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logie a faits dans ce siècle en Angleterre, Munich, 1798, in-4°; Description complète de diverses machines nouvellement inventées ou perfectionnées, et surtout de la pompe à feu, 1800, in-8°; Description et théorie du soufflet à cylindre anglais, pour les forges, Munich, 1805, in-4°.

BAADER (CLÉMENT-LOUIS), frère aîné du précédent, chanoine à Freisingen, conseiller du consistoire, commissaire des études, né à Munich le 8 avril 1762, auteur de différens ouvrages, dont voici les principaux : Voyage en diverses contrées de l'Allemagne, Augsbourg, 1795 et 1797, 2 vol. in-8°; la Bavière littéraire, ou Dictionnaire des écrivains bavarois

du 18e siècle, Sultzbach, 1804, in-4°; des sermons, des éloges et notices biographiques, des poésies, et la description du ballon de l'armée du général Moreau, en 1796.

BÁÅDER (FRANÇOIS-XAVIER), frère cadet de Joseph, médecin, conseiller des monnaies et des mines de Bavière, né le 27 mars 1765, s'est beaucoup occupé d'économie politique. Il avait fait une étude particulière de la partie 'des mines, et parcouru, pour augmenter ses connaissances dans cette science, l'Angleterre et l'Ecosse. Il a publié les ouvrages suivans du Calorique, Vienne, 1786, in-4°; sur le prétendu système de liberté dans l'économie politique, Munich, 1802, in-4°; Fondemens du droit naturel contre le système de Fichte; quelques mémoires insérés dans les journaux allemands, etc.

BABBET ( N.), né à Tours en

il

1770, entra jeune encore dans la congrégation des oratoriens. Lorsque la révolution commença, était professeur à Arras. Ayant adopté les nouveaux principes avec enthousiasme, il fut l'un des orateurs de la société populaire qui, à cette époque, se forma dans cette ville; arrêté en 1792, il n'obtint sa liberté qu'à l'approche du 10 août. Babbet fut envoyé à Bapaume en qualité d'administrateur du district, et séjourna dans cette ville jusqu'en 1794. De retour à Paris, après le 9 thermidor, il passa des bureaux du directeur Rewbel, où il était employé comme sous-chef, dans l'administration de la loterie, et fut inspecteur dans le département de la Dyle, pour la même administration. Il a fait paraître, en 1805, la Relation du voyage de Napoléon dans la Belgique. Il avait publié antérieurement une Notice sur le général Pichegru.

BABEUF(FRANÇOIS-NOEL), plus connu sous le nom de GRACCHUSBABEUF, homme qui n'était ni de son siècle ni de son pays. Démocrate anthousiaste, s'il paya ses erreurs de son sang, du moins n'en fit-il pas verser à l'époque où il a vécu, ce inérite était rare dans un chef de faction. Il naquit à Saint-Quentin en 1764. Son père, ancien militaire, avait été major en Autriche, où il séjourna trente ans, et où il fut l'un des professeurs de Léopold. De retour en France, il se livra à l'éducation de ses fils, qui eurent le malheur de le perdre dans leur première jeunesse. Comme il ne leur avait point laissé de fortune, François-Noël, qui était l'aîné, en

