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qu'elle éprouvait de la résistance, les parens forcèrent cette infortunée d'entrer dans un couvent et d'y prononcer des voeux. Le jeune homme trouva le moyen de l'enlever de cette horrible prison, et, étant enfin parvenu à vaincre ses scrupules, il devint son époux.

L'évêque de Linkoping, enchanté de pouvoir saisir l'occasion de déployer la force de la puissance ecclésiastique, fit chercher partout ces deux époux. Ses recherches ayant été infructueuses, il prononça leur bannissement à perpétuité, et défendit à tous fidèles de communiquer avec ces profanateurs, qu'il déclara impies et hors de fa loi.

Ces malheureux vinrent à Stockholm, se jetèrent aux pieds du roi, et implorèrent son appui. Gustave les reçut avec bonté, leur promit sa protection, leva le bannissement, et ratifia leur mariage.

Le roi, sans perdre de tems, fit prendre une note exacte des revenus non-seulement des couvens encore existans, mais de toutes les églises en général, et ordonna qu'on en surveillât l'administration. Il fut défendu de nommer à l'avenir à aucun prieuré, ni à aucun Tome II.

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bénéfice sans son consentement. Il ôta aussi

aux évêques le droit de juger les procès entre ecclésiastiques, et reprit d'une main assurée la balance de la justice.

FIN DU LIVRE SEPTIÈME.

ARGUMENT.

Assemblée extraordinaire des états à Westeræs. Derniers efforts de résistance du clergé catholique. Scènes sérieuses de différens genres arrivées dans l'assemblée des états. Discours du roi, et son abdication. Triomphe de ses Délibérations. Déclarations des bourgeois

ennemis.

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et des paysans. putés à Gustave, pour l'engager à changer de résolution. Réponse négative de ce prince. Troubles et confusion. Heureux succès d'une nouvelle tentative. Décision

Décision des états. Envoi de dé

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importante de l'assemblée des états. Destruction légale

de la puissance du clergé. Manifeste du conseil d'état.

Voyage de Gustave pour l'exécution des décrets du sénat. Fureurs de l'évêque de Linkoping, et sa fuite Mauvais succès d'une visite de ce

hors du royaume.

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prélat fugitif au roi de Pologne, Sigismond, pour l'engager à prendre les armes contre la Suède.

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Démarches

Inquiétudes de

de Christiern pour obtenir des secours.
Frédérik. Sa conduite amicale envers la Suède.`-

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sures audacieuses de Jons pour propager la révolte. Marche du roi contre les Dalécarliens. Fin de la sédition. Fuite de Joens à Rostock. Son procès et son exécution.

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La majorité de la nation parut très-satisfaite de voir la puissance des évêques abattue; et Gustave, pour mettre fin à un combat qui n'avait déjà duré que trop longtems, assembla extraordinairement les états

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à Westeræs. Le clergé, qui savait bien que le roi ne cherchait que l'occasion de le perdre tout à fait, fut frappé d'effroi à cette nouvelle, et resta long-tems incertain s'il assisterait à cette assemblée. Il décida enfin de s'y rendre en grand nombre, afin de pouvoir y balancer le parti de Gustave, qui, de son côté, avait pris les moyens de le rendre redoutable. Tous les ordres de la magistrature, les seigneurs des différentes provinces, les personnes attachées à la cour, les généraux et les premiers officiers de l'armée, offraient une masse imposante avec laquelle il était difficile de lutter. Le roi avait fait, en outre, inviter secrètement plusieurs officiers particuliers de se rendre à Westeræs, afin d'insister auprès des états sur le paiement de l'arriéré de leur solde.

Malgré les noirs présages qu'offroit aux évêques une assemblée ainsi composée, ils étaient bien loin de s'attendre à l'humiliation que Gustave leur préparait. Dans un grand repas que ce monarque donna aux quatre ordres du royaume, les évêques voulurent occuper les places d'honneur, droit qu'ils n'avaient pas même voulu céder aux administrateurs ; mais le roi fit placer auprès de lui les sénateurs

et les premiers seigneurs du royaume; les évêques et les autres membres du clergé furent renvoyés parmi la petite noblesse, les bourgeois et les paysans. Plusieurs raisons engageaient Gustave à se conduire ainsi : il voulait humilier les évêques, montrer clairement au peuple que leur règne était passé, et flattant en même tems l'amour-propre de la noblesse, la mettre en opposition avec le clergé, pour profiter ensuite de leur mésintelligence. On connaissait peu alors ce qu'on appelle aujourd'hui le bon ton de la société c'est-à-dire, cet art de dissimuler, et de dire souvent tout l'opposé de ce que l'on pense. D'après cela, on ne doit pas être étonné que cette offense faite au clergé n'ait été, pendant tout le repas, le sujet de la conversation: il s'éleva entre les convives des querelles violentes, dans lesquelles le roi lui-même se mêla, et prit le prétexte de faire aux évêques les remontrances les plus sévères et les plus dures.

Blessés jusqu'au vif dans l'endroit le plus sensible, les prélats dévorèrent leur colère, et gardèrent le plus morne silence. Mais le lendemain ils s'assemblèrent avant l'ouverture des états dans l'église cathédrale, et,

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