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me qu'avec la permission des chefs de ces corps que les électeurs purent se rendre à Strasbourg. De retour à Paris, M. de Marbois reprit la présidence supérieure de la cour des comptes. Une biographie étrangère rapporte à cette occasion un fait qui, s'il était vrai, sortirait étrangement du caractère de modération qui, dans les positions les plus difficiles, a toujours distingué M. de Marbois. Il aurait dit à M. Carret, maître des requêtes, président de la fédération parisienne pendant les cent jours, la première fois que ce fonctionnaire se présenta à la cour des comptes postérieurement au 8 juillet 1815: « Monsieur, vous >> êtes nommé à vie, et personne » n'a le droit de vous destituer; >> mais toutes les fois que vous >> vous présenterez ici, la séance >> sera levée.» Apostrophe d'autant plus extraordinaire que M. Carret (mort en 1817) était un homme estimable,très-modéré, et qui n'usa du crédit que lui donnait la confiance de la multitude que pour empêcher les excès auxquels elle aurait pu se porter. En août 1815, M. de Marbois fut nommé gardedes-sceaux et ministre de la justice, en remplacement de M. Pasquier. Ce fut en cette qualité que, le 10 octobre suivant, à l'installation solennelle de la cour royale de Paris, il prononça un discours où il rappelait la sagesse et la vertu des anciens magistrats français. Dans ce discours, constamment remarquable par la dignité et l'onction, on écouta avec attendrissement ce passage: «Tou>> chant au bord de la tombe, je ne » verrai pas, messieurs, dit le no

»ble orateur, tous ces glorieux » succès; mais tant que je vivrai, »je chercherai à remplir digne>>ment les devoirs qui me sont im»posés; heureux si mon nom peut >> être un jour cité avec honneur à » la suite de tant de grands hom>> mes qui m'ont précédé dans cet>> te illustre carrière! » Comme ministre, comme citoyen, M. de Marbois ne cessa point de montrer la modération de ses opinions; il prit part à toutes les discussions importantes des chambres, présenta un projet relatif à l'organisation de la cour des comptes, que la chambre des pairs adopta, et qui fut rejeté par celle des députés; lors de la discussion du projet de loi sur les cris dits séditieux, il combattit l'opinion. de la majorité qui voulait substituer la peine de mort à celle de la déportation, et ne parvint à faire changer cette opinion qu'en prouvant que la déportation était plus affreuse que la mort même. I intervint en sa qualité de ministre, et comme porteur d'accusation dans le procès de l'illustre et infortuné maréchal Ney, et s'abstint, comme tous les autres ministres, de voter au jugement. Dans la discussion provoquée par la proposition de M. le marquis Barthélemy, pour le changement de la loi des élections, il termina le discours qu'il prononça par ces mots : «Nous combattons son opi»nion, et nous nous faisons gloire » de le compter parmi les citoyens »les plus recommandables par

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tefeuille du ministère de la justice, fut postérieurement nommé de nouveau premier président de la cour des comptes : il occupe encore aujourd'hui cette place. Les fonctions publiques dont il a été chargé et auxquelles il donnait tout le temps qu'il leur devait, ne l'ont pas empêché de s'occuper des sciences et de la littérature. Le savant même a rencontré souvent dans les travaux de l'administrateur la matière de plus d'un ouvrage utile. M. de Marbois a publié plusieurs ouvrages, entre autres : 1o Essai sur Les finances de Saint-Domingue, in-4°, 1789; 2° Culture du trèfle, de la luzerne et du sainfoin, in8°, 1792; 3° Mémoire sur les finances, in-4°, 1797; 4° Voyage d'un Français (M. de Marbois lui-même), aux salines de Bavière et de Salzbourg, in-12, 1800. On le croit auteur des ouvrages suivans Essai sur les moyens d'inspirer aux hommes le goût de la vertu, 1769, in-8°; la Parisienne en province, ouvrage national, 1769, in-8°; Julienne, conte physique et moral, traduit de l'anglais, 1769, in-12; Socrate en délire, ou Dialogues de Diogène à Sinope, traduit de l'allemand de Wieland, 1772, in-12; Essai de morale, 1772, in-12; Réflexions sur Saint-Domingue, 1776, in8°; la Richesse du cultivateur, traduit de l'allemand, 1803, in8°. On doit à M. de Marbois la publication d'un Mémoire historique relatif aux négociations qui eurent lieu en 1778, pour la succession de Bavière, par M. le comte de Goertz, envoyé du roi de Prusse près des princes Bava

