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zèle pour la bonne religion est tout naturel: on croyait, en effet, que le parti de Mayenne était le parti vainqueur. Mais on apprit bientôt qu'on avait été trompé; le 17 mai, le duc de Mayenne traversait la ville du Mans avec sa troupe et sept canons, chassé de la Touraine par le roi de Navarre, et allant guerroyer du côté d'Alençon.

Les processions sont alors pendant quelque temps interrompues. Les avantages obtenus par l'armée royale ont peut-être découragé les Ligueurs. Mais après l'assassinat d'Henri III, quand l'armée qui devait assiéger Paris s'est dispersée, quand la plupart des villes liguées ont proclamé le cardinal de Bourbon roi de France, quand la confiance est revenue dans les cœurs des fidèles, les processions recommencent: « Le di<< manche 10 septembre 1589, on a fait, dit notre «< chroniqueur, une procession générale autour de la « ville, où le précieux corps de Notre-Seigneur a été « porté, tout le clergé pieds nus, et plus de deux cents << personnes, mâles et femelles, nues, en chemise; et << une bonne partie des autres y avaient les pieds «<nus. » Cependant la fortune devait promptement se montrer contraire aux vœux de nos Ligueurs ; le 5 décembre, le roi de Navarre campait sous les murs du Mans, et, le 7, il était entré dans la ville (1). Les extraits de Bougard ne nous apprennent rien sur cet événe

(1) Recueil des lettres missives d'Henry IV, publié par M. Berger de Xivrey.

ment. Peut-être s'était-il éloigné dès le commencement

du siége.

Après le mois de juillet de l'année 1593, Henri IV régnant à Paris, la narration de Bougard nous offre moins de récits tragiques. Plus de combats, de surprises, de trahisons et de pendaisons. La mode des processions n'est pas si tôt passée; mais celles qu'on fait encore ont pour objet de célébrer les victoires obtenues par le roi légitime sur les restes des Ligueurs, et l'on n'y voit figurer personne dans cet appareil plus simple que pudique dont nous avons reproduit, d'après Bougard, la naïve description : ce fut, il paraît, l'emblème des processions de la Ligue.

Le Journal de Bougard n'a plus ensuite le même genre d'intérêt, les faits qu'il raconte n'ayant plus de lien avec l'histoire générale de la France. Quelques-uns de ces faits ne seront pas toutefois indifférents aux curieux d'histoire locale. Ainsi nous lisons, à la date du 27 janvier 1599, qu'en ce jour où l'on fêtait saint Julien, maître Nicolas Lemesle, sieur de La Béguinière, condamné pour blasphème, fit amende honorable dans la ville du Mans, et fut ensuite banni du royaume à perpétuité, suivant l'arrêt de la cour, après avoir eu les lèvres coupées et la langue traversée par un fer rouge. Le parlement avait été plus sévère pour lui que l'official du Mans: celui-ci ne l'avait banni que pour trois années. Plus loin nous voyons que, le mardi 15 mai 1601, sur les six heures du matin, meurt

l'évêque Claude d'Angennes, et que, le mardi 27, il est inhumé dans le choeur de l'église cathédrale. Enfin, le 21 avril 1602, Bougard nous fait assister à la procession générale faite en l'honneur des Capucins nouvellement introduits dans la ville du Mans.

A cette date finissent les extraits conservés dans les manuscrits de l'abbé de Dangeau. On regrette de ne pas posséder tout le Journal du notaire Bougard; il est toutefois permis de supposer que l'auteur des extraits les a faits avec discernement et n'a négligé rien d'important.

BOUHÈRE (PIERRE DE).

La terre et seigneurie de Bouhère, près Sablé, en latin Bariacus, Beoria, Boueria magna, Bouerium, a prêté son nom à une ancienne famille, depuis longtemps éteinte, connue par ses libéralités à l'égard des moines de Marmoutiers (1). C'est vraisemblablement à cette famille qu'appartenait Pierre de BOUNÈRE, Sabolien, Petrus Bouherius, Sabulensis, éditeur du livre suivant : Mag. Conradi Thuricensis magnum Elucidarium,

(1) M. Cauvin, Armorial, p. 37. - Géographie ancienne, au mot Bariacus.

omnes historias et poeticas fabulas continens, quæ super montes, valles, lacus, urbes et omnia in poetarum monumentis loca famigerabilia; Paris, Gormont, 1513, in-4°. Cet Elucidarium est ce qu'aujourd'hui nous appelons un dictionnaire historique ; il contient la plupart des noms d'hommes et de lieux qui se rencontrent dans les auteurs grecs et dans les latins. Une élégie latine de Pierre de Bouhère nous apprend qu'il ne fut pas seulement l'éditeur, mais qu'il fut, en outre, le correcteur du manuscrit laissé par Conrad, chanoine de Zurich:

Malleo at interea debetur gratia nostro

Vindice quo tersus prosilit iste liber.

A la fin du livre se trouvent quelques hendécasyllabes qui sont aussi de Pierre de Bouhère, et l'on peut le croire auteur des nombreuses additions, séparées et distinguées du texte par le mot appendix. Il faut compter l'Elucidarium de Conrad de Zurich au nombre des livres les plus rares; notre grande Bibliothèque n'en possède qu'un exemplaire mutilé, qu'elle a reçu de Falconnet. Gilles Ménage l'avait entre les mains lorsqu'il s'occupait de la seconde partie de l'Histoire de Sablé (1).

(1) Page 62.

BOUILLÉ (... de).

Ansart n'a connu ni le nom, ni les œuvres de ce poëte manceau. Nous avons vainement, pour notre part, recherché l'ouvrage qui nous était signalé sous ce titre Les principes de la poësie, du sieur de BOUILLÉ; Le Mans, 1647, in-12, et nous désespérons désormais de le découvrir sur les rayons de quelque bibliothèque.

BOURDIN (GUILLAUME).

Guillaume BOURDIN, vicaire en l'église de NotreDame de Saint-Calais, est auteur d'un recueil de Noëls, publié au Mans, en 1618, chez Gervais Ollivier, sous ce titre: Cantiques de Noëls nouveaux en l'honneur de Dieu et de la Vierge Marie.

Nous le croyons né à Saint-Calais, car, dans une dédicace adressée aux habitants de cette ville, il se dit leur << affectionné concitoyen. » Les cantiques de Guillaume Bourdin sont au nombre de treize. Nous ne saurions en faire grand cas. Ces rimes tantôt graves,

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