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CARACTÈRES COMMUNS

AUX BÉCASSINES.

Les Espagnols les appèlent becasinas, les Guaranis yacaberes, et quelques-uns à Monte-Video, aguateros, parce qu'ils s'imaginent que ces oiseaux annoncent la pluie, quand, le soir et le matin, quelquefois même au milieu de la nuit, ils s'élèvent presque verticalement à une trèsgrande hauteur dans les airs, d'où ils se laissent tomber, les ailes pliées et la tête basse, en criant bere bere plusieurs fois de suite; avant de toucher la terre, ils s'enlèvent de nouveau, et ils répètent ce manège pendant quelque tems. J'ignore si la seconde espèce de bécassines a la mêmẹ habitude et si elle jète le même cri kaka lorsqu'elle est effrayée.

Les bécassines fréquentent les bords fangeux des lagunes, et elles s'y cachent avec soin entre les touffes d'herbes; elles ne se montrent jamais dans les lieux découverts, et elles n'entrent pas dans les bois. Ce sont des oiseaux deminocturnes et sédentaires; on les rencontre seuls ou par couples, rarement en petites bandes de quatre. Leur naturel est assez farouche, quoiqu'ils ne s'envolent guère que quand on est très-près d'eux. Leur bec est plus long, à proportion, que celui des mbatuitis (pluviers) et des chorlitos (barges et chevaliers); il se termine par un petit renflement. Ils ont les côtés de la tête verticaux et un enfoncement au sommet; les jambes et l'envergure un peu plus courtes que dans les mbatuitis et les chorlitos; le vol IV. α. 17

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moins décidé et plus entrecoupé de crochets; la démar¬ che moins légère, moins vive, et le corps plus horizontal, quoique le cou soit élevé ; le plumage plus obscur, enfin les doigts entièrement séparés. Leur nourriture se compose sans doute de vers et d'insectes aquatiques. J'ai nourri, pendant plusieurs jours, une bécassine de la première espèce, avec de petits morceaux de viande crue.

N.° CCCLXXXVII.

LA BÉCASSINE,

PREMIÈRE ESPÈCE. I

Formes. 24 pennes aux ailes et 14 étagées à la queue; l'extérieure est de 10 lignes plus courte. Tarse comprimé sur les côtés et à peine recouvert d'écailles en devant. Bec droit, faible, à mandibules d'égale grosseur à peu près; la supérieure terminée par un bouton lisse, et marquée dans sa longueur par une gouttière qui, commençant à 9. lignes du bout du bec, se termine à sa base. La plaque nue du front grande et profonde. De chaque côté de la mandibule inférieure on distingue une petite rainure alongée; il y en a une autre qui commence aux narines et va jusqu'à l'extrémité du bec.

Dimensions. Longueur totale, 10 pouces un sixième;

1 Cette espèce n'est point la bécasse des savannes (Buffon, tom. xiv, pag. 249. —Scolopax paludosa ), à laquelle M. d'Azara la rapporte; mais on la reconnaît aisément pour être la même que la petite bécasse d'Amérique de mon édition des OEuvres de Buffon, tom. LVII, pag. 393.—Pennant, arct. zool. tom. 11, pag. 470. B. Scolopax minor Linn. syst. nat. gen. 86, sp. 34. · Latham, syst. ornith. gen. 72, sp. 2. (S.)

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de la queue, 2; du vol, 15; de la jambe, 31 lignes; de la genouillère, 6; du tarse, 19; du bec, 30.