tra à l'âge de seize ans chez un architecte-arpenteur, où il apprit la géométrie et l'algèbre; fit ensuite un ouvrage sous le titre de Cadastre perpétuel, 1 vol. in-8°, 1790, dédié à l'assemblée constituante, et qui fut favorablement accueilli. Babeuf avait eu des discussions d'intérêt qui amenèrent un procès avec le marquis de Soyecourt: celui-ci l'accabla de son influence et lui fit perdre sa cause. Ba. beuf habitait alors Roye, arrondissement de Montdidier (Somme), où il s'était établi en qualité de commissaire à terriers. Les approches de la révolution donnèrent à ses idées une direction politique qui devait l'appeler sur un plus grand théâtre, direction qu'il suivit avec une persévérance qui ne se démentit jamais. Dès 1789 il essaya en quelque sorte ses forces, en écrivant contre les aides et gabelles, en demandant la suppression du régime féodal, et le partage des biens communaux. Le Correspondant Picard, feuille dans laquelle il développait ses principes démocratiques, attira sur lui l'attention de l'autorité; il fut arrêté et conduit à Paris; mis en jugement et rendu à la liberté le 14 juillet 1790, il revint dans son département après la première fédération, et refusa un emploi considérable dans les fermes. Nommé, au mois de septembre 1792, administrateur du département de la Somme, il parvint à déjouer un complot qui tendait à livrer Péronne aux troupes prussiennes, avancées alors sur le territoire français. André Dumont, qui avait été son concurrent pour la représentation nationale, le des

de temps

titua de ses fonctions peu après. Il fut dès lors aux prises avec un parti royaliste qui s'était glissé dans chacune des autorités locales. Elu ensuite administrateur du district de Montdidier, il fut accusé d'avoir, dans une adjudication qui se faisait aux bougies, et à laquelle il présidait en qualité d'administrateur du district, substitué un nom à un autre, fait qui, prouvé, constituait le crime de faux. Dans cette accusation, dont la fausseté fut juridiquement démontrée par la suite, Babeuf reconnut l'influence de ses ennemis, et ne se sentant point assez fort pour leur résister, il se réfugia à Paris on le condamna par contumace. Il remplit bientôt après, avec le plus grand désintéressement, les fonctions de secrétaire-général de l'administration des subsistances du département de la Seine: emploi qui exigeait beaucoup d'activité, et dont le travail était très-pénible. Il dénonça alors à la France entière, par un placard affiché dans Paris, un système de famine, dont il imputa l'organisation au fameux Manuel, procureur-général de la commune; celui-ci, pour s'en venger, réveilla l'affaire qui avait fait encourir à Babeuf une condamnation, et le fit arrêter. Mais bientôt un jugement du tribunal de cassation renvoya le contumace devant le tribunal du département de l'Aisne, qui reconnut hautement son innocence. De retour à Paris, enthermidor an 2 (juillet 1794), il contribua puissamment à la chute de Robespierre, s'éleva contre le régime de la terreur, et fit paraître,

après le supplice de Carrier, un ouvrage ayant pour titre : du Système de dépopulation, ou la vie et les crimes de Carrier, un vol. in-8°. Il créa ensuite un journal intitulé le Tribun du Peuple, avec cette épigraphe empruntée à J. J, Rousseau: «Le but de la société est le bonheur commun. » Dans ce journal, qu'il signait Caius Gracchus Babeuf, il professait les principes de la démocratie la plus absolue. Ce fut lui qui, le premier, donna aux partisans de la terreur le nom si célèbre de terroristes. Sa haine contre les jacobins réacteurs se manifestait avec une grande véhémence; sans ménagemens pour les proconsuls, dont le pouvoir avait survécu à la terreur, il leur rappelait leurs cruautés, leurs débauches, leurs rapines, leurs dilapidations. Des reproches sévères, mais justes, adressés à l'assemblée, furent présentés comme un outrage fait à la représentation nationale; et bientôt on vint annoncer officiellement à la convention, que son audacieux ennemi, dénoncé par Tallien, avait été arrêté et transféré dans les prisons d'Arras ; il recouvra la liberté par l'événement du 13 vendémiaire, qui termina le règne de la convention. Le nouveau gouvernement, composé des conseils des anciens et des cinqcents, et du directoire exécutif, avait laissé sans fonctions, sans autorité, un grand nombre de conventionnels montagnards, et de patriotes, auxquels se rattachaient des hommes dont les principes exaltés étaient bien connus, mais qui, d'accord en apparence avec ces conventionnels et ces patrio

