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être employé au pulvérisateur et de ne point tacher les murs et les espaliers. Car il ne suffit pas d'asperger les arbres; les murs, qu'on ne l'oublie pas, sont des nids à spores et à germes reproducteurs. En dehors de l'effet parasiticide, ces différentes solutions, nettoient les végétaux de toutes les mousses et lichens qui sont aussi des parasites. C'est leur savon de toilette

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L'écorce est chez les végétaux, de même que les feuilles, non pas seulement le siège de la respiration, mais aussi d'une abondante transpiration, et on peut, en toute vérité, leur appliquer cet axiome du règne animal: Mens sana in corpore sano.

Ce sont là tous les effets précieux produits par les traitements d'hiver aux différents antiseptiques.

Un dernier conseil.

C'est une vérité physiologique que l'action des maladies parasitaires, aussi bien végétales qu'animales, existe surtout en raison de l'état de souffrance ou de misère de l'individu.

En fortifiant l'organisme, non seulement on met le végétal en état de résistance, mais on assure sa production et sa santé.

Aux traitements d'été et d'hiver et à l'hygiène, il faut donc joindre la bonne nourriture, c'est-à-dire les engrais, principalement les engrais phosphatés; c'est, en effet, l'acide phosphorique qui manque le plus aux différents végétaux, à quelque famille qu'ils appartiennent. C'est lui qui constitue leur ossature, favorise le bon aoûtement du bois, en même temps qu'il concourt à la formation de la fleur et du fruit.

Il prévient la coulure, comme l'a démontré Malafosse. Ce serait même lui, d'après Stoklasa, qui serait, sous forme de lecithine, l'élément fondamental de la chlorophylle.

Par engrais phosphatés, il faut entendre ici le superphosphate, et surtout les scories de déphosphoration Thomas, en raison de la chaux qu'elles contiennent.

Je termine cette étude par ces vers du poète qui résument tout ce que je viens de dire :

Principiis obsta, sero medicina paratur
Cum mala per longas invaluere moras.

DE L'APPLICATION PRATIQUE

DE LA VAPEUR A BASSE PRESSION

POUR LE CHAUFFAGE DES SERRES

PAR

M. A. GUION

Ingénieur civil.

La vapeur est peu employée en France pour le chauffage des serres. C'est le système dit « thermosiphon » ou chauffage par circulation d'eau chaude, dont on fait généralement usage.

Tout le monde connaît les avantages de ce système; ils résident, non seulement dans sa grande simplicité et dans la facilité de sa conduite, mais aussi dans la sécurité qu'il assure au point de vue de la continuité et de la régularité du chauffage.

Cette régularité est obtenue par l'emploi de gros tuyaux faisant office d'accumulateurs de chaleur, en raison de la quantité d'eau qu'ils contiennent. Par suite, et en admettant même une extinction accidentelle du foyer de la chaudière, la chaleur accumulée dans l'eau des tuyaux constitue un véritable volant et entretient encore, pendant un laps de temps assez long, la température nécessaire dans la serre.

Cette qualité du chauffage à l'eau est surtout remarquable avec les appareils à feu intermittent; mais elle est encore tres appréciable avec les appareils à feu continu, qui ne possèdent pas un dispositif de chargement pouvant entretenir continuellement un feu actif. Les chaudières à feu continu, mais vif, permettent l'emploi de tuyauteries de faibles diamètres dans

lesquelles l'eau chaude nécessaire est constamment entretenue par le fait de l'activité de la combustion dans les foyers de ces chaudières.

ou des

En réalité, dans la pratique où il faut s'inspirer des besoins de chaque installation particulière, on emploie : appareils à feu continu avec de gros tuyaux, pour les petites serres que l'on peut ainsi laisser sans surveillance de nuit; ou, indifféremment, des appareils à feu continu ou intermit. tent avec de petits tuyaux pour les groupes de serres importantes auxquels est attaché un personnel qui exerce une surveillance permanente.

Cette distinction n'est pas absolue, car il existe de nombreuses installations très importantes où les tuyaux de gros diamètres sont exclusivement employés.

Ce court préambule sur le chauffage par circulation d'eau chaude expose sommairement les avantages de ce système; il était utile pour l'étude de la question qui nous occupe, car il permet d'établir un parallèle entre deux modes de chauffage ayant chacun des mérites particuliers.

Comme nous le disons au début de cette Note, la vapeur a été peu employée en France, jusqu'à présent, pour le chauffage des serres. Il en a été de même dans d'autres pays horticoles, tels que la Belgique et l'Angleterre. En Allemagne, l'usage en est plus répandu, et certains établissements horticoles de cette contrée sont exclusivement chauffés par la vapeur.

En France, nous connaissons cependant un certain nombre d'applications différentes que nous allons passer rapidement en

revue.

