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ment développées en Australasie..En mars 1881, cinquante et une banques avaient en dépôt 1470 millions de francs', sur lesquels 65% environ étaient des dépôts portant intérêt. Leur encaisse métallique était de 310 millions; leur circulation en billets, seulement de 115 millions de francs. Une statistique portant sur vingt-sept banques d'émission de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande à la date du 30 juin 1885 établit que leur actif s'élevait à 3 milliards. de francs. Il y a, en outre, de nombreuses caisses d'épargne, des sociétés de construction, des assurances : l'épargne est relativement plus considérable en Australasie qu'en Europe.

L'énergie vitale dont témoignent ces faits est assurément une des causes principales qui font que cette race a pris si bien racine dans le sol et explique le progrès rapide de la population australasienne, qui, trois ans et demi après le recensement, à la fin de 1884, atteignait le nombre de 3 233 000 habitants.

Ce progrès est dû aussi à deux causes démographiques, l'une externe, l'immigration, l'autre interne, l'excédent des naissances sur les décès.

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L'émigration, dont les statistiques officielles ne donnent qu'un compte approximatif semblerait, si l'on ne considérait que les nombres bruts, avoir introduit en Australasie, de 1825 à 1884, un peu plus d'un million et demi d'individus partis des ports du Royaume-Uni2; il est vrai que beaucoup de voyageurs sont confondus avec les vrais colons dans ce total.

Jusqu'en 1837, cette émigration n'avait jamais été jusqu'à 5000 individus par an: elle s'éleva, avec la crise irlandaise, à 14021 en 1838, et jusqu'à 32 625 en 1841, plus tard à 32 191 avec la crise de 1849. L'or en a été le plus énergique stimulant; il a attiré en une seule année (1852) 87 881 émigrants, presque tous à destination de Victoria, et, pendant quatorze ans, il a maintenu les arrivages annuels à plus de 30 000 (excepté en 1860 et 1861). L'ardeur s'est ralentie ensuite pendant huit ans (1866-1873) avec le ralentissement de la production des mines; l'émigration n'a

1. Plus des 2/3 des opérations avaient été faites par les banques de Victoria et de la Nouvelle-Galles.

2. Sur ce total, 74 300 seulement appartiennent à la période 1825-1841. On naviguait alors à la voile et le voyage durait de trois à cinq mois: on émigrait peu.

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repris d'importance qu'en 1874 à la suite d'une crise européenne. (Voy. la fig. n° 2, qui indique l'émigration totale partie des ports britanniques depuis 1835, et, depuis 1841, la destination pour les cinq principales colonies).

Depuis 1841, Victoria a reçu, sur le total brut d'un million et demi, 570 000 personnes environ, la Nouvelle-Zélande 255 000, la Nouvelle-Galles 205 000, l'Australie méridionale 140 000, le Queensland plus de 100 000. La Tasmanie et l'Australie occidentale

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(La population de la France est indiquée par la ligne ponctuée.)

ont été les moins bien partagées; cette dernière particulièrement n'a eu ni l'attrait de l'or, ni celui de la propriété, parce qu'une grande partie des terres avait été d'abord aliénée en vastes domaines.

Les relevés anglais, qui ne mentionnent que les individus enregistrés comme émigrants, restent nécessairement un peu au-dessous du nombre réel de ceux qui partent des îles Britanniques pour l'Australasie. Il faudrait, d'ailleurs, pour avoir ce nombre total, ajouter les Européens qui s'embarquent dans les ports de l'Allemagne (plus de 50 000 de 1847 à 1885), de France, etc., et les émigrants venus des autres parties du monde.

1. En 1885, le nombre des émigrants allemands qui se sont embarqués dans les ports allemands a été de 604. Le chiffre le plus fort de l'émigration, celui de 1883, a été de 2104.

2. En France, depuis 1870, le ministère de l'intérieur n'a enregistré en tout que 12 émigrants français pour l'Australie, le maximum a été 4 en 1875. Il est vrai que tous les Français qui vont se fixer à l'étranger ne figurent pas sur cette statistique. Cependant il est parti plus d'étrangers que de Français des ports de France.

