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dre, d'économie et de soins, ne permit pas à Bahrdt de soutenir cet établissement, dans lequel d'ailleurs il n'avait pu réunir des élèves en assez grand nombre, malgré les voyages qu'il avait faits en Hollande et en Angleterre pour s'en procurer. Les ennemis de Bahrdt, qui étaient nombreux et puissans, avaient profité de son absence et de la publication de son livre des Nouvelles révélations, ou Traduction du Nouveau Testament, pour obtenir un décret impérial qui lui défendait d'exercer aucune fonction ecclésiastiqué jusqu'à ce qu'il eût fait une rétractation publique de ses erreurs. Bahrdt préféra se retirer en Prusse. Il se fixa dans

une maison de campagne près de Halle en 1779, où il ouvrit des cours particuliers de philosophie, de rhétorique et de langues anciennes; mais, comme dans ses leçons et dans ses écrits il continuait à montrer peu de ménagemens pour le clergé, et une extrême hardiesse dans ses principes religieux, on l'accusa de tenir une école d'athéisme. On avait particulièrement remarqué qu'il rejetait les miracles, et qu'il n'enseignait pas même positivement l'immortalité de l'âme. Les ecclésiastiques le persécutèrent avec acharnement; il fut mis en prison en 1788. Une espèce de comédie, sous le titre d'Edit de religion, dans laquelle il ridiculisait l'édit de religion du roi de Prusse, et un pamphlet intitulé l'Union allemande, qui présentait un plan d'association religieuse et politique, fixèrent l'attention des théologiens et celle du gouvernement. Condamné, pour cette double pu

blication, à deux années de détention dans la forteresse de Magdebourg, il ne resta détenu que pendant un an, le roi de Prusse ayant réduit de moitié la durée de la peine. C'est pendant cette privation de sa liberté qu'il composa l'Histoire de sa vie, de ses opinions et de ses destinées. Après sa détention, il se fixa de nouveau dans sa maison de campagne, près de Halle, et y vécut à peu près tranquillement jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 24 avril 1792. Tous les ouvrages théologiques de Bahrdt «< tendent à saper les fon»> demens de la révélation, et à é»tablir un déisme pur, qui n'ait » pour appui que la seule raison. >> Il a publié les ouvrages suivans, théologiques, moraux, littéraires ou polémiques: 1° Recueil de sermons sur les vérités fondamenta→ les de la religion, 1764, in-8°, Leipsick; 2° Essai d'un système de dogmatique biblique, 1769 et 1770, 2 vol. in-8°, Erfurt et Gotha; 3° Idées pour servir à l'explication et à la défense de la doctrine de notre Eglise, 1771, in-8°, Riga; 4° Appendice à cet ouvrage, in-8°, 1773; 5° Considérations sur la religion, pour les lecteurs pensans, 1771, in-8°, Halle cet ouvrage a été réimprimé sous le titre de Considérations libres sur la religion de Jésus, 1785, in-8°, Leipsick; 6° Nouvelles révélations de Dieu, en lettres et en récits, 4 vol. in-8°, 1773, Riga: deuxième édition de cet ouvrage, 1774 troisième édition sous le titre de Nouveau Testament, 1783, Berlin; 7o Profession de foi occasionée par un arrêt de la cour impériale, 1779,

in-8°, Berlin; 8° Traduction de Tacite, 1781, 2 vol., Halle; 9°Satires de Juvenal, traduites en vers, in-8°, 1781, Dessau; 10° A pologie de la raison, appuyée sur les principes de l'Écriture, 1781, in8°, Zullichau; 11° Institutiones logicæ, 1782, in-8°, Halle; 12° Institutiones metaphysicæ, 1782, in-8°, Halle; 13 Rhétorique à l'usage des prédicateurs, in-8°, 1785 et 1792; 14° Exposé complet des dogmes de la religion, fondé sur la doctrine pure et sans mélange de Jésus, 1787, in-8°, Berlin; 15° De la liberté de la presse et de ses limites, 1787, in8°, Zullichau; 16° Histoire de la vie, etc. (de Barhdt), 1791, 4vol. in-8°, Berlin; 17° Catéchisme de la religion naturelle, etc., 1795, in-8°, Goërlitz; 18° Bibliothèque de théologie universelle, 1774 et 1795, 4 vol. in-8°, Mittau.