La première en date remonte à une époque déjà assez éloignée. Elle fut réalisée, en 1860, au palais du Luxembourg, à Paris, pour le chauffage de l'orangerie. La vapeur, produite dans une chaudière à bouilleur et à une pression ne dépassant pas 4 kilogramme, circulait dans de gros tuyaux en fonte établis sur tout le pourtour de l'orangerie.

Nous signalerons incidemment, à propos de ce chauffage, une tentative intéressante qui fut faite en 1870. L'orangerie avait été

transformée en infirmerie et l'installation de chauffage fut naturellement utilisée pendant le rigoureux hiver qui sévit en cette année terrible. Mais la houille venant à manquer, on eut l'ingénieuse idée d'employer le pétrole comme combustible en le faisant couler sur des dalles réfractaires portées au rouge. L'installation de ce dispositif laissant à désirer, le résultat fut médiocre; mais nous avons cru devoir rappeler cette tentative faite il y a longtemps déjà en France, pour signaler que l'idée en a été reprise depuis à l'étranger.

Le chauffage à vapeur de l'orangerie du Luxembourg, après avoir fonctionné pendant quelque trente ans, a été remplacé par un chauffage à eau chaude.

Les grandes serres adossées du Muséum d'histoire naturelle à Paris, au-dessus de l'aquarium, ont été chauffées, dès leur fondation qui est très ancienne, par la vapeur à moyenne pression. Cette installation existe toujours.

Une autre installation, disparue aujourd'hui ou, du moins, transformée, existait il y a une vingtaine d'années aux serres de Persan. L'eau contenue dans les tuyaux était chauffée directement par des injecteurs de vapeur. Le système était défectueux, l'injection de la vapeur produisait un bruit désagréable et provoquait la désagrégation des joints.

D'autre part, quelques applications de la vapeur à haute ou moyenne pression ont été réalisées dans divers endroits, notamment pour le forçage des Asperges.

En 1891, une installation importante et très intéressante a été faite au Jardin d'Acclimatation du bois de Boulogne. Dans cet établissement se trouvaient plusieurs groupes de serres et de jardins d'hiver placés à des distances assez considérables les uns des autres (100 à 150 mètres). D'autre part, il était fait des adjonctions importantes à ce qui existait, notamment celle d'un Palmarium, aux proportions imposantes, et d'autres locaux, salle de fêtes, etc., qu'il fallait chauffer en même temps que les serres. L'emploi de la vapeur s'imposant dans cette circonstance, d'une manière toute spéciale, ce procédé fut adopté et appliqué dans les conditions suivantes :

Une vaste chaufferie centrale, pourvue de plusieurs généra

teurs multitubulaires, fut installée et produisit la vapeur à haute pression. Cette vapeur fut amenée par des conduits souterrains aux différents services, anciens et nouveaux. Le Palmarium fut chauffé directement par cette vapeur émise à haute pression. Le Jardin d'hiver le fut également, en partie, par la vapeur, au moyen de rubans de chaleur placés à la retombée des faîtages et par des lignes de tuyaux à ailettes établies dans de vastes caniveaux sous le sol. Quant au chauffage général de ce Jardin d'hiver, de même que celui de l'importante serre à Camellias qui lui est attenante, des serres de culture, des serres de vente, d'exposition, etc., il fut assuré exclusivement par une circulation d'eau chaude. A cet effet, de véritables thermosiphons furent installés, le chauffage de l'eau s'effectuant dans des cylindres à l'intérieur desquels circulait la vapeur dans des tubes en serpentins.

La vapeur produite dans les chaudières, à 10 ou 12 kilogrammes de pression, était amenée à cette même pression jusqu'à l'entrée des cylindres, où elle était détendue et utilisée à 1 kilogramme. L'avantage qu'on obtenait du maintien de la vapeur à haute pression dans les tuyaux de distribution résultait de l'emploi de tubes de faibles diamètres et du peu de perles de chaleur par la condensation, dans le parcours.

Tandis qu'au contraire, la vapeur à basse pression aurait nécessité de gros diamètres de tuyaux occasionnant des pertes de chaleur considérables, rendant le système très dispendieux d'entretien.

Depuis quelques années, l'introduction en France du chauffage à vapeur à basse pression, dit « chauffage américain », a provoqué l'emploi de ce système pour le chauffage des jardins. d'hiver attenant aux habitations, en profitant de l'aménagement des appareils disposés pour ces dernières. Les résultats qu'on en a obtenus ont été très satisfaisants. Cela démontre qu'on peut tirer un heureux parti, dans certains cas spéciaux, de ce mode de production de la chaleur, mais cela ne prouve pas qu'on aurait intérêt à l'appliquer toujours.

Dans l'Amérique du Nord, d'où nous vient ce système, et où il est en usage depuis une quarantaine d'années pour le chauffage

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