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aussitôt sur les chantiers; de nombreuses patrouilles rassurèrent les routes, qui furent réparées et rendues praticables entre les différentes villes; enfin on arrêta que, toutes les fois que le roi voyagerait, il serait accompagné de deux sénateurs spécialement chargés de faire exécuter ses ordres.

L'assemblée couronna cette séance remarquable par une délibération à laquelle le roi fut extrêmement sensible: elle confirma, d'une manière solemnelle, la décision déjà prise à Erebro, qui donnait à perpétuité à la famille des Wasa l'hérédité du trône de Suède le fils aîné de Gustave, Érik, âgé alors de onze ans, fut proclamé pour son

successeur.

L'assemblée ayant terminé ses travaux, on s'occupa de mettre à exécution les délibérations qu'elle avait prises: on posa les fondemens du château de Wadstena, et celui de Cronenbourg fut entouré d'une forte muraille. Gustave fit augmenter les fortifications de la ville d'Upsal, fermer avec des blocs de pierre et des pieux un passage dangereux qui se trouvait près de Stockholm, et construire à Wachsholm un grand corps-degarde,

, pour y placer un poste avancé qui

pût veiller à la sûreté de la capitale. Il profita aussi du calme général qui régnait dans le royaume pour faire plusieurs réglemens relatifs aux écoles publiques, aux arts mécaniques, à la police, etc., etc. II invita les négocians à ne point borner leur commerce à la mer Baltique, et à lui donner plus d'extension, en construisant de plus grands vaisseaux capables de cingler vers la Hollande, la Belgique, l'Angleterre, la France et l'Espagne. Il fonda dans la Finlande la ville d'Helsingford, et la destina à être l'entrepôt du commerce étranger : elle fut bientôt peuplée par plusieurs habitans de Raumo, Ulfsby, Eckenæs et Borgo, qui s'empressèrent de s'y établir. Il accorda la liberté de la pêche dans toute la mer du Nord, sous la condition de verser dans le trésor public le quinzième du produit. Il défendit expressément aux ecclésiastiques, ainsi qu'aux paysans, de s'occuper de commerce, et renouvela les ordonnances qu'il avait précédemment faites concernant le luxe. Enfin, pour faire voir à toute l'Europe qu'il était aussi le chef suprême de l'église suédoise, il fut le premier qui ordonna dans ce royaume des prières générales, afin d'ob

tenir du ciel des récoltes abondantes, et la guérison des maladies épidémiques qui régnaient alors.

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Charles-Quint s'étant aperçu que son inimitié pour le roi de Danemarck n'était nullement préjudiciable à ce monarque, mais que le commerce des Belges en souffrait considérablement, consentit enfin à entrer avec lui en négociation. Le traité fut conclu à Spire. On engagea Gustave à y accéder, et on lui donna un délai de six mois pour se décider. Un des articles de ce traité concernait Christiern auquel on promit un traitement plus doux, et la permission de jouir du plaisir de la chasse. Le roi de Danemarck agit dans cette occasion comme son père, en abusant de sa puissance, et en ne gardant aucun ménagement avec Gustave: certainement il n'avait pas le droit de disposer seul du sort de Christiern, puisque la captivité de ce prince avait été ordonnée par les différentes cours du Nord, dont la sûreté reposait sur cette mesure politique. Gustave fut donc très-mécontent de ce manque d'égards, et resta long-tems indécis s'il accéderait au traité de Spire: il sentait bien que son alliance avec un des plus grands

ennemis du luthéranisme affaiblirait les défenseurs armés de cette doctrine, indisposerait les princes de la ligue de Smalkalde, ainsi que le roi de France, qui avait si gé néreusement répondu à ses offres d'amitié. Malgré ces considérations, il céda au desir de prouver à son peuple les soins qu'il prenait d'assurer sa tranquillité au-dehors, et envoya un chargé de pouvoirs, nommé Holgesson, à l'empereur pour lui proposer les moyens d'établir la bonne harmonie entre les deux états. Mais les calomnies de Heichstedt, seigneur allemand, qui jouissait d'une grande considération à la cour de l'empereur empêchèrent, pour l'instant, les négociations d'avoir leur effet. Les Suédois fu gitifs répandus en Allemagne, les haines de religion causées par les progrès de la réformation, le peu de communication qu'il y avait alors entre les cours, tout concourait à faciliter aux ennemis de Gustave les occasions de le peindre comme un tyran. Afin de combattre ces bruits injurieux, ce monarque fit imprimer en langues suédoise et allemande l'histoire de Christiern et celle de son avènement au trône. Mais il fallut encore bien du tems avant qu'il pût effacer

les impressions défavorables données contre lui, et ce ne fut qu'en 1551 que lempereur consentit à ce qu'il accédât au traité de Spire.

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Quoique le principal prétendant au trône de Suède, le comte palatin Frédérik, qui était devenu électeur, ne regardât plus qu'avec indifférence les couronnes du Nord on n'en fit pas moins plusieurs tentatives pour troubler la tranquillité de ce royaume: le duc de Mecklenbourg, excité par les Suédois mécontens, et les parens de Christiern, s'agitèrent de mille manières. Le duc, à force d'intrigues, parvint à faire entrer dans son parti plusieurs princes, et même les chevaliers de Saint-Jean de Rhodes. Il rassembla quelques troupes; mais les villes de Lubeck et de Rostock lui ayant refusé des vaisseaux, il fut obligé de renoncer à ses projets. L'empereur, secondé par plusieurs princes

à

allemands, s'intéressa si vivement pour Christiern auprès de la cour de Danemarck que Christian résolut de faire un voyage Sonderbourg. Le plaisir de voir à ses pieds un monarque, dont le front avait été orné d'une triple couronne, influa bien plus sur cette résolution que le desir de satisfaire

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