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autres lignes sont projetées allant à Luang-Prabang et en Annam.

Les Russes nous ont donné l'exemple de l'amélioration ou de l'établissement de voies de communication dans leurs nouvelles possessions. On sait combien est remarquable l'œuvre du chemin de fer construit sous la direction du général Annenkof, et qui sera livré à l'exploitation jusqu'à Samarcande dans le courant de 1888. Le 10 septembre 1887, le premier bateau à vapeur a été lancé sur l'antique et mystérieux Oxus, l'Amou-Daria, en présence d'un voyageur français, M. E. Cotteau. Ce bateau, le Tsar, est parti de la station d'Amou-Daria, pour descendre jusque dans le Khiva; un autre, la Tsarine, remontera jusqu'à Kilif, ville frontière de l'Afghanistan. Un pont de chemin de fer destiné à relier les deux rives du fleuve a été commencé au mois de septembre, et les trains pourront y circuler dans quelques mois. Deux officiers français, M. Cazenave et le vicomte de Cholet, sont partis le mois dernier pour Batoum; de là, ils gagneront le Turkestan et visiteront Merv et Samarcande.

Les Russes ont mis à l'étude une voie ferrée qui traverserait toute la Sibérie et qui pourra conduire en quinze jours de Saint-Pétersbourg à l'océan Pacifique. Cette ligne aura le double de celle de New-York à San-Francisco. Elle permettra à la Russie de protéger efficacement en cas d'agression les territoires de l'Amour et de l'Oussouri fort menacés par le voisinage de la Mandchourie, et de concentrer rapidement une armée russe sur les frontières de la Chine, soit près de Kouldja, soit près de la Corée. Cette voie aura d'ailleurs, dans l'avenir, une importance commerciale considérable, étant donné le chiffre élevé du trafic qui a déjà lieu entre la Sibérie et la Chine dans les conditions actuelles.

LOUIS DELAVAUD.

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REVUE DE GÉOGR. DECEMBRE 1887.

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A LA GÉOGRAPHIE HISTORIQUE

LA FORMATION TERRITORIALE

DES PRINCIPAUX ÉTATS CIVILISÉS

(SUITE)

L'Italie.

L'Italie tend vers la Grèce l'extrémité méridionale de sa péninsule; la Calabre touche aux îles Ioniennes; le golfe de Tarente s'ouvre au sud-est, dans la direction du golfe de Corinthe; la côte orientale de la Sicile fait face au Péloponèse. Aussi est-ce l'Italie méridionale qui s'éveilla la première à la civilisation; elle reçut tant de colonies grecques qu'on l'appelait la GrandeGrèce.

Le détroit de Messine permit également aux Grecs de pénétrer dans la mer Tyrrhénienne; ils s'établirent sur la côte de Campanie. Par une volte-face remarquable, ces rivages tyrrhéniens tournent le dos à la Grèce et au lieu de regarder au sud-est comme ceux de l'Italie méridionale, ils regardent au sudouest. La péninsule a ainsi une double orientation; elle promène à la fois sa vue au levant et au couchant sur les deux bassins de la Méditerranée.

L'Apennin qui la parcourt tout entière ne la partage pas en versants égaux : celui de l'Adriatique est étroit, abrupt, exposé au nord; celui de la mer Tyrrhénienne a des plaines plus vastes, plus fertiles, plus ensoleillées. Il se développe de Gênes à Messine en un arc de cercle très allongé et atteint sa plus grande largeur dans le bassin du Tibre. L'embouchure de ce cours d'eau, qui est le plus important de toute la presqu'ile, occupe exactement le milieu du rivage occidental. C'est là, au point de contact des pays hellénisés du sud-ouest, des Etrusques d'origine asiatique situés au nord-est et dont l'organisation était redoutable, enfin des rudes montagnards de souche pélasgique cantonnés dans l'Apennin au nord-ouest, c'est au vrai centre de toute l'Italie péninsulaire que Rome fut fondée. Elle s'éleva dans une position stratégique, à l'orient du fleuve qui la protégeait ainsi contre les Étrusques, sur des collines salubres qui dominaient les marécages et défiaient les fièvres de la plaine, non loin du confluent de l'Arno qui la couvrait au nord, assez voisine du rivage pour y avoir un port, assez éloignée pour ne pas craindre la brusque attaque d'une flotte ennemie, enfin en libre communication avec le reste du Latium dont elle était issue.

