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plutôt de maladies de divers genres qui peuvent coincider avec la cessation des menstrues (époque critique). Ces dernières maladies peuvent être rapportées à deux points généraux de division, les lésions locales, et les affections générales ou sympathiques qui proviennent de l'état particulier de la matrice à l'époque où cesse la fécondité.

L'hémorrhagie nasale, l'une de celles qui sont communes aux deux sexes

est souvent une éva

cuation critique d'une autre maladie, ou une affection si légère, qu'elle mérite à peine d'être placée dans un cadre de nosographie. L'exemple que j'en rapporte a un autre caractère, comme l'attestent le changement survenu au physique et au moral par la cessation de cette évacuation sanguine devenue auparavant périodique et habituelle, et une tumeur manifestée successivement aux deux jambes, avec un engorgement léger du pied. Comment constater autrement que par des faits observés, les diverses espèces d'hémoptysies qui peuvent s'offrir dans l'exercice journalier de la médecine, pour ne point partager la terreur et les alarmes des malades, qui la regardent toujours comme le présage d'une phthisie imminente? Mais une distinction qui ne pouvoit être rendue sensible que par des détails historiques trèscirconstanciés, est celle des hémorrhagies actives et des hémorrhagies passives ou atoniques. Je rapporte, à cet effet, des exemples du mélæna, ou vomissement noir indépendant d'une lésion des viscères outre ceux de l'hémorrhagie nasale et de l'hématurie; ce qui, joint à un exemple d'hémoptysie semblable publié dans ma Nosographie, suffit pour cons

tater l'existence de pareilles hémorrhagies, et doit réveiller l'attention des vrais observateurs sur cette partie de la médecine si susceptible encore de progrès ultérieurs.

L'histoire des hémorrhagies, plus soigneusement étudiée et mieux connue, a fait remarquer une sorte de flux hémorrhoïdal qui se rapporte entièrement aux hémorrhagies des membranes muqueuses, qui a lieu par celle du rectum, et qui, sous ce rapport, devoit être placée dans l'ordre deuxième de la classe des hémorrhagies; mais le cas le plus ordinaire des hémorrhoïdes, soit accidentelles, soit constitutionnelles, tient à une sorte d'état variqueux des veines du rectum, à une distension forcée de ces veines et à leur déchirure. C'est sous ce rapport que je place quelques histoires particulières d'hémorrhoïdes à côté des anévrysmes de l'aorte et du cœur, et que je suis dans cette exposition une sorte de méthode analytique, en considérant d'abord l'anévrysme simple du cœur, et en m'élevant ensuite à diverses complications de cet anévrysme avec d'autres affections, pour apprendre à isoler les caractères qui sont les plus propres à le faire connoître.

Le but que je me propose en publiant cette série d'observations disposées suivant l'ordre de ma Nosographie, est simple; c'est d'apprendre à dégager l'histoire des maladies de toute considération étrangère, de ramener le goût sévère de l'observation, et de faire ressortir, par des objets de comparaison, les différences fondamentales d'avec les variétés accessoires. J'ai cherché à marcher à une égale distance de l'enthousiasme qui exagère le pouvoir de la mé

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decine, et de l'esprit détracteur qui la place parmi les connoissances de conjecture et de tâtonnement. S'il n'y a que vacillation, doute et incertitude dans les caractères des maladies, comment arrive-t-il que dans des rassemblemens journaliers de plus de deux cent cinquante malades, et les dénombremens multipliés que j'en ai fait moi même dans mes trimes-> tres, en présence d'un grand nombre d'élèves, elles soient venues se placer naturellement et sans efforts dans mon cadre nosographique? Je n'ai pas dissimulé quelques exceptions très rares; mais toutes les branches de l'histoire naturelle n'offrent-elles point des exemples analogues?

SII. Influence des localités sur les maladies aiguës observées à la Salpêtrière.

