CLINIQUE RENDUE PLUS PRÉCISE ET PLUS EXACTE PAR L'APPLICATION DE L'ANALYSE, ου RECUEIL et résultat d'observations sur les maladies aiguës, Par PH. PINEL, Membre de l'Institut et de la Légion d'Honneur, TROISIÈME ÉDITION, REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE. A PARIS, Chez J. A. BROSSON, Libraire, rue Pierre-Sarrazin, n° 9. 1815. IL seroit difficile d'exprimer la fluctuation d'opinions, l'incertitude et l'embarras extrême que j'éprouvai lorsque je fus appelé à exercer la médecine dans les hospices. Je devois chercher naturellement, dans mes visites ordinaires des malades, à me rendre un compte sévère de tout ce que j'observois, et à éviter du moins des erreurs dangereuses. Mais que d'obstacles naissoient en foule sur mes pas par la confusion des objets! En effet, quel tableau disparate et sans cesse mobile n'offre point un rassemblement de cent cinquante à deux cents malades attaquées de symptômes simultanés ou successifs plus ou moins graves, les uns dus au caractère particulier et spécifique des maladies, d'autres aux localités ou à des dispositions individuelles, certains enfin à l'influence spéciale des saisons et de l'atmosphère ! Pouvois - je diriger ma marche d'après des descriptions générales des maladies, toujours insuffisantes pour fixer avec précision les idées, ou d'après des histoires particulières si souvent surchargées de détails superflus? Je crois devoir au public un compte exact d'une méthode successivement perfectionnée dans mes cours particuliers, et qui rapproche l'enseignement clinique de la médecine, de celui de toutes les autres parties de l'histoire naturelle. |