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eelings from those of which he is at once the painter and the analyst.' To much the same effect writes, quite ndependently, M. René Doumic, a member of the French Academy: L'artiste n'est pas celui qui a ressenti davanage, mais celui qui est le mieux doué pour imaginer des tats de sensibilité et pour en réaliser l'expression.'

The second objection to M. Lefranc's proposition is qually damaging. He draws no distinction between ifferent forms of literature, and would seem to be as lind to the peculiar and fundamental characteristics of rama as to the creative and imaginative energy inherent all great poetry. In lyric poetry, it may be admitted, ithout any disparagement of the imaginative faculty, hat that faculty finds sustenance in the poet's private motions and sensations which it digests and transmutes. ut in dramatic poetry, it is axiomatic to assert with uskin, that the poet is expressing other people's celings, his own not being told.'

An apology seems due to the reader for recalling his tention from M. Lefranc's vagaries to the unassailable act that the dramatist is essentially the spectator of the Te which he describes and interprets, and that he reproaces experience objectively by aid of his imaginative culty. The dramatist's active imagination never limits s powers to the interpretation and reproduction of the enes and persons, necessarily few, which come under s personal observation. All of which he reads or hears thinks serves equally well his imaginative energy, hich visualises suggestions or impressions, whenceever they come, and invests them with one and e same dramatic vitality. The sort of discrepancy tween a supreme artist's imaginative work and his eryday life, which M. Lefranc in the case of Shakeeare unjustifiably magnifies beyond all recognition, is, varying degrees, among the most familiar facts of erary history. Such discrepancy is an inevitable conion of human faculty and is capable of endless illustra

Among great English men of letters, Chaucer and • Walter Scott shared with Shakespeare his business tincts and faith in property. Sir Walter Scott was ce asked to explain how, when he was to all outward pearance completely absorbed by his private, financial, rcantile and legal affairs, he could write novels which

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dealt with scenes and persons, emotions and opinions, as remote as they well could be from the matters of his current experience or private interest. He answered that, when he was at his writing-desk, his 'fancy' (by which he meant his 'imaginative faculty') did not consciously concern itself with any of his private and personal experiences or interests, but 'ran its ain rigs in some other world.' 'As soon as I get the paper before me,' he added, 'it runs off easily enough.'

The true question at issue in M. Lefranc's argument, as an illuminating reflexion of Montaigne suggests to me, is not whether Shakespeare's upbringing and mode of life at Stratford-on-Avon or in London are or are not literally reflected in, are or are not in close and obvious congruity with, the scenes and persons, the emotions and opinions of Shakespearean drama. Rather we should enquire whether or no the Shakespearean drama bears witness to its author's endowment with such force of genius as might conceivably lift his imaginative faculty, when he was wielding the pen, into a world quite different from that in which he habitually dwelt. The law governing the birth or distribution of genius is beyond human ken. Its manifestations are always rare and mysterious. The fellow-countrymen of Chatterton, Burns and Keats need not to be reminded how luxuriantly it may flourish in quarters which on any a priori reasoning seem to be worst adapted to its nurture. Nor again does it need pointing out that very high rank or great wealth seems incapable of procreating supreme poetic genius in any country or at any period. There is nothing either in the nature of things, or in the teaching of history, to forbid the miraculous gift to one of Shakespeare's origin and walk in life.

Contemporaries whose trustworthiness and access to the facts cannot be questioned knew Shakespeare of Stratford-on-Avon as the famous scenicke poet' and 'the admirable dramatic poet' whose comedies and tragedies were 'the glory of the stage.' Only obstinate habits of doubt, divorced from full knowledge, or lacking the power of testing literary evidence, can challenge their inexorable verdict.

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SIDNEY LEE.

Art. 13.-SWITZERLAND AFTER THE WAR.
'Two voices are there; one is of the sea,
One of the mountains, each a mighty voice;
In both from age to age thou didst rejoice,
They were thy chosen music, Liberty!'

A Confédération suisse, placée au centre et au faîte de Europe, à la jonction de deux civilisations, à la coupure e deux mondes, est, de tout le continent, le pays le plus oumis aux courants d'idées et aux répercussions des vénements. De là vient son cosmopolitisme d'esprit, si ouvent vanté; de là viennent aussi son importance poliique, son désintéressement, son amour de l'ordre et de paix. Qu'elle le veuille ou non, la Suisse est destinée être un carrefour, une croisée de routes, une gare, un eu public, où les foules de l'est et de l'ouest se renconcent, se coudoient, se côtoyent, prennent contact, se eurtent et s'influencent, un pays de transit, un centre e commerce, dans le sens le plus large du mot, moral ussi bien que matériel.

Beaucoup de Suisses ont, de leur patrie, un autre idéal, conçoivent pour elle de plus grandes ambitions. Aussi ien serait-il à la fois inexact et injuste de réduire à être que cela un pays dont l'histoire est vieille de six ècles, dont toutes les forces de cohésion sont d'ordre entimental, et dont le rôle moral dans le monde défie s plus grands. Mais il faut avoir présente à l'esprit ette situation, qui n'est pas seulement géographique, our bien comprendre ce que la guerre a été pour le euple suisse, quelles souffrances du corps et de l'âme, els déchirements intimes, en sont résultés.

