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puté à la convention nationale. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la mort, et pour l'exécution dans les vingt-quatre heures. Après l'établissement du gouvernement directorial, il fut d'abord commissaire près de l'administration de son département; ensuite il entra, en l'an 6, au conseil des cinq-cents. La révolution du 18 brumaire l'éloigna de la carrière politique, où il ne reparut qu'un moment, en 1815, comme député à la chambre des représentans. Il a été frappé par l'ordonnance du 24 juillet de cette année. BEAUGEARD-FERRÉOL(N.), rédacteur d'un journal à Marseille, pendant la révolution, était déjà connu par quelques productions littéraires. Il se fit remarquer par la modération de ses principes; mais il ne put se soustraire à la haine des partis qui se succédaient tour à tour. En vain il avait échappé aux vengeances de la terreur, les proscriptions directoriales l'atteignirent, en le comprenant dans la classe des journalistes accusés de provoquer le retour à la royauté. Condamné à la déportation, ainsi que ses co-accusés, à la suite du 18 fructidor an 5 (4 septembre 1797), il parvint à s'échapper; mais il fut arrêté à Bordeaux, conduit huit mois après à bord d'une frégate, et déposé sur les plages de l'Amérique, où sans doute il est

mort.

BEAUHARNAIS (FRANÇOIS, MARQUIS DE), chef de cette famille à l'époque de la révolution, est né à La Rochelle, le 12 août 1756. En 1789, la noblesse de Paris extra muros le nomma dé

puté suppléant aux états-géné raux. Il ne siégea parmi les membres de ce corps que lorsqu'ils se furent constitués en assemblée nationale. Il vota constamment avec le côté droit, et signa la protestation des 12 et 15 septembre 1791, contre les changemens décrétés par cette assemblée. Le vicomte Alexandre, son frère, premier mari de l'impératrice JOSEPHINE, également député à l'assemblée constituante 2 mais siégeant au côté gauche, ayant demandé que le commandement des armées fût enlevé au roi, le marquis combattit avec énergie cette motion et tous les amendemens qu'elle fit naître, en disant : « Il n'y a point d'a>> mendement avec l'honneur; »> ce qui le fit surnommer le féal Beauharnais sans amendement. La session de l'assemblée étant terminée, le marquis de Beauharnais adressa un compte rendu à ses commettans, et le fit imprimer. En 1792, la cour le chargea, avec le marquis de Briges, le comte d'Hervilly et le baron de Vioménil, de diriger une nouvelle évasion de la famille royale; mais le baron de Chambon, qui l'accompagnait, fut arrêté, et l'entreprise ne put s'effectuer. Le marquis de Beauharnais fit alors partie de l'armée de Condé, où il devint major-général. Lorsque, à la fin de 1792, la convention nationale décréta que Louis XVI serait jugé par elle, le marquis de Beauharnais adressa au président de cette assemblée, une lettre qui fut rendue publique, dans laquelle, en remontrant l'illégalité de la procédure qu'elle

allait entreprendre, il s'offrait pour être un des défenseurs du inonarque. Depuis cette époque jusqu'à celle du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), on le perd de vue. La révolution opérée ce jour-là ayant porté à la tête du gouvernement, en qualité de preinier consul, le général Bonaparte, le marquis de Beauharnais chargea JOSEPHINE, sa belle-sœur, que le général avait épousée, de lui remettre une lettre par laquelle il l'invitait, au nom de la seule gloire qu'il eût à acquérir, à rendre le sceptre à la maison de Bourbon. Cette proposition ne fut point accueillie. JOSEPHINE, devenue impératrice, maria sa nièce, fille du marquis, à M. de Lavalette (voyez LAVALETTE), aide-de-camp de Napoléon, et obtint le rappel du marquis lui-même. L'empereur ne tarda pas à employer le marquis de Beauharnais. Il le nomma d'abord ambassadeur en Etrurie, puis en Espagne. Cette dernière mission offrit des difficultés que ce ministre n'eut pas l'adresse ou peut-être l'intention de lever. Il se ligua avec l'infant (aujourd'hui Ferdinand VII), contre don Manuel Godoï, prince de la Paix, et tomba ainsi dans la disgrâce de Napoléon, qui le rappela et l'exila en Sologne, où il avait des terres. Le marquis de Beauharnais est revenu à Paris après la restauration. S'il faut en croire la Biographie des frères Michaud, le marquis de Beauharnais serait rentré en France, et n'aurait pris du service auprès de Napoléon que pour le trahir. Nous doutons que ce gentilhomme soit du nombre de ceux qui

avoueraient une pareille intention, et s'en feraient un nouveau titre de noblesse.

