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j'en ai payé la taxe... Le fixième jour » de Janvier 1521 mon fils fut frappé » d'une mauvaise buche fur le plus hault » de fes biens, dont je feus bien défolée; car s'il en fût mort, j'étois fem» me perdue, Innocente fut la main qui »le frappa; mais par indifcrétion elle » fut en péril avec tous les autres membres.... Le 5 Juillet 1721, mon fils eftant à Ardilly, à deux lieues de » Beaune, & à cinq lieues de Dijon, & » à deux lieues de Seure, au foir vint » nouvelle de Guyenne comment le Sei gneur Defparault avoit été pris, & le » Seigneur de Tournon, & que les affaires fe portoient mal par faute d'ordre & de diligente conduite. Pour ce, faut noter qu'en fait de guerre longues Patenoftres & Oraifons murmu»ratives ne font bonnes; car c'est une » marchandise pesante qui ne fert de guères, finon à gens qui ne fçavent que faire.... L'an 1522, mon fils & moi, parla par la grace du Saint Efprit, commençafmes à cognoiftre les hypocrites, » blancs, noirs, gris, enfumés & de tou »tes couleurs, defquels Dieu, par fa » clémence, nous veuille préferver; car fi Jesus-Chrift n'eft menteur, il n'est

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point de plus dangereuse génération » en toute nature humaine. »

Le feptième Tome de cette collection contient les Mémoires du Maréchal de Fleuranges, imprimés d'après un manufcrit qui eft dans la Bibliothèque de M. le Comte de la Marek. M. l'Abbé Lambert n'a rien changé au ftyle; il y a feulement ajouté quelques notes; & c'eft toute la part qu'il a à ce dernier Volume. Comme ces Mémoires n'avoient point encore paru, il eft à propos d'entrer dans quelques détails à leur fujet.

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Le Maréchal de Fleuranges étoit de l'ancienne & illuftre maifon de la Marck. Il n'avoit encore que neuf ans lorsque Robert de la Marck fon père, Seigneur de Sedan & Duc de Bouillon, l'envoya à la Cour de Louis XII. « Mon fils, lui. » dit le Roi, vous foyez le très bien » venu. Vous êtes trop jeune pour me fervir; & pour ce je vous enverrai-de» vers Monfieur d'Angoulême (depuis François I) à Amboife, qui eft de » votre âge, & je crois que vous y tien» drez un bon ménage. J'irai où il vous plaira me commander, répondit le » jeune homme ; je fuis affez viel pour » vous fervir & pour aller à la guerre,

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» fi vous voulez. Mon ami, vous avez » bon courage, repliqua le Roi; mais j'aurois peur que les jambes ne vous failliffent en chemin; mais je vous » promets que vous irez; & quand j'irai, je vous inanderai. »

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Le jeune Fleuranges refta quelques années avec le Comte d'Angoulême. Le détail de fes actions militaires nous meneroit trop loin; mais je ne dois point paffer fous filence le danger qu'il courut à la bataille de Novarre, où il reçut quarante fix bleffures. Le brave Robert de la Marck fon père donna dans cette occafion des preuves fignalées de fon intrépidité. Averti que fes fils, Fleuranges & Jamets, avoient été laiffés parmi les morts, il marcha droit à l'ennemi, & renverfant tout ce qui s'oppofoit à fon paffage, il parvint jufqu'au lieu où étoient fes deux fils, qui nageoient dans leur fang. A cette vûe fa fureur redouble & lui prête de nouvelles forces. Bravant les dangers qui l'environnent, il prend l'aîné avec lui fur fon cheval, & met l'autre fur celui d'un de fes hommes d'armes, & une fe conde fois il fe fait jour au travers des ennemis. Fleuranges n'a pas plutôt re

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touvré les forces, qu'il fe met à la tête d'un corps nombreux de Lanfquenets pour aller fecourir la Picardie. Il ap prend que Jamets, une des plus fortes places de l'héritage de fes pères, eft attaqué; il va fe renfermer dans cette importante fortereffe, & c'en eft affez pour obliger le Général ennemi à lever le fiége. Quelque temps auparavant une Dame de fes parentes étoit venue fe plaindre à lui d'une injuftice qu'elle prétendoit lui avoir été faite par les Magiftrats de la Ville de Metz. « Les raifons » de fa plainte étoient qu'on l'avoit ma»riée à un Gentilhomme de Lorraine, lequel n'étoit point homme, & avoit » été sept ans avec lui, qu'elle n'en vou»loit rien dire & par contraincte de » fon mari elle s'en complainct à fes pa»rens, & vouloit bien fon dit mari dé"faire le mariage, mais il vouloit avoir » les biens d'elle; laquelle chofe n'étoit » pas raifonnable.» Comme la partie adverfe de cette Dame avoit beaucoup 'de crédit dans Metz, on refufoit de lui rendre fes biens. Fleuranges fe préfenta aux portes de la Ville à la tête de huit cens hommes, ayant avec lui douze groffes : pièces d'artillerie « laquelle

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chofe entendue par Meffieurs de Metz, » envoyèrent des Ambaffadeurs fur Ambaffadeurs, difant, pour l'amour de » Dieu, qu'il ne leur fit point de mal » & qu'ils feroient raifon de tout,le deu»xième jour après. On lui tint pa» role; le mariage fut déclaré nul, & la Dame rentra dans tous fes biens. Je ne vous parlerai plus, Monfieur, que de la bataille de Pavie, où, couvert de fang & de pouffière, notre héros fe fit jour, l'épée à la main, pour voler au fecours d'un grand Roi, qui fe défendoit prefque feul au milieu d'un tas de morts & de mourans. Le Maréchal de Fleuranges y fut fait prifonnier & envoyé à l'Eclufe. C'est là qu'il a écrit fes Mémoires. Il eft fouvent fait mention. de lui dans ceux de du Bellai, ainfi que d'autres Seigneurs de la Maifon de la Marck, dans laquelle, en remontant aux fiècles les plus reculés, on trouve un grand nombre de Capitaines illuftres, qu'une fuite non interrompue de belles actions a élevés au faite de la gloire. Ce Recueil hiftorique fe vend chez Prault l'aîné, à la defcente du PontNeuf, à la Charité.

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