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Paris, 1751, in-4°; 2° Essai sur les apparitions, traduit de l'allemand de Meyer. On trouve ce traité dans le Recueil de dissertations sur les apparitions, que l'abbé Lenglet Dufresnoy donna à Paris en 1751; 3° Lettre sur l'origine de l'imprimerie, Strasbourg (Paris), 1761, in-8°. L'auteur y réfute les Observations critiques de Fournier jeune, relatives aux Vindicia typographica de Schoepflin. Mais l'histoire et la pratique de l'imprimerie n'étaient pas assez familières au défenseur de Schoepflin, ainsi que Fournier le démontra dans des Remarques qu'il publia, la même année, sur cette lettre; 4° Essai historique et critique sur les Atlantiques, Paris, 1762, in-8°. Cette dissertation a pour objet d'établir une identité assez vraisemblable entre les Atlantides de Platon et les Juifs de Moïse; 5° Dissertation philologique et critique sur le vau de Jephte, Strasbourg (Paris), 1765, in-8°. L'auteur y prétend que le juge-commandant des Hébreux n'immola point sa fille, comme on a pu le croire, d'après le texte même de la Bible; mais que cette vierge innocente, au lieu d'être livrée à un sacrifice san glant, fut consacrée au service des autels. Cette dissertation a été reproduite par l'éditeur du Dictionnaire abrégé de la Bible, M. l'abbé Sicard; 6o Oraison funèbre de Louis XV, prononcée à Paris, 1774, in-4°; 7° Sermon sur les devoirs des sujets envers leur souverain, composé en allemand, et traduit en français par l'auteur lui-même, Genève et Paris, 1775, in-4°; 8° Recherches

sur les maladies épizootiques, sur la manière de les traiter, etc., traduit du suédois en français, Paris, 1776, in-8°; 9° Recueil de cantiques, en allemand, Strasbourg, 1777, in-8°; 10° plusieurs Mémoires, insérés parmi ceux de l'académie des inscriptions et belles-lettres; 11° Enfin, Baër a laissé en manuscrit une bonne traduction française d'un livre allemand fort estimé, sur les Vérités de la religion, par l'abbé Jérusalem, président du consistoire à Munich. Cette traduction est jugée bien supérieure à une autre qui l'avait précédée long-temps auparavant. L'abbé Baër, qui s'était retiré à Strasbourg, vers 1784, y mourut le 23 avril 1 1797, dans la 78me année de son âge.

BAERT (CHARLES - ALEXANDREBARTHÉLEMY-FRANÇOIS DE); il parcourut l'Angleterre en 1787 et 1788, passa de là en Espagne, et revint, en 1789, à Saint-Omer, où il était né. Il s'occupait uniquement de littérature, lorsque la révolution vint l'arracher à ses paisibles travaux. La modération avec laquelle il en embrassa les principes le fit nommer, en 1791, député à l'assemblée législative. Fidèle à l'opinion qu'il avait manifestée, il se montra autant l'ennemi de l'anarchie que le partisan d'une sage liberté. Le 21 octobre, il proposa de faire constater la naissance et le décès des citoyens par des officiers civils, et d'établir la liberté des cultes. Le 20 avril 1792, il vota contre le décret qui déclarait la guerre au roi de Bohême et de Hongrie. Lors des événemens du 20 juin, il était auprès de la personne de

