la loi Camille Sée, des fondateurs de l'enseignement secondaire des jeunes filles, de la création et du développement de cours secondaires qui ont préparé et qui ont facilité l'exécution de cette loi, de leur organisation et de leur fonctionnement, des progrès des lycées et collèges de jeunes filles et de leur situation actuelle, des préventions qui faisaient obstacle à la réussite de cette œuvre, et des modifications et améliorations qui pourraient être introduites, etc. Nous ne pouvons, dans cette Revue, analyser cette étude que nous recommandons pourtant à tous les lecteurs et d'où nous extrayons la statistique qui suit.

Il y a actuellement seize lycées de jeunes filles : lycées Fénelon et Racine à Paris, Montpellier, Rouen, Besançon, Nantes, Lyon, Amiens, Bordeaux, Moulins, Toulouse, Reims, le Havre, Roanne, Tournon, Montauban, Niort; et dix-huit collèges: Auxerre, Grenoble, Lons-le-Saulnier, Louhans, Saumur, La Fère, Lille, Cambrai, Armentières, Abbeville, Vic-Bigorre, Vitry-le-François, Tarbes, Béziers, Châlon-sur-Saône, Albi, Chartres, Marseille. En novembre 1886, les lycées de jeunes filles avaient une population totale de 2761, les collèges une population totale de 4967 élèves. M. Villemot nous fait remarquer que les uns et les autres se recrutent facilement dans la classe moyenne, que l'usage des remises de frais d'études n'y a pas été introduit, et que le nombre des boursières y est relativement faible. L'Université a constitué sans peine un bon personnel de directrices, de surveillants et de professeurs. La création de l'École normale secondaire pour les jeunes filles, installée dans l'ancienne manufacture de porcelaine de Sèvres (1882), a été décisive sous ce rapport. Elle est placée sous la direction de M. Legouvé et de Mme veuve Jules Favre. Parmi les professeurs d'histoire et de géographie figurent nos savants collègues MM. Brissaud, Lemonnier et Lecène. On sait qu'un certificat d'aptitude et une agrégation ont été institués pour l'enseignement secondaire des jeunes filles. La mort récente de M. le directeur Charles Zévort, qui s'était consacré avec tant de dévouement à l'organisation de l'enseignement des jeunes filles, doit nous inviter à relire la brochure de M. Villemot. M. Spuller, ministre de l'instruction publique, disait, le 19 octobre 1887, à l'inauguration du lycée Racine, M. Zévort présent : « Je ne voudrais pas finir sans adresser ici un hommage public à M. Zévort pour qui l'achèvement de cette maison est une véritable fête. Cette journée est comme le couronnement d'une carrière justement honorée; c'est la récompense de tant d'efforts pour le bien public, de tant de services rendus à l'Université, à l'État et à la France. » Quinze jours plus tard, M. Zévort est mort subitement. Le soin de continuer son œuvre incombe à M. Georges Morel, le nouveau et sympathique directeur de l'enseignement secondaire. L. D.

BIBLIOGRAPHIE ANGLAISE.

GUIDES. Our Lanes and Meadowpaths; or Ramblings in rural Middle sex, par H.-J. Foley. Livre utile aux excursionnistes. Il y est question de la partie nord de la métropole anglaise

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Rustic walking Routes in the London Vicinity, par W.-R. Evans. - Ouvrage qui trouvera sans doute de nombreux lecteurs parmi ceux qui désirent connaître les beautés des environs de la capitale.

AUSTRALIE QUEENSLAND. The new Chum in the Queensland Bush, par M. Walter J. Tyruwhitt. L'auteur a passé trois ans au Queensland, et il donne ses impressions qui ne sont pas encourageantes. Depuis une trentaine d'années, l'existence dans la broussaille a bien changé. Il n'y convie que les capitalistes munis au moins de 10000 livres sterling, et les artisans; il peint avec exactitude la société et les mœurs et la vie des colons. C'est un ouvrage que devront étudier tous ceux qui veulent émigrer au Queensland. Si nous avons mainte fois en France et ailleurs conseillé la colonisation et l'émigration, nous n'hésitons pas à en détourner ceux qui ne seraient pas à même de lutter avec les difficultés de toute terre vierge et qui n'y apporteraient pas une volonté et une santé inébranlables; et c'est pour cela que nous n'avons cessé d'insister sur l'urgence d'un Bureau colonial où le colon in futuro pût recevoir des renseignements, des conseils, afin d'éviter toute méprise ou désillusion.

