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res sur Lycophron, dit, d'après Douris de Samos, que s'étant unie à tous les prétendants, elle en eut le dieu Pan, qui signifie Tout (1). Lycophron l'appelle une courtisane qui se livra honnêtement à la débauche (2). Le railleur Lucien dit, comme Hérodote, qu'elle eut Pan de Mercure, mais avant son mariage, et que celui-ci se déguisa en bouc pour en jouir (3). Selon quelques-uns pourtant, Pan était fils de Pénélope et d'Ulysse (4). Enfin Homère même passe pour avoir été l'amant de Pénélope. Voici comment s'exprime le poète Hermésianax, dans une élégie où il fait l'énumération de tous les auteurs qui ont connu les tourments de l'amour : «et <«< ce chantre sublime, que la Destinée, fille de Jupiter, a réservé "pour être le génie harmonieux de tous les amis des Muses, le « divin Homère en chantant ses vers parvint jusque dans la petite Ithaque, à cause de la prudente Pénélope. C'est pour elle que <«<souffrant de nombreuses douleurs, il se rendit dans cette île chétive, loin de sa féconde patrie. Et le cœur brisé de ses propres chagrins, il pleura les malheurs des descendants d'Icare, et de « Sparte, et du peuple d'Amyclé (5). D'autres veulent que Pénélope ait été non pas l'amante, mais l'aïeule d'Homère. L'auteur du combat d'Homère et d'Hésiode suppose que ce poète est né de Télémaque et de Polycaste, la fille de Nestor (6). Observons ici que toujours Homère nomme l'épouse d'Ulysse Pénélopée (Inveλóma), et jamais Pénélope (Invsλón), qui est le nom moderne, mais généralement adopté. On a donné plusieurs étymologies du nom de Pénélope, qu'il est superflu de rapporter ici (7).

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[v. 330.] La prudente Pénélope, fille d'Icare.

(1) Alexand. 771—2.

(2) In eod. I.

(3) Deor. Dial. 22.

(4) Sch. in Theocr. Idyl. I, v. 123.

(5) Athen. Deipn, 1. XIII, c. 8, p. 598, E. F.

(6) Cf. Homerum Barnesii, t. I, pag. xx1.

(7) Eust. 1421 in calc. et 1422 init. Sch. ed. a Buttm. in Odyss. ', 797. Pindari sch. in Olymp. IX, 85.

Dans un manuscrit de Vienne, après le v. 329:

κούρη Ικαρίσιο, περίφρων Πηνελόπεια,

« la fille d'Icare, la prudente Pénélope, » on trouve celui-ci, qui de la marge est passé dans le texte :

ἐξ ποσὶν ἐμβεβαυῖα τριδάκτυλος ἐξεφαάνθη (1)

<< marchant sur six pieds, elle se montre avec trois doigts.» Pour avoir le mot de cette énigme, il faut appliquer au vers hexamètre ce que l'auteur semble dire de Pénélope, en jouant sur les mots pied et doigt, en grec Sáxtuλos. En effet, le vers a six pieds, comme tous les hexamètres, et dans les six pieds sont trois dactyles. Huet avait déja rapporté cette énigme, mais le vers relatif à Pénélope n'est point le même que celui qui est cité ci-dessus; le voici : καλὴ Πηνελόπεια γυνὴ κλεινοῦ Ὀδυσῆος (2).

Ce vers, qui ne se trouve point dans Homère, a aussi les trois dactyles comme le v. 329.

[v. 321.] ...et s'envole rapide comme l'oiseau.

Selon Wolf et M. Boissonade, il faut écrire öpvc ♪ ôç ávoraia avec l'accent circonflexe; toutes les autres éditions mettent l'accent aigu sur l'antépénultième, avónata; en suivant cette orthographe, qui était celle d'Aristarque, ce mot signifie le nom d'un oiseau du genre de l'aigle (3); en adoptant l'autre leçon, c'est un simple adverbe qui exprime la rapidité du vol (4). Les scholiastes donnent à ce mot plusieurs étymologies qu'il est inutile de rapporter.

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(1) Voy. l'éd. d'Alter, var. de l'Odyssée, p. 617. Alter écrit de, faute qui n'a pas été corrigée par Buttmann; il écrit aussi éx6eβαυΐα au lieu d' ἐμβεβανία.

(2) Huetiana, p. 14.

(3) Brev. sch. et sch. edit. a Buttmanno ad h. v.

(4) Ηρωδιανός.....προπερισπᾷ, καὶ ὡς ἐπίῤῥημα λαμβάνει, ἀντὶ τοῦ ἀοράτως· καθάπερ τὸ πυκνὰ ἀντὶ τοῦ πυκνῶς (Eust. p. 1419, 1. 33 seqq.).

[v. 344.] Oui, je desire avec ardeur un tel époux.

:

Littéralement je désire une telle téte. Eustathe observe qu'ici xɛpaλǹ, téte, est synonyme de ʊǹ, ame. Il cite à ce sujet deux passages de l'Iliade où ces expressions se trouvent employées dans le même sens; ainsi il dit au v. 3 du premier chant de l'Iliade: Πολλὰς δ ̓ ἐφθίμους ψυχὰς Αϊδι προΐαψεν,

et au v. 55 du onzième :

Πολλὰς ἐφθίμους κεφαλὰς Αϊδι προΐαψεν.

On trouve aussi dans l'Iliade:

Τεῦκρε, φίλη κεφαλή (1);

et an dix-huitième chant Achille s'écrie:

Νῦν δ ̓ εἶμ', ὄφρα φίλης κεφαλῆς ὀλετῆρα κιχείω (2),

ce que j'ai traduit, appuyé de l'autorité de Racine: «Mainte<< nant je revole au combat, afin de rencontrer le meurtrier d'une « tête si chère (3).

[v. 351-2.] Les chants qu'admirent le plus les hommes, ce sont ceux qui racontent aux assistants les actions les plus récentes.

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Le sévère Platon blâme ce passage: « Craignons, dit-il, lorsque ‹quelqu'un viendra nous dire que les chants nouveaux sont ceux qui «plaisent le plus aux hommes, qu'on ne voie dans ces paroles du «poète, non une chanson nouvelle, mais un nouveau mode de chant, et qu'on ne se hâte de l'approuver (4).» Platon, dans

(1) Iliad. '. 281.

(2) Iliad. ', 114.

(3) Voyez les obs. sur le v. 114 dn XVIII ch. de l'Iliade.

(4) Reip. 1. IV, t. v1, p. 335 ad calc. ed. Bip, Platon en citant Homère change deux mots; ainsi, au lieu de éxλɛíovat du v. 351, il écrit ἐπιφρονέουσιν, et au lieu de ἀκουόντεσσι du vers suivant, il écrit ἀειδόν

τεσσι.

l'enchantement de son gouvernement impossible, craignait tou jours que quelque accident ne vint en déranger la fragile économie (1). Xénophon, au contraire, pense qu'on ne saurait trop approuver les innovations en musique (2), et Pindare s'écrie avec enthousiasme : « Célébrons le vin vieux et la fleur des chants nou« veaux (3). Certainement les sujets de poésie qui devaient être les plus agréables aux anciens héros étaient ceux où l'on célébrait les grands événements dont chacun faisait le sujet de ses entretiens. Cette admirable scène de l'Odyssée nous donne une idée parfaitement juste de l'origine des chants homériques, et du vif intérêt qu'ils inspiraient.

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[v. 357.] Retournez donc à votre demeure.

Knight retranche le vers 356 et les trois suivants, parce qu'ils se trouvent déja dans l'Iliade. C'est Hector qui les adresse à Andromaque (4). Le scholiaste de Venise dit aussi qu'ils doivent être supprimés dans l'Odyssée (5). Cette critique est très-fondée. Le premier vers de ce passage suffit pour montrer l'interpolation. En effet, on conçoit bien qu'Hector, éloigné de son palais, dise à Andromaque?

Αλλ ̓ εἰς οἶκον ἰοῦσα τὰ σ ̓ αὐτῆς ἔργα κόμιζε,

<< en allant à la maison, prends soin de tes travaux.» Mais Télémaque ne peut pas dire à sa mère d'aller à la maison, puisque la scène se passe dans l'intérieur du palais. La même observation s'applique au passage du vingt-unième chant de l'Odyssée, où les mêmes vers se retrouvent encore (6).

(1) Un certain Chéron, tyran de Pellène, ayant voulu réaliser les rêveries de Platon, devint si odieux à ses concitoyens qu'il leur fut même défendu de prononcer son nom. (Voyez Ath. XI, 509 B, et Pausanias, VII, 27.)

(2) Cyrop. I, vi, § 19.

(3) Olymp. IX, 73.

(4) Iliad. ', 490 et seqq.

(5) Sch. Ven. in Iliad. ', 490.

(6) V. 350, et seqq.

[v. 367.] Mais tous désiraient partager la couche de

la reine.

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Voici le mot à mot de ce vers : « Mais tous désiraient coucher dans des lits auprès; » ce qui ne présente qu'un sens incomplet et peu clair. Knight regarde ce vers comme une sotte réflexion de scholiaste; il le retranche ici et au chant dix-huitième. Il observe que dans Homère la première de xλñvα n'est jamais brève, et que l'on doit écrire xλvoñvat (1). Il en est de ce mot comme du participe xpivôévtes, que les anciens éditeurs avant Barnès écrivaient à tort κριθέντες (2).

CHANT II.

[v. 6-8.] Alors il commande à ses hérauts...

Ces trois vers sont aussi dans l'Iliade, au second chant, lorsque Agamemnon convoque l'assemblée des guerriers; et à cette occasion une des scholies de la bibliothèque ambrosienne dit qu'ils sont plus convenables là que dans cet endroit-ci (3). Ils sont également bien placés dans les deux circonstances; il faut croire que c'était une espèce de formule consacrée toutes les fois qu'un héros grec convoquait une assemblée.

(1) Knight, Not. in Od. a', 366.

(2) Vid. Barn. Not. in Iliad. v', 129, et Odyssée 0′, 48. (3) Sch. ed. Buttm. in Odyss. 6', 7.

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