BAIGNOUX (PIERRE-PHILIPPE), était homme de loi à Tours. A l'époque de la révolution il devint administrateur du district de cette ville, et fut ensuite député de son département à l'assemblée législative. Il fit partie du comité des contributions, et parla souvent sur des objets relatifs à ses fonctions. Le 13 novembre 1791, il annonça qu'une église ayant été ouverte à Tours, pour les prêtres qui n'avaient point prêté serment, cette infraction avait excité une émeute dans la ville. A la fin du mois de mars 1792, il vota pour que le maximum de la contribution foncière fût fixé au sixième du revenu net. Le 14 mai, il fit décréter des fonds pour le paiement des rentiers de la ville de Paris. Le 6 du même mois

il proposa et obtint la suppression du traitement d'un million pour les frères du roi, ainsi que le paiement de leurs créanciers en rentes viagères. Dans le courant de juillet il demanda qu'une somme de 3,000,000 fût appliquée aux besoins des villes menacées de siége. Le mois suivant il provoqua la mise en accusation de Barnave et d'Alexandre Lameth, auxquels. on reprochait de conspirer avec la cour, dans le dessein de détruire la liberté du peuple. Le 23 et le 24 août, il fit décréter le paiement des sommes réclamées pour les hôpitaux, les colléges, etc., ainsi que celui des gages dus aux cidevant pensionnaires de Louis XVI ou des princes, enrôlés comme volontaires. Le 1er septembre, il fit refuser des brevets d'invention aux auteurs d'établissemens pour des objets de finance. Rentré à Tours lorsque la convention remplaça l'assemblée législative, M. Baignoux y exerça d'abord les fonctions de magistrat de sûreté, puis celles de juge d'instruction. BAILLEUL(JACQUES-CHARLES), né le 12 décembre 1762, à Bretteville, arrondissement du Havre, département de la Seine-Inférieure, fils d'un cultivateur. 11 a été membre des assemblées nationales pendant dix années, sans interruption. Avocat au parlement de Paris, lorsque la révolution éclata, les circonstances et la désorganisation des tribunaux le forcèrent, en 1790, de retourner dans son pays natal, où il exerça la profession d'avocat, d'abord à Montivilliers, puis au Havre. En 1792, il fut nommé l'un des juges de paix de cette dernière vil

re; mais ayant réclamé auprès de la convention, un décret rendu sur la proposition de Danton, l'affaire fut renvoyée devant les comités de salut public et de sûreté générale réunis; elle n'eut pas d'autres suites. Transféré quelques mois après au Luxembourg, puis successivement dans d'autres prisons, il resta détenu pendant seize mois. Rentré au sein de la convention, il parla en faveur de ses collègues mis hors de la loi par suite du 31 mai, et demanda qu'ils fussent rappelés à leurs fonctions, ce qui eut lieu; il obtint aussi la mise en liberté du célèbre peintre David, membre de la convention, et emprisonné comme complice de Robespierre. Il monta à la tribune le 19 mars 1795, pour demander la cessation du régime provisoire; il fit rappeler à l'ordre Lecointre de Versailles, qui faisait l'apologie du 31 mai, et demandait la mise en activité de la constitution de 1793. Élu membre du comité de sûreté générale, le 5 juillet suivant, il fit divers rapports, dans lesquels il s'attacha à signaler les conspirateurs, sous quelque masque qu'ils se montrassent; en même temps qu'il provoquait des mesures contre quelques terroristes, il faisait traduire Cormatin et plusieurs autres chefs vendéens devant un tribunal militaire. Après le 13 vendémiaire, il fut réélu membre du conseil des cinq-cents par son département, et par vingt-trois ou vingt-quatre autres départemens; une troisième élection, qui ent lieu en l'an 6, le maintint dans les mêmes fonctions, qu'il a rem