Louis XVI. Cherchantà rassurer ce
prince sur les craintes que lui ins-
pirait une multitude furieuse, il
essayait de lui persuader que l'as-
semblée maintiendrait ses droits :
Le monarque répondit à M. de
Baert, en lui montrant la populace
armée «Je le crois; mais vous,
>> qui avez voyagé, que pensez-
» vous que les étrangers diront de
>> nous ?» M. de Baert avait cons-
tamment voté avec la minorité; il
avait même essayé de rédiger un
journal intitulé l'Indicateur, dans
lequel il s'efforçait de faire préva-
loir les idées de modération qui
l'animaient. Après l'affaire du 10
août, ce député, inquiet de l'effer-
vescence qui allait toujours crois-
sant, et voulant s'y soustraire en
quittant momentanément sa pa-
trie, se retira à Saint-Omer, où il
ne resta que le temps nécessaire
pour les préparatifs de son voyage,
et s'embarqua pour l'Amérique.
Rentré en France après la révo-
lution du 18 brumaire, il publia
un ouvrage intitulé: Tableau de
la Grande-Bretagne, de l'Ir-
lande, et des possessions an-
glaises dans les quatre parties du
monde, 4 vol. in-8°, avec figu-
res et cartes, Paris, 1800. Cet
ouvrage, généralement estimé,
même des critiques anglais, prou-
ve les talens et les lumières de
l'auteur, et sa connaissance par-
faite des pays dont il parle. M. de
Bacrt a épousé la petite-fille de
M. de Malesherbes, Mue de Mont-
boissier. En août 1815, son mé-
rite et la sagesse de ses opinions
le firent nommer par le départe-
ment du Loiret, à la chambre des
députés, où, comme en 1791, il
se montra opposé à une majori-

té avide de priviléges et de vengeances.

BAFFA ou BAFFI, célèbre helléniste napolitain, s'était fait un nom par ses talens littéraires, et surtout par ses connaissances dans la littérature grecque. Lorsqu'en 1799, les troupes françaises pénétrèrent dans le royaume de Naples, leur présence donna lieu à une révolution, à la suite de laquelle on établitun nouveaugouvernement. Baffa, qui, par son caractère et par ses lumières, jouissait de l'estime générale, fut appelé à des fonctions publiques, qu'il ne dut pas refuser. L'estime qu'on lui portait causa sa perte. Le roi de Naples, qui s'était réfugié en Sicile, é

tant rentré cette année même dans sa capitale, que les Français venaient d'évacuer, Baffa, accusé d'avoir pris part à la révolution, fut traduit devant une commission royale, qui le condamna à mort. Les nombreuses réclamations que firent en sa faveur ses concitoyens les plus distingués, l'intérêt même que la société avait de conserver un homme de ce mérite, ne purent le soustraire à la rigueur de son sort. On ne voulut point considérer qu'il y a une grande différence entre prendre part à un complot qui amène la ruine du gouvernement établi, et prendre part à un nouvel ordre de choses, succédant au gouvernement qui déserte; que la fuite secrète et inopinée du roi, ayant laissé Naples dans l'anarchie, les citoyens avaient été obligés de chercher leur conservation dans une organisation nouvelle. La commission royale fut implacable, et ne se borna pas à sacrifier le seul Baffi.

Quiconque avait accepté des fonctions dans le gouvernement républicain fut condamné; et Naples, dans cette cruelle réaction, eut à pleurer la mort de ses plus illustres citoyens; tels que le célèbre Filangieri, père du général à qui le royaume de Naples doit en partie son heureuse révolution; tels que l'amiral Caraccioli, patriote aussi dévoué que militaire distingué, qui fut pendu aux vergues même du principal vaisseau de la flotte qu'il avait commandée; tels que l'habile et docte Cerillo, médecin, dont tous les intérêts de l'humanité sollicitaient la grâce, qu'à la vérité il dédaigna de demander. Les Napolitains parlent toujours du famoso novanta nove, ce qui veut dire, pour eux, l'exécrable époque de 1799.

BAGDELONE, général de division. Il s'empara, le 4 avril 1793, de 20 bouches à feu dans les postes inexpugnables du mont Valsain, du mont Saint-Bernard et de la Tuile, étant alors employé à l'armée des Alpes. Le 20 juin, il se distingua de nouveau par la prise du petit Saint-Bernard. Il mourut en juin 1795 (prairial a. 3), par suite des fatigues de la guerre. La carrière de l'honneur n'avait pas été, pour ce général, celle de la fortune; il laissa sa veuve dans le plus grand besoin. Elle n'échappa à la misère qu'en obtenant une pension qu'elle dut à la protection du député Dupont, en 1799.