ro-Palatins, Paris, 1812, in-8°. M. de Marbois, qui figure dans ce Mémoire comme secrétaire de la légation française près la cour de Munich, a ajouté, à l'ouvrage dont il est l'éditeur, une introduction où se trouvent des détails sur les principaux personnages, une notice sur le chevalier de La Luzerne, et des notes intéressantes. Il a encore donné Complot d'Arnold et de sir Henri Clinton contre les États-Unis d'Amérique et contre le général Washington, en 1780; Paris, 1816, 1 vol. in-8°, avec une carte et deux portraits. Une seule Biographie rapporte qu'en l'an 7 (1798), Mme Barbé-Marbois publia le Mémoire justificatif de son mari sur le 18 fructidor, qu'il lui avait fait parvenir du lieu même de son exil. On peut consulter à ce sujet un volume in-12, sous le titre d'Anecdotes secrètes sur le 18 fructidor.

BARBERI, jurisconsulte romain, fiscal du gouvernement papal, est né à Rome, de parens qui avaient peu d'aisance, mais qui cependant lui firent donner une bonne éducation. Il s'appliqua à l'étude des lois, et parvint à la place de fiscal qu'il exerça avec une honorable fermeté, même envers les personnes les plus puissantes par leur rang ou par leur fortune. Cette conduite peu ordinaire, et les talens qu'il montra, lui acquirent une juste.. célébrité. Il leur dut de partager avec la famille Albani, une trèsgrande influence sur l'esprit de Pie VI. Ce fut Barberi qui fit condamner à une détention perpétuelle le fameux comte de Ca

gliostro. Peu de temps après le jugement de cet homme singulier, arriva l'assassinat de Basseville. Barberi craignant qu'on ne l'attribuât au gouvernement romain, publia un écrit dans lequel il rejette la cause de ce déplorable événement sur le zèle fanatique du peuple pour la religion. Les victoires des Français en Italie firent perdre à Barberi tout son crédit et toute son influence; et quoiqu'il eût été réintégré dans sa place, à la suite d'une détention et d'un exil, il cessa d'avoir aucune importance politique. Barberi est estimé comme un magistrat incorruptible, et comme un homme de talent, qui n'a pas les qualités de l'homme d'état.

BARBERY, archi-prêtre à Porto-Ferrajo, s'est fait remarquer par l'attachement qu'il a constamment montré pour les Français. Il devait l'estime qu'il s'était acquise parmi les habitans de la ville, à beaucoup de douceur dans l'exercice de ses fonctions, et à une âme bienfaisante. Ces qualités étaient accompagnées d'une instruction solide et d'un zèle éclairé. Il se plut toujours à accueillir avec bonté et sans distinction d'opinions, tous les Français que la révolution faisait expatrier. Les malheureux qui s'étaient échappés de Toulon, après la prise de cette ville par les républicains, et qui se réfugièrent à Porto-Ferrajo, bénirent le digne ecclésiastique qui les protégeait dans leur infortune. Le général Miollis s'étant emparé de l'île d'Elbe, M. Barbery alla au-devant des soldats français. Il faillit néanmoins éprouver des per

