Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

gères en sapin, avec tablettes pleines, superposées au nombre de 6, sur lesquelles sont rangées des Pommes appartenant aux deux variétés Calville blanc et Reinette du Canada. Ces fruits reposent sur un lit de copeaux en papier recouvert d'une feuille de papier gris.

Certaines tablettes présentent même 2 ou 3 rangs de Pommes superposées, séparés par des feuilles de papier.

Les murs autour de cette pièce sont parfaitement secs mais non garantis par des planches ou des carreaux de liège.

Il existe une ouverture dans le plancher afin de pouvoir donner de l'air quand il en est besoin. On y maintient une température normale qui ne doit pas dépasser 6 à 8 degrés maximum.

La seconde pièce, à gauche de l'escalier, renferme un second fruitier contenant des fruits des mêmes variétés, plus une importante collection de Pommes Api rose d'une grosseur exceptionnelle, entassées les unes sur les autres. A ce propos, et bien que ce procédé ne soit pas adopté généralement, nous devons faire remarquer que ceux-ci n'en ont pas subi la plus légère altération.

Cette seconde pièce contient des fruits d'une qualité supérieure aux précédents, comme grosseur et coloris. Leur réunion totale dépasse le chiffre de 145,000, d'après la déclaration de M. Barbier.

Nous ferons observer que tous ces fruits, dont nous avons admiré le parfait état de conservation, sont sans tache, ni taveJure, ni piqûre d'aucune sorte, car ils ont été mis dans des sacs en papier par les arboriculteurs qui les ont produits; ils sont d'une grande valeur marchande, et la plupart d'entre eux ont été payés depuis 75 centimes jusqu'à 1 fr. 50.

Les membres de la Commission, et nos honorables collègues qui nous accompagnaient, ont témoigné à diverses reprises de leurs sentiments d'admiration pour les deux établissements que nous venons de visiter; ils ont adressé leurs plus chaleureuses félicitations à M. Dupont, le créateur de cette grande industrie, et à son gendre, M. Barbier, continuateur de ses œuvres.

Ces messieurs, outre les sommes considérables qu'ils consacrent chaque année à tous les perfectionnements suggérés par

une longue expérience, exposent en même temps de gros capitaux dans leur entreprise commerciale. L'extension de leur industrie, le chiffre élevé de leurs exportations à l'étranger, les ventes qu'ils réalisent à Paris, ont contribué à l'immense développement des cultures fruitières dans la région parisienne. Ces beaux fruits que nous avons admirés, et même dégustés, proviennent tous ou presque tous des communes circonvoisines, notamment Montreuil-sous-Bois, Bagnolet, Fontenay, Deuil, Eaubonne, Villiers-sur-Marne, Saint-Brice-sous-Forêt, Groslay, Montmorency, etc. Par leurs exportations sur une grande échelle, ces messieurs ont répandu sur les marchés étrangers nos produits français, et combattu efficacement la concurrence acharnée de certaines contrées rivales, notamment la Belgique, le Tyrol et l'Autriche-Hongrie.

Pour apprécier la valeur de nos fruits, il importe que l'étranger les connaisse. Si donc, comme nous l'espérons aujourd'hui, ils pénètrent par grandes quantités chez nos voisins, de nouveaux et importants débouchés s'ouvriront à notre commerce national, et comme conséquence naturelle, il en adviendra une extension considérable de nos productions fruitières, d'où une source féconde de richesses pour notre chère patrie.

Nous devons cependant faire observer que si, au point de vue économique, MM. Dupont et Barbier ont accru la fortune de la France, il faut en attribuer le principal mérite aux nombreux arboriculteurs de notre région qui, par leur intelligence, leurs procédés de culture perfectionnée et intensive, sont parvenus à produire les admirables fruits que nous venons de signaler à votre attention.

En terminant son travail, la Commission relève tout particulièrement le progrès économique de l'œuvre accomplie par ces

messieurs.

Cette considération lui a paru d'une réelle importance, aussi elle conclut, à l'unanimité, à l'insertion du présent rapport dans notre Journal et à son renvoi à la Commission des Récompenses.

COMPTES RENDUS

COMPTE RENDU DES TRAVAUX

DU COMITÉ D'ARBORICULTURE FRUITIÈRE PENDANT L'ANNÉE 1898,

par M. ALFRED NOMBLOT, secrétaire du Comité (1).

Suivant sa marche progressive, le Comité d'Arboriculture fruitière a eu, cette année encore, abondance de matières à examiner et affluence de membres à ses réunions; les séances ont été tenues régulièrement, offrant chacune leur part d'intérêt, soit par les présentations de fruits nouveaux, de collection ou de belle culture, soit par la discussion des divers sujets à l'étude, soit enfin par la communication des rapports rédigés par les commissions nommées au sein du Comité.

Aussi, ne manquons-nous pas de documents pour le présent compte rendu; il serait un peu long de les reprendre tous et comme d'ailleurs la plupart de ceux-ci ont déjà été résumés dans le Journal de notre Société, nous nous bornerons à enregsitrer les présentations de fruits pour mieux rappeler l'époque à laquelle chacun de ces produits arrive, soit qu'il vienne de culture forcée, hâtée ou normale.