le. Devenu électeur, au mois de septembre de la même année, il fut nommé, par l'assemblée électorale de son département, à la presque unanimité des voix, député à la convention nationale. Dans le procès de Louis XVI, il vota la réclusion, l'appel au peuple, et la déportation à la paix. Il fut l'un des soixante-treize membres de la convention proscrits au mois d'octobre 1793, pour avoir protesté contre la journée du 31 mai, dans laquelle l'inviolabilité de la représentation nationale reçut une forte atteinte, par la mise en accusation d'un certain nombre de membres de cette assemblée, signalés sous la dénomination de Girondins. Outre la protestation que M. Bailleul signa avec ses collègues, il en avait, peu de jours auparavant, fait et publié une, en son nom seul. Arrêté à Provins, il fut amené à Paris, avec les fers aux mains et aux pieds, que lui avait fait mettre Dubouchet, membre de la convention, en mission dans ces contrées pour organiser des comités révolutionnaires, et opérer des arrestations. M. Bailleul n'a tiré, dans la suite, d'autre vengeance de cet acte quelque peu révolutionnaire, que d'appeler Dubouchet son maréchal ferrant. Le comité de sûreté générale l'envoya à la Conciergerie, où il fut accueilli de la manière la plus affectueuse par Vergniaux, Ducos, en un mot, par les vingtdeux députés qui portèrent, peu de temps après, leur tête sur l'échafaud. Après ce déplorable événement, il fut cité deux fois devant le tribunal révolutionnai

le

tout en ce qui touchait la dette publique. Au renouvellement du tribunat, en 1802, il fut compris dans les vingt premiers éliminés. Devenu, en 1804, directeur des droits-réunis dans le département de la Somme, il est resté onze années à Amiens, et a su, dans ce poste difficile, se concilier l'estime et l'affection de ses administrés, tout en remplissant scrupuleusement ses devoirs envers le gouvernement. Il a exercé ces fonctions jusqu'à l'époque de la seconde restauration. La conduite politique qu'a tenue M. Bailleul, est celle d'un homme dont les principes sont positifs et stables, qui a pu se tromper quelquefois, mais qui n'a jamais eu que bien public en vue, Dans le cours de sa carrière législative, outre des écrits de circonstance en assez grand nombre, et qui obtinrent le suffrage du public, on a imprimé de M. Bailleul, comme député, beaucoup de discours et de rapports, notamment sur l'administration et sur les finances. Depuis sa retraite, il a publié plusieurs ouvrages, dont quelques-uns ont été particulièrement remarqués. des bons citoyens. De ce nombre sont: 1° l'Esprit de la révolution; les Royalistes de M. de Châteaubriant, écrit d'une centaine de pages; 3° Examen critique des Considérations de Mme de Staël sur la révolution francaise, 2 vol. in-8°; 4° Situation de la France considérée sous les rapports politiques, administratifs et commerciaux, 1 vol. in-8°.

plies jusqu'à la dissolution des conseils. Il fit accorder, en l'an 4, une pension de 2,000 francs aux veuves et enfans de Pétion, Carra, Gorsas, Brissot et Camille Desmoulins. A l'approche de l'événement du 18 fructidor, il publia un écrit sous ce titre : Déclaration à mes commettans. Il fit le rapport sur cette fameuse journée, rapport qui a été diversement jugé, et qui appartient à l'histoire. Lors d'une autre crise qui avait un caractère tout opposé, celle du 30 prairial an 7, il fit imprimer de même un écrit intitulé des Finances et des factions considérées comme causes de discrédit. Elu président, il inaugura la salle du palais Bourbon; comme membre de la commission des finances, il présenta divers rapports qui fixèrent l'attention, notamment un sur le Crédit public, parmi plusieurs projets de loi qu'il fit adopter, on remarqua principalement celui qu'il présenta dans les premiers mois de l'an 7, et qui avait pour objet le paiement des arrérages des rentes sur l'État, et le mode de transfert. Le système qu'il proposa fut adopté; c'est celui que l'on suit encore aujourd'hui, et qui a donné au crédit public et à l'administration des finances une direction absolument nouvelle, tout-à-fait conforme aux principes d'honneur et de fidélité qui conviennent à une nation telle que la France. Appelé au tribunat, lors de sa formation, il s'attacha spécialement aux matières de finances, et combattit avec beaucoup d'indépendance plusieurs mesures proposées par le gouvernement d'alors, sur

