Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

fut appelé en Russie vers 1770; nommé directeur du collége allemand de Saint-Pétersbourg, il étudia la topographie, l'histoire sanglante et barbare, et la littérature informe de ce vaste pays, où il mourut en 1806. Ses principaux ouvrages sont: 1° Histoire de la Nation suédoise, Leipsick, 1767. Cette histoire se fait plutôt remarquer par l'exactitude des faits que par la mise en ordre des matériaux et la nouveauté des vues de l'auteur; 2o Abrégé de la Géographie de l'empire russe, Pétersbourg, 1773; 3° Recueil des mémoires sur Pierre Jer, Riga, 1785;4 Bibliothèque russe, 11 vol., 1777 à 1788. C'est le seul livre où l'on puisse trouver des renseignemens précis sur la langue des Russes, sur leurs poètes, et sur le peu d'institutions littéraires qu'ils avaient alors. En général, les ouvrages de Bacmeister sont moins connus que ceux de Pallas, de Georgi, de Muller, etc.; mais ils donnent sur la Russie des renseignemens assez importans pour que les personnes qui écrivent sur cet empire citent Bacmeister comme une autorité. Membre de l'académie de Saint-Pétersbourg, et décoré de l'ordre de Saint-Wladimir, il a joui, pendant sa vie, de beaucoup de considération.

BACO (N.), auteur anglais, l'un de ces littérateurs sans originalité, de ces poètes sans couleur, que le talent d'écrire avec pureté ne sauve pas de l'oubli. Il a fait des Fables médiocres, et des Réflexions morales, qui ne présentent aucun aperçu nouveau. Il est l'auteur de l'inscription gravée sur le tombeau de Chatam. Baco,

né à Manchester vers 1720, est mort à Londres en 1799.

BACO DE LA CHAPELLE (N.), se montre au second rang parmi ces hommes qui, dans la révolution, ont payé de leur repos une certaine célébrité. Il échappa, comme par miracle, aux dangers qui l'entouraient, et que la fermeté de son caractère devait encore multiplier. Procureur du roi à Nantes, il fut député par cette sénéchaussée aux états-généraux, en 1789, travailla long-temps dans les comités, et ne parut à la tribune que le 13 novembre 1790, jour de l'émeute causée par le duel de MM. de Lameth et de Castries, et où l'on vit un chanoine de Péronne se présenter armé de deux pistolets, au milieu des législateurs : c'était l'abbé Maury. Baco s'éleva contre cette violence de la part d'un ecclésiastique, et il le dénonça comme le moteur des troubles. Nommé, en 1792, maire de Nantes, il contribua à préserver la ville de l'invasion des Vendéens, et se prononça ensuite contre les événemens du 31 mai. Accusé par Fayau, de fédéralisme, il vint à Paris, se défendit avec beaucoup de violence, et finit par donner à son accusateur un démenti formel, dont l'expression injurieuse fut le motif ou le prétexte d'une punition sévère. Baco, envoyé à l'Abbaye, y jouit quelque temps d'une assez grande liberté; mais Thuriot s'en étant plaint à la convention, elle lui fut ôtée. Le Gendre, et Carrier, d'exécrable mémoire, l'accusèrent pour le même fait aux Jacobins. Cependant il échappa : le 9 thermidor le rendit à la liberté.

Envoyé par le directoire aux îles de France et de la Réunion, en qualité de commissaire du gouvernement, il y trouva des autorités indépendantes, qui refusèrent de le reconnaître, et qui le déportèrent aux Manilles. Un débat s'éleva entre l'assemblée coloniale et l'agent du directoire. Mais le tribunal était trop éloigné, et le pouvoir de l'agent était trop faible. On s'occupa, pour la forde cette affaire difficile à régler on ne décida rien. Baco, à son retour, dirigea l'Opéra pendant quelque temps; chargé ensuite d'une mission à la Guadeloupe, il s'en acquitta sans obstacle, et mourut à la Basse-Terre, en 1801.

me,

[blocks in formation]

pays. Il avait de la facilité dans le travail, et savait donner aux sujets qu'il traitait, une expression piquante et toujours neuve, qui formait le caractère pariculier de son talent. Mais il ne s'était pas assez pénétré des grands modèles. Quand il employait l'allégorie, il tombait dans l'obscurité; ses groupes offraient de la confusion et de l'incohérence; ses draperies contournées, présentaient des ondulations bizarres, sans simplicité et sans grâce. Ses meilleures compositions furent des figures isolées : Mars armé ; la grande-Bretagne lancant la foudre; un Orphelin abandonné; la Paix. Les statues des personnages modernes, dont l'exécution lui fut confiée, ont essuyé de nombreuses critiques. On lui a reproché l'emploi ridicule des costumes modernes ; et il faut avouer que son Henri VI en fraise, son Blackstone en perruque, et son Johnson en bas de soie, font un effet bizarre; mais ne voyonsnous pas les mêmes inconvenances déparer plusieurs monumens de Paris. Le mausolée de lord Chatam, à Westminster, a le grand défaut d'être une énigme compliquée; ceux d'Halifax et de Pearson, plus simples, sont plus estimés. Mais on doit rendre à Bacon lajustice de dire qu'il a travaillé d'après les idées de Sheridan; et cet homme d'esprit est seul coupable de l'inintelligible prétention des divers sujets traités par l'artiste. Le monument d'Elisa Draper, mieux inspiré, est digne de celle dont le sort fut d'être aimée de trois hommes de génie; de recevoir de Sterne les lettres les