ETHNOLOGIE. Social History of the races of Mankind. Division I. Nigritians; II. Papuo and Malayo Melanesians, par A. Featherman, 2 volumes. Ces études pleines d'intérêt sont encore à louer pour leur exactitude; nous les considérons comme d'utiles contributions à la science qu'on appelle anthropologie; mais nous ne saurions affirmer que le monde scientifique accepte sans discuter les doctrines proposées par le savant auteur.

Sous cette même rubrique, signalons un rapport de M G-E. Sellers, qui est joint au Smithsonian Report pour 1885 au sujet des Indiens de l'Amérique du Nord et de leurs instruments en pierre, qui ont de l'analogie avec ceux des anciens habitants du Mexique. L'article en question concerne les flèches; M. C.-C. Jones fait remarquer que, parmi les Indiens Creek de Géorgie, on trouve des magasins cylindriques couverts d'argile. Entre Kalgan et Yucho en Chine, M. Mark Williams a vu des remparts qui rappellent cette structure. A la base d'un des remparts près de Kalgan, une hache en pierre a été recueillie.

Pre-History of the North based on contemporary Memorials, par J.-J.-A. Worsae, translated with Memoir of author by H. F. Morland Simpson. - M. Worsae nous expose ses théories au sujet des premières émigrations en Europe. Les émigrants auraient été originaires de l'Inde, et ils auraient suivi la Méditerranée. C'étaient des chasseurs et des pasteurs nomades qui demeuraient dans des cavernes et ignoraient l'usage des métaux et du feu. Le courant d'émigration vers les terres baltiques serait parti du sud-ouest de l'Europe, à l'époque de l'âge de pierre; le Danemark aurait reçu ses premiers colons 3000 ans avant Jésus-Christ. D'un autre côté, l'auteur discute l'analogie des monuments gaulois et britanniques, et soutient que le bronze aurait été tiré de l'Inde. A ce dernier sujet, rappelons-nous que M. Evans penche pour l'ouest de l'Asie en ce qui concerne les articies en bronze d'origine britannique. Nos lecteurs comprennent bien que cet ouvrage donnera lieu à de sérieuses discussions entre ethnologues et anthropologues, et nous doutons fort que toutes les propositions de l'auteur soient acceptées comme le dernier mot d'une science encore toute récente.

L'ETHNOLOGIE ET L'ANTHROPOLOGIE A LA BRITISH ASSOCIATION ». A la réunion de la British Association nous avons entendu émettre deux opi

nions au sujet des aryas, celle de M. le professeur A.-H. Sayce qui soutient que c'était une race du nord, et celle du chanoine Isaac Taylor qui les croit originaires du nord de l'Europe, et non pas de l'Asie centrale. M. le professeur A.-H. Sayce croit que la plus grande antiquité qui puisse être accordée à l'homme, comme un être doué de la parole est de 30 à 40 000 ans. Que de problèmes à résoudre ! Mais peuvent-ils être résolus ?

ENSEIGNEMENT GÉOGRAPHIQUE. Teaching of Geography, par Archibald Geikie. L'auteur recommande surtout les leçons en plein air et se passionne pour la Heimatskunde des Allemands. Dans le dernier numéro de la Revue de géographie, les avantages et les inconvénients de ce système ont été discutés par M. Camena d'Almeida. Nous y renvoyons les lecteurs de M. Geikie. Ce dernier insiste sur la lecture de bonnes cartes et sur la représentation exacte des montagnes. On le voit, il ne sépare point la topographie de la géographie: ce dont nous le louons fort.