sécutions, et n'en évita les rêsultats funestes que par la haute considération dont il jouissait. Ce fut pendant le siége que les républicains firent de Porto-Ferrajo, qu'il se prononça ouvertement pour les Français. Ses ennemis, irrités de sa conduite, résolurent de l'en punir. Un jour qu'il célébrait le service divin, quelques forcenés le saisirent et l'arracherent avec violence de l'autel. Mais leur adressant la parole avec autant de modération que de dignité, il parvint à les calmer et à les faire rentrer dans le devoir. Échappé à ce danger, il continua de servir avec dévouement les intérêts de la France. Instruit que le gouverneur de la place pour les Anglais, M. Fisson, se disposait à faire une résistance opiniâtre, et qu'il refusait d'accepter les articles du traité proposé, il se rendit chez lui à la tête d'une partie des habitans, et lui déclara en leur nom, que tous l'abandonneraient s'il ne consentait à capituler. L'énergie avec laquelle il annonça au gouverneur cette détermination, produisit l'effet qu'il en espérait. Le commandant anglais capitula, et M. Barbery alla au-devant des troupes françaises, pour les assurer de la soumission et du dévouement des habitans, qui recevraient avec joie dans leurs murs les vainqueurs qu'ils avaient désirés. La ville de Porto-Ferrajo ayant eu quelques réclamations à présenter au gouvernement consulaire, M. Barbery fut chargé d'être leur interprète, et s'acquitta de cette mission à l'entière satisfaction de ses concitoyens.

BARBIE DU BOCAGE (J. D.),

né à Paris le 28 avril 1760. Après avoir étudié au collége Mazarin, il prit des leçons de géographie de d'Anville, à qui il est redevable d'une grande partie des connaissances qui lui ont fait une si honorable réputation. En 1785, il y avait cinq ans que M. Barbié était employé comme géographe au ministère des relations extérieures; à cette époque, il entra au cabinet des médailles de la bibliothéque du roi, dans l'espérance de succéder à l'abbé Barthélemy; mais le 2 septembre 1793, il fut mis en état d'arrestation. Après avoir recouvré sa liberté, il entra, en qualité de géographe, au ministère de l'intérieur, d'où il passa à celui des affaires étrangères, en 1803. Le 7 novembre 1807, il remplaça, à l'institut, l'historien Anquetil; et en 1809, il fut nommé professeur de la faculté des lettres à l'académie de Paris, dont il se trouva doyen en novembre 1815. Vers la fin de 1809, il fut nommé membre de la 3e classe de l'institut de Hollande, et il reçut, en octobre 1814, la décoration de la légion-d'honneur. C'est en 1816, qu'il fit partie de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres; mais il perdit sa place de géographe au ministère des relations extérieures. Un grand nombre de Mémoires ou de cartes géographiques, et des recherches historiques, ont placé M. Barbié au nombre des savans le plus utilement laborieux. On a de lui plusieurs cartes et plans pour le Voyage pittoresque en Grèce, de M. de Choiseul-Gouffier, l'Atlas du Voyage d'Anacharsis, la pre

mière édition est de 1788, et la deuxième, augmentée, est de 1799 (cet ouvrage a fixé la réputation de M. Barbié); de nombreuses cartes pour les Voyages de M. Labillardière, à la recherche de Lapeyrouse; pour le Tableau de la Grande-Bretagne, de Baert; pour les Voyages en Grèce de Castellan et de Pouqueville; pour une édition de Télémaque, enfin pour l'atlas en 54 cartes ou planches in-4°, publié par M. Gail, comme ouvrage destiné à l'Etude de l'histoire ancienne. Conjointement avec M. de Sainte-Croix, M. Barbié a donné, en 1797: Mémoires historiques et géographiques sur les pays situés entre la mer Noire et la mer Caspienne, in-4°; le Mémoire et la carte qui se trouvent réunis à l'ouvrage intitulé des anciens gouvernemens fédératifs et de la législation de la Crète, par M. Sainte-Croix; enfin le Mémoire et la carte qui appartenaient à l'Examen des historiens lexandre, aussi par M. SainteCroix, in-4°, 1804. En 1805, M. Barbié a donné, sur la Retraite des Dix-Mille, un mémoire accompagné d'une carte (gravée en 1796). En 1806, outre d'autres travaux moins importans, il publia une traduction du Voyage dans l'Asie mineure et en Grèce, par l'Anglais Chandler, avec des notes, 3 vol. in-8°. M. Barbie a fait aussi beaucoup d'articles pour le Moniteur, les Mémoires de l'institut, le Magasin encyclopédique, et le Mémorial topographique. C'est à lui que l'on doit un précis fort estimé de géographie ancienne, inséré en 1811, dans la