D'autre part, il y a un mouvement considérable d'émigrants qui, arrivés en Australasie, changent de résidence, passent d'une colonie à une autre ou quittent entièrement ces contrées après un certain temps de séjour. C'est ainsi que les statistiques coloniales constatent, pour les dix années de la période 1871-1880, une immigration totale de 1 233 800 individus et une émigration totale de 804 400 la différence, qui représente à peu près le nombre des habitants réellement gagnés par l'Australasie, est de 429 440, soit une moyenne d'environ 43 000 par an1. La moyenne est notablement supérieure depuis 1881, les colonies australasiennes ont gagné 78 000 colons en 1884.

La plupart des immigrants viennent de la métropole2 dont ils apportent la langue, les mœurs, les institutions; ils lui restent attachés non seulement par la subordination politique qui lie la colonie, mais par de nombreuses affinités sociales, qui, au point de vue économique, ont encore plus d'importance.

Les Chinois sont, dans cette immigration, un groupe à part. Leur patrie se trouve à proximité et ils se rencontrent en Australasie, comme sur presque toutes les côtes du Grand Océan. Ils étaient, en

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2. De 1853 à 1881, le nombre annuel des émigrants par les ports britanniques a varié entre 53 958 (1874) et 12 227 (1871); sur ces nombres, les Anglais forment environ les trois quarts du total, les Irlandais et les Ecossais figuraient pour 52 581, en 1874, et pour 11695, en 1871. Durant la période 1870-1880, le nombre des émigrants des ports britanniques pour l'Australasie a été de 313 000 sur un total de 2 228 000 émigrants partis de ces mêmes ports pour tous les pays hors d'Europe.

1881, environ 32 000. Leurs qualités laborieuses et la modicité de leurs prétentions les font rechercher des patrons, surtout pour l'exploitation des mines et sous le climat tropical. Les ouvriers les redoutent comme des concurrents qui donnent leur travail à trop bas prix et ils se font un argument de leurs vices pour les proscrire. De 1855 à 1865, une loi de Victoria a même limité l'importation des Chinois, et leur nombre s'est beaucoup réduit'. La politique voit aussi leur affluence avec inquiétude, parce qu'ils ne font guère souche dans le pays, émigrant sans femmes, envoyant en Chine l'argent qu'ils gagnent et déterminés à rentrer eux-mêmes, vivants ou morts. Cependant, malgré les proscriptions, ils continuent à venir chercher du travail.

Les propriétaires emploient aussi des indigènes de l'Océanie dans l'Australie occidentale, dans le Queensland et surtout dans la Nouvelle-Zélande où le travail des Maoris est très apprécié.

La plupart des immigrants sont des adultes qui, étant dans la force de l'âge, apportent toute leur capacité de travail. Beaucoup, parmi les Européens, apportent aussi des capitaux. Le capital et le travail fructifient facilement dans ces contrées. Les hommes, parmi lesquels dominent en première ligne les agriculteurs, jardiniers ou charretiers, en seconde ligne les ouvriers de l'industrie, les industriels ou marchands, forment la majorité. Cependant les femmes, femmes mariées ou filles, représentent aujourd'hui plus du tiers de l'immigration; beaucoup se placent comme servantes1. Aussi la population comple-t-elle proportionnellement plus d'adultes, surtout du sexe masculin, que les populations européennes, comme le fait voir la figure comparée n° 3 qui représente, d'après le recensement de 1881, la population par groupes d'âge de la Nouvelle-Zélande, ramenée à 1000 individus et comparée à la population de la France. (A suivre.) ÉMILE LEVASSEUR,

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La colonie de Victoria, en 1856, n'autorisait les navires à débarquer qu'un Chinois par 10 tonneaux de chargement et levait un impôt de 250 francs par immigrant chinois, et une capitation de 12,50 par an.

2. En 1880, sur 11 661 immigrants qu'a gagnés la colonie de Victoria, il y avait 11 280 adultes et 381 enfants au-dessous de quinze ans.

REVUE DE GÉOGR. MARS 1887.

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