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des explications publiques sur les Sentences avant que soit expirée la dixième année de leurs études.

Le collége fondé par Guillaume Bonnet s'appela du nom de son évêché, Collége de Bayeux. Au nombre des jeunes clercs du Maine et de l'Anjou qui l'habitèrent les premiers, en l'année 1315, nous pouvons désigner Robert de Mayenne, principal; Jean Pule, procureur, et Guillaume de Fabrica, Guillaume Cosme, Matthieu de Jumoria, Georges de La Porte, Jean Guyon, Raoul Bonnet, écoliers. Ce collége subsista jusqu'à l'année 1763, et fut alors annexé au Collége Louis-le-Grand. On vient d'en faire disparaître les derniers vestiges (1).

BONNEVAL (RENÉ de).

René de BONNEVAL, né dans la ville du Mans vers l'année 1700, mort en janvier 1760, est compté par l'auteur des Trois siècles littéraires au nombre de ces écrivains infatigables et malheureux qui courent toujours après le succès et qu'on ne voit jamais l'atteindre. Nous ne trouvons pas ce jugement trop sévère: il

(1) Lebeuf, Hist. de Paris, édit. Cocheris, t. I, p. 447.

nous suffira donc de dresser une liste exacte des nombreux opuscules de René de Bonneval, sans insister sur aucun d'eux. Ces opuscules furent publiés dans l'ordre suivant:

Momus au cercle des Dieux, dans lequel il leur fait récit de ce qui se passe dans la république des lettres, dans la galanterie et dans la politique; Paris, Sevestre, 1717, in-12. La république des lettres est de nouveau divisée par la querelle des Anciens et des Modernes; les relations mondaines ne sont plus que des relations galantes, et les simples bourgeoises ont elles-mêmes pris les mœurs des femmes de qualité; quant aux affaires politiques, elles sont conduites avec autant d'énergie que de prudence par les plus parfaits des ministres et les plus adorés des princes. Voilà le résumé du récit de Momus. De simples mortels auraient pu raconter les mêmes choses avec plus d'esprit. Réponse à l'auteur des Paradoxes littéraires (l'abbé Desfontaines), au sujet de la tragédie d'Inès de Castro (de La Motte); Paris, Prault, 1723, in-8°. Cette Réponse a été réimprimée dans le tome second des Amusements du cœur et de l'esprit, de Bruys; Paris, 1736, in-12. Elle ne méritait pas cet honneur. Malgré l'intervention officieuse de Bonneval, les critiques de l'abbé Desfontaines ont prévalu. Réflexions critiques sur un poëme intitulé La Ligue, imprimé à Genève et attribué à M. de Voltaire; 1724, in-8°, sans autre indication. Cette critique anonyme de la Hen

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riade est citée sous le nom de Bonneval par le plus grand nombre des bibliographes; l'opinion de M. Barbier et la nôtre est qu'il faut retrancher ce méchant libelle du catalogue de ses œuvres. René de Bonneval n'a jamais été qu'un écrivain médiocre; mais les Réflexions critiques sont bien au-dessous de la médiocrité. Critique des lettres philosophiques de Voltaire; 1734, in-12. Cet ouvrage, attribué par l'éditeur à René de Bonneval, serait, suivant M. Barbier, de l'abbé Molinier, oratorien. Bonneval n'a dû rien publier contre Voltaire avant l'année 1737. En effet, le 27 février de cette année, il écrivait à Voltaire. une humble lettre, le priant de lui prêter dix pistoles et ne s'excusant pas de l'avoir autrefois offensé (1). Ajoutons que Voltaire, qui ne pratiquait pas à son ordinaire l'oubli des injures, lui prêtait sur cette lettre une somme plus forte que la somme demandée. Epitre à M. Gresset; 1737, in-12. Mémoires de Mad. de Rapilly; Paris, 1737, in-12. — Ode sur la dernière paix, publiée dans les journaux de 1739.Réflexions sur l'Anonyme (Voltaire) et sur ses conseils à M. Racine au sujet du poëme de la Religion ; Paris, 1742, in-8°. Après avoir lu ces Réflexions, Voltaire écrivit au bas de la lettre de 1737 qu'il avait conservée: « Ce Bonneval est un fripon, qui m'a volé autre« fois dix louis, qui a été chassé de chez Marmontel,

(1) Cette lettre est dans le tome LXX, p. 200, des OEuvres de Voltaire, édit. de Kehl.

<«<et qui a fait un libelle contre moi. » Vers à S. E. Saïd-Pacha, plusieurs fois imprimés, quoiqu'ils aient peu de mérite. On ne sait où ils furent d'abord accueillis; mais on les trouve à la suite d'une Lettre au sujet du portrait de S. E. Saïd-Pacha, imprimée chez Prault, en 1742, in-12. Les Éléments de l'Education; Paris, Prault, 1743, in-8°. C'est tout simplement un manuel de civilité. L'auteur enseigne comment un jeune homme doit se comporter dans les visites, à table, au théâtre, dans les promenades, et il lui recommande particulièrement de fuir les gens de trop libre esprit qui dissertent avec une condamnable indépendance sur les mystères de la religion, la forme du gouvernement et les actes de l'administration publique. On sait comment la jeunesse du dix-huitième siècle a profité de ces conseils. Progrès de l'Education, suite des Éléments; Paris, Prault, 1743, in-8°; avec une dédicace à Turpin de Crissé, évêque de Nantes, signée par René de Bonneval. C'est une critique de la philosophie et des philosophes, plus considérable et un peu moins banale que la première, mais qui ne vaut guère mieux. Epitre à Mme De... sur les superstitions; 1746, in-8°, sans autre indication. Cette épître est en vers, et les vers de Bonneval sont faciles; c'est leur seul mérite. - Réflexions sur le premier âge de l'homme, servant de supplément aux Éléments et progrès de l'éducation; Paris, Prault, 1751, in-8°. Un avertissement qui précède cet opuscule nous dit qu'une

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nouvelle édition des Éléments et progrès vit le jour en l'année 1751; mais nous croyons devoir tenir cette indication pour suspecte, et considérer les Réflexions comme un supplément joint à l'ancienne édition des Eléments, pour la rajeunir et la représenter au public. L'auteur demande dans ces Réflexions qu'on ne soumette pas le premier âge à une trop rude contrainte, et qu'on n'impose pas les mêmes règles, les mêmes études, à des tempéraments, à des aptitudes qui diffèrent. C'est une protestation contre le régime universitaire, qui, de nos jours, a été trop fréquemment renouvelée. - Lettre d'un hermite à J.-J. Rousseau de Genève; Paris, 1753, in-8°. Courte et pauvre censure du discours couronné par l'académie de Dijon. Apologie de la musique et des musiciens français, contre les assertions peu mélodieuses, peu mesurées et mal fondées du sieur J.-J. Rousseau, ci-devant citoyen de Genève; Paris, 1754, in-8°. C'est un opuscule anonyme, inscrit par M. Barbier parmi les œuvres de René de Bonneval. Il a peu d'intérêt. Rousseau, qui n'aimait pas la musique de l'ancienne école, avait placé le grand Lulli bien au-dessous de quelques modernes. C'est contre cette opinion que proteste l'auteur de l'Apologie. Vers sur le cardinal de Fleury, imprimés dans la Bienfaisance française de Dagues de Clairfontaine (année 1756). Vers à l'occasion du mariage de Mile de Richelieu avec le comte d'Egmont, dans le Journal historique de Verdun, mai 1759.

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