Félicitations unanimes du Jury à M. Catros-Gérand, pour son beau lot hors concours (membre du Jury). M. Catros-Gérand exposait aussi des branches de Kakis abondamment garnies de leurs fruits variétés Morelli et costata.

Pour les nouveautés de 1898-1899, médailles de vermeil du Ministre de l'Agriculture à M. Borie aîné, de la ville de Bordeaux, à M. Caps, à M. Hilliot, à M. Dupland, horticulteurs, à M. Chauvelin, jardinier.

Nous croyons devoir signaler l'excellente idée de M. Hilliot, de distinguer les variétés de chaque année par une étiquette de couleur variée, bleue pour 1898 et rose pour 1899.

Pour Chrysanthèmes inédits obtenus de semis par l'exposant: médailles d'or à M. Planès, horticulteur, et médaille de vermeil à M. Hilliot et à M. Panabière. Médaille de vermeil des Dames patronnesses à M. Hilliot pour une vingtaine de magnifiques fleurs coupées, médaille de vermeil aussi à M. Couralais-Romain.

Dans les semis, il est attribué trois médailles de vermeil : 1o A M. Chantrier, de Bayonne, pour diverses variétés, entre autres, Guide Aloi, Madame Sachez, fleur rosée, extrémités des pétales du centre jaunâtres; Vague écumeuse, fleur assez curieuse, la partie interne des pétales rosée, et la partie externe rougeâtre, etc.; 2° à M. Mourier, dont nous potons surtout la variété Président Krüger, lie de vin, avec l'extrémité des pétales plus pâle; 3° à M. Baury aîné, fleurs portant des numéros et parmi lesquelles nous notons: n° 19, jaune frisé comme une Chicorée, no 38, jaune légèrement bronzé, n° 54, blanc pur.

En dehors des Chrysanthèmes qui, comme nous l'avons dit déjà, formaient les huit dixièmes de l'exposition, il y avait un certain nombre de concours divers; citons entre autres les lots de M. Boyer fils, horticulteur à Bordeaux (médaille d'or et diplôme) et celui de M. Bernard, horticulteur (médaille d'or`.

Nous notons dans le lot du premier exposant : Cycas revoluts Kentia Belmoreana, K. Forsteriana, très beau, Rhapis flabelliformis, Philodendrum pertusum, Dracena Lindeni et D. umbraculifera, Areca Baueri, Zamia villosa, etc. Dans le lot du second nous voyons à peu près le même genre de plantes avec des Fougères de pleine terre bien cultivées.

Nous remarquons encore quelques Palmiers de serre, un spécimen de Musa Ensete, des lots de Begonia gigantea, belles plantes bien cultivées venant de chez M. Desprats, des Bégonias bulbeux à fleurs, des Bégonias Gloire de Lorraine, Begonia Rex, Begonia Vernon, de petites plantes de Croton à l'étiquetage quelque peu défectueux, des Pensées, etc.

Nous notons en passant les différents lots de M. Chauvry, horticulteur.

Médaille d'or pour ses très beaux arbres fruitiers bien formés, médaille de vermeil pour sa collection de Rosiers tiges Niphetos surtout et nains, encore en fleurs; dans ce même apport, une Rose nouvelle, genre Malmaison, gain de M. Chauvry et dédiée par lui à M. Frédéric Daupias, de Lisbonne. Collection d'OEillets appartenant au même horticulteur.

Médailles de vermeil à trois horticulteurs pour leurs collections de Conifères, arbres fruitiers-tiges, et forestiers, etc., M. Auguste Fau jeune, M. William Fau, Mme veuve Fau; pardon si je me trompe, mais cela ne sortira pas de la famille.

Médaille de vermeil à M. Beautret, pour Roses coupées, entre autres les variétés suivantes : La France, Souvenir d'Auguste Legros, Comtesse Riza du Parc, Louis Lévêque, Souvenir de la Malmaison, Reine Marie-Henriette, Maréchal Niel, Beauté de l'Europe, Marquise de Vivens, Caroline Testout, etc.

Grande médaille de vermeil à M. Laffitte-Dupont, pour sa Vigne Auxerrois Rupestris, en fruits, Raisin très agréable. Cet exposant fait même goûter le produit de ladite Vigne, récolte de l'année; il parait plaire à nos collègues du Bordelais, car nous ne devons pas oublier que nous sommes dans le pays vignoble par excellence. Quant à nous, nous devons avouer préférer de beaucoup les vins que nous fit goûter la Société à son diner. Médaille de vermeil à M. Lescouts, pour un apport semblable, mais sans échantillon de vin.

