NOTICE SUR PHILIPPE DE CAVEREL, Ancien Abbé de St-Vaast. Au mois de février 1583, les États d'Artois étaient réunis dans la capitale de cette province. Le calme avait reparu; leurs délibérations étaient régulières, et en présence de la paix qui régnait, ils ne pouvaient plus invoquer cette maladie, qu'on appelait, à cette époque, contagieuse et qui plus tard recat d'autres noms (1). L'influence du prince d'Orange, s'était amoindrie; un effort malheureux, tenté à Arras, l-avait fait comprendre qu'on ne pouvait pas séparer la foi politique des croyances religieuses. La violence exercée contre l'inofensif et ambitieux Gosson (2), avait réprimé des désordres qui n'avaient plus cune occasion de se produire. La pacification de Gand avait stipulé que les provinces se garderaient elles-mêmes; toutefois, (1) Pendant les troubles religieux de 1578, les Etats d'Artois s'étaient réunis à Béthune et ils avaient déclaré que cette modification à leur règlement était occasionné par la peste qui sévissait à Arras. (2) Étude sur Gosson, par M. LECESNE, Mém. de l'Académie d'Arras, tom. XXIX, pag, 19. Voyez aussi, sur la même question, les Troubles d'Arras, documents inédits publiés par M. A. d'HÉRICOURT. comme le disait dernièrement un de nos plus érudits collègue, dans le Rapport sur le concours d'histoire (1), les Etats de notre province avaient eu le courage de reconnaître leur erreur et de réclamer que leur indépendance fût soutenue par le secours de leur prince légitime. Ils ne voulaient pas qu'à l'aide de certaine agitation on leur imposât une volonté contraire à celle des habitants. Jean Richardot, évêque d'Arras, qui présidait les Etats d'Artois, leur exposa, le 29 janvier 1582, au nom du gouvernement des provinces belges, l'utilité de mettre fin à la guerre. Développant cet adage: Si vis pacem, para bellum, il déclara que si l'on voulait se garantir des hostilités de la France, des agitations que feraient sans doute les hérétiques, il y avait lieu de rappeler les garnisons espagnoles. Les Etats, pour assurer la tranquillité du pays et lui rendre son ancienne splendeur (2), protestent de leur fidélité au Roi d'Espagne, successeur de leurs priées légitimes déclarent être prêts à vivre et mourir pour son service, lui donnent pleins pouvoirs d'amener dans la province ses troupes,. de quelque nation qu'elles soient et en aussi grand nombre qu'il le jugera utile. Pour donner plus de force à leurs résolutions, les États décidèrent en outre que dom Sarrazin, mis à la tête de l'Abbaye de St-Vaast d'Arras, les porterait au gouverneur général des PaysBas, puis qu'il irait déposer au pied du trône la gratitude de ses fidèles sujets de l'Artois. Cette mission présentait une double (1) M. LAROCHE, de Duisans, dans le XXXIIe vol. des Mémoires de l'Académie, actuellement sous presse. (2) Pour, estant la religion catholique, apostolique et romaine conservée à la gloire du Tout-Puissant, remettre ces pays en leur primitive splendeur, repos et tranquillité, selon le désir de S. M. (Registre aux Résolutions des États d'Artois. Arch. dép.) |