Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

partenir. Les Danois répondaient que c'était à eux que Meyer s'était rendu. Gustave espéra pouvoir terminer la querelle en s'adressant directement à la noblesse de Scanie, et en la priant de lui abandonner le prisonnier, desirant être instruit par lui des desseins secrets. des Lubeckois. Mais Meyer supplia les Danois de lui arracher plutôt la vie que de lelivrer à Gustave: il joignit l'intrigue aux prières, et agit avec tant d'adresse, que les Scaniens poussèrent l'ingratitude jusqu'à refuser un souverain auquel ils avaient de si grandes obligations : en conséquence, Meyer fut conduit au château de Warberg. La négligence du commandant, à la garde duquel il fut confié, lui laissa les moyens d'ourdir une trame, au moyen de laquelle il parvint à faire monter, avec des échelles de corde, quatre-vingts soldats allemands par-dessus les murs de Warberg, et de s'emparer de cette place.

Malgré l'espèce d'insulte qu'on venait defaire à Gustave, on se hasarda à lui demander une augmentation de secours. Christian lui envoya à cet effet des députés, et sept sénateurs Danois assemblés à Lunden, s'adressèrent à lui comme représentans de

2

l'état. Assez généreux pour tout oublier Gustave donna aux uns et aux autres l'assu rance que, non-seulement il laisserait ses troupes en Scanie, mais qu'il en enverrait encore de nouvelles. Fidèle à ses promesses, il publia, le 9 mai 1535, un manifeste, par lequel il déclarait la guerre à Lubeck: il fit aussi, sur-le-champ, équiper une flotte, et passer 1100 marcs d'argent à Christian.

La victoire remportée près d'Helsinbourg n'avait pas encore procuré de grands avantages. Le comte d'Oldenbourg était maître de Copenhague, de Malmoë et de plusieurs autres ports, qui, soutenus du côté de la mer par les Lubeckois., ne pouvaient pas être attaqués sans flotte. Mais pour le bonheur de Christian, les Lubeckois ayant eu quelques sujets de mécontentement du comte d'Oldenbourg, donnèrent au duc Albrecht de Mecklenbourg le commandement de leurs troupes en Danemarck. La mésintelligence, qui ne tarda pas à éclater entre les deux géraux, donna naissance à des troubles dont Christian, qui était resté constamment dans le Justland, profita pour se rendre maitre de la Fionie.

Une flotte suédoise, composée de onze

:

vaisseaux de guerre, et commandée par l'amiral Swensson, mit à la voile, et fut bientôt renforcée par vingt-un vaisseaux, tant danois que prussiens, qui se réunirent à elle. L'escadre Lubeckoise, qui n'avait que seize vaisseaux de ligne, fut attaquée près de Bornholm mais craignant de se mesurer avec des forces si supérieures, elle se sauva à Copenhague. Swensson la poursuivit, lui coula bas quelques vaisseaux, et s'empara de douze bâtimens marchands. Mais elle éprouva un bien plus grand échec : attaquée de nouveau par la flotte alliée près de Swenborg, elle perdit encore neuf vaisseaux de guerre, qui tombèrent au pouvoir de ses ennemis.

[ocr errors]

Cette défaite complette sur mer, et le succès des armes de Christian, qui venait de gagner une bataille en Fionie, rapprochèrent le duc Albrecht et le comte Christophe, et rétablirent la bonne union entre eux. Ils envoyèrent, d'un commun accord, les comtes de Hoya et de Tecklenbourg, avec de nouvelles troupes en Fionie. On en vint aux mains près d'Odenzée : Hoya et Tecklenbourg s'étaient retranchés derrière leur parc d'artillerie; mais le général Rauzow les ayant attaqués de front avec son infanterie,

tandis que sa cavalerie les prenait en fanc les défit, et les laissa tous deux morts sur le champ de bataille, avec 6000 des leurs. Quarante seigneurs et 1642 hommes, tant infanterie que cavalerie, mirent bas les ar mes, et se rendirent avec six pièces de grosse artillerie.

Ainsi finit le comte de Hoya, que la fortune s'était plue à combler en Suède de ses plus chères faveurs. Placé par elle auprès d'un monarque célèbre, il aurait pu jouir d'un bonheur inaltérable, s'il n'eût fait ses délices de la faussete, de la trahison et des dissentions civiles. L'heure marquée pour la vengeance céleste sonna aussi pour un autre coupable, dont les crimes répandirent, pendant tant d'années, l'effroi dans le Nord, et le couvrirent de deuit: Trolle, que la soif du sang conduisait dans les combats, fut blessé à mort dans cette affaire, et termina le lendemain son odieuse vie.

Meyer, échappé de sa prison, s'agita de mille manières : il chargea un de ses agens do proposer à Henri VIII, roi d'Angleterre, la couronne de Suède, pourvu qu'il fournit aux frais de la guerre. Ebloui par une si brillante proposition, Henri fit une tentative, à

la vérité bien faible, puisqu'elle se réduisit à envoyer dans le Sund une flotte qui ne remporta aucune espèce d'avantage : il renonça alors à ses projets. Mais l'empereur CharlesQuint, insatiable de conquêtes, les adopta. Cependant les guerres de religion qui désolaient l'Allemagne, l'empêchèrent de procurer aux vastes plans de Meyer tout le succès dont ils étaient susceptibles : dans l'un de ces plans entrait l'assassinat de Gustave. Le secret transpira chez l'étranger; Gustave fut averti par plusieurs princes d'Allemagne de se tenir sur ses gardes; mais malgré la précaution qu'il prit, peu s'en fallut qu'il ne fût la victime de cet odieux complot : heureusement pour lui, les conjurés se trahirent dans un repas où ils s'enivrèrent. Réveillé au milieu de la nuit, le roi n'eut que le tems de prendre les moyens les plus prompts et les plus efficaces pour échapper au danger qui le menaçait: on résolut alors de tout tenter pour se rendre maître d'un monstre qui méditait et tentait toujours de nouveaux crimes le château de Warberg fut attaqué avec des forces considérables, et ne tarda pas à être pris. Meyer, à qui la fuite était impossible, se rendit à discrétion: il fut chargé

:

« VorigeDoorgaan »