Formation territoriale de l'Empire romain.

Rome, fondée par des guerriers, était organisée pour la guerre. Ses conquêtes ont suivi un ordre strictement géographique : 1° Elle s'élève par

un premier effort au rang de capitale incontestée du Latium; 2e Elle détruit les Volsques, soumet les Étrusques, les Sabins, les cités grecques du midi. Elle se trouve ainsi maîtresse de tout le bassin occidental circonscrit par l'Apennin et bientôt, de toute l'Italie péninsulaire; 3o Elle occupe la

Sicile, clé du double bassin de la Méditerranée; elle détruit Carthage qui seule pouvait lui disputer l'empire de la mer; elle dompte les Cisalpins qui menaçaient à tout moment de la prendre à revers par les passages de l'Apennin et de l'anéantir. La voilà maîtresse de toute l'Italie continentale et péninsulaire.

4o Comment s'arrêter désormais? La Cisalpine, par la vallée du Pô, regarde l'Adriatique et la côte illyrienne, par les cols des Alpes conduit en Gaule. La Méditerranée ouverte, c'est le libre passage vers a Grèce et l'Orient d'une part, de l'autre vers l'Espagne, au sud vers l'Afrique. Rome conquiert la Macédoine, la Grèce, l'Asie Mineure, la Syrie; elle soumet la Gaule méridionale, l'Espagne, la Numidie; 5° Elle complète son domaine méditerranéen, dans le sens de la diagonale suivie par la civilisation à l'extrême sud-est, elle s'empare de l'antique Egypte; à l'extrême nord-ouest, elle s'annexe la jeune Gaule.

Dès lors l'Empire romain embrasse dans une vaste ellipse tous les rivages de la mer intérieure et toutes les contrées qui en dépendent. Au centre exact de l'ellipse se dressent les sept collines de la ville éternelle ». Ce que la Grèce n'avait pu faire, Rome l'a accompli; elle a constitué l'unité de l'ancien monde.

Dissolution de l'Empire.

Cependant l'Empire avait déjà dépassé les limites naturelles de la région. méditerranéenne en s'avançant d'abord jusqu'au Rhin, au Danube et à l'Euphrate, puis au delà; à mesure qu'il s'étendait il devenait moins homogène et par conséquent moins fort. C'est une infirmité de toutes les conquêtes artificielles qu'on ne saurait les conserver sans les accroître et qu'à force de les accroître on finit par se trouver impuissant à les conserver. Comment Rome eut-elle échappé à cette implacable ironie des lois géographiques? Elle se croyait parvenue aux extrémités du monde, et voici qu'en dehors des frontières de son empire des peuples nouveaux se révèlent les Germains, les Slaves, les Huns derrière le Rhin et le Danube; des peuples anciens reparaissent les Perses au delà de l'Euphrate. La vieille capitale se trouva bientôt incapable de faire face à la fois au nord et au levant. Le centre de gravité se déplaça, se dédoubla. Constantinople en Orient, Rome remplacée plus tard par Ravenne en Occident, devinrent les deux têtes de la défense; car il ne s'agissait plus de prendre l'offensive, mais d'opposer une digue aux invasions. Constantinople presque enveloppée par la mer, protégée d'un côté par les lignes des Balkans et par le large Danube, de l'autre par le Taurus et les monts de l'Arménie, heureusement située au centre de ses possessions d'Europe et d'Asie, rajeunie par une sorte de renaissance du génie grec, résista pendant près de dix siècles aux assauts des assaillants. L'Italie était plus vulnérable; le Rhin et le Danube laissaient entre leurs sources un vide que le mur d'Adrien comblait mal; l'hémicycle des Alpes, percé de cols nombreux dont