plus tendres, d'être pleurée par Raynal, et célébrée par Diderot. Né en 1740, à Southwark, qui alors était un bourg voisin de Londres, et qui aujourd'hui en fait partie, John Bacon fut d'abord peintre sur porcelaine; il apprit à modeler, s'essaya en sculpture, et obtint, en 1766, le prix de la société d'encouragement. Il mérita encore, en 1768, le prix de l'académie royale. Sa réputation alla toujours en croissant : il remporta successivement neuf autres prix. On lui doit deux inventions utiles les statues de marbre artificiel, et l'instrument destiné à transporter sur le marbre les formes du modèle, et suivant l'expression consacrée parmi les artistes, à faire les points. John Bacon, mort en 1799, était instruit; il a laissé des essais estimés, et quelques poésies, médiocres il est vrai, mais qui annoncent du goût. Ce sculpteur appartenait à cette secte d'enthousiastes, qui fait tous les jours de nouveaux progrès en Angleterre, les Methodistes. Sa vie, écrite par Richard Cécil, méthodiste comme lui, est peu intéressante quoique exacte.

BACON DE LA CHEVALERIE, envoyé en mission à SaintDomingue par la société des Amis des noirs, séant à l'hôtel de Massiac, et dont il était président, fut accusé, par Mirbeck, d'avoir entravé les mesures des commissaires du roi, et causé les malheurs de la colonie. Il n'avait fait que soutenir les intérêts de l'humanité : l'esprit public le protégea. Il vécut depuis tranquille et ignoré. BACON-TACON (PIERRE-JEANJACQUES), né à Oyonnaz en Bugey

(département de l'Ain) le 18 juillet 1738. Ayant fait un voyage en Russie, il eut part aux bienfaits que l'impératrice Catherine II accordait aux gens de lettres étrangers qui avaient l'honneur de lui être présentés, ou sur lesquels on appelait sa munificence. M. Bacon-Tacon demeura plusieurs années à Saint-Pétersbourg, et vint à Paris au commencement de la révolution. Son séjour dans sa patrie s'annonça sous de tristes et honteux auspices. D'abord accusé de falsification d'assignats, il fut ensuite convaincu d'avoir escroqué de l'argent en matière de conscription, et condamné à 600 francs d'amende et à trois mois de prison. Son temps expiré, le directoire exécutif le chargea en l'an 5 (1796) de remplir dans le département du Rhône une de ces missions secrètes, qui appellent le mépris sur celui qui les ассерte, mais qui en même temps exigent de la part de cet individu de l'intelligence, de l'adresse, et un front d'airain : M. Bacon s'acquitta bien de sa mission, et fut à son retour à Paris attaché à la police secrète jusqu'au 18 brumaire, que le gouvernement consulaire mit fin à ses services, et lui ordonna en l'an 9 (1801) de s'éloigner de la capitale, où il ne reparut qu'en 1815. M. Bacon-Tacon a publié divers ouvrages: Son Manuel du jeune officier, 1782, a été réimprimé plusieurs fois. On connaît aussi de lui un Manuel militaire, 1789; plusieurs ouvrages sur l'équitation, sur les assignats, sur les circonstances; une Histoire numismatique ancienne et moderne, publiée à l'occasion de l'émis

sion des assignats; une Opinion sur le traité de Campo-Formio, 1798; des Recherches sur les antiquités celtiques, où M. BaconTacon rapporte tout au Bugey, pays où il est né (il y a deux édi tions de ce livre), et quelques écrits anonymes. Ce qu'il a publié de mieux écrit, est, sans aucun doute, un ouvrage sur les mœurs, 3 vol. in-8°. Malheureusement cet ouvrage, qui porte le nom de Bacon-Tacon, appartient à l'avocat-général Servan, et n'est qu'une réimpression frauduleuse: c'est peut-être pousser un peu loin la piraterie littéraire.

BACOT (CLAUDE-RÉNÉ), fils d'un commerçant de Tours, est né dans cette ville, vers 1780. Il reçut une bonne éducation, et voyagea en Allemagne et en Italie pour y étudier les mœurs, les usages et les arts. A son retour en France, il fut nommé auditeur au conseil-d'état, puis sous-préfet à Tours. A l'époque de la restauration, il continua d'exercer ces fonctions; mais, en mars 1815, quand Napoléon revint de l'île d'Elbe, M. Bacot, prétextant une maladie, obtint un congé pour aller prendre les eaux, et se rendit secrètement à Paris. Cette maladie se trouvant parfaitement guérie à la rentrée du roi, M. Bacot fut nommé préfet de Loir-et-Cher. Bientôt après, au mois d'août de la même année, les électeurs d'Indre-et-Loire le députèrent à cette chambre de 1815, qui s'est rendue si malheureusement célèbre; il y vota constamment, avec la majorité, toutes les mesures anti-libérales. On a remarqué néanmoins qu'il avait eu la prudence de

ne jamais monterà la tribune pour porter la parole. En janvier suivant, il a été nommé préfet d'Indre-et-Loire, et trois mois après, en mai 1816, le roi a signé son contrat de mariage, et l'a fait en même temps baron.