BAGE (ROBERT), écrivain anglais, a composé des romans, et a mérité dans ce genre de littérature une certaine réputation. Né, en 1728, à Darley, village

du comté de Derby, en Angleterre, il remplaça son père qui dirigeait une papeterie. Mais bientôt, cette profession lui inspirant de la répugnance, il fit quelques romans, et, séduit par leur succès, continua de cultiver ce genre facile pour la médiocrité, difficile pour les imitateurs heureux des Edgeworth et des Richardson. Bage, sans se placer au premier rang des romanciers d'un pays où l'illusion, bannie de la vie ordinaire, se réfugie avec tant de succès dans les créations de l'esprit, sut répandre dans ses ouvrages de l'intérêt, par la vérité des caractères, par la peinture délicate des mœurs, et se faire pardonner ainsi un style sans grâce, sans originalité, et quelquefois cans naturel. La plupart de ses romans ont été traduits en français. On distingue parmi ces productions, l'Homme tel qu'il est; l'Homme tel qu'il n'est pas; James Wallace; le mont Hennet; mais surtout Barham Downs, où l'on trouve une sensibilité vive et un art assez remarquable dans le développement des passions. Bage est mort en 1801.

EAGET (J.), né en 1743, à Romagne, département de la HauteGaronne, entré au service dans la cavalerie, en 1759, fit avec distinction les campagnes de cette époque en Allemagne. Il était capitaine, lorsque la révolution éclata. En 1792, il devint successivement chef d'escadron de carabiniers, et chef de brigade dans la même arme. Il fut blessé à la bataille d'Arlon, en 1793, dans une charge à la tête des carabiniers. Nommé général de brigade, à la

suite de cette affaire, il commanda, pendant tout le temps de la campagne, la cavalerie d'avantgarde de l'armée de la Moselle; il la conduisit souvent à la victoire dans la conquête du Palatinat, et se distingua surtout à la bataille de Vissembourg et au déblocus de Landau. Le général Baget, admis au traitement de réforme, fut employé de nouveau comme inspecteur-général des remontes, puis comme commandant du département du Gers. Sous le gouvernement impérial, il fut nommé commandant de la légion-d'honneur. BAGOT (LOUIS), fils de lord Bagot, étudia à Westminster et au collège de Christ, à Oxford, et obtint, en 1784, l'évêché de Bristol. Nommé ensuite aux évêchés de Norwich et deSaint-Asaph, il mourut à Londres en 1802. Evêque tolérant et éloquent théologien, ses Sermons sur les prophéties méritent d'être distingués dans le grand nombre de sermons que l'Angleterre a vus éclore dans ces derniers temps. Sa Lettre au docteur Bell sur le sacrement de l'Eucharistie est toute dogmatique, et, par la profondeur abstruse de ses raisonnemens, elle est au-dessus de la portée du vulgaire des croyans.

BAGRATION (LE PRINCE), général russe issu d'une famille géorgienne, entra de bonne heure dans la carrière des armes; il fit, en Pologne, les campagnes de 1792 et 1794, et commença dès lors à donner les brillantes espérances qu'il a réalisées depuis. En 1799, il fit avec distinction la campagne d'Italie sous les ordres de Souvarow; élève de ce célèbre gé