La production des fruits de belle culture ayant pris une grande extension dans ces dernières années, nous en parlerons tout d'abord en commençant par les fruits forcés.

Fruits forces.

Le 10 mars, M. Congy chef-potagiste au domaine de Ferrières-en-Brie, présenta trois variétés de Cerises (Guignes) Ramon Oliva, noire de Tarascon et noire hâtive parfaitement mûres et très belles de grosseur et de coloris; les arbres en pots qui ont produit ces fruits ont été forcés à partir du 1er décembre, c'est-à

(1) Déposé le 26 janvier 1899.

dire qu'ils ont mis trois mois et dix jours pour accomplir toutes les phases de leur développement jusqu'à la récolte; durée minima, certainement, et qui fait honneur au jardinier-chef.

A la séance suivante, 24 mars, l'assemblée apprécia beaucoup les Framboises Hornet et les Cerises Anglaise de M. Parent (de Rueil); ces fruits étaient également très beaux et les Framboises, encore peu appréciées pour cette culture, ne peuvent que gagner à une telle présentation.

Le 14 avril, le même présentateur nous montra de magnifiques Pêches Amsden dont les arbres avaient été chauffés depuis le 1er décembre; ces fruits ont été fort admirés par la Compagnie, autant pour leur grosseur que pour leur finesse; M. Parent est, du reste, un maître dans la culture de la Pêche; aussi nous en montra-t-il encore de non moins belles à la deuxième séance de ce mois.

M. Congy, déjà nommé, qui, lui aussi, est habile dans la culture sous verre, continua ce jour (28 avril) ses importants apports, en présentant des rameaux chargés de fruits des variétés suivantes :

Bigarreaux d'Esperen, Jaboulais; Guignes Gouverneur Wood, Précoce de Mai, Lamaurie, Ohio Beauty; autant de variétés fort appréciées en culture forcée.

Le 12 mai, M. Parent, déjà nommé, soumit encore au Comité deux variétés de Pêches provenant de ses cultures forcées : Amsden et Grosse Mignonne hâtive, cette dernière, chauffée en même temps que l'Amsden, demandant un mois de plus pour arriver à maturité et se colorant assez difficilement en culture sous verre; par contre, la fécondation est beaucoup plus certaine que celle des variétés américaines et le fruit est d'une valeur supérieure.

A la deuxième séance du mois (26 mai), M. Congy, de nouveau, intéressa l'assemblée par un apport de Brugnons: Lord Napier, Elruge et Pêches Grosse Mignonne hâtive, tous fruits très gros et de beaucoup de finesse.

Le 9 juin, M. Fatzer, directeur technique des Forceries de l'Aisne, soumit au Comité des rameaux chargés de fruits monstrueux et très colorés appartenant aux variétés de Pêches: Pré

coce de Hale, Grosse Mignonne hative et Brugnon précoce de Croncels; cet apport, des plus intéressants par la beauté des fruits, ne l'était pas moins par la vigueur et la grosseur des rameaux qui les portaient; on sait que la pratique courante admet que les meilleurs rameaux à fruits sont ceux de grosseur moyenne; il y a donc là un résultat maximum, dû sans aucun doute à l'habileté du cultivateur et probablement aussi à une plus juste appréciation des lois de la végétation; ce sera peutêtre le point de départ d'une nouvelle théorie.

Le 23 du même mois, M. Fatzer, déjà nommé, continua ses superbes présentations par des Raisins forcés des variétés : Chasselas de Fontainebleau, Forster's white seedling, Frankenthal, Muscat d'Alexandrie et Muscat Canon Hall, puis des Brugnons : Lord Napier et précoce de Croncels; tous ces Raisins, de même que les Brugnons, étaient remarquables, et le Chasselas doré de Fontainebleau était très doré, quoique ayant la réputation de se mal colorer en serre; le Muscat Canon Hall, variété anglaise très peu cultivée en France, se fécondant assez difficilement, était de toute beauté.

A la première séance de septembre, M. Enfer, jardinier-chef au château de Pontchartrain, intéressa vivement la compagnie par un bel apport de Raisins provenant de culture en serres non chauffées, et appartenant aux variétés : Gradiska, Boudalès, Frankenthal, Muscat d'Alexandrie, Forster's white seedling et Lady Downe's seedling, autant de variétés très estimées pour la culture sous verre.

A côté des fruits forcés, et puisque nous venons d'enregistrer une présentation de fruits simplement hâtés, nous devons placer les Raisins appartenant à des variétés spéciales, cultivés sous verre et conservés frais par des procédés appropriés.

Dans cette catégorie, M. Cordonnier, de Bailleul (Nord), nous présenta, le 24 mars, de magnifiques grappes de Raisin Black Alicante, à gros grains très foncés et bien pruinés, le tout dans un parfait état de fraîcheur.

A la séance suivante, 14 avril, M. Cordonnier nous fit encore admirer de nouvelles grappes de ce Raisin, toujours aussi beau et aussi frais.

« VorigeDoorgaan »