BACOT (CESAR), frère puîné du précédent, remplissait depuis long-temps les fonctions de major dans la garde impériale, à l'époque de la restauration. Il perdit alors son emploi, et devint, après le retour de Napoléon, commandant des côtes maritimes de Dieppe et d'Abbeville. Lorsque le duc de Castries voulut s'enfermer dans la place de Dieppe pour la conserver au roi, M. Bacot, qui, en prenant le commandement des côtes, avait répondu de toutes les places, ne crut pas devoir y consentir. Le 17 avril 1815, à l'installation du sous-préfet de Dieppe, le major Bacot, chargé de complimenter ce fonctionnaire public, au nom des autorités civiles et militaires, demanda, aussi en leur nom, que le drapeau tricolore fut rétabli sur la tour de SaintJacques; ce qui s'exécuta aussitôt. Après la rentée du roi, M. Bacot n'a plus été employé. BADEN-ZOEHRINGEN (CHARLES-LOUIS-FRÉDÉRIC, DE BADE), né le 8 juin 1786, à Carlsruhe. En avril 1806, il se maria à Stéphanie-Louise-Adrienne Tascher de la Pagerie, fille adoptive de Napoléon,et cousine de l'impératrice Joséphine. Quelques mois après son mariage, il quitta sa femme pour suivre, à la tête des troupes badoises, l'empereur Napoléon, dans la campagne de Prusse. Il se battit à léna, fit la cam

GRAND-DUC

pagne de Pologne, et servit au siége de Dantzick, où il perdit beaucoup de monde. Son grand-père, Charles-Frédéric, devenu grandduc par l'acte de la confédération du Rhin du 12 juillet 1806, le nomma général d'infanterie, et chancelier de l'ordre du mérite militaire. Après la paix de Tilsitt, il se rendit à Paris pour y assister aux fêtes brillantes qui eurent lieu au 15 août, et ensuite au mariage de Jérôme Bonaparte avec la princesse Frédérique - Catherine fille du roi de Wurtemberg. Peu de temps après la campagne d'Autriche de 1809, la mort de son aïeul le rendit grand-duc de Bade. Il résolut alors de ne plus quitter ses états, et confia le commandement de ses troupes à son oncle, le comte de Hochberg. Celui-ci fit la campagne de Russie avec le corps auxiliaire badois, qui éprouva, ainsi que toute l'armée, des pertes considérables; mais le grand-duc voyant que la fortune abandonnait Napoléon, fit avec les puissances étrangères un traité secret, par lequel il s'assurait la possession des pays que l'alliance et la protection de la France avaient fait acquérir au grand-duché de Bade. Il réunit alors ses troupes à l'armée commandée par le prince de Schwarzenberg, et publia en même temps une proclamation dans laquelle il annongait que le bonheur de son peuple ayant toujours été le but auquel il tendait, l'espérance que la paix, en maintenant l'intégrité de ses états, viendrait mettre un terme à ses maux, l'avait engagé à remplir avec exactitude les obligations contractées envers la France; que

les victoires remportées par les armées alliées sur cette puissance, l'avaient d'abord porté pour le bien-être de ses états, à solliciter une neutralité qui lui avait été refusée; qu'il se trouvait, en conséquence, contraint de réunir ses efforts à ceux des puissances alliées; que le voisinage de la France exigeait de ses sujets de plus grands sacrifices que de ceux des autres nations; qu'enfin, ils devaient faire tout leur possible, pour parvenir à une paix générale, qui rendrait à ses états une prospérité dont ils étaient depuis longtemps privés. Il alla, en 1814, au congrès de Vienne pour y faire confirmer les nouveaux titres de possession qu'il avait acquis, et obtint, en indemnité des cessions qu'il fit à la Bavière et au Wurtemberg, le pays de DeuxPonts, quelques autres districts situés sur la rive gauche du Rhin, plusieurs autres dans le pays de Darmstadt, les droits régaliens sur Mayence, et une population de 326,000 habitans. Lorsqu'en 1815 Napoléon rentra en France, le grand-duc consentit à tous les traités de la coalition, et en fit un particulier avec l'Angleterre, pour l'entretien de 16,000 hommes. Ces troupes ne pénétrérent en France que dans le mois de juillet, mais elles eurent le temps de dévaster le territoire : ce fut toute leur campagne. Après la bataille de Waterloo, lord Wellington, sans doute d'après le protocole de la coalition, reçut du grand-duc de Bade le grand-corcon de l'ordre de la Fidélité, avec une boîte ornée de son portrait, et enrichie de diamans. Le 29.

« VorigeDoorgaan »