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et mince particulièrement à la nuque; les plumes de la tête et du cou étroites, serrées et courtes; le bec aminci, long, ne finissant pas en pointe, d'une substance molle, un peu flexible, et propre à saisir les insectes dans les terrains humides et fangeux; le haut de la gorge presque nu; les ouvertures des narines longues, étroites, sans membrane et placées au devant d'une rainure; la langue trèspointue, mince, aussi large que la bouche à sa base, mais très-étroite dans le reste de sa longueur; les ailes pointues, étroites, longues et vigoureuses, la première penne la plus grande; les plumes scapulaires et du haut du dos étroites, pointues et longues; celles de la queue courtes, pointues et étroites; les couvertures inférieures de la queue aussi longues que les pennes; les ailes en repos, couvrant la queue entière; l'œil triste; le vol incertain et rapide; enfin la démarche aisée, dégagée et à pas courts et fréquens. Lorsqu'ils sont effrayés, ils lèvent et baissent verticalement la tête ; ils ne se perchent point sur les arbres, e; ni sur les arbrisseaux, et ils n'entrent pas dans les bios; ils n'avancent pas dans l'eau, ne nagent point et se contentent de courir sur les rivages et les prairies. Leur chair est ordinairement tendre et de bon goût.

Quoique les caractères dont je viens de faire l'énumération, soient communs aux neuf ou dix oiseaux suivans, je séparerai néanmoins ces oiseaux en deux familles, les mbatuituis et les chorlitos; et je commencerai leur chapitre par le détail des attributs qui les distinguent l'une de l'autre.

E

CARACTÈRES COMMUNS

AUX MBATUITUIS.

Je les ai séparés des bécassines et des chorlitos, parce qu'ils ont l'œil plus grand; le bec plus court, fort, gros, pointu, cylindrique et un peu renflé vers son bout; la tête un peu plus grande et arrondie; le front élevé perpendiculairement au-dessus du bec; le cou plus court; le doigt du milieu joint au doigt extérieur par une membrane jusqu'à la première articulation et presqu'entièrement séparé de l'intérieur; le talon sans doigt postérieur; la queue, l'envergure et les jambes plus longues et les doigts plus courts que les bécassines; ces mêmes parties plus longues que les chorlitos, mais les pieds et les doigts égaux en proportion.

Buffon les appèle pluviers.

N.° CCCLXXXIX.

LE MBATUITUI A POITRINE RAYÉE.

2

Il ne paraît au Paraguay que pendant l'été; il n'est pas très-commun; son naturel est social, et il fréquente

Tom. xv, pag. 114.

2 Ce pluvier est celui que Brisson a décrit sous la dénomination de pluvier doré de Saint-Domingue (ornith. tom. v, pag. 47), et que Buffon n'a point distingué du pluvier doré de l'ancien conti nent (tom. xv, pag. 127). Cependent il existe entre ces deux

les prairies et les lieux fangeux et humides. Je n'ai point observé de dissemblances entre le mâle et la femelle. J'avais lâché dans ma maison trois ou quatre de ces oiseaux ; mais ils y périrent au bout de quelques jours, faute de nourriture, ayant refusé constamment de manger de la viande et du pain. Ils se montraient plus farouches que l'espèce suivante, et ils se tenaient constamment cachés derrière les coffres. Quelquefois pressés par le besoin, ils faisaient entendre le cri pi, d'un son de voix fort, perçant et désagréable, que ne jète pas le mbatuitui de l'article suivant, auquel celui-ci ressemble en tout le reste.

Formes. Des 25 pennes de l'aile la première est la plus longue; 12 presque égales à la queue. Le tarse couvert de petites écailles hexagones et concaves. Le bec droit, faiblement courbé vers son extrémité et assez fort.

Dimensions. Longueur totale, 9 pouces et demi; dela queue, 2 et demi; du vol, 22; de la jambe, 33 lignes; du tarse, 22; du doigt da milieu, 13; du bec, 10 et demie.