Couleurs. Trois traits blanchâtres suivent la longueur de la tête; celui du milieu la partage en deux portions égales et les deux autres passent au-dessus des yeux; l'espace entr'eux est noir. Une ligne de la même couleur, qui commence sous l'œil, s'étend jusqu'à la nuque; il y en a une autre semblable, mais plus petite, qui traverse l'oreille sans la dépasser. Le reste des côtés de la tête est blanchâtre et le devant du cou marbré de la même teinte et de brun. La poitrine et le ventre sont blancs, mais les côtés du corps, les couvertures inférieures des ailes et de la queue et les jambes sont variés de brun et de roussâtre; elles sont blanches dans quelques individus. On remarque sur l'occiput des veines brunes et rougeâtres et le derrière du cou est varié de noirâtre et de blanchâtre. Des raies rousses et noirâtres traversent les couvertures supérieures des ailes. Le dos est marbré de brun et de blanc. La queue est noire et terminée par du blanc, du noir et du rouge de tabac d'Espagne; les 3 pennes latérales sont entièrement couvertes de bandes blanches et noires. Les plumes scapulaires sont longues, noires et bordées de blanc roussâtre; celles du haut du dos, larges et pointues, ont du noir dans leur milieu et du blanc roussâtre sur leur bord. Les pennes des ailes sont noirâtres, ainsi que leurs couvertures dont l'extrémité est blanche. La genouillère et le barse sont d'un vert flétri. Le bec est noirâtre.

N.° CCCLXXXVIII.

LA BÉCASSINE,

DEUXIÈME ESPÈCE. '

CETTE bécassine me paraît constituer une espèce diffé◄ rente de la première; cependant je ne puis l'assurer.

Formes. Les ailes composées de 25 pennes diminuant successivement de longueur; 16 à la queue, l'extérieure large de 2 lignes et de 4 plus courte que les deux du milieu, les autres s'élargissent à mesure qu'elles approchent des intermédiaires, qui sont les plus larges. Tarse peu comprimé. Des rainures perpendiculaires, qui paraissent faites avec un couteau, sillonnent le bec vers son extrémité. Le reste comme dans la première espèce.

Dimensions. Longueur totale, 9 pouces trois quarts; de la queue, I un sixième; du vol, 15; de la jambe, 29 lignes et demie; dutarse, 17 et demie; du bec, 29et demie.

Couleurs. Les 2 pennes du milieu de la queue sont noires; les trois ou quatre suivantes n'ont que leur moitié supérieure de cette couleur, l'autre moitié a la teinte du tabac d'Espagne et un trait irrégulier et noirâtre vers l'extrémité qui est blanchâtre; des bandelettes blanches et noirâtres couvrent les autres pennes. Le reste est comme dans l'espèce précédente.

'La bécassine des savannes de mon édition des OEuvres de Buffon, tom. LVIII, pag. 13 et 14. Scolopax Cayennensis Linn. syst. nat. gen. 86, sp. 37. Latham, syst. ornith. gen. 72, sp. 5. -A Cayenne, pied de bœuf. Buffon l'avait confondue avec la bécassine commune (Scolopax gallinago), dont elle diffère par plus de grosseur et par quelques nuances dans les couleurs. (S.)

E

CARACTÈRES COMMUNS

AUX PETITS OISEAUX DE RIVAGES.

Je désigne, sous la dénomination d'oiseaux de rivages, neuf ou dix oiseaux que les Guaranis appèlent mbatuitis et les Espagnols chorlitos, sans faire de différence entre ces espèces, en sorte qu'ils attribuent à toutes ce qui n'appartient qu'à une ou deux d'entr'elles. Je n'en suis point étonné; car la plupart se rapprochent tellement par leur taille, leurs couleurs, leurs formes et leurs habitudes, qu'à moins d'y regarder de bien près, on ne peut reconnaître en quoi elles diffèrent. Ce sont les oiseaux qui m'ont donné plus de peine à distinguer et plus d'ennui à d'écrire. Outre que les teintes de leur plumage ont assez de ressemblance, il est très-difficile de les indiquer autrement qu'en employant beaucoup de mots et de peines. En outre, aucune de ces espèces ne porte de nom propre, et ce n'est pas un petit travail que de leur en donner de convenables. Toutes ces difficultés m'ont fait regarder ces oiseaux avec dégoût; souvent je n'ai pas voulu tuer ceux que je rencontrais, ni acheter ceux qu'on me présentait; d'où il résulte que mes descriptions n'ont pas la même clarté que dans mes autres chapitres.

Les caractères communs aux petits oiseaux de rivages, sont d'avoir une partie de la jambe dégarnie de plumes; le tarse maigre, lisse, avec des écailles douces au toucher et presqu'insensibles sur sa partie antérieure; les ongles noirs, courts, presque droits et faibles; le cou un peu long

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