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prit soin, avec une sollicitude toute particulière, de Camille, le second, qui se donna la mort en se précipitant du haut de la colonne de la place de Vendôme, en 1815, lors de la deuxième entrée des troupes étrangères, à Paris. CaïusGracchus, le dernier des enfans de Babeuf, né à Vendôme au milieu des larmes et du sang,, fut élevé par son frère aîné (Émile) jusqu'à l'âge de 18 ans. Sa destinée est inconnue depuis 1814 qu'il a disparu.

BABEUF (ÉMILE), né le 29 septembre 1785, fils du précédent. Lors du procès de Vendôme, Emile était âgé de 12 ans. L'accusateur public, Vieillard, voulut se prévaloir de sa correspondance, saisie dans les papiers de la conspiration, comme circonstance agravante; l'accusé appela l'indignation publique sur cette atroce intention de rendre un fils témoin à charge contre son père ; ce fut ce même fils qui lui apporta, au milieu des gendarmes, le poignard avec lequel il se frappa mortelle ment, en faisant des voeux pour que ses enfans n'héritassent point de son amour pour la patrie. M. Félix Lepelletier qui avait adopté Emile, le mit en pension, où il resta jusqu'à la déportation de son bienfaiteur. Privé de tout appui, il entra chez un libraire de Paris, et y demeura pendant six ans'; voyageant pour la maison brairie de Tourneisen, de Bâles il eut occasion de parcourir presque toute l'Europe. Il rencontra, en Espagne, le dénonciateur de son père, l'appela en duel et le tua'; mais il reçut dans le combat une blessure grave, qui l'obligea de

li

cesser ses voyages; il se fixa à Lyon, où il fut reçu libraire. En 1814, il prit une part active à la défense de cette ville, et en sortit avec le corps d'armée du maréchal Augereau. Témoin des dangers de Napoléon, dans le Midi, il accompagna ce prince à l'île d'Elbe. Au retour de Napoléon, Émile Babeuf se rendit à Paris, et reprit sa profession de libraire; il fut le seul qui, à cette époque, publia des brochures contre l'Acte additionnel, moins parce qu'il y était porté par sa profession que parce que cet acte n'était point dans ses principes. Dans le même temps, il adressa une lettre au comte Carnot, ministre de l'intérieur, où il propose d'ouvrir une souscription en faveur des victimes de la dernière invasion. Cette idée fut accueillie avec transport, et la lettre, réimprimée en lettres d'or, à Troyes. Arrêté, le 26 février 1816, comme éditeur du Nain tricolore, Emile Babeuf refusa d'en nommer les rédacteurs, et s'exposa ainsi volontairement à la plus haute peine, infligée par la loi du 9 novembre, celle de la déportation. Il demanda, au bout de deux ans de captivité à la Conciergerie de Paris, l'exécution de son jugement,et fut, ainsi que ses compagnons d'infortune, conduit au Mont-Saint-Michel, où, pendant le voyage, plusieurs déportés parvinrent à s'évader, et à se retirer dans les pays étrangers. Resté seul à une lieue de Vire, Babeuf ne voulut point compromettre son escorte; il continua sa route, arriva au Mont-Saint-Michel, où il passa environ une année. En novembre 1818, il reçut l'autorisa

tion de revenir à Paris, où il continue le commerce de librairie.