Geography of Malay Peninsula and neighbouring Regions, par le professeur A.-H. Keane. Manuel bien rédigé, mais bien pauvre en ce qui concerne les cartes.

Climate and Time. Discussion on climate and cosmology, par James Croll. LL. D. F. R. S. — Livre intéressant qui traite plutôt de cosmologie que de géographie.

Historical Geography of British Colonies, par M. Lucas. Comparaison fort instructive des colonies modernes et des colonies anciennes.

Commercial Geography, par Henry B. Murray. Ouvrage qui expose la manière de faire valoir les produits soit naturels, soit industriels de la GrandeBretagne. M. Murray se fait interprète de ses compatriotes qui voient avec peine les marchés accaparés par les Allemands, grâce, disons-le, à la supériorité intellectuelle de ces derniers. Il indique la Corée comme un champ d'exploitation peu rémunérateur; et engage ses compatriotes à s'emparer de Brunei en Bornéo.

Handbook of New-Zealand. Guide industriel, qui s'attache surtout à la statistique et indique sur la carte les endroits où l'on exploite les métaux, l'or, ainsi que le charbon. L'or paraît abondant dans l'île du Milieu.

Report of Royal Colonial Institute. Cette publication officielle de statistique concerne le commerce de la Nouvelle-Guinée et des Indes. M. le docteur Watt y voit en beau le commerce de l'Inde. On y trouvera une tradition d'après laquelle le détroit de Torrès n'aurait été primitivement qu'une profonde vallée, suivant le rapport de sir G. Barry sur les relations des colonies à l'empire. Pour les projets fédératifs qui passionnent tant d'esprits, il serait bon de méditer sérieusement ce volume. Toutefois, il y a lieu de répéter que toute fédération, pour être durable, doit être fondée sur des traités avantageux au commerce des parties contractantes, et tant qu'on négligera cette condition essentielle, les négociations resteront sans résultat.

J.-W. HAY.

La séance solennelle de la Société de topographie de France à la Sorbonne (6 novembre) avait attiré une affluence de spectateurs presque sans précédent. Outre les communications qu'on a trouvées dans le corps de cette livraison, nous signalerons une conférence de M. le capitaine de frégate Delort sur l'Orénoque. Les principaux lauréats ont été, avec M. le général de Tillo et M. Alphand: MM. Paul Gaffarel, de la Faculté des lettres de Dijon, François Bazin, Charles Lassalle, Fauve, etc. Le prix du ministre de l'Instruction publique a été attribué à M. P. Enguehard, élève de M. Lacoste, dessinateur géographe. Une prochaine livraison contiendra des extraits du rapport de M. le colonel Richard sur les récompenses décernées par la Société. -Notre collaborateur M. Louis Delavaud vient de faire à Constantinople un séjour de deux mois, comme secrétaire à l'ambassade de France.

Notre collaborateur M. le général Venukoff s'est embarqué à Marseille, le 4 novembre, à bord du paquebot Ferdinand de Lesseps, pour les Canaries, les Antilles et Panama. Avant de partir, il nous a communiqué un spécimen des illustrations qui accompagneront l'ouvrage de M. le général Prejévalski sur son quatrième voyage dans l'Asie centrale. Il nous a également signalé l'intéressante expédition faite à la Nouvelle-Zemble par M. le lieutenant Vilkitzki, au cours de laquelle plusieurs observations du pendule ont été faites avec succès.

A la Faculté des sciences de Paris, M. Vélain, chargé du cours de géographie physique, traite le samedi à une heure, des phénomènes volcaniques, des sources thermales et geysériennes, des tremblements de terre et des mouvements lents de l'écorce terrestre. Il étudiera la formation des récifs de coraux, des tourbières, et terminera par l'exposé des caractères qui permettent de diviser le sol français en régions naturelles.

A la Faculté des lettres de Paris, M. Himly, professeur, traite le mardi à 3 heures, de la géographie générale de l'Europe; M. Dubois, maître de conférences, étudie la géographie de l'empire russe. — A la Faculté des lettres de Lyon, M. Berlioux, professeur, consacrera cette année classique à la Syrie. A l'École des langues orientales, M. H. Cordier traite, les mercredis et les vendredis à 4 heures 444, de la géographie, des mœurs et des coutumes de l'empire chinois.