Couleurs. Les plumes du front et du tour du bec sont blanches. Au-dessus de l'oeil est un trait de la même couleur qui dépasse l'oreille. Une plaque noirâtre traverse l'œil et couvre l'oreille. Le dessus de la tête est piqueté de blanc sale et le derrière de jaune, sur un fond noir. Tout le cou est varié de brun et de blanc. La poitrine et le ventre sont blancs et quelques raies brunes traversent les flancs. Les pennes des ailes et la queue ont en dessous la

oiseaux quelques différences, légères à la vérité, mais suffisantes, ce me semble, pour ne pas les confondre, avec d'autant plus de raison que, dans ce genre, les espèces ne sont pas toujours diszinguées par des détails de couleurs bien tranchées. Au reste, le pluvier de cet article se trouve aussi à la Guiane. (S.)

couleur de l'argent; mais le bout des pennes de la queue est blanc, avec de petits points noirâtres. Les couvertures inférieures des ailes sont d'un blanc opaque; le haut du dos, les plumes scapulaires et les couvertures supérieures des ailes, tachés de blanc sur un fond noirâtre; le dos et le croupion également noirâtres, mais variés de taches jaunes; les pennes des ailes en dessus, leurs grandes couvertures et la queue brunes, avec du blanc à l'extrémité de la queue et des couvertures; la partie nue de la jambe' et le tarse de couleur de plomb. Le bec est noir.

N.° CCCX C.

LE MBATUITUI A POITRINE MARBRÉE.

I

On le trouve au Paraguay et dans les environs de la rivière de la Plata. J'ai élevé chez moi un oiseau de cette espèce; il y vécut pendant un mois, sans prendre d'autre nourriture que du maïs pilé qu'abandonnaient les autres oiseaux; mais lui ayant donné depuis de petits morceaux de viande crue, il laissa le maïs et il prit une nouvelle vigueur. Sa démarche se faisait à petits pas courts, fréquens et très-vîtes; à la fin de chaque petite course, il s'arrêtait tout à coup, de sorte qu'il passait le même espace de tems à courir qu'à rester immobile. Il m'a paru que ce mbatuitui marchait plus que le précédent; mais tous deux, lorsqu'ils voulaient avancer, mettaient en mouvement la tête et le cou, comme s'ils eussent été tout d'une pièce avec le corps. Celui-ci était stupide, triste et peureux; il courait à la lumière comme au grand jour; jamais il ne

1 C'est une race très-rapprochée de la précédente, qui l'est elle-même beaucoup du pluvier doré. (S.)

se couchait, même pour dormir; et quand il prenait un petit morceau de viande, il courait un peu, puis il s'arrêtait, le secouait, et recommencait plusieurs fois le même manége, jusqu'à ce qu'il avalât sa proie.

Formes. Les écailles du tarse sont plus minces et moins concaves que dans l'espèce précédente, à laquelle toutes les autres formes se rapportent.

Dimensions. Longueur totale, 9 pouces un quart; de la queue, 2 cinq douzièmes; du vol, 21; du bec, 11 lignes; de l'œil, 4 et demie; de la jambe, 30; du tarse, 21.

Couleurs. Les côtés de la tête et le haut de la gorge sont variés de noirâtre et de blanc sale. L'oreille est brune et le front très-blanc; cette couleur s'étend au-dessus de l'œil, en forme de large sourcil et jusqu'aux côtés du cou. Le noir du dessus de la tête est moins varié de blanchâtre que dans l'espèce précédente, et il s'avance davantage sur le front. Le devant et les côtés du cou, la poitrine et le ventre sont marbrés de blanc et de noirâtre. La queue est rayée transversalement de blanchâtre sur un fond brun, le tarse de couleur de plomb, et le reste comme dans le mbatuitui à poitrine rayée.

N.° CCCXCI.

LE MBATUITUI ARMÉ..

Ce mbatuitui doit être rare au Paraguay, car je n'y ai vu que le sujet qui a servià ma description; je l'avais acheté au mois de novembre.

1 Le pluvier armé de Cayenne, Buffon, tom. xv, pag. 161, et pl. enlum. n.° 833. Charadrius spinosus Linn. syst. nat. gen. -Charadrius Cayanas Latham, syst, ornith.

88, sp. 12, var. g. gen.74, sp. 25. (S.)

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