BABEY (ATHANASE-MARIE), avocat du roi, à Orgelet, en 1789, embrassa avec chaleur le parti de la liberté. Les caméléons politiques, qu'il détestait et qu'il avait si souvent forcés au silence, en ont fait un homme ignorant et brutal. Babey possédait, au contraire, cette austère vertu qui faisait les grands citoyens dans les beaux siècles de la Grèce et de Rome. Il s'était trompé d'époque. Nommé député aux états - généraux, par le tiers- état du bailliage de Laval, il montra dans cette assemblée beaucoup de fermeté, et fit observer plusieurs fois d'une manière très-vive à MM. les présidens, qu'ils ne devaient se permettre aucune partialité. En 1790, il s'opposa au remercîment voté au département de la Meurthe, pour sa conduite dans les événemens malheureux qui avaient eu lieu à Nanci, et le fit révoquer. Le roi, usant du droit qui lui était accordé, différait d'envoyer son acceptation à la constitution civile du clergé ; Babey voulut que l'assemblée attendit, sans désemparer, l'explication qu'elle avait fait demander à ce prince. En 1791, il réfuta l'opinion de l'abbé Maury sur l'échange du Clermontois; vota contre la suspension des assemblées primaires, et réclama la présentation d'un projet de loi contre l'émigration. Lorsque le roi quitta Paris, il appuya la proposition de Vernier, insistant pour que l'assemblée fût investie de tous les pouvoirs. Le 15 juillet de la même année il demanda la déchéance de Louis XVI, s'il se refusait à accep

ter la constitution, et la suspension provisoire du pouvoir royal. La session terminée, Babey retourna dans sa famille ; il y resta jusqu'en 1792, époque à laquelle il fut nommé député à la convention nationale par le département du Jura. Il vota dans le procès du roi la réclusion et le bannissement, et proposa la convocation des assemblées primaires. Peu de temps après, décrété d'arrestation, comme signataire de la protestation contre les 31 mai, 1 et 2 juin 1793, il fut du nombre des soixante-treize députés incarcérés à cette occasion. Babey, compris dans les deux tiers des conventionnels, qui, en 1794, entrèrent au conseil des cinq-cents (d'où il sortit en floréal an 5), mourut en décembre 1815. né

BABEY (FRANÇOIS-LAZARE), à Orgelet, dans la Franche-Comté, en 1740, frère du précédent, était, à l'époque de la révolution, lieutenant général de bailliage. Nommé, en 1793, membre du comité de salut public établi à Lons-le-Saulnier, il fut obligé, après la révolution du 31 mai, de quitter la France. La mort de Robespierre lui ayant permis de revenir dans sa patrie, il devint membre du collége électoral de son département (Jura), et fut depuis membre du conseil-général.

BABEY (FRANÇOIs), fils de Francois Lazare, est né à Orgelet, vers 1778. Parti pour l'armée, comme réquisitionnaire, il fit une campagne à l'armée du Rhin. Au mois d'octobre 1814, Monsieur, qui voyageait dans le département du Jura, accorda la croix de la légiond'honneur à M. Babey, alors mai

re d'Orgelet, et membre du conseil d'arrondissement de Lons-leSaulnier. M. Babey fut aussi nommé député en 1815.

BABEY ( ÉTIENNE), ex-oratorien, parent des précédens, est né à Salins, département du Jura. Ayant émigré en 1792, il se rendit en Angleterre, où il passa plusieurs années, puis voyagea longtemps dans diverses contrées européennes, avec des familles anglaises, auxquelles il s'était attaché. Rentré en France, après le traité d'Amiens, M. Babey accompagna,comme secrétaire, M. Fouché, due d'Otrante, quand Napoléon appela ce ministre auprès de lui, à Dresde, à l'époque de la tenue du congrès de Prague. M. Babey suivit aussi, à Leybach, ce même ministre, devenu gouverneurgénéral des provinces illyriennes, et, au mois de mars 1814, revint avec lui en France, où il resta sans emploi. En mars 1815, lorsque Napoléon reprit le pouvoir, le duc d'Otrante ayant reçi: de nouveaule portefeuille de la police-générale, M. Babey entra dans les bureaux de ce ministère, en qualité de secrétaire-interprète, et fut chargé spécialement de la traduction des papiers publics d'Angleterre. Depuis quelque temps, il s'occupe de traduire de l'anglais les ouvrages les plus intéressans qui paraissent sur l'économie politique; personne ne pourrait remplir cette tâche d'une manière plus utile que M. Babey, qui, par un long séjour dans les îles britanniques, et par la société des hommes les plus marquans de ce pays, a été à même de bien étudier les mœurs, la langue et la politique des Anglais.

