18 Lettre de M. Léniez, membre correspondant de la Société, sur un monstre mylocéphale (G. Saint-Hilaire), provenant d'une vache normande primipare. Cette observation sera publiée dans le Bulletin. M. Brandicourt fait une lecture très intéressante sur ses herborisations pendant l'année 1887. Cette communication sera également publiée dans le Bulletin. M. Gonse présente à la Société les plantes suivantes, nouvelles pour notre flore: Origanum virens, Gren. et God. (0. vulgare var. virescens, Bor.), abondant sur un rideau à Famechon; Orchis simio-militaris et Orchis Chatini G. Camus (hybride des Orchis simia et simio-militaris) du parc de Wailly; puis 0. Jacquini Coss. et G., de la même localité; Cephalantera ensifolia Rich, du bois de Braches; et les deux anomalies suivantes: 1° un pied de Plantago lanceolata à épis très rameux, récolté à Sailly-Bray; 2° une feuille de Laurus cerasus, profondément lobée à sa partie supérieure par suite de la division de la nervure principale; elle a été recueillie par M. L. Carpentier dans son jardin. L'une des feuilles du verticille auquel elle appartenait était à peu près avortée. M. Ed. Caron envoie de beaux échantillons (fleurs måles) d'un saule nouveau pour nous, Salix viridis, hybride des Salix alba et fragilis, qu'il a rencontré pour la première fois en 1884 à Rubempré, dans une oseraie, au milieu des parents qui y étaient seuls cultivés. M. P.-E. Carpentier fait voir à ses collègues une belle fascie d'Asparagus officinalis, dont la tige a son extrémité en spirale; il en avait déjà fait connaître une autre aussi remarquable l'année dernière. M. l'abbé Denizart adresse à la Société, pour sa collection d'insectes nuisibles, une grosse loupe de chêne montrant les dégâts occasionnés par des larves de Cerambyx heros. Le Secrétaire-adjoint, F. DU ROSElle. Ouvrages reçus : Societas entomologica. Nos 10, 11, 12, 13. Kaiserliche Akademie der Wissenschaften in Wien. Jahrgang 1887. Nr XV-XVI-XVII-XVIII-XIX. Bulletin du Comice d'Abbeville. Nos 8 et 9. Société d'histoire naturelle de Toulouse. Bulletin trimestriel. 1887. 1er trim. Chronique de la Société nationale d'Acclimatation de France. 2o série. N° 16, 17, 18, 19. Bulletin mensuel de la Société nationale d'Acclimatation de France. 1887. N° 8 el 9. Mémoires de l'Académie de Stanislas. 1886. 5° série. Tome IV. Recueil de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne. 2o série. Tome II. Année 1886. Bulletin of the California Academy of sciences. Vol. II. No 6. January 1887. Bulletin of the Essex Institute. Vol. XVIII. 1886. Annales de la Société horticole, vigneronne et forestière de l'Aube. Tome VII. N° 19. Raising diatoms in the laboratory of Prof. Samuel Lockwood, read before the New-York microscopical Society. New-York. 1886. 2 pl. Bericht über die Senckenbergische naturforschende Gesellschaft in Francfurt am Main. 1887. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale pour le midi de la France, publié par les Sociétés d'agriculture de la Haute-Garonne, de l'Ariège et du Tarn. Juin et Juillet 1887. Société entomologique de Belgique. Compte rendu. Séances du 6 août et du 3 septembre 1887. Feuille des Jeunes Naturalistes. Nos 203 ct 204. Second report of the Dr John Francis Churchill's free stachiological dispensary for consumption and diseases of the lungs, windpipe, nose and throat, with remarks on the treatment of chronic lung disease. London 1887. In-8. Zeitschrift für entomologie. Herausgegeben vom Verein für Schlesische Insektenkunde. Neue Folge. Zwölften Heft. L'Apiculteur. Nos 9 et 10. Travaux des Conseils d'hygiène publique et de salubrité du département de la Somme. Tome XXIX. Année 1886. Amiens 1887. Imprimerie picarde. 1 vol. in-8. Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles-lettres du département de l'Aube. 3° série. Tome XXIII. Bulletin de la Société des sciences physiques et naturelles. de Toulouse. Tome V. Années 1881-1882. 2o liv. Tome VI. Années 1883-1884. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou. Année 1887. No 2. Journal of the Elisha Mitchell scientific Society for the year 1883-84. For the year 1884-85. Bulletin du Comité géologique de St-Pétersbourg. 1887. Nos 4-5. Observations météorologiques faites à Luxembourg par F. Reuter. III vol. Observations météorologiques faites à Luxembourg. Moyennes de la période de 1854-1883, par F. Reuter-Chomé. Vol. IV. (Publications de l'Institut royal-grand-ducal du Luxembourg, section des sciences naturelles et mathématiques. 1887). Bulletin de la Société d'horticulture de Picardie. Tome XI. Juillet-août 1887. Archives Néerlandaises des sciences exactes et naturelles, publiées par la Société Hollandaise des sciences, à Harlem. Tome XXI. 1re liv. LA FEUILLE par M. le Docteur RICHER. Leçon d'ouverture du Cours communal de Botanique, La vie, à la surface de la terre, est certainement la plus étonnante merveille de la nature; et, pourtant, ce phénomène nous paraît aujourd'hui si simple et si parfaitement inhérent à notre planète qu'il cesse de nous surprendre. C'est même avec un sourire d'incrédulité que nous accueillons les récits des historiens de notre globe, quand ils nous le montrent roulant, pendant des millions d'années, inanimé et stérile dans les abîmes de l'infini. Cela n'est pas douteux cependant, celle vie a commencé et elle finira. Mais elle nous entoure et nous pénètre si complètement, elle s'identifie si intimement avec nous-mèmes que nous oublions de l'admirer. Jadis, nos aïeux ne s'occupaient guère, en fait de vie, que de la leur et à un seul moment, celui où elle menaçait de leur échapper: ils laissaient aux gens du métier, aux savants de profession, le soin d'en étudier les lois, d'en rechercher les origines. Il y avait alors beaucoup d'humains qui ne pensaient pas, qui ne cherchaient rien, véritables larves d'une race en formation. Est-il vrai, comme le disent quelques esprits chagrins, qu'aujourd'hui encore la majorité des hommes ne recherche que les plaisirs grossiers ou futiles? Est-il vrai, comme le disait naguère un misanthrope, que la découverte du secret de la vie que nous promet le xx siècle, fera moins de sensation dans le monde que l'invention d'un nouvel engin destructeur? Pour mon compte, je n'en crois rien. J'ai la conviction que l'humanité vaut mieux que la réputation que veulent lui faire quelques tristes disciples de Schopenhauer. Si notre existence a ses tristesses, reconnaissons que l'épanouissement de la vie, puisque c'est d'elle que nous parlons, ne laisse aucun homme bien doué indifférent aux splendeurs dont elle nous entoure. Et quel spectacle, en effet. que celui des milliards d'êtres vivants s'épanouissant et s'agitant à la surface du globe! Quelle prodigieuse variété d'hommes, d'animaux et de plantes, depuis les colosses de la terre et des mers jusqu'aux organismes que leur petitesse dérobe à notre vue ! Tout cela cependant vit, pullule et respire. Chaque individu est indispensable au tout, nourrissant les uns, se nourrissant des autres; et, en définitive, au milieu de cette apparente confusion, les animaux et les plantes réalisent un équilibre nécessaire et une admirable harmonie. Eh bien, Messieurs, il est un objet, un seul, qui est aujourd'hui l'instrument indispensable et tout puissant de ce prodigieux équilibre de la vie dans notre univers; sa disparition entraînerait immédiatement la mort de tout ce qui respire, hommes, animaux et plantes. Cet instrument, c'est la feuille. Oui, cet objet si fugace, que tout le monde voit et que personne ne regarde, joue dans le monde un rôle prépondérant. Longtemps, l'humanité a cru qu'elle n'avait d'autre utilité que d'inspirer par sa chute à l'automne, aux poètes mélancoliques, de tristes réflexions. Notre pauvre Millevoye nous dit que : La dernière feuille qui tombe A signalé son dernier jour. Arnault, dans une pièce dont je reconnais le mérite, poétise aussi la chute des feuilles, emblème du néant de la gloire et de la beauté. |