T. II.

néral, il mérita plus d'une fois d'être appelé par lui son bras droit. Aux batailles de l'Adda, de la Trébia et de Novi, Souvarow, lui confia les postes les plus importans. En 1803, il faisait partie du corps d'armée que le général Koutouzof était chargé de conduire au secours des Autrichiens. Koutouzof s'avançait pour faire sa jonction avec l'armée autrichienne, lorsqu'il apprit que le génie de Napoléon l'avait anéantie à Ulm ; Mack et ses soldats étaient prisonniers; la retraite devenait difficile devant une armée française dont les succès inouïs doublaient la force. Ce fut à Bagration que le général Koutouzof confia le soin de protéger la retraite; il s'en acquitta en habile capitaine. Enveloppé à Hollabrun, il parvint à s'ouvrir un passage à travers l'armée française, et dans toute cette retraite qu'il était chargé de couvrir, le corps russe qu'il commandait, affaibli par elle, ne fut jamais désorganisé. Bagration ne se distingua pas moins dans les campagnes de 1806 et 1807 en Prusse; il commanda un corps d'armée dans la campagne de Finlande, et il accrut encore sa réputation. En 1808, il se préparait pour une expédition inouïe dans les annales militaires; il devait traverser le golfe de Bothnie par les îles d'Aland, pour aller porter la guerre jusque dans Stockholm; déjà son avant-garde, sous les ordres du brave général Koulnef, avait effectué cet audacieux passage, lorsque la paix de Fridrichsham, par laquelle toute la Finlande, les îles d'Aland et Tornis, tombaient sous le sceptre de la

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l'éloquence, faisaient concevoir de lui les espérances les plus favorables, lorsqu'une aventure scandaleuse, à laquelle donna lieu le déréglement de ses mœurs, le força de quitter Leipsick en 1768. Il se réfugia à Erfurt, où il fut nommé professeur d'antiquités bibliques. Ayant acheté, en 1769, le titre de docteur en théologie, pour donner plus de consistance à ses doctrines, il professa pendant

Russie, vint interrompre l'expédition. En 1812, l'empereur confia au général Bagration le commandement de la seconde armée. Dès le commencement de la campagne, pressé par les corps du roi de Westphalie et du maréchal Davoust, défendant pied à pied le territoire russe, il parvint à effectuer, sous les murs de Smolensk, sa jonction avec la première armée. A la bataille de la Moskowa, où les vaincus eux-mêmes se cou-quelque temps à Erlangen. De revrirent de gloire, le général Ba- tour à Erfurt, il publia un Essai gration commandait l'aile gauche dogmatique biblique, et les Vœux de l'armée russe, contre laquelle du patriote muet, ouvrages qui lui furent dirigés les plus terribles attirèrent l'inimitié des théoloefforts de l'armée française. C'est giens, dont il attaquait les docà cette bataille que le prince Ba- trines, et que la faculté de théogration donna les dernières preu- logie de Wirtemberg condamna ves de son talent et de son coura- comme hérétiques. Les mêmes ge. Il y fut blessé, et mourut opinions religieuses, le même déquelques mois après des suites de réglement de moeurs qui l'avaient ses blessures, emportant avec lui mis dans la nécessité de quitter les regrets de sa patrie et la ré- Leipsick, l'obligèrent de s'éloiputation d'un des plus habiles gé- gner de Giessen, où il enseignait néraux de l'armée russe. la théologie; il passa à Marschlin, pays des Grisons, pour contribuer à la formation et à la direction d'un nouvel établissement d'instruction publique; mais l'inconstance de son caractère s'opposa à ce qu'il y restât plus d'une année. Il accepta les propositions qui lui furent faites de se fixer dans les états du prince de Linanges-Dachsbourg, avec l'emploi de surintendant-général et le titre de prédicateur de la cour; ces fonctions honorables ne satisfirent point son ambition; il sollicita et obtint, en 1777, le château inhabité de Heidesheim, près de Worms, afin d'y fonder un établissement d'éducation semblable à celui où il avait passé une année. Le défaut d'or

BAHRDT (CHARLES-FRÉDÉRIC), né à Bischoffs - Werda, dans la Haute-Saxe, le 15 août 1741. Bahrdt est moins célèbre par ses talens comme professeur de théologie, que par les persécutions que lui ont attirées ses opinions religieuses hétérodoxes, et son esprit inquiet et turbulent. Fils d'un ministre du saint évangile, il commença ses études dans la maison paternelle, et les acheva à l'université de Leipsick. Maîtreès-arts en 1761, il devint catéchiste en 1762, et, quelques années après, suppléa son père, professeur de philologie sacrée. Un taient remarquable pour la prédication, de l'instruction, de

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