d'A

Géographie de M. Walkenaer, d'après J. Pinkerton.

BARBIER (ANTOINE-ALEXANDRE), né à Coulommiers (Seine-etMarne) le 11 janvier 1765, fit ses humanités au collège de Meaux, et vint à Paris, en 1782, pour y faire ses cours de philosophie et de théologie. Il était vicaire de Dammartin au commencement de la révolution, et fut élu, en 1791, curé de la Ferté-sous-Jouarre. Il revint à Paris en 1794, comme élève de l'école normale. M. Barrois l'aîné, libraire très-instruit, qui connaissait son goût pour la bibliographie, le fit nommer membre de la commission temporaire des arts, que la convention nationale chargea de recueillir dans les couvens et dans les établissemens publics supprimés, les livres et les différens objets de sciences et d'arts, pour les placer dans les bibliothèques publiques, et dans les dépôts nationaux. En 1798, le ministre de l'intérieur, M. François de Neufchâteau, l'autorisa à choisir dans les dépôts du gouvernement les livres qui devaient composer la bibliothèque du directoire-exécutif. A l'époque du 18 brumaire, ces livres furent donnés au conseil-d'état, dont M. Barbier fut nommé bibliothécaire. L'empereur Napoléon le nomma aussi son bibliothécaire, en 1807. Cette même année, la bibliothéque du conseil-d'état fut transportée au château de Fontainebleau. M. Barbier en forma une nouvelle, tirée en grande partie de celle du tribunat. En 1814, M. le comte de Blacas l'a enrichie de deux mille volumes au moins, par

mi lesquels se trouve la collection d'ordonnances, commencée par MM. Gillet, avocats, et continuée par M. de Saint-Genis, auditeur des comptes. M. Barbier joint aujourd'hui, à son titre de bibliothécaire du conseild'état, celui d'administrateur des bibliothèques particulières du roi. Les principaux ouvrages qu'il a publiés jusqu'à ce jour, sont, 1° Catalogue de la bibliothèque du conseil-d'état, Paris, imprimerie du gouvernement, 1801 et 1803, 2 vol. in-f° qui se relient en un ; 2° Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, Paris, 1806 et 1809, 4 vol. in-8°; assemblages de recherches utiles, ouvrage rempli de découvertes piquantes parmi lesquelles se sont glissées quelques erreurs qui disparaîtront probablement dans la seconde édition qui doit en être faite en 1821; 3° Nouvelle bibliothèque d'un homme de goût, Paris, 1807, 1809 et 1810, 5 vol. in-8°. Il reste un volume à rédi– ger pour compléter cet ouvrage: 4° Dissertation sur soixante traductions françaises de l'Imitation de Jésus-Christ, suivie de considérations sur l'auteur de l'Imitation, par M. Gence, Paris, 1812, in-12; 5° Supplement à la correspondance de MM. Grimm et Diderot, Paris, 1814, 1 vol. in-8°; 6° Nouveau Supplément au Cours de littérature de La Harpe, Paris, 1818, in-8°. L'éditeur a reproduit dans ce volume, avec des augmentations et des corrections, son Examen des assertions hasardées par M. de La Harpe, dans sa philosophie du 18me siècle, inséré, en 1805, dans le Ma

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