BEAUHARNAIS (ALEXANDRE, VICOMTE DE), frère puîné du précédent, naquit, en 1760, dans l'île de la Martinique, la principale des Antilles françaises. Quelques années avant la révolution, il é tait major en second d'un régiment d'infanterie, quand il se maria avec M Tascher de la Pagerie, qui depuis épousa Napoléon Bonaparte, et devint impératrice (voyez JOSEPHINE). Après avoir combattu honorablement, sous le maréchal de Rochambeau, pour l'indépendance des États-Unis d'Amérique, le vicomte de Beauharnais revint en France, et s'acquit bientôt une grande réputation à la cour et dans les meilleures sociétés de Paris, tant par son esprit et sa bravoure, que par les talens agréables dans lesquels il excellait. Mais plus philosophe que courtisan, ce fut avec un vif enthousiasme qu'il vit luire sur sa patrie l'aurore de la liberté, qu'il avait déjà vue éclairer l'Amérique septentrionale. Appelé, en 1789, aux états-généraux, par la noblesse de Blois, il fut un des premiers de cet ordre qui votèrent avec le tiers-état. Dans la mémorable séance nocturne du 4 août, il fit prononcer l'abolition des priviléges, l'égalité des peines pour tous les citoyens, et leur admission à tous les emplois. Après avoir été secrétaire de l'assemblée constituante, il devint membre du comité militaire, et fit divers rapports remarquables, soit pour organiser les gardes nationales, soit pour maintenir la discipline

dans l'armée, soit enfin pour garantir l'état de toute usurpation, militaire. Il s'éleva aussi avec énergie contre la prérogative royale de commander les armées et de faire la paix et la guerre. Le 29 avril 1791, il fit décréter que les militaires pourraient, hors les jours de leur service, fréquenter les sociétés populaires. Partisan enthousiaste de la liberté, le vicomte de Beauharnais, dit Mercier dans son dernier Tableau de Paris, travailla avec zèle aux préparatifs de la fête de la fédération, qui fut célébrée au Champde-Mars, le 14 juillet 1790: on le vit attelé à la même charrette que l'abbé Sieyes. Ami sincère de son pays, plusieurs fois il avait dit aux nobles: «Voici le moment >> de vous montrer; vous n'avez >> encore rien fait pour le peuple, >>il a beaucoup à se plaindre. Si >> vous n'y prenez garde, les sa>>bres se tourneront contre nous, >> et nous perdrons Louis XVI. » Lors de l'évasion du roi, le 21 juin 1791, le vicomte de Beauharnais présidait l'assemblée nationale; c'est avec une fermeté vraiment antique, qu'il annonça aux législateurs étonnés cette inquiétante nouvelle. « Messieurs, » leur dit-il en ouvrant la séance, » le roi est parti cette nuit, pas>>sons à l'ordre du jour. » La dignité et la présence d'esprit dont il fit preuve en des circonstances aussi critiques, furent admirées de ses ennemis eux-mêmes, et le firent nommer président pour la seconde fois, le 31 juillet suivant. Après la session, il se rendit à l'armée du Nord, avec le grade d'adjudant-général; et dans la dé

route de Mons, qui eut lieu le 29 avril 1792, il mérita les éloges du général en chef Biron. Au commencement du mois d'août, le général Custines désigna le vicomte de Beauharnais pour commander le camp de Soissons. Après la journée du 10 août, Beauharnais continua de servir sa patrie; et les commissaires de l'assemblée législative auprès des armées, annoncèrent qu'il était du nombre des généraux restés fidèles à l'honneur et à leur pays. Deux mois plus tard, il adressa une proclamation patriotique à l'armée du Rhin. Au mois de décembre suivant, sa conduite obtint des éloges du général Custines et du ministre de la guerre Pache. Le 29 mai 1793, il fut proclamé général en chef de l'armée du Rhin, et bientôt après nommé ministre de la guerre; mais il refusa ce dernier poste. C'était le temps où les nobles étaient bannis des emplois militaires. Cet illustre citoyen donna sa démission, que les conventionnels en mission refusèrent d'abord, et qu'ils acceptèrent, le 21 août, en lui enjoignant de se retirer à vingt lieues des frontières. Après avoir remis le commandement au général Landremont, il se fixa près de la FertéImbaut (département de Loir-etCher), dans la terre de Beauharnais, qui avait été érigée en marquisat pour son père. Avant sa démission, Alexandre Beauharnais fut l'objet de quelques dénonciations qui l'engagèrent à publier des Observations contre la proscription des nobles. A peine fut-il dans sa retraite, que des nouvelles dénonciations viurent l'y as

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