Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

re, il a su ajouter les nuances de son propre talent; original, vrai, naïf, il n'entre pas en scène que le rire ne s'empare des specta

teurs.

BAPTISTE (N.), jeune domestique du général Dumouriez, le suivit à l'armée, et eut quelque part au gain de la bataille de Jemmapes. Des escadrons autrichiens, placés en embuscade dans un bois qui se trouvait au centre de la position française, avaient porté dans les colonnes, chargées de ce point d'attaque, du désordre par leur apparition subite. La ligne, ainsi rompue au centre, rendait incertain le sort de la journée. Baptiste, par un mouvement subit dont l'histoire doit consacrer l'inspiration, court à cet endroit, rallie l'infanterie en supposant un ordre de son maître, fait avancer sept escadrons qui s'étaient arrêtés devant cetéchec, et rétablit le combat. La convention nationale, à qui Dumouriez de retour présenta ce jeune homme, récompensa sa belle action. Dévoué à son maître, Baptiste resta fidèle à sa for

tune.

BAR (JEAN-ETIENNE), député à la convention nationale, par le département de la Moselle en septembre 1792. Il siégea toujours à la Montagne. Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort sans appel et sans sursis. A la fin de la même année, il fut envoyé en mission à l'armée du Nord, puis nommé secrétaire de la convention après le 9 thermidor an 3 (27 juillet 1794). Il proposa la cassation du jugement portant peine de mort contre le représentant Dechézeau par la commis

sion militaire de Rochefort, et il demanda que toute radiation de la liste des émigrés fût suspendue. Bar vota toujours selon ses propres idées, et non d'après l'influence des chefs de partis avec lesquels il évita de se lier particulièrement. Le 6 brumaire an 4 (28 octobre 1795), il entra au conseil des anciens avec les deux tiers des membres de la convention.

BARA, membre du tribunat et du conseil des cinq-cents, avait rempli au commencement de la révolution différentes fonctions publiques, et avait été nommé commissaire près l'administration centrale des Ardennes. C'est en l'an 6 qu'il entra au conseil des cinq-cents, où il ne se fit remarquer que par la faible part qu'il prit à la révolution du 18 brumaire: pendant cette journée il était au bureau des secrétaires. Il passa au tribunat après avoir fait partie de la commission intermédiaire établie pour organiser le nouveau gouvernement. A la fin de 1800, la confiscation des biens des émigrés ayant été maintenue, Bara, qui regardait cette mesure comme une garantie de l'existence de la république, en félicita le gouvernement; mais il parut ensuite changer d'opinion. Il vota toujours avec la minorité, aussi fitil partie du renouvellement du tribunat en 1802.

BARAFIN (N.), avocat à Bruxelles, s'est fait connaître par un petit ouvrage sur des questions littéraires et politiques d'un grand intérêt; elles y sont traitées avec autant de sagacité que de talent. Cet ouvrage a pour titre : Question

sur la langue nationale, ou dissertation sur ces questions: les idiomes hollandais et flamand forment-ils la même langue? avons-nous une langue nationale proprement dite? quelle était, avant la conquête des Français, en 1794, la langue du gouvernement, et celle de l'administration publique? quelle langue convientil d'adopter dans les conjonctures actuelles, pour la gestion des affaires administratives? 1816. Après un examen étendu de ces diverses questions, l'auteur décide en faveur de la langue française, opinion d'autant plus raisonnable, que cette langue, qui dans les Pays-Bas est appelée langue Walonne, est celle que parlent les deux tiers de la population du royaume, à laquelle non-seulement l'usage, mais la connaissance du hollandais est tout-à-fait étrangère. En 1817, M. Barafin a encore donné l'Exposé sommaire de la législation des impositions indirectes. Cet ouvrage contient une analyse claire et méthodique de cette partie de la législation française.

BARAGUAY D'HILLIERS (Louis), d'une famille noble, naquit à Paris, en 1751; il y fit ses études, et s'attacha particulièrement aux sciences exactes. Entré de bonne heure au service, il n'était encore, à l'époque de la révolution, que lieutenant au régiment d'Alsace : c'est en 1790 qu'il fut fait capitaine. Après avoir été successivement aide-de-camp.des lieutenans-généraux Crillon et Labourdonnaye, il fut chargé de l'organisation du bataillon des Alpes, et passa à l'armée du Rhin

