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toire de l'Abbaye de Saint Denis, il y avoit autrefois une cloche fort utile, que l'on appelloit Chaffe - Riband. Il ajoute que les Chanoines ayant ceffé de la faire fonner le foir, on les avoit obligés de rétablir cet ufage. Il fait, fur la même Abbaye, une autre remarque, que perfonne, dit-il, n'avoit faite avant lui; c'eft que « toutes les anciennes Abbayes » du Diocèfe de Paris ont eu quelque 23. Saint pour premier Abbé, & que celle » de Saint Denis ne fçauroit produire » aucun Abbé qui s'y foit fanctifié. »

Vous fçavez, Monfieur, que les Ecoliers de l'Univerfité de Paris célébrent entre eux une Fête fort ancienne, qu'ils appellent le Landit; mais vous ignorez peut-être l'étymologie de ce mot, & l'origine de cette Fête. Le mot latin indictum fignifioit, au douzième fiécle, un jour & un lieu indiqués pour quelque affemblée du Peuple. Ce mot a fouf fert deux altérations dans notre langue. L'i fut d'abord changé en e, enfuite en a: on a prononcé l'indict, l'endict, & enfuite Landit. Ce dernier mot fignifie donc la même chofe que le premier; c'est-à-dire, un lieu où l'on s'affembloit

feux allumés au milieu des rues de Paris, dans lefquels, dit un Auteur, « les hom » mes bruloient tables, cartes, billes, billards, boules ; & les femmes les ❞atours de leurs têtes,comme bourreaux, » truffles, pièces de cuir & de baleine, » leurs cornes, leurs queues, &c. "

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Du temps de Henri IV on paffoit encore à Neuilly la rivière dans un Bac. Ce Prince revenant de Saint Germainen-Laye avec la Reine & plufieurs Sei→ gneurs & Dames de la Cour, entra dans le Bac fans fortir de fon caroffe. Les deux derniers chevaux, tirant trop de côté, tombèrent dans l'eau, & entraî nèrent la voiture; on courut au fecours, & l'on fut affez heureux pour fauver tout le monde. Mais afin de prévenir dans la fuite de pareils accidens, le Roi fit conftruire un pont, qui defuis a été remplacé par un autre beaucoup plus folide. On croit qu'une fleur de lys, placée fur la porte d'une maison fur le bord de la Seine à Neuilly même, est une marque d'honneur que ce Prince accorda au Bâtelier qui contribua le plus à le tirer d'un fi grand péril.

M. l'Abbé le Beuf nous apprend que dans une des Eglifes fituées fur le terri

toire de l'Abbaye de Saint Denis, il y avoit autrefois une cloche fort utile, que l'on appelloit Chaffe - Riband. Il ajoute que les Chanoines ayant ceffé de la faire fonner le foir, on les avoit obligés de rétablir cet ufage. Il fait, fur la même Abbaye, une autre remarque, que perfonne, dit-il, n'avoit faite avant lui; c'eft que « toutes les anciennes Abbayes » du Diocèfe de Paris ont eu quelque » Saint pour premier Abbé, & que celle » de Saint Denis ne fçauroit produire » aucun Abbé qui s'y foit fanctifié. »

Vous fçavez, Monfieur, que les Ecoliers de l'Univerfité de Paris célébrent entre eux une Fête fort ancienne, qu'ils appellent le Landit; mais vous ignorez peut-être l'étymologie de ce mot, & l'origine de cette Fête. Le mot latin indictum fignifioit, au douzième fiécle un jour & un lieu indiqués pour quelque affemblée du Peuple. Ce mot a fouffert deux altérations dans notre langue. L'i fut d'abord changé en e, enfuite en a: on a prononcé l'indict, l'endict, & enfuite Landit. Ce dernier mot fignifie donc la même chofe que le premier; c'est-à-dire, un lieu où l'on s'affembloit

Prince. Lorfqu'on eût apporté en France du bois de la vraye Croix, l'Evêque de Paris, pour fatisfaire la piété des Fidèles de fon Diocèfe, qui fouhaitoient voir cette précieuse Relique, établit un indict annuel dans la plaine de Saint Denis, n'y ayant pas d'emplacement affez vafte dans la Ville pour contenir tant de monde. Le Clergé y alloit en proceffion, l'Evêque y prêchoit, & y donnoit la bénédiction au Peuple. L'Univerfité de Paris, ayant pris une certaine forme, s'y rendit pareillement avec fon Recteur, de même que le Parlement, lorsqu'il fut rendu fédentaire. L'endroit étoit fec & aride; car il n'y avoit ni ruiffeau ni fontaine; on fut donc obligé d'y apporter des rafraichissemens; peu à peu il s'y forma une Foire; elle fut continuée du rant plufieurs jours, & devint bien-tôt fameufe. Comme le parchemin étoit alors la matière dont on fe fervoit le plus communément pour écrire, il s'en faifoit un débit confidérable à cette Foire; le Recteur de l'Univerfité alloit lui-même acheter ce qu'il lui en falloit pour lui & pour tous fes Colléges, & il n'étoit pas permis d'en vendre aux Marchands de Paris, avant qu'il eût fait fes emplet

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res. Cette proceffion du Recteur à la Foire du Landit procura aux Ecoliers quelques jours de vacances. Tous voulurent efcorter le Chef de l'Univerfité, ne croyant. pas fuffifant qu'il fût accompagné de fes premiers Officiers. Le voyage fe faifoit avec toute la pompe & la magnificence poffibles. Les Régens & les Ecoliers fe trouvoient à cheval dans la place de Sainte Géneviève; de-là ils marchoient en ordre jusqu'aux champs du Landit. Cette longue cavalcade fe terminoit rarement fans effufion de fang. Malgré la vigilance de leurs Maîtres, ces jeunes gens, après avoir diné, fe querelloient & en venoient aux mains. Outre ces petites guerres, le Landit étoit encore fujet à d'autres inconvéniens. Plufieurs vagabonds, domeftiques & gens fans aveu fe joignoient au cortège de l'Univerfité; les filles & les femmes, en habits de garçons, s'y mêloient auffi & y caufoient des defordres épouvantables. Il fallut plufieurs Arrêts du Parlement pour y remédier; encore ne vint-on à bout de les faire ceffer entièrement, que lorsqu'on eût transféré cette Foire célèbre, du miLieu de la plaine, dans la Ville même de

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