BABEY (MADAME), sœur de M. Bureau de Puzi, se rendit célèbre au commencement de la révolution par un trait de courage digne d'être conservé. Les habitans d'Auxonne se portèrent sur un château, habité seulement par une femme avancée en âge et par sa nièce. MedePuzi, rassemble aussitôt ses domestiques, se met à leur tête, et court s'opposer à cet acte de brigandage. Armée d'une hache, elle terrassa un des assaillans, et imposa aux autres, étonnés de tant de fermeté de la part d'une jeune personne de 17 ans : plusieurs des assaillans se retirerent, et le plus grand nombre se réunit à elle pour seconder ses généreux efforts.

BABI (JEAN-FRANÇOIS), né à Tarascon,département des Bouchesdu-Rhône, propriétaire dans le département de l'Arriége, commandait l'armée révolutionnaire de Toulouse. Clausel, député de l'Arriége, l'accusa, vers la fin de frimaire an 3 (décembre 1793), d'avoir continué de commander une armée dissoute par le gouvernement, et fit rendre contre lui un décret d'arrestation; il vint aussitôt à Paris, se justifia auprès du comité de salut public, et repartit quelque temps après, chargé de surveiller secrètement les contre-révolutionnaires du département où il avait des propriétés. L'active et rigoureuse vigilance qu'il déploya dans cette circonstance, lui fit des ennemis irréconciliables. Le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794) mit un terme à sa mission; il fut arrêté, et traduit devant le tribunal criminel de Foix, comme accusé

d'actes arbitraires et de concussions; le 4 brumaire an 4 (26 oc tobre 1795) lui rendit la liberté. Pendant sa captivité, ses propriétés ayant été entièrement dévastées, il se présenta au conseil des cinq-cents pour y réclamer des indemnités. Le député Borde fit rejeter sa juste demande. Babi fut du nombre de ceux qui, dans la nuit du 23 au 24 fructidor an 4 (9 au 10 septembre 1796), se portèrent à la plaine de Grenelle; fait prisonnier dans cette malheureuse affaire, il fut condamné à mort; il était âgé de 37 ans.

BABIE DE BERCENAY (FRANçois), petit-neveu de l'abbé de Radonvilliers, est né à Lavaur, département du Tarn, le 29 mars 1761. Destiné dès son enfance à l'état ecclésiastique, mais n'ayant pris que les ordres mineurs, il se maria. Ses principaux ouvrages sont: Education militaire nationale, ouvrage dédié à M. de La Fayette, commandant de la garde nationale parisienne, 1789, in-8°; 2° Mémoire sur les consulats, publié par ordre du ministre de la marine Truguet: imprimerie nationale, 1798; 5° L'antique Rome, ouvrage orné de figures, par Grasset-Saint-Sauveur : le texte est de M. Babié, 1798; 4° L'Homme de la nature ou voyages chez les peuples sauvages, d'a "après les mémoires de l'abbé Richard, 1802, 3 vol. in-8° : l'ouvrage primitif de cet ecclésiastique avait été composé pour des missionnaires; M. Babié le refondit pour l'usage de toutes les classes de la société; 5° Histoire de Louis XVI, roi de France et de Navarre, 1802, 2 vol,

in-8°; 6° Vie de Marie-Antoinette d'Autriche, 1802, 3 vol. in-12 ; 7° En société avec L. Beaumont : Galerie militaire, ou Notices historiques sur les généraux, amiraux, etc. qui ont commandé les armées françaises, depuis le commencement de la révolution jusqu'à l'an 13 (1805), 7 vol. in12; 8° En société avec GrassetSaint-Sauveur: Archives de l'honneur, ou Notices historiques sur les généraux, officiers et soldats qui ont fait la guerre de la révo– lution, 1806, 4 vol. in-8° : cet ouvrage devait former huit volumes; mais les circonstances orageuses du temps obligèrent les auteurs de suspendre leur travail ; 9° Muséum de la jeunesse, en 24 cahiers avec gravures: le libraire Achard a rédigé quelques articles de ce recueil; 10° Dictionnaire des NonGirouettes, 1816, in-8°: cet ouvrage a été saisi, et la vente en a été prohibée par la police; 11o Voyage en Russie, sur les bords du Wolga, pendant les années 1812, 13, 14 et 15: cette relation pleine d'intérêt, a été écrite d'après les notes d'un officier francais qui, en 1812, fut fait prisonnier en Russie, et qui a aujourd'hui un commandement dans la garde royale. On attribue à M. Babié, 1° en société avec Imbert de la Platière, Correspondance de Louis XVI, avec des notes, par Mlle Williams, 1805, 2 vol. in-8°; la Préface de l'Ana des Anas, par Saint-Sauveur; 3° les Titres de Bonaparte à la reconnaissance des Français, an 10, in-8° cette brochure, en forme de mémoire, fut imprimée sous le nom d'Imbert de la Platière