avec le titre de colonel-aide-decamp. Il reçut plusieurs blessures dans la campagne du Palatinat. En 1793, le général Custine le fit chef de son état-major; il était alors général de brigade, et il fut proposé pour ministre de la guerre. La sagesse de son administration n'avait pas été moins remarquable que ses talens militaires et son courage; c'est à lui qu'on avait dû l'approvisionnement des villes du Rhin, et c'est par ses soins que le corps d'armée où il commandait, avait été porté à 60,000 homines. Son attachement pour le général Custine lui fit perdre en partie ces avantages; défendant courageusement son ami, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, il fut arrêté ; mais, un an après, la journée du 9 thermidor (27 juillet 1794) lui rendit la liberté. C'est Baraguay d'Hilliers qui, un peu plus tard, commanda la force armée de Paris contre les insurgés du faubourg Saint-Antoine. Il était chef de l'état-major de l'armée de l'intérieur, lorsqu'on l'accusa de coupables intelligences avec la section Lepelletier, dans l'affaire du 13 vendémiaire; mais l'intervention du général Bonaparte le fit bientôt disculper. Avant de se rendre en Italie, Baraguay d'Hilliers servit quelque temps dans l'armée des côtes de Cherbourg, puis sous legénéral Hoche. Dès qu'il eut passé les Alpes, il prit le commandement civil et militaire de la Lombardie; et, bientôt après, chargé de s'emparer de Bergame, il s'en rendit maître par une ruse de guerA la tête de la 58me demi-brigade, il fit 4,000 prisonniers dans

re.

la seconde bataille de Rivoli; et, le lendemain, n'ayant que 500 hommes du même corps, il enleva les importantes batteries de Puisona, événement qui rendit complète la déroute des Autrichiens. Il ne se distingua pas moins lorsqu'il conduisit l'avantgarde de l'armée du Tyrol, après sa jonction avec celle qui, en Italie, marchait de victoire en victoire. Il fut nommé général de division, et il commanda dans Venise, dont ses négociations, non moins que ses succès, lui avaient ouvert les portes. Lorsqu'on prépara l'expédition d'Egypte, après le traité de Campo-Formio, il embarqua sa division sur 75 bâtimens qu'il équipa dans le port de Gênes. Arrivé devant Malte, il reçut l'ordre d'attaquer, ou plutôt d'enlever la partie occidentale de l'île; et, sous le feu soutenu de 200 pièces de canon, il remplit les intentions du général Bonaparte, qui ensuite le chargea de porter au directoire les drapeaux conquis sur l'ordre de Malte. La frégate la Sensible qu'il montait, mais où il n'avait aucun commandement, et sur laquelle il se battit en soldat, fut prise à l'abordage par le SaintGeorge, bâtiment d'une force de beaucoup supérieure. Il perdit à cette occasion la totalité de ses équipages. Relâché peu de temps après sur sa parole, il apprend néanmoins, en rentrant en France, qu'il est destitué, comme prévenu d'avoir empêché que la frégate ne fît une vigoureuse résistance, et cela dans le dessein de sauver des sommes considérables qu'il possédait à bord. Il deman

de à être jugé par un conseil de guerre, et il est acquitté après de scrupuleuses informations. Réintégré dans son grade, il passa à l'armée du Rhin en qualité de chef d'état-major; mais il cessa ces fonctions après la retraite de Manheim, pour prendre le commandement de l'aile' gauche de l'armée, sous les ordres du général Lecourbe. Baraguay-d'Hilliers commandait dans Landau, à l'époque de l'explosion du magasin d'artillerie. Son intrépide activité empêcha que le feu ne se communiquât au magasin des poudres, qui en contenait 60 milliers, et prévint ainsi l'entière destruction de la ville. Le 5 floréal an 8, il prit le commandement d'une division de l'armée de Moreau ; il contribua à la victoire d'Engen, ainsi qu'à la prise de Biberach, et passa, après la reddition de Landshut, à l'armée des Grisons; il y obtint des succès, malgré le manque de vivres, la rigueur de la saison, et les positions que les Autrichiens avaient prises dans ces montagnes presque impraticables, où ils avaient d'ailleurs sur les Français l'avantage du nombre. En l'an 8, le gouvernement consulaire le fit inspecteurgénéral d'infanterie, dans les 14, 15me et 16me divisions militaires ; et, en l'an 11 (1803), il fut désigné comme candidat au sénat-conservateur par le collége électoral du département de l'Eure, dont ik était président. Baraguay d'Hilliers ne tarda pas à être nommé grand-officier de la légion-d'hon

neur,

et colonel-général des dragons. Durant la campagne d'Austerlitz, il rendit des services im

portans à la tête de la réserve de cavalerie. En 1808, il eut le commandement de la ville de Venise; l'ayant quitté, l'année suivante, pour marcher contre l'Autriche, il se distingua à la bataille de Raab, en Hongrie. Peu de temps après, il partit pour l'Espagne, où il donna de nouvelles preuves de valeur, surtout près de la forteresse de Figuieres, en enlevant sous les murs même un convoi de 1,200 voitures. Enfin, malgré son âge avancé, il fit la campagne de Russie, au retour de laquelle il mourut à Berlin.