l'accès extérieur est relativement facile, la bornait sans la protéger. Considérée comme centre de l'Empire occidental, Rome était fort mal placée; elle ne se trouvait que médiocrement à portée de l'Afrique, elle pouvait aisément être coupée de ses commmunications avec l'Illyrie, la Gaule et surtout l'Espagne. L'Italie enfin portait le poids d'un long passé; elle était vieillie, amoindrie, usée. Elle fut envahie par les barbares et vers la fin du v siècle, l'Empire latin, depuis longtemps moribond, ren lit le dernier soupir.

Mais le grand nom de Rome ne s'effaça point de l'histoire, elle s'était approprié la civilisation grecque et l'avait répandue dans tout l'Occident; elle était devenue la métropole du catholicisme; elle restait aux yeux des peuples le siège légal de l'Empire, même disparu.

La Gaule romaine.

Un des traits géographiques essentiels de la Gaule, notre France actuelle, c'est qu'elle relie, mieux que n'importe quelle autre contrée de l'Europe, la Méditerranée à l'Océan. Nulle part, sauf dans le nord très montagneux de l'Espagne, les deux mers ne sont plus rapprochées; nulle part elles ne communiquent par des passages plus faciles. Une large voie naturelle remonte l'Aude, franchit le seuil de Naurouse et par la Garonne atteint le golfe de Gascogne; son prolongement, contournant à l'ouest le plateau central, se ramifie dans tout l'ouest et le centre. Une autre voie naturelle plus importante, sinon plus courte, et que la plage méditerranéenne relie à la précédente, remonte le Rhône et la Saône jusque vers le confluent de cette rivière avec le Doubs; là elle bifurque; par les dépressions de la Côte-d'Or, d'une part, elle rejoint la Seine et aboutit à la Manche; de l'autre, par le Doubs et la trouée de Belfort, elle atteint le Rhin et la mer du Nord.

Les Romains, lorsqu'ils descendirent par les cols des Alpes sur le littoral méditerranéen, s'établirent tout d'abord à Aix, à l'entrée de la vallée du Rhône et à Narbonne, à l'embouchure de l'Aude, c'est-à-dire à la tête de chacune des voies traversières de la Gaule. De Narbonne ils parvinrent facilement à Toulouse et dans le bassin de la Garonne, mais la conquête de tout le pays ne fut achevée que lorsque César eut livré à Vercingétorix une bataille suprème sur les bords de la Saône et pris Alésia, près des passages de la Côte-d'Or. Les Romains, une fois maîtres des grandes routes, l'étaient de tout le pays. Sur ces grandes routes s'élevèrent leurs principales villes : Narbonne, Toulouse et Bordeaux d'un côté, puis Saintes, Poitiers, Tours; de l'autre, Béziers, Nîmes et Arles, puis Orange, Valence, Vienue, Lyon, Autun et Reims, Sens et Rouen ; enfin, Besançon, Strasbourg, Mayence, Cologne.

Tels furent les grands chemins que suivit en Gavle la civilisation romaine. De là, par des voies secondaires, elle se répandit de proche en proche, non seulement d'une mer à l'autre, mais de la Garonne aux Pyrénées, de la Loire à l'Armorique, de Lyon sur le plateau central et dans le Jura, de Reims dans la Belgique. La Gaule tout entière devint romaine; peut s'en fallut qu'elle le restât, qu'elle donnât à un Empire d'Occident rajeuni et restauré une capitale nouvelle, Arles, Lyon ou Autun, qu'elle parvint sinon à repousser, du moins à dompter et à discipliner les Barbares. Si son histoire prit une autre direction,

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