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Souvent interrogée sur ce point, la chaire de saint Pierre n'a pas toujours exprimé le même avis: on a vu Léon IX ordonner de nouveau des prêtres institués par un évêque convaincu de simonie; Jean IX, au contraire, a déclaré valides toutes les ordinations faites par le pape Formose On consulta de nouveau le pape et la Sorbonne au sujet des ordinations d'Emmanuel de Beaumanoir : leur opinion fut qu'elles étaient efficaces. Cette efficacité ne parut pas toutefois très-bien établie, car plusieurs prêtres, et entre autres le célèbre Mascaron, qui professait alors la rhétorique au collége du Mans, se firent ordonner de nouveau.

BEAUMANOIR DE LAVARDIN (JEAN-BAPTISTE).

Jean-Baptiste BEAUMANOIR DE LAVARDIN, fils de Claude de Beaumanoir, vicomte de Saint-Jean, maréchal des camps et armées du roi, et de Renée de La Chapelle, dame de Varennes, fut d'abord nommé, le 8 novembre 1666, doyen de l'église du Mans (1). Nous le voyons en même temps abbé commendataire de Moustier-Ramey. A un clerc de si noble maison

(1) Gallia christiana, t. XIV, col. 430.

JEAN-BAPTISTE BEAUMANOIR DE LAVARDIN.

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devait être réservé quelque évêché : aussi fut-il pourvu par le roi de l'évêché de Rennes, le 26 novembre 1676, après la mort de Charles - François de La Vieuville. La date de sa consécration est le 20 février 1678 (1). On le vit souvent présider le clergé dans les états de Bretagne. Parent du cardinal de Noailles, il était de son parti, détestait comme lui les Jésuites et conseillait contre eux les plus violentes mesures. Plusieurs de ses lettres au cardinal de Noailles ont été conservées (2). Nous publierons la suivante, qui fera connaître ses sentiments et son caractère :

« Rennes, ce 3 mai 1711.

« J'ai reçu hier, Monseigneur, la copie de la lettre de nosseigneurs les évêques de La Rochelle et de Luçon dont je n'avais point encore entendu parler. Elle me paraît si éloignée et si indigne de notre caractère que la patience et le silence les pouvaient autant punir que tout ce qui se peut faire ; mais, comme les gens sont, selon les apparences, soutenus par les Jésuites, la patience et le silence sont des ménagements qui ne leur conviennent point: de sorte que, si vous ne permettez pas au clergé de France d'éclater dans une affaire de cette nature, les Jésuites, déjà trop prévenus de l'excès de leur autorité, se croiront maîtres de tout. En vérité, Monseigneur, j'estime que Dieu, qui a permis l'excès de ce scandale,

(1) Gallia christiana, t. XIV, col. 764.

(2) Bibliothèq. impér., Manuscrits; num. 23,217 et 23,221 du fonds français.

veut en même temps que, pour le réparer, nous interdisions toute fonction aux Jésuites; car franchement, pendant que vous les ménagerez, ils vous feront tous les jours de nouvelles insultes, et cependant n'oseront jamais se déclarer contre vous. En vérité il est fort étonnant que ces prétendus religieux, qui devraient se trouver trop heureux de voir à la tête du clergé de France un aussi parfaitement homme d'honneur, de bien et de probité que vous, ne cherchent cependant qu'à vous faire de la peine. Mandez-moi, Monseigneur, ce que vous estimez que je doive faire, et certainement je le ferai, vous estimant et vous honorant de tout mon cœur. « JEAN-BAPTISTE, évêque de Rennes (1). »

Ces conseils énergiques étaient ceux d'un mourant. Jean-Baptiste de Lavardin mourut en effet sur son siége de Rennes, le 23 mai 1711.

BÉDOUYN (SAMSON).

Voici comment il est parlé de Samson BÉDOUYN dans la Bibliothèque Française de La Croix du Maine :

« F. Samson Bédouyn, religieux en l'abbaye de <«< La Coûture, près Le Mans, natif du pays et comté du

(1) Num. 23,217.

<«< Maine; il a écrit un petit livre, qu'il a intitulé les « Ordonnances et statuts de M. de L'Aflac et du jeu « de Trois, imprimé au Mans, par Hiérôme Olivier, « l'an 1565. Il a composé plusieurs chansons, et entre « autres la Réplique sur la chanson des Nuciens ou « Nutois, qui autrement sont appelés ceux de Nus, au <«<bas pays du Maine, imprimées au Mans par ledit <«< Olivier. Il a écrit plusieurs Tragédies, Comédies et «Moralités, et quelques coq-à-l'âne et autres sembla<«<bles satires, lesquelles il faisait jouer par les lieux <<< publics de la ville et faubourgs du Mans, par aucuns <«< écoliers de ladite ville. Il a écrit plusieurs Canti«ques et Noëls, imprimés au Mans par Macé Vaucelles « et autres. Il a recueilli et compilé le Catalogue des «paroisses du Maine, imprimé au Mans. Il mourut en <<< ladite abbaye de La Coûture, l'an 1563, ou environ.»

Nous ne connaissons que le titre des écrits divers, imprimés ou manuscrits, que La Croix du Maine attribue dans cette notice à Samson Bédouyn. S'ils ne sont pas tous perdus, ils sont devenus fort rares. Bédouyn entrait chez les moines de La Coûture le 12 du mois de janvier de l'année 1525. C'est ce que nous apprend un registre de cette abbaye (1).

(1) Voici l'acte de profession de Samson Bédouyn, tel que nous le lisons dans le registre de l'abbaye de La Coûture que possède aujourd'hui la Bibliothèque du Mans (MSS. no 96) :

« Ego frater Samson Bédouyn, acolyta, promitto stabilitatem meam et conversionem morum meorum et obedientiam secundum regulam Sancti Petri de Cultura, in præsentia fratris Renati

BELIN (LOUIS).

Louis BELIN, sieur de La Fuye, né à La Suze en 1683, fit ses études au collége du Mans. Quand elles furent achevées, les directeurs de ce collége travail lèrent à retenir près d'eux un jeune homme qui montrait de si belles dispositions pour l'éloquence et la philosophie. Louis Belin, cédant à leurs instances, entra dans la congrégation de l'Oratoire. Il y demeura huit ans, et, pendant ces huit années, il se repentit d'avoir pris un engagement téméraire. Quelle était donc sa vocation? Il aimait les lettres, mais les lettres frivoles, et, ne possédant pas le grave sourcil d'un régent de rhétorique, il prétendait à la renommée de bel esprit. Ayant rompu ses liens religieux, il publia: Nouvelles romanesques et galantes, en 2 vol. in-12. Nous n'avons pas d'autres renseignements sur ce recueil anonyme; il n'est désigné ni par M. Barbier, ni par M. Quérard, et la Bibliothèque impériale ne le possède pas. Pour apprécier le mérite

Desescotais, prioris claustralis ac vicarii reverendissimi in Christo patris ac domini, domini Martini, Turonensis archiepiscopi ac hujus monasterii abbatis, perenniter conservandam. Teste signo meo manuali hic apposito, die duodecimo mensis januarii, anno Dom. millesimo quingentesimo vigesimo quinto. S. Bédouyn. (Feuillet xxx, verso.)

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