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pour qui l'auteur l'avait composée, et à qui elle valut le privilége d'un journal pour les colonies. Depuis 1791, M. Babié a été successivement attaché à la rédaction des journaux le Point du jour, le Mercure universel et le Courrier de Paris; enfin, pendant vingt-deux ans, il a rédigé la partie littéraire et dramatique du Journal des indications. M. Babié est encore auteur de plusieurs ouvrages inédits, tels que l'Observateur sentimental, qui doit former 3 vol. in-8°, etc.

BABILLE, né à Ferrières, département du Loiret, était avocat à Paris, lorsqu'en 1791, il fut élu juge d'un des six arrondissemens de cette ville, fonctions desquelles il se démit peu d'années après, pour se livrer à sa première profession. Nommé juge à la cour de cassation par le gouvernement consulaire, M. Babille, lors de la nouvelle organisation de cette cour par Napoléon, reçut, comme ses collègues, la décoration de la légion-d'honneur et en fut nommé officier par le roi, lors de la première restauration. Il signa toutes les délibérations collectives de la même cour, tant en faveur des Bourbons que de Napoléon; il donna sa démission en mai 1816. On ignore le motif de la retraite volontaire de M. Babille, que le gouvernement royal avait maintenu dans ses fonctions.

BACCIOCHI (FÉLIX), d'une famille noble, né en Corse le 18 mai 1762, dut à l'alliance qu'il contracta avec la sœur aînée de Napoléon Bonaparte son illustration et sa fortune. Lorsque M. Bacciochi devint, en floréal an 5

(mai 1797), l'époux de MarieAnne-Elisa Bonaparte, il n'était encore que capitaine d'infanterie, bien qu'il fût entré fort jeune au service. Bonaparte, alors général en chef de l'armée d'Italie, que sa mère avait consulté sur ce mariage, l'ayant désapprouvé, comme peu conforme à ses espérances pour sa famille, Me Bonaparte mère usa de finesse. Elle lui écrivit à Léoben, où il traitait des préliminaires de paix avec l'Autriche, que n'ayant reçu aucune réponse à la demande qu'elle lui avait faite, et ne doutant pas qu'elle ne fût favorable, elle avait conclu ce mariage. L'alliance contractée, Bonaparte, tout mécontent qu'il en était, ne s'occupa plus que de la fortune de son beaufrère. Il le fit nommer colonel du 26 régiment d'infanterie légère. La fortune de M. Bacciochi grandit depuis en proportion de celle de Napoléon; en messidor an 12 (juin 1804) il l'envoya présider le collége électoral du département des Ardennes, qui l'élut candidat au sénat-conservateur. M. Bacciochi fut nommé membre de ce corps le 29 décembre 1804; peu de temps après général, officier de la légion-d'honneur, et grandcordon de l'ordre, lorsque M Bacciochi reçut de Napoléon la principauté souveraine de Piombino, et, presque immédiatement après, celle de Lucques. Les deux époux en prirent possession, et furent couronnés le 10 juillet 1805. C'est à l'article de madame Bacciochi qu'il faut renvoyer l'histoire de leur gouvernement. Le prince Félix ne fut guère que le premier sujet de sa femme. A la

me

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