BARAILLON (JEAN-FRANCOIS). Avant la révolution, il était médecin à Chambon, département de la Creuse. Les principes qu'il adopta le firent nommer d'abord juge de paix de cette ville, et, en septembre 1792, député à la convention. Vers la fin de la même année, il osa braver le parti dominant; accusa le ministre Pache d'une mauvaise organisation des armées; et, peu de temps après, il ne craignit pas de reprocher à Robespierre lui-même, des prétentions arrogantes et une ambition mal dissimulée. Dans le procès de Louis XVI, il vota pour la détention et pour l'exil, quand la guerre serait terminée. « Je ne >> crois pas, ajouta-t-il, être ici pour » juger des criminels: ma cons>>cience s'y refuse. » Quant à la question sur l'appel au peuple, il était absent lorsqu'on la décida. Plus tard, il fit demander compte au pouvoir exécutif des contreordres donnés aux gardes.nationaux qui allaient au secours de la Vendée, et proposa une amnistie en faveur des habitans de ce

pays qui mettraient bas les armes. Au commencement de l'an 3, il invoqua l'humanité de la convention en faveur des prêtres détenus; demanda qu'on mît en arrestation les dilapidateurs publics; qu'on poursuivît les successeurs de Robespierre, et qu'on décrétât en même temps une fête anniversaire du 21 janvier. Le 25 avril 1795, il devint membre de la commission d'instruction publique, et, en cette qualité, il présenta différens rapports; à la fin de cette même année, il demanda qu'on rapportât la loi du 10 juin 1793, relative au partage des biens communaux. M. Baraillon fut un des députés qui pansèrent les blessés de la journée du 13 vendémiaire an 4 (10 octobre 1795). Le g brumaire, il proposa, comme emblèmes pour le sceau de l'état, le bonnet de la liberté et le niveau. Lorsque la convention fut dissoute, il entra au conseil des cinq-cents, et en devint secrétaire. Il n'eut aucune part à la journée du 18 fructidor: il était alors absent, mais, le 23 vendémiaire an 6, il adressa à ses collègues une lettre dans laquelle il les engageait à sévir contre les prêtres fanatiques, les ci-devant nobles, les agens des princes et les fonctionnaires infidèles. Le 27 décembre 1797 tout en louant le patriotisme de l'abbé Grégoire, il l'accusa d'exciter le fanatisme par sa correspondance épiscopale, reproche qui aujourd'hui paraîtra étrange à certains esprits. Il parla encore sur le recrutement de l'armée et sur plusieurs autres sujets; enfin il entra, en l'an 7, au conseil des anciens. Ce dépu

té, dont les intentions étaient sincères, aima toujours la liberté, en faveur de laquelle il proposa quelquefois des moyens dont l'énergie ressemblait à la violence. Ce fut sans doute par une suite des mêmes principes, qu'à cette époque il devint le défenseur du pouvoir. Il fit passer à l'ordre du jour sur la demande d'envoyer une députation aux funérailles de l'ex-ministre Lecarlier. A l'occasion des tentatives des jacobins du Manége, il prononça un discours dans lequel il s'éleva contre les partisans de la terreur. Il combattit ensuite la résolution qui retirait au directoire le droit de faire entrer des troupes dans le rayon constitutionnel; enfin il prit part à la journée du 18 brumaire, après laquelle il siégea au corps-législatif, où, en 1801, il remplit les fonctions de président; il fut député jusqu'en 1806. Après avoir vécu retiré pendant un certain temps, M. Baraillon fut nommé substitut du procureur impérial, et enfin procureur impérial près le tribunal civil de Chambon. Il présida, en 1815, le collége électoral du département de la Creuse, et, en cette qualité, fut chargé de présenter une adresse à Napoléon. Il a publié des Recherches sur plusieurs monumens celtiques et romains du centre de la France, in-8°, Paris, 1816.

BARANTE (PROSPER-BRUGIÈRE, BARON DE), ex-membre de la chambre des députés, pair de France, est né à Riom en 1783, d'une famille qui s'était illustrée dans la magistrature et dans les lettres. Sous le gouvernement impérial, M. de Barante fut d'abord audi

teur au conseil-d'état, puis souspréfet à Bressuire, où il connut Mc de Larochejaquelein, qu'il aida, dit-on, dans la rédaction de ses mémoires. Il fut ensuite nommé successivement préfet de la Vendée et de la Loire-Inférieure. Il signala son administration dans ce dernier département par l'achèvement de plusieurs monumens utiles que le baron de Celles, son prédécesseur, avait eu l'honneur de commencer, et qu'il lui laissa l'honneur de finir. En novembre 1809, l'empereur signa son contrat de mariage avec la petitefille de la comtesse d'Houdetot, dont l'éloge se trouve dans le vif attachement que lui avait voué J. J. Rousseau, dans celui que Saint-Lambert lui conserva jusqu'à la mort, et dans les regrets et les hommages que ses nombreux amis paient à sa mémoire. En 1814, à l'époque de la restauration, M. de Barante ayant été maintenu par le roi dans ses fonctions, donna sa démission en avril 1815, après le retour de Napoléon. Aussi, à la seconde restauration (8 juillet 1815), fut-il nommé conseiller-d'état et secrétairegénéral du ministère de l'intérieur, dont il tint même le portefeuille pendant quelques jours, en attendant le nouveau ministre, M. de Vaublanc. M. de Barante ne tarda pas à remplacer, comme directeur-général de l'administration des droits-réunis, ou contributions indirectes, M. le conseiller-d'état Bérenger, qui, pendant la courte durée de son administration, ne s'était pas plus concilié l'affection de ses employés que celle des contribuables. A la

« VorigeDoorgaan »