tes, voulaient renverser le directoire; tous désiraient une révolution, afin d'en recueillir les fruits, chacun dans l'intérêt de son parti. Babeuf, connu par son enthousiasme, son désintéressement, et même aussi par sa crédulité, Babeuf, qui suivait de bonne foi la doctrine d'Antonelle, leur parut l'homme qu'ils pouvaient opposer sans aucun danger pour eux, au pouvoir existant; ils se rapprochèrent de lui, ranimèrent son exaltation républicaine, tromperent sa bonne foi, l'éblouirent sur le rôle qu'il pouvait jouer, et l'engagèrent vivement à faire reparaître son Tribundu Peuple, qui avait eu une grande influence sur la multitude. Quelque expérience que Babeuf eût retirée de ses malheurs, il ne vit pas le piége; plein de confiance, et croyant marcher à son but, il arriva au bord de l'abîme, où il ne devait pas tarder à se précipiter. Babeufvoulait introduire en France cet esprit de liberté et d'égalité, qui, dans sa conviction, constituait la prospérité d'une nation et le bonheur de chaque citoyen. Toutes ses idées étaient dirigées par cette illusion, et tous les moyens, hors ceux que réprouve l'humanité, lui eussent paru excellens pour les réaliser. Incessamment tourmenté de cette pensée, la méditant sans cesse, l'envisageant dans les seuls avantages qui pouvaient en résulter, il se livrait, pour la faire partager aux autres, à tout l'enthousiasme qu'elle lui inspirait. Ces rêveries démocratiques égarèrent son jugement; il ne calculait ni les changemens à opérer, ni les mesures à prendre, ni aucune des

nombreuses difficultés qui existaient. Il croyait que pour parvenir à une révolution, telle qu'il se la figurait, et qui, dans son imagination, eût rendu à la France les beaux temps des républiques anciennes, il suffisait d'avoir des intentions pures, de préparer la génération par une éducation uniforme, à recevoir des institutions populaires. Son langage tenait de sa conviction; énergique, impétueux, il était fait pour frapper et entraîner les esprits mais le temps de l'exaltation était passé. Il ne fut entendu que de quelques hommes sans influence; ils échouérent ils échouèrent contre la politique d'un gouvernement qui feignit de craindre une conspiration, pour en sacrifier les auteurs. Le directoire, qui avait su introduire des agens provocateurs parmi les conjurés, pratique que les gouvernemens, qui lui ont succédé, n'ont pas dédaigné de suivre, le directoire avait besoin de ce simulacre de conspiration pour frapper les ré publicains. Babeuf se montra le ferme défenseur de la cause qu'il avait embrassée. Arrêté dans le mois de mai 1796, avec Vadier, Ricord, Laignelot, et autres prévenus comme lui d'avoir cherché à anéantir la constitution de l'an 3, et tramé un complot contre le gouvernement directorial, il déclara au ministre de la police, Cochon (depuis comte de Laparent), devant lequel il fut traduit, qu'il était auteur d'un plan d'insurrection; il déclama contre la tyrannie directoriale, et refusa de nommer ses complices. Transféré au Temple, il écrivit au directoire

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le 23 floréal an 4 (12 mai 1796), cette lettre singulière, où se montre une exaltation qui appartient bien au caractère tribunitien qu'il professait avec une témérité peu commune. «Regarderiez-vous au» dessous de vous de traiter avec »> moi, comme de puissance à puis»sance? Vous avez vu de quelle »>vaste confiance je suis le centre; » vous avez vu que mon parti peut » bien balancer le vôtre. Vous avez »vu quelles immenses ramifica>>tions y tiennent. J'en suis plus » que convaincu : cet aperçu vous a fait trembler. Qu'arrivera-t-il de cette affaire lorsqu'elle paraîtra au grand jour? que j'y jouerai le »plus glorieux de tous les rôles. On » pourrait me condamner à mort, »mais mon jugement serait aus»sitôt réputé prononcé par le crime »puissant contre la vertu faible. » Mon échafaud figurerait glorieu»sement à côté de ceux de Barne»veldt et de Sidney. Vous irrite»riez toute la démocratie et la république, à qui vous devez votre puissance et qui peut en un ins>> tant vous la retirer. » Un esprit de cette trempe pouvait-il écrire autrement à un gouvernement qui trois mois auparavant, cherchant à acheter sa plume, lui avait fait offrir le ministère des finances par le citoyen Fouché (duc d'Otrante), lequel n'avait pas craint de dire à la tribune nationale, sur les reproches qui lui furent faits de ses liaisons avec Babeuf, qu'il s'honorait de son alliance avec la vertu. Le directoire convoqua une haute-cour de justice criminelle à Vendôme, et y fit traduire Babeuf et soixante-cinq autres prévenus. Les procédures commencèrent en

