Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Le D' Osborne a fait des expériences qui prouvent que l'humidité seule suffit à produire cet accroissement; il a réussi à faire éclore des œufs de Zarea fasciata et de Nematus ribesii sur des morceaux de verre qu'il maintenait constamment humectés avec de l'eau pure; les œufs avaient grossi du double. Si on lui fournit l'air et l'eau, la petite masse de protoplasme renferme tout ce qui est nécessaire au développement de l'embryon; quelquefois même elle contient des matières superflues. La substance qui colore le jaune de l'œuf de la Gastrophysa raphani n'entre pas dans la constitution de la larve. A mesure que l'embryon croit, le jaune, qui se trouve finalement inclus dans le canal alimentaire, prend une couleur de plus en plus foncée, et le résidu est expulsé comme un méconium rougeâtre, immédiatement après l'éclosion, ou parfois dans l'enveloppe même de l'œuf.

Il faut donc que l'organisme puisse conserver la quantité d'humidité nécessaire au processus vital. Certains insectes pondent leurs œufs dans l'eau ; d'autres les insèrent dans la feuille, le pétiole ou la tige des plantes. La Prasocuris marginella entame le pétiole creux de la Renoncule ficaire pour y déposer ses œufs qui sont ainsi constamment baignés dans la sève. M. Rennie a vu une perce-oreille couvrir de son corps ses œufs, pondus dans la terre fraiche, moins dans le but de les tenir chauds que pour empêcher l'évaporation trop rapide de leur humidité.

Il recueillit le tout et le mit sous une cloche pour l'observer. Il vit la mère creuser une nouvelle cavité dans la terre fraiche pour y transporter les œufs, les protéger de son corps, et les changer de place de façon à les maintenir constamment humides, tantôt les rapprochant du bord de la cloche, où l'humidité évaporée se condensait, tantôt creusant des galeries pour aller retrouver quelques gouttelettes d'eau que M. Rennie avait déposées sur le bord extérieur. La cloche ayant été accidentellement soulevée, la perce

oreille s'échappa emportant ses œufs; il n'en resta qu'un ou deux qui se desséchèrent bientôt.

Nous avons souvent

Plantes introduites accidentellement. signalé l'introduction accidentelle de plantes qui s'acclimatent parfois, mais qui généralement finissent par disparaître au bout de quelques années. Un des cas les plus fréquents est l'introduction de graines par la toison des moutons achetés au loin, ou par les laines d'importation étrangères. Le Bulletin de l'Institut d'Essex nous en apporte une nouvelle preuve.

Les établissements de peignage du Massachussetts reçoivent des laines de toute provenance; il en arrive de l'Amérique du sud, du Cap de Bonne Espérance, de l'Australie, de l'Asie mineure, de l'Espagne et d'autres contrées de l'Europe. M. William Alcott a porté ses observations sur un peignage des environs de Lowell, dans le nord de l'Etat de Massachussetts. Les laines y arrivent principalement de Californie; ces dernières ont grand besoin d'être débarrassées des matières étrangères; elles sont surtout souillées par deux sortes de graines épineuses: celles du Xanthium strumarium, que les peigneurs appellent « Mestizoes », et les gousses spirales du Medicago denticulata, qu'ils nomment « Alfaquas » ̧ Toutes ces impuretés sont jetées dans des fosses où l'on fait arriver les eaux du lessivage; le tout est ainsi converti en un engrais. Mais beaucoup de graines résistent à ce traitement, ou s'éparpillent avant qu'on ne les jette dans les fosses, et il en résulte que les terrains du voisinage deviennent une sorte de jardin botanique, où M. Alcott n'a pas trouvé moins de 36 espèces de plantes étrangères au pays. Un bon tiers viennent d'Europe; telles sont sans doute l'Erodium cicutarium, les Medicago denticulata el minima, les Xanthium strumarium et spinosum, l'Echinospermum Lappula, la Festuca myurus, l'Hordeum murinum et le Polypogon Monspeliensis,

etc. Il serait curieux de retrouver les étapes de leur voyage à dos de mouton. Mais le cas le plus remarquable est celui d'une composée, la Microseris Douglasii Gray, qui n'avait jamais été retrouvée depuis sa découverte par Douglas, il y a près de cinquante ans. R. VION.

BIBLIOGRAPHIE

Par le Président de la Société.

Le Bulletin de l'Association scientifique de France présente toujours un grand intérêt. Vous trouverez dans les numéros que je vous présente une très curieuse conférence de M. Barré sur les éclipses, une autre non moins remarquable de M. Ch. Velain sur les volcans.

Dans une note pour servir à l'histoire de la formation de la houille, M. D. Renault établit: 1° que dans beaucoup de cas la houille ne peut provenir que de la transformation sur place des éléments qui constituent les végétaux et dont elle a conservé la figure; 2° que le bois, aussi bien que l'écorce, a contribué à la formation de la houille; 3° qu'en se convertissant en houille, les éléments organiques, cellules, trachéides, ont diminué de grandeur sur toutes leurs dimensions dans un rapport que l'on peut déterminer et qui dépend de la densité primitive de la matière organique constituante.