Telles sont, esquissées à grands traits et rapidement, les choses qui nous ont paru le plus dignes d'attirer l'attention de nos collègues. Nous ajouterons que l'exposition était, de l'avis de tous, bien plus importante et supérieure comme produits à celle de l'an dernier, que nous n'avions pas eu le plaisir de voir; mais

nous pouvons dire que nous avons été agréablement surpris de trouver à Bordeaux une telle quantité de Chrysanthèmes, aussi bien cultivés et parfaits de tout point. Mes félicitations les plus sincères à tous les exposants et mes chaleureux compliments à la commission d'organisation, qui avait su tirer le meilleur parti de l'emplacement et des nombreux apports. Citons parmi les plus zélés M. Morain, secrétaire général, M. Baugé, M. Michel, M. Catros-Gérand, et d'autres dont les noms m'échappent. En résumé, exposition très réussie.

Les réceptions habituelles ont été restreintes à la plus stricte intimité, à cause des deuils cruels qui, cette année, ont en quelques mois frappé la Société en lui enlevant d'abord deux vice-présidents, puis enfin son estimé président, M. Joseph Daurel.

Un dîner intime a réuni dans la salle des séances de la Société les membres de son bureau, les jurés et les membres de la presse. Ai-je besoin de dire que le menu était des plus fins, les vins exquis, et que la plus grande cordialité a régné pendant tout le cours de la soirée? Mes compliments au commissaire spécial, M. Seloup.

M. Georges Michel, ancien secrétaire général, faisant fonction de président en attendant la nomination du successeur de M. Daurel, a porté la santé des membres du Jury, après avoir rappelé le souvenir du président disparu. M. Catros-Gérand, beau-père du défunt, a pris la parole au milieu de l'émotion générale, puis votre délégué a rappelé le plaisir qu'on avait à voir à notre Société de Paris, M. Daurel; il a fait l'éloge de l'exposition, puis il a porté un toast à la prospérité de la Société d'Horticulture de la Gironde. D'autres toasts furent encore portés par plusieurs de nos collègues, et on se donna rendezvous à Paris pour 1900.

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Il ne sera peut-être pas inutile de rappeler ici que la Société d'Horticulture de la Gironde a été fondée en 1839, et qu'elle a actuellement son siège au no 10 de la rue Sainte-Catherine, près du Grand-Théâtre, c'est-à-dire au centre actif de la ville; ce local comporte salle des séances, salles de commissions, bibliothèque, etc. La Société compte actuellement 510 membres

tant amateurs payant 20 francs par an que professionnels payant 10 francs. Il y a deux réunions mensuelles. Elle reçoit près de 2.000 francs d'allocation du gouvernement et de la ville; ces sommes sont distribuées en primes et médailles; il est distribué tous les ans pour la culture fruitière une prime de 300 francs, deux de 200 francs, trois de 150 francs; même répartition pour la culture maraîchère. La Société tient deux expositions par an, une au printemps et une à l'automne; elle publie un bulletin trimestriel, distribue des graines et des plantes; c'est, en somme, une des sociétés de province qui compte parmi les plus importantes et les plus prospères.

L'exposition se tenant dans le Jardin public, je serais doublement coupable de n'en pas dire quelques mots d'autant plus que c'est certainement l'un des plus beaux jardins de nos villes de province.

Ce petit parc, que tous les amateurs d'Horticulture de passage à Bordeaux n'ont pas manqué de visiter, a une superficie de 10 hectares, il comprend une jolie pièce d'eau d'une certaine étendue avec au milieu une île bien ombragée. Il est actuellement sous la direction de M. Cochet, qui a sous ses ordres vingtcinq hommes pour son entretien ainsi que pour celui des squares, jardins ou massifs suivants : Palais Gallien, Fontaines Tourny, Colonne des Girondins, square de la gare Saint-Jean.

Disons à ce propos que l'administration des jardins est une vraie démocratie; il n'y a pas de jardinier-en-chef de la ville, il y a seulement un certain nombre de sections ayant chacune un chef de service dépendant d'un commissaire spécial nommé par la ville. Ces praticiens ont alors pour chef immédiat un monsieur qui peut être, selon le cas, général, ingénieur, épicier ou journaliste.

Une section comprenant le square Gambetta, Fontaines de la Bastide, square Saint-Michel, square Saint-Pierre, les Beaux-Arts, a un chef et cinq hommes. Une autre comprend le jardin de la mairie où j'ai remarqué un très fort exemplaire de Ginkgo biloba; du reste, j'en ai vu dans beaucoup d'endroits de très beaux, place Magenta, square Peyberland, square Saint-Paul, Athénée, etc. La ville possède encore aux limites de Bordeaux le domaine