BAILLEUL (N.), était avant la révolution président du tribunal de l'élection de Beleşme, En 1789,

le bailliage du Perche le nomma député aux états-généraux. Il assista rarement aux séances. Après la session, il retourna dans le département de l'Orne, dont le cidevant Perche faisait partie. En 1797, il entra au conseil des cinqcents, mais il en fut éloigné par l'événement du 18 fructidor. Depuis ce temps M. Bailleul n'a exercé aucune fonction législative.

BAILLON (EMMANUEL), naturaliste, correspondant du muséum d'histoire naturelle, membre de plusieurs sociétés savantes. Sans avoir quitté les bords de laManche, Baillon a fourni beaucoup de matériaux pour l'ornithologie, et pour la physiologie végétale, sciences dans lesquelles il s'est montré un excellent observateur. Il a étudié avec le plus grand soin les habitudes des oiseaux de mer qui fréquentent les côtes de la Picardie. On lui doit la connaissance d'un grand nombre d'espèces, et des renseignemens précieux sur plusieurs autres. Buffon a cité avec éloge ce naturaliste, qui lui faisait habituellement part de ses recherches. C'est lui qui a fourni la première notice publiée par Buffon sur la Barnache; mais depuis, il a décrit cet oiseau dans un mémoire particulier beaucoup plus détaillé. Il avait un talent rare pour préparer les oiseaux; le muséum de Paris, auquel il envoyait tous les ans des oiseaux aquatiques vivans, lui doit la plus grande partie de ceux des côtes de l'Océan dont il s'est enrichi. Son Mémoire sur les causes du dépérissement des bois, et les moyens d'y remédier, in-4°, 1794, lui mérita le prix qui avait

été proposé par l'assemblée constituante. On a de lui un Mémoire sur les sables mouvans qui couvrent les côtes du département du Pas-de-Calais, et les moyens de s'opposer à leur invasion. Cet ouvrage prouve que l'auteur a su porter dans l'étude des végétaux cet esprit d'observation qui lui avait fait un nom distingué dans une partie moins directement utile de l'histoire naturelle. Baillon y donne aussi la manière de fixer les sables des dunes, et de les rendre fertiles; il pense que le roseau des sables, vulgairement appelé hoya, pourrait être cultivé avee succès sur les bords de la Manche. Il mourut à Abbeville, en 1803.

BAILLON aîné (JEAN-ANTOINEJOSEPH), il était officier municipal de la ville du Quesnoy, lorsqu'en l'an 7, le collége électoral du département du Nord le nomma au conseil des anciens. Baillon eut assez de prudence pour ne prendre aucune part aux divisions de cette assemblée. Après la révolution du 18 brumaire, il entra au corps-législatif. N'ayant pas été réélu en 1807, il fut nommé maire du Quesnoy. En mai 1811, le sénat le choisit pour député.

BAILLOT (PIERRE), professeur de violon au conservatoire royal de musique, est un de nos plus. célèbres exécutans. Elève de Viotti, il a conservé cette méthode large et franche, ce style classique, qui forment le caractère particulier du talent de son maître, et auxquels d'autres écoles com-. mencent à substituer des orne mens stériles et une fatigante prétention à la difficulté vaincue. IL

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