Ce n'est point ici une plaidoirie pour la Suisse; ce est pas davantage un hymne à ses vertus et à ses enfaits, qui sièrait mal sous la plume d'un Suisse. Ce ne nous voulons dire, c'est la situation de la Confédéraon au lendemain de la guerre, au moment où le rétabsement graduel des relations internationales va lui onner une importance accrue et lui imposer de nouaux devoirs. Pour comprendre cette situation dans sa mplexité, pour savoir apprécier ce que l'Europe a le oit de demander au peuple suisse et d'attendre de lui, importe de connaître au moins dans les grandes lignes, qu'ont senti et pensé les Suisses pendant la guerre.

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Il importe de détruire tout d'abord une légende tenace, celle de la germanophilie de la Confédération ou au moins de sa partie germanique. Malgré l'étroitesse des liens de toutes sortes qui unissaient la Suisse allemande à l'Allemagne, au début et pendant le cours de la guerre, on ne peut pas dire qu'il y ait jamais eu en Suisse de véritable sympathie pour les Allemands. Le terme de 'germanophile' implique un élément sentimental qui n'a jamais existé nulle part.

Les Allemands, au contraire, se sont toujours plaint de l'hostilité latente ou au moins de l'indifférence à laquelle ils se heurtaient dans un pays qui leur était parent par la langue, dans lequel ils possédaient une foule d'intérêts, et qui semblait devoir leur être acquis. Au moment même où, par une contradiction singulière, on admirait et on craignait le plus leur force, au moment où on avait le plus besoin d'eux, les Allemands ne trouvaient en Suisse qu'une sorte de mépris mal dissimulé, qui se traduisait par ce terme de dérision, difficilement traduisible, 'der Schwobe,' le Souabe. Mais sans être germanophile, il est vrai que la Suisse allemande faisait grand cas de l'Allemagne, et que le sens de la guerre lui a échappé. Comment s'en étonner, lorsque l'on connaît la situation économique et morale du pays?

Economiquement, la Suisse dépend de l'étranger, à la fois pour ses importations et ses exportations, pour sa nourriture et son travail. Elle ne se suffit pas au point de vue agricole; elle n'a pas de matières premières, pas de charbon. Dans les dernières décades, s'étant de plus en plus industrialisée et ayant transformé son agricul ture elle-même en une industrie d'exportation, la production dépassait de beaucoup les besoins du marché intérieur; la Suisse en était venue à ne plus nourrir par elle-même qu'une proportion infime de ses enfants.

Pour son ravitaillement et ses débouchés, la Confédération était liée au monde anglo-saxon; mais pour ses matières premières et ses communications, elle dépendait de l'Allemagne. Maître incontrôlé du Rhin, ayant établi sur ses chemins de fer et ses voies navigables des tarifs de transit qui défiaient toute concurrence, ayant construit d'énormes dépôts de céréales, l'Empire contrôlait à l'entrée et à la sortie tout le commerce de la Suisse. L'Allemagne était parvenue à s'assurer le

nopole même des denrées qu'elle ne produisait pas, nme les céréales; elle avait le monopole complet du arbon et avait su garder en main ou contrôler toute dustrie électrique, dans un pays où les forces naturelles at abondantes, mais encore peu exploitées. Bref, on pouvait avant la guerre, ni travailler, ni manger, ni adre en Suisse, sans l'autorisation de l'Allemagne ; et te autorisation n'allait pas de soi, comme le prouve le otage systématique des relations économiques entre Suisse et la Suède dont l'Allemagne s'est rendue pable.

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L'origine de cette sujétion était dans la défaite de la nce en 1870; et c'est pourquoi il serait suprêmement uste de reprocher au peuple suisse une situation dont tait le premier à souffrir et dans laquelle il voyait, ec une inquiétude grandissante, sombrer son indédance. Et, lorsque nous disons la défaite de la nce,' il ne s'agit pas d'une répercussion générale et irecte comme on peut en découvrir dans tous les pays; agit de la conséquence immédiate de l'article XI du ité de Francfort, qui, conclu contre la France, a autotiquement joué contre l'industrie suisse.

La Suisse, en effet, est économiquement la concurte de l'Allemagne, au moins dans quelques unes de branches les plus importantes, comme la métallurgie l'industrie chimique. Concurrente de l'Allemagne, ne peut travailler sur le marché allemand. Or, ticle XI a interdit pratiquement à ses fabriques de dre en France, où elles se trouvaient en concurrence c les maisons similaires allemandes, travaillant avec frais de revient inférieurs et dans une situation anière avantagée. Quant au monde anglo-saxon, il r était fermé par le contrôle que l'Allemagne exerçait toutes les voies d'exportation de la Suisse, grâce à nexion de l'Alsace-Lorraine.

Enfermée dans le traité de Francfort comme dans un <tricable réseau, l'industrie suisse prit la seule issue s'offrait à elle, l'entente avec l'Allemagne; de là sont ces cartels, qu'on nous a tant reprochés au cours de querre et bien à tort, puisqu'ils étaient la rançon que s devions payer nous-mêmes pour la guerre de 1870. ‣ entente en appelle une autre; l'influence allemande ɔrda de l'industrie sur les banques; elle s'efforça ol. 232.-No. 460.

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