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vendémiaire an 5 (octobre 1796). Babeuf récusa la haute-cour,comme n'étant pas compétente pour le juger. Ce moyen préjudiciel n'ayant pas été accueilli, il développa dans sa défense autant de talent que d'énergie, et refusa de nouveau de dénoncer aucun complice. « On me connaît bien mal, >> dit-il, si on ne croit assez lâche » pour devenir le dénonciateur des » amis de la patrie. » Dès le commencement des débats, il se dévoua à la mort, en attirant sur lui seul toute la culpabilité pour sauver ses compagnons, et en excitant la haine des juges par des discours pleins de hardiesse et de courage. Il se défendit constamment d'après ces principes, à l'appui desquels il invoquait l'autorité des Mably, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau et Diderot. L'instruction de ce procès devint dangereuse. Ce Gracchus avait retrouvé une tribune. Le peuple l'entendait, et lui répondait à la fin de chaque séance par des hymnes patriotiques, Les militaires eux-mêmes lui témoignaient assez d'intérêt pour qu'on se crût obligé de changer continuellement la garnison. Le gouvernement frappa au cœur le parti républicain par l'affaire de la fausse attaque du camp de Grenelle, et ne gardant plus aucune mesure, osa retirer la role aux accusés. Après avoir dépensé des sommes immenses pour bâtir des cachots, déployer un grand appareil de terreur, solder des dénonciateurs, et après de longs débats, malgré les talens de son défenseur, M. Réal (aujour→ d'hui ex-conseiller-d'état), malgré la déclaration du jury qu'il

pa

n'y avait point eu de conspiration, sur une question incidente, Babeuf et un nommé d'Arthé furent condamnés à mort le 5 prairial an 5 (25 mai 1797). Lorsqu'on leur eut fait connaître cet arrêt, ils se frappèrent de plusieurs coups de poignards. On laissa celui de Babeuf dans la plaie, par un raffinement de cruauté qui prolongea sa vie et ses douleurs; on les traîna le lendemain au supplice. Babeuf supporta ces derniers momens avec le plus grand courage; il les consacra à écrire à sa mère, à sa femme, à ses fils, en les priant d'assister à son supplice. Les corps restés sans sépulture, ne furent recouverts de terre que quelques jours après, par la pitié des paysans, qui les inhumèrent la nuit. Il existe six volumes in-8° des pièces saisies chez Babeuf, et des débats de cette procédure, imprimés par ordre du gouvernement directorial. On a fait la remarque, dans un dictionnaire dont les auteurs montrent généralement de l'exactitude, et beaucoup de bonne foi, que Babeuf avait toujours été persuadé que sa carrière serait orageuse, et sa mort violente. Constamment en opposition hostile avec les différens gouvernemens de la révolution, il fut constamment proscrit, ou incarcéré. Le directoire n'ayant pu le corrompre, le sacrifia. Si Babeuf malheureux et dans les fers, vit ses amis s'éloigner de lui ou rester dans une inaction peut-être forcée, deux d'entre eux se mon¬ trèrent cependant nobles et géné reux le comte Félix Lepelletier de Saint-Fargeau adopta Emile, l'aîné de ses fils; le général Tureau

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