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ouvrages biographiques qui sont de lui, et qui valent beaucoup mieux que celui-ci.

A. L. M.

RECHERCHES Sur la découverte de l'Essence de rose, par L. LANGLÈS, membre de l'Institut national, conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothéque impériale, avec cette épigraphe :

Comme les rossignols, nous reposons sur les roses.

HHAFIE.

Paris, 1804, chez Firmin Didot, rue de Thionville. In-12 de 47 pages.

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Les Arabes désignent l'essence de rose par le mot ather, qui signifie en général aromate, parfum. Il dérive du mot athara, c'est-à-dire, parfumer, qui vient lui même du mot quathara, qui signifie tomber goutte à goutte, ce qui arrive en effet dans le procédé de la distillation. L'ather ne doit pas être confondu avec le galab, qui n'est l'eau de rose, que c'est-à-dire le produit des roses distillées avec de l'eau. L'ather ou essence de rose est une huile essentielle, que l'on trouve à la surface du galab oa eau de rose que l'on a laissé exposé à la fraîcheur de la nuit, ou la sophistique avec de la râclure de bois de sandal, qui donne plus de force à l'odeur, mais en altérant sa qualité. Les roses les plus riches en parfum viennent du Kachmyr..

M. Warton pense que cette huile dont le psalmiste désira être oint est l'essence de rose. M. LANGLÈS dit, au contraire, que chez les Hébreux, comme chez les Chrétiens, on n'employoit au sacre des rois que de l'huile ordinaire, et non des parfums : il ajoute que la découverte de l'essence de rose ne date

que de 200 ans; il l'assigne à l'an de l'hégire 1021, 1612 de l'ère vulgaire. Quoique les auteurs orientaux parlent d'une infinité de parfums, ils ne disent rien de l'essence de rose avant cette époque. Les voyageurs européens ne parlent aussi que du galap, et ne disent rien de l'ather. La découverte de cette essence est attribuée à la princesse Mhers-Ul-Nica (le soleil des feinmes), qui inspira à Djihânguyr une passion si violente, qu'il fit assassiner le mari de sa maîtresse afin de pouvoir l'épouser. Elle partagea le pouvoir souverain, et elle introduisit plusieurs modes nouvelles dans le vêtement des femines. Elle présenta de cette essence au prince, qui la trouva si agréable, qu'il voulut lui donner son rom auguste, et il la nomina Ather-Djíhánguyry, c'est-à-dire Essence de Djihȧnguyr, et il fit présent à la princesse d'un collier qui valoit 30,000 roupies. Les 3 gros 10 grains de cette essence valoient alors 8o roupies; ils n'en valent plus que 9. Tout cela ne nous apprend que l'époque de la découverte. Manucci, médecin vénitien, nous apprend, dans son histoire du Mogol, comment elle se fit.

Ce fut dans une fête donnée par cette femme ambitieuse, adroite et magnifique, à son illustre époux, que l'essence de rose fut découverte. Les amusemens et les jouissances de toute espèce furent prodigués à cette occasion. La princesse poussa le luxe et la recherche jusqu'à faire circuler dans les jardins un petit canal rempli d'eau de rose. « Tandis que l'em» pereur se promenoit avec elle sur le bord de ce >> canal, ils aperçurent une espèce de mousse qui » s'étoit formée sur l'eau, et qui nageoit à la surface. » On attendit, pour la retirer, qu'elle füit arrivée au »bord, et l'on reconnut alors que c'étoit une substance » des roses, que le soleil avoit recuite et, pour ainsi

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» dire, rassemblée en masse. Tout le sérail s'accorda » à reconnoître cette substance huileuse pour le par» fum le plus délicat que l'on connût dans l'Inde. » Dans la suite, l'art tâcha d'imiter ce qui avoit été » d'abord le produit du hasard et de la nature »

Tel est le précis du petit écrit de M. LANGLÈS, qui appuie tout ce qu'il dit de passages textuellement extraits d'histoires arabes.

A la fin de cette dissertation, on trouve le catalogue des nombreux écrits ce M LANGLÈS. Il prove son assiduité à l'étude, et son désir de se rendre utile en publiant le fruit de ses travaux.

A. L. M.

HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE.

