remarqua dans la Chambre - Haute que beaucoup de monde s'étoit affemblé en tumulte devant & aux environs de cette Chambre, & que pluGeurs des Membres avoient été infultés par cette populace. Les Officiers de police furent auffitôt cités devant cette Chambre, & s'y étant rendus en con

féquence, on leur demanda le fujet de cet attroupement, & pourquoi ils n'avoient par pris les mesures convenables pour l'empêcher? Enfuite on leur enjoignit expreffement de difperfer inceffamment ces mutins, & d'avoir foin que la tranquilité fut rétablie dans la ville, à peine de répondre à la Chambre des défordres qui pourroient arriver

Le 17, les Tifferands environnèrent la Chambre-Haute du Parlement, au nombre de près de vingt mille, en implorant tous les Membres d'avoir égard à leur mifère, & de redreffer leurs griefs caufés par l'entrée des étoffes étrangères, &c. Leurs Chefs furent admis à conférer avec des perfonnes députées à cet effet, de la part du Miniftère, & on leur promit que tous leurs griefs feroient redreffés à la prochaine féance du Parlement & qu'en attendant l'on feroit tout ce qu'il seroit poffible pour les foulager, &c. Ces promeffes furent annoncées à la multitude par un de leurs Chefs, nommé Jones, Gallois de nation, qui, monté fur un arbre, les exhorta à retourner paisiblement à leurs demeures. Sa harangue produifit fur eux un bon effet, & ils repaffèrent en différentes bandes au quartier de la ville, où ils font domiciliés, tambours battans, & déployant des drapeaux, emblêmes des objets de leurs plaintes, &c. Un nombre confidérable d'entr'eux fe rendit à l'hôtel du Duc de Bedford, où ils commirent de grands excès, & fe feroient portés à de plus grandes violences fans les détachemens des Gardes appoftés pour la fureté du lieu: & il y cut en cette occafion plufieurs bleffés de part & d'autre. La nuit, les mutins fe retirèrent en proférant des menaces contre l'ohjet de leur haine, à qui ils imputent la réjection du bill pour taxer les étoffes & les velours venant de l'étranger, &c. Un autre corps, en s'en retournant, brifa les fenêtres d'un Mercier, accufe d'avoir importé des étoffes de l'étranger. Le 18, les Tifferards demeurèrent tranquilles dans leurs quartiers, le Parlement n'étant point affemblé mais le 19, nombre d'entr'eux fe rendirent à l'hôtel du Duc de Bedford, où ils commirent de grands excès. Quelques milliers de Tifferands font arrivés ici de Norwich & de quelques autres villes pour se joindre à ceux-ci.

Hier la Chambre Haute prenant en confidé

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ration l'affaire du tumulte des Tifferands, arrêta: Qu'il feroit remis au Roi une humble adreffe pour représenter à S. M. l'atroupement des Tifferands, l'in-fulte qu'ils ont faite au Duc de Betford, les violences commises à son Hôtel, & leur violation des droits du Parlement.

On a apofté des détachemens des Gardes à pied & - à cheval aux quartiers des Tifferands pour les contenir. Les 3 régimens des Gardes à pied font aujourd'hui fous les armes au parc de St. James, de même que quelques détachemens de Dragons, & plufieurs régimens font cantonnés aux environs d'ici pour être prêts en cas de besoin. Le Parlement devoit finir aujourd'hui fa féance; mais le Roi n'a pas jugé à propos de s'y rendre à cause de l'agitation où nous fommes actuellement: cependant les Tifferands n'ont pas ofé s'attrouper aujourd'hui.

Dans plufieurs conférences qui fe font tenues ces jours ci fur les arrangemens à prendre dans les conjcetures préfentes, & où se trouvoient les Princes de la Maifon Royale, il a été réfolu de faire un grand changement dans le ministère il eft certain, dit-on, que le Lord Temple, M. Pitt & M. Jownshend rentrent dans le ministère le Duc de Cumberland s'eft donné de grands mouvemens cette occafion.

:

Notre Compagnie des Indes a reçu des lettres par la voie de terre, qui lui donnent avis de la fanglante bataille qui s'eft donnée entre l'armee Angloise comman• dée par le Colonel Monro, & celle des Marattes, ayant à fa tête le Nabab Coffin - Ali-Kan. Ce ne fut qu'après 9 heures d'un combat fort opiniâtre,que la victoire fe décida pour les nôtres,qui mirent les ennemis en déroute,& firent un butin confidérable. Il y eut un grand carnage de part & d'autre.

ERRATA. Au Journal dernier, page 123 lig, 12, aulieu d'ennemis, lifez ennuis.

Ai lû le préfent Journal, & n'y ai rien trouvé qui puiffe en empêcher l'impreffion. A Bouil lon, ce 31 Mai 1745.

THIBAULT,

D

3

Ifcours Philofophiques de Maxime
de Tyr, traduits du Grec.

Memoires pour la vie de Petrargue. (Der-

nier-Extrait.)

Recenil d'Antiquités, &c. (Dernier Ex-
trait.)

435

Nouveaux Mémoires ou obfervations fur
l'Italie & fur les Italiens.

Hiftoire des revolution de Florence fous les

Médicis.

Le Siége de Calais, Tragédie dédiée an Koi

par Mr. de Belloy.

95

Lettre de Mrs. les Maires & Echevins de
la ville de Calais à M. de Belloy, en
lui faijant remettre les lettres de Cito-
yen de leur ville.

Lettre de Mr. de Belloy a Mr. de Vol-

taire.

Reflexions fur les envies des femmes groffes. 130

Lettres de Mr. J. J. Rousseau au Confiftoire de

Motiers.

139

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