On a toujours vivement senti l'avantage extrême, ou même la nécessité indispensable des descriptions topographiques pour servir de base à l'histoire des maladies régnantes dans un lieu déterminé; mais le but a été rempli en général d'une manière plus ou moins approchée. Hippocrate, qui a ouvert cette nouvelle carrière, prend pour base de ses observations des îles ou des contrées vastes, et on sent combien la position des lieux peut être variée dans une semblable étendue. Ceux qui ont marché sur ses traces au renouvellement des sciences en Europe, ont décrit des constitutions ou épidémies des grandes villes comme, par exemple, Baillou ; qui a tracé celle de Paris en l'année 1570 et les suivantes. Mais un médecin circonscrit dans un quartier d'une grande ville, et borné à ses malades d'habitude, ne laisse-t-il point

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échapper une foule d'objets propres à compléter ses observations? Sarcone, dans ces derniers temps, a cherché à éviter cet inconvénient, et, pour mieux décrire une épidémie de fièvres muqueuses qui régnoit à Naples, il a tenu une correspondance suivie avec les médecins les plus connus qui exerçoient dans différens quartiers de cette grande ville, ce qui est plutôt approcher du terme que l'atteindre : car comment faire un ensemble régulier d'un concours de diverses personnes douées chacune d'opinions particulières, et souvent disposées à s'écarter plus ou moins de la ligne directe de l'observation ? Les hôpitaux les plus habités sont peu propres à nous donner une idée exacte du caractère des maladies qui tiennent purement aux localités, puisque les personnes attaquées de maladies sporadiques viennent se mêler avec celles qui ont d'autres affections dépendantes des causes locales, et que l'afflux plus marqué des unes ou des autres peut donner des résultats différens. Un hospice aussi immense que celui de la Salpêtrière, et habité par plus de cinq mille personnes sans cesse soumises aux mêmes règles, à l'influence d'un même séjour, à la même manière de vivre durant toutes les saisons de l'année, a un avantage unique dont il seroit mal-adroit de ne pas profiter pour fixer, par une sorte d'abstraction, tout ce qui peut être le produit des causes locales. C'est sur cette masse de personnes avancées en åge ou d'infirmes, qu'agissent continuellement ces causes avec plus ou moins d'intensité, suivant certaines saisons; et les résultats en sont des maladies que l'on traite dans une infirmerie commune.

L'hospice de la Salpêtrière semble réunir presque toutes les causes physiques et morales propres à débiliter, et à communiquer un caractère particulier à plusieurs maladies. Il sert de retraite à des personnes usées ou par des travaux assidus soit à la ville, soit à la campagne, ou par un excès de vie sédentaire un grand nombre est attaqué d'infirmités les plus invétérées. L'hospice est situé sur le penchant d'une petite colline et auprès de la Seine c'est-à-dire que l'atmosphère y est plus ou moins pénétrée d'humidité. Plusieurs autres causes contribuent à produire des effets énervans la nature saline et purgative des eaux dont les infirmes font habituellement usage, l'âge avancé de ces mêmes infirmes, les chagrins qui'ont précédé, et une sorte de lutte contre la détresse et l'infortune, l'impression continuée de ces mêmes affections tristes contractées par le séjour de l'hospice, les qualités peu restaurantes de leur nourriture ordinaire, leur état d'isolement et leur séparation de leurs familles l'idée d'une sorte d'abandon et de réclusion, à peine interrompue pendant le mois par quelques jours de sortie; ces causes agissent constamment, avec quelques variétés seulement, suivant les saisons sur une grande masse d'infirmes; mais pour mieux en évaluer les effets et l'intensité, quelques détails ultérieurs sont nécessaires.

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La position de l'hospice, dont j'ai déjà parlé dans l'introduction de cet ouvrage, son voisinage de la petite rivière de Bièvre, qui coule à quelques mètres de distance de la porte d'entrée, et qui se jette ensuite dans la Seine, un réservoir considérable d'eau

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