DISSERTAZIONE sopra

l'Historia ecclesiastica di

DISSERTATION Sur l'His,

-

Padova; opera di Francesco Marchese DONDI
DALL' HOROLOGIO, etc.
toire ecclésiastique de Padoue, par le narquis
François DoNDI DE L'HORLOGE, Chanoine de la
cathédrale, associé émérite de l'Académie royale,
et v caire général du chapitre pendant la vacance
du siege. A Padoue, de l'imprimerie du Sémi-
naire, 1802. Petit in-folio, 90 pages de texte,
et 36 pages de notes et de preuves.

DISSERTAZIONE Secunda, etc - SECONDE Dissertation sur le même sujet. Padoue, de l'imprimerie du Séminaire, 1803, même format; 106 pages de texte, et 104 de notes et de preuves, avec une épigraphe.

M. le chanoine DONDI ne s'est pas borné à étudier

son sujet dans les 252 écrivains qui en ont traité en passant, ou qui l'ont fait d'une manière spéciale, comme l'abbé Gennaro, en 1776 et 1786, et M. Justi~ niani, évêque de Padoue, deux modeines que l'auteur distingue, et qu'il apprécie dans sa première dissertation, avec autant de savoir et de jugement, que de politesse et d'impartialité.

Préposé en chef aux archives du riche et ancien chapitre de Padoue, il en a recueilli avec soin les titres et documens, les a rangés par ordre de matières, en 36 volumes in-folio, auxquels il a joint les Avertissemens et les Tables nécessaires pour faciliter les recherches. On y trouve une suite assez précieuse de chartes originales, qui remontent jusqu'au neuvième siècle, et dont plusieurs sont inédites.

Ce grand travail ne devoit pas rester infructueux pour l'histoire et la littérature. Les dissertations de M. DONDI en sont le premier résultat.

Sans prétendre écrire précisément l'histoire de l'église de Padoue et de ses personnages les plus distingués, l'auteur emploie, avec beaucoup de critique et d'érudition, les monuinens de ces inêmes archives, pour éclaircir les difficultés qui restoient encore sur la vraie chronologie des évêques, des archiprêtres et archidiacres de Padoue, et sur les points les plus remarquables et les plus controversés de leur histoire.

La première Dissertation finit au commencement du neuvième siècle, et la seconde à l'an 1048. Ce second tome est enrichi de preuves, parmi lesquelles se trouvent des chartes déjà publiées, inais corrigées d'après les originaux, et aussi plusieurs chartes qui avoient demeuré jusqu'à présent inédites. L'auteur promet de continuer son ouvrage.

Toute histoire particulière se mêle nécessairement

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avec l'histoire générale, et lui sert, pour ainsi dire, de contrôle. Sous ce point de vue, les recherches de M. le chanoine DONDI sont d'un intérêt général, qu'il a su augmenter en s'étendant à propos sur différens traits de l'histoire civile et littéraire.

Ici, il fixe une date utile, il établit ou détruit la sincérité d'un diplôme remarquable; là, il prouve la vérité d'un synode de Grado de 579, qu'un certain esprit de système, ou le défaut de lumières suffisantes, ont fait contester fortement par d'habiles ultramontains, par Maffei, Muratori, Tartarotti et de Rubeis (le P. de Rossi) dans sa belle dissertation sur le schisme d'Aquilée.

Ailleurs, il éclaircit des faits curieux concernant, soit les invasions successives des Lombards et des Hongrois dans le pays vénitien, soit des rois d'es Lombards, soit des empereurs français ou allemands, soit des rois d'Italie.

S'il rend un hommage légitime et non équivoque aux grandes qualités de Charlemagne, à ses hauts faits, à ses vertus; il ne sait point déguiser les torts de son ambition envers les enfans de son frère Carloman, auxquels il enleva le royaume d'Austrasie, et envers son ancien beau-père Didier, roi des Lombards, dont il s'appropria le royaume, après avoir répudié sa fille, qu'il avoit épousée en répudiant une première femme.

Le latin corrompu des chartes lui a donné occasion d'examiner l'origine de la langue italienne, et d'analyser les trois systèmes qui ont divisé les savans, celui de Bruni et du Bembo, qui regardent l'italien comme la vraie langue romaine des anciens temps; celui de Maffei, qui n'y voit que la dégénération du latin; enfin celui du comte Carli, qui n'y trouve que les anciens dialectes de l'Italie fondus en un

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