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La septième livraison de l'atlas universel de géographie moderne, par MM. Vivien de Saint-Martin et Franz Schrader (Hachette) contient les cartes de l'Italie méridionale, de l'Asie septentrionale (empire russe), la seule qui donne d'une manière exacte tout le détail du système orographique de l'Asie centrale, et de l'Océanie (carte générale). Nous venons de voir aussi les épreuves presque achevées des cartes de la livraison suivante, la huitième, qui sera pour nous du plus grand intérêt; elle contiendra, en effet, les deux premières feuilles d'une grande carte de France qui sera complète en six. Elle REVUE DE GEOGR. DÉCEMBRE 1887.

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promet d'être la plus belle qui ait jamais été publiée. Malgré la profusion des détails, toutes ces cartes doivent à la minutie de l'exécution une clarté remarquable. C'est une œuvre de science et d'art tout à la fois, qui fait honneur à notre pays, aux auteurs, à leurs collaborateurs et aux éditeurs.

Nous avons reçu le premier numéro de la Revue commerciale et industrielle du Caucase, que dirige notre collaborateur M. J. Mourier. Elle paraît le 1er et le 15 de chaque mois, à partir du 1er octobre 1887. Les articles sont bilingues (français et russe).

-M. André Grégoire, professeur au lycée Saint-Louis, a fait paraitre, chez Garnier frères, une Géographie de la France et de ses colonies, texte, atlas, qui sera fort utile à la classe de quatrième de l'enseignement secondaire classique.

- M. le baron M. de Vautheleret, ingénieur, vice-président de la Société de topographie de France, vient de publier (imprimerie typographique Joseph Hugelmann), son essai sur les Anciennes voies romaines et leur corrélation avec nos grandes lignes ferrées actuelles.

Dans les Annales de l'École libre des sciences politiques (n° d'octobre 1887), M. L. Delavaud a étudié la Politique coloniale de l'Allemagne. — L'histoire de l'Europe et particulièrement de la France de 395 à 1270, rédigée conformément aux programmes pour la classe de troisième par MM. Jalliffier et Vast, contient des tableaux chronologiques et généalogiques, des cartes et des gravures d'après les monuments.

Dans l'assemblée générale de la Société de géographie commerciale de Paris (15 novembre 1887), M. A. Goin, résident de France, a présenté une carte annamite (de Langson à Pékin).

- L'Ami des monuments, dirigé par M. Ch. Normand, dans sa troisième livraison, donne une intéressante description de l'ancien Château de Bourbonl'Archambault (Allier). « Assis sur un rocher qui ferme la vallée de la Burge, ne laissant entre deux escarpements qu'un étroit passage pour la rivière, le château de Bourbon commandait en outre la route de Bourges à Clermont. >

M. G. Marcel a consacré deux articles dans la Gazette géographique (n° des 4 et 11 août 1887) à M. le baron de Schwerin, le voyageur suédois qui a visité récemment le Congo, bibliothécaire à Lund et auteur d'une thèse sur la géographie d'Hérodote.

Nous sommes heureux de signaler la traduction par M. P. Guéry de l'ouvrage fort utile d'Alfred Gardener: Comment on fait une carte, exposé détaillé des procédés simples et pratiques pour la projection des parallèles de latitude droits ou courbes et des méridiens de longitude ainsi que pour la projection du planisphère et celle de la mappemonde, avec la manière d'exécuter le tracé d'une carte et le lavis, de construire les échelles et de s'en servir, etc. Cet ouvrage offre plusieurs planches, des figures et des cartes exemples. Il se trouve à la librairie Weil et Maurice (Georges Maurice, successeur), 4 bis, rue du Cherche-Midi. Le prix est de 0 fr. 90.

Das Opium in Indonesien, tel est le titre d'une brochure de M. Émile Metzger; c'est un extrait de la Revue coloniale internationale.

Le Directeur-gérant: L. DRAPEYRON.