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d'un siége disposé de manière à pouvoir se coucher (1). C'est pour cette raison que le grand étymologiste dérive ce mot de xλívo (2); d'où cependant il ne faut pas conclure que les anciens héros mangeassent couchés comme les Romains; ils mangeaient assis devant une table comme nous, ainsi que cela résulte d'une foule de passages. Outre le póvos et le xxiouòs, il y avait une autre espèce de siége nommé díepos; les deux premiers n'étaient à l'usage que des héros et des personnes considérables, surtout quand ils se réunissaient dans les assemblées; le dernier appartenait aux hommes d'une condition inférieure; c'était une sorte d'escabelle portative, quelquefois très-commune, comme celle sur laquelle s'assied Ulysse, quand il est dans son palais déguisé en mendiant (3). Quelquefois aussi ces siéges étaient polis avec soin (4), ou même ornés de sculptures (5).

[v. 148-9.] Des jeunes gens remplissent les coupes de vin, et les distribuent à tous les convives en commençant par la droite.

La plupart des éditeurs ne donnent pas le vers 149, et finissent la phrase à ces mots: «Des jeunes gens remplissent les coupes de vin. » Je l'ai admis d'après M. Boissonade, autorisé par l'édition d'Eustathe, et par une scholie qui se rapporte au premier mot de ce vers, vápnozv (6). Il faut ajouter que souvent le vers 148 se trouve dans Homère:

κοῦροι δὲ κρητῆρας ἐπεστέψαντο ποτοῖο (7), et que toujours on trouve à la suite le vers 149: νώμησαν δ' ἄρα πᾶσιν ἐπαρξάμενοι δεπάεσσιν (8).

(1) L. V, 192,

123 et 136.

(2) In h. v.

F. Homère le nomme aussi xλtoin. Cf. Odyss. d', v.

(3) Odyss. u', 259, δίφρον ἀεικέλιον παραθείς.

(4) Odyss. p', 602, ὁ δ ̓ αὖτις ἄρ ̓ ἕζετ' ἐϋξέςου ἐπὶ δίφρου.

(5) Odyss. u', 387, θεμένη περικαλλέα δίφρον.

(6) Vid. Barnes. Not. in Odyss. a', 146.

(7) Iliad. ', 175. Odyss. y', 339. ', 71. (8) Vid. versus sequent. loco cit.

Dans quelques éditions, l'ordre des vers n'est pas le même qu'ici, mais ces changements sont de peu d'importance.

[v. 216-7.] Ma mère m'a dit que j'étais le fils d'Ulysse; pour moi, je ne le sais pas; car nul ne connaît quel est son père.

Rien ne prouve mieux la simplicité des mœurs anciennes que cette réponse de Télémaque. De nos jours, une telle réponse serait un vrai propos de comédie, et M. Boissonade a raison de rappeler ici ce vers de l'Étourdi,

C'est, monsieur, votre père, au moins à ce qu'il dit.

Les anciens supposaient que les mères aimaient plus leurs enfants que les pères, précisément à cause de cette certitude. C'est une subtilité. Aristophane le comique, à qui l'on contestait le titre de citoyen d'Athènes parce que son père était d'Égine, répondit par les deux vers de Télémaque (1).

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[v. 227.] Est-ce une fête, une noce? Car ce n'est point un de ces repas où chacun apporte son tribut.

Athénée explique clairement ce passage: « Ce que les anciens, « dit-il, nommaient Ilapinai ( ɛikaníva) étaient des sacrifices où << se trouvaient les plus brillants convives; ceux qui participaient à <«< ces festins somptueux se nommaient Ilapinastes (eiλatıvaotai). Quant aux fêtes nommées Eranoi (Epavot), ce sont celles où cha«cun apportait son tribut (2).» Athénée fait dériver ce mot de oʊvEpav, signifiant apporter ensemble, oppépelv éxaotov (3). C'est ce que nous appelons en français, faire un pique-nique. Les petites scholies donnent la même explication du festin nommé pavos; c'est un

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(1) Menand. in Stob. Tit. 76, 7, t. III, 99, ed. Gaisf. Aristot. de Morib. IX, 7. calc.

(2) Athen. Deipn. 1. VIII, c. 16, p. 362. E. (3) L. c.

repas par écot (1). Hésiode ayant à exprimer la même pensée, s'est servi d'une périphrase:

μηδὲ πολυξείνου δαιτὸς δυσπέμφελος εἶναι,

ἐκ κοινοῦ· πλείστη δὲ χάρις, δαπάνη τ' ὀλιγίστη (2).

<< Ne paraissez point triste dans un repas d'amis où chacun paie «son écot; car il y a beaucoup de plaisir et peu de dépense. » Lucien a employé le mot pavov dans le simple sens de présent (3). Hésychius lui donne aussi la signification de supov, don (4).

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[v. 235.] Mais les dieux, méditant de cruels desseins, en décidèrent autrement.

Les anciennes éditions, je veux dire celles de Florence et des Aldes, écrivent ainsi: vũv d'étépwg ¿Ccúλovto Decí; mais Eustathe, pour remédier au défaut de mesure que présente le vers écrit de cette manière, substitua le verbe Cάovro au verbe Couλovтo, disant que cette tournure « les dieux jetèrent autrement» est ici une expression métaphorique tirée de l'action de lancer les dés, pour signifier tout ce qui tient aux chances de la fortune (5). Les éditeurs subséquents ont adopté cette conjecture d'Eustathe, quoique cependant elle ne soit appuyée sur aucun monument ancien, car les petites scholies donnent aussi ¿Coúλovro. Barnès proposait de conserver le verbe Boúhopat en supprimant l'augment, et d'écrire, pour obvier à l'inconvénient de la mesure, étéρws Boulevτo Oeoí. Je crois que M. Boissonade a saisi la véritable leçon, en écrivant doriquement ἑτέρως ἐβόλοντο θεοί. Le manuscrit consulté par Porson, quoique surchargé en cet endroit, autorise cette orthographe, à laquelle fait allusion Hésychius (6). C'est ainsi qu'au v. 387

(1) Brev. sch. in Odyss. a', 226.

(2) Op. et di. v. 720-1, ed. Gaisf.

(3) In Timone, § 45, t. I, p. 159, ed. Hemsterhus.

(4) Vid. Epavov.

(5) P. 1414, 1. 2 et sniv.

(6) In voc. 66λovto. Cf. Greg. Corinth. in D. Dor. §8, éd. de Leipsig, 1811.

du XVI chant de l'Odyssée il faut écrire Boxes au lieu de Boúλɛσ0ɛ, pour rétablir la mesure, si toutefois ce passage n'est pas interpolé.

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[v. 239.] Après avoir terminé la guerre.

Mot à mot: «après avoir dévidé la guerre.» Car τλʊжɛów est dérivé de tún, peloton. C'est par une métaphore analogue que notre poète emploie si souvent le verbe iλsty, filer, pour exprimer la suite et l'enchaînement des actions humaines (1).

[v. 286-7.] Puis vous irez à Sparte auprès de Ménélas, celui de tous les Grecs arrivé le dernier.

Knight supprime le vers 286:

ὃς γὰρ δεύτατος ἦλθεν Αχαιών χαλκοχιτώνων,

« celui de tous les Grecs à la cuirasse d'airain arrivé le dernier, »> parce que dans Homère & est toujours pronom relatif, et jamais pronom positif (2). «D'ailleurs il est certain, ajoute Knight, d'après les vers 249 et suivants du troisième chant de l'Odyssée, «que Télémaque n'avait rien su touchant le retour tardif de Mé«nélas, avant qu'il l'eût appris de Nestor (3). »

Nous avons vu plus haut que ce même vers 286 dans certains manuscrits était appliqué à Idoménée, et qu'il était question d'un voyage en Crète au lieu d'un voyage à Sparte (4).

[v. 3001.] En immolant l'infame et parricide Égisthe, qui tua l'illustre père de ce héros.

(1) Voyez les observ. sur le v. 209 du XXIV ch. de l'Iliade.

(2) C'est pour ce motif qu'au vers 253 du premier ch. de l'Iliade, l'édition de Venise, suivie par Wolf et par Knight, écrit & optv au lieu de otv, que portent toutes les autres éditions, même celle de Heyne. (3) Knight, Not. in Odyss. z', 286.

(4) Voyez les observ. sur le v. 93 de ce chant.

Knight retranche le v. 300; il a raison. Après la fin du vers 299, ἐπεὶ ἔκτανε πατροφονῆα, parce qu'il a tué le meurtrier de son père, le vers suivant:

Αἴγισθον δολόμητιν, ὅς οἱ πατέρα κλυτὸν ἔκτα,

le perfide Égisthe qui lui tua un père illustre, n'est que la glose inutile de πaτρopovña, expression pleine d'énergie (1).

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[v. 326-7.] Au milieu d'eux chantait un illustre chanteur, et tous dans le silence étaient assis en l'écou

tant.

Ce chanteur qui célèbre au milieu des prétendants les malheurs qu'éprouvèrent les Grecs à leur retour d'Ilion nous donne une idée parfaitement juste de ces premiers chanteurs auxquels nous devons les poésies homériques. C'est au moment même où venait de succomber la métropole de l'Asie que la tribu des chanteurs, qũλov ¿odãov (2), redisait dans des vers pleins d'inspiration les combats qui précédèrent la chute de cet empire, et les maux qu'éprouvèrent les vainqueurs après leur triomphe. J'ai traité ailleurs cette question avec détail et j'y renvoie (3).

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[v. 329.] Cependant retirée dans un appartement supérieur, Pénélope...

Pénélope, dans l'Odyssée, est toujours représentée comme une femme prudente, sage, et comme la plus tendre des mères; les autres traditions ne lui sont pas toujours aussi favorables, et ne vantent pas, comme Homère, sa parfaite fidélité à son époux absent. Plusieurs auteurs disent qu'elle eut le dieu Pan d'un autre que d'Ulysse. Hérodote raconte que selon les Grecs, ce dieu était fils de Pénélope et de Mercure (4). Tzetzès, dans ses commentai

(1) Knight, Not. in Odyss. a', 300.

(2) Odyss. ', 481.

(3) Voyez l'Histoire des poésies homériques, p. 26 et suivantes. (4) Herod. 1. II, § 145.

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