-M. Mène poursuit dans le Bulletin de la Société d'acclimatation son étude sur les productions végétales du Japon, et M. Raveret-Wattel la fin de son curieux rapport sur la situation de la pisciculture à l'étranger. Je regrette qu'il n'ait point résumé cette étude par des considérations sur les diverses méthodes et indiqué celles qui lui paraissaient les plus propres à adopter en France.

Je ne vous parlerai point des deux numéros du Bulletin de la Société botanique de France que j'ai reçus, car ceux d'entre vous qu'ils intéressent les ont lus.

-Je signalerai à ceux qui prennent intérêt aux vignobles phylloxérés le rapport de M. E. Laugier sur le traitement des vignobles dans les Alpes-Maritimes de 1881 à 1883,

publié par la Société d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice. Les résultats obtenus donnent lieu d'espérer qu'il est possible de protéger efficacement une culture si importante pour notre pays.

L'Apiculteur commence l'année par une sorte de profession de foi qui nous paraît fort juste. «Le cultivateur d'abeilles doit se tenir à égale distance de la routine et de la témérité. Ceux qui s'obstinent à ne point bouger sont tout aussi déraisonnables que ceux qui veulent aller trop vite en avant. Nous désirons le progrès graduel, incessant, mais par petites étapes; nous le désirons parce que l'Apiculture, comme les autres branches de l'Agriculture, ne saurait être condamnée à l'immobilité quand tout se meut autour d'elle.» L'Apiculteur, j'entends le journal, n'a donc qu'à continuer son chemin.

- MM. Berg et Spegazzini continuent, dans les Annales de la Société scientifique Argentine, leurs recherches: l'un sur les Hémiptères, le second sur les Champignons du pays des Guaranis.

- Le Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou contient une description par M. Grandoger, des Menthes nouvelles et principalement des espèces d'Europe au nombre de près de 300.

-M. Faust étudie les diverses espèces des genres Erirhinus, Nitaris, Icaris et Dorytomus, c'est une révision de ces Curculionites que pourront consulter nos entomologistes.— M. Menzbier présente une revue comparative des oiseaux trouvés dans les gouvernements de Moscou et de Toula, et M. le général Radoszkowsky examine quelques espèces du genre Bombus. Il n'admet point les diagnoses du D' Morawitz, l'auteur d'un travail sur les Bourdons russes basé sur les organes génitaux de ces insectes. Il propose une table analytique des femelles, des neutres et des mâles qui permet de classer les espèces appartenant à l'Empire russe.

- A l'exception d'une notice sur un crâne Berber trouvé à Lambessa, le Bulletin de la Société de Borda est tout consacré à des recherches historiques et littéraires.

- Un recueil des chartes de l'abbaye de N.-D. de Cheminon par M. E. de Barthélemy suffit à remplir le tome XI de la Société des sciences et arts de Vitry-le-François.

Nous devons à M. Romualdo Gonzalez, Fragoso un essai sur les Cryptogames de la province de Séville qui est la première partie de la Flore de cette province qu'il a entreprise. Il énumère dans ce travail les Algues, les Champignons, les Mousses et les Fougères qu'il a recueillies au nombre de 120 espèces et cite les localités où il les a rencontrées.

Je vous engage à parcourir le Bulletin de la Société philomathique de Paris. Les notices y sont aussi intéressantes que variées et l'histoire naturelle y tient une large part. La Revue des travaux scientifiques publiée par le Ministre de l'Instruction publique me donne raison lorsque je vous demande de nous donner le résultat de vos chasses; elles mentionnent les catalogues des insectes recueillis par MM. Carpentier et Delaby qui n'avaient point encore été signalés dans notre département. C'est là, en effet, une contribution à la Faune locale.

- Je ne saurais analyser le rapport de l'Institution Smithsonienne pour l'année 1881. Je le recommande à votre attention.

- La Société ornithologique de Vienne nous a bien voulu adresser ses Mémoires de 1883. C'est un vaste répertoire de notices, d'observations, de petits traités, de catalogues dans lesquels les ornithologistes auront à puiser de précieux renseignements.

J. GARNIER.

NÉCROLOGIE.

Je crois être votre interprète à tous en demandant que l'expression de vos regrets sur la mort de M. Camille Verrier (décédé le 9 de ce mois) soit insérée au procès-verbal.

M. Verrier aimait l'histoire naturelle, il en avait étudié un peu les diverses parties et s'occupait plus particulièrement de botanique et d'entomologie, Il recueillait, sans faire de collection, les insectes et les plantes qu'il croyait pouvoir être agréables à ses collègues. Doué d'un esprit observateur, il savait étudier sérieusement: il se